Unsite pour tous, fait par des Pieds Noirs pour enrichir le débat, responsable de ce qu'il écrit mais pas de ce que vous comprenez. Un bataillon mixte d'étapes fut constitué dans les premiers mois de 1917 avec des éléments provenant du dépôt du 8e Tirailleurs à Bizerte et embarqué à destination de Salonique.
Lorsque débute la Seconde Guerre mondiale, la France compte sur son Empire. Comme elle l’avait fait en 1914, elle a mobilisé, dès 1939, ses soldats de l’outre-mer, qu’il s’agisse des troupes venues de l’Afrique du Nord, c’est-à-dire des trois Etats du Maghreb central » Algérie, Maroc, Tunisie, c’est l’armée d’Afrique, ou de celles issues du reste des colonies, ce sont les troupes coloniales. L’Empire aux cent millions d’habitants a délégué les meilleurs des siens à la défense de ses frontières », claironne la presse Le Miroir du 28 janvier 1940. L’Empire à la rescousse C’est ainsi qu’en mars 1940, selon le ministère de la Guerre, 10 000 militaires indochinois se trouvent en France même, aux côtés de 10 000 Malgaches et de 68 500 soldats de l’Afrique noire. Les troupes d’Afrique du Nord atteignent à la même date 340 000 hommes, presque quatre fois plus ! C’est dire l’importance déjà toute particulière de l’engagement des musulmans » comme on appelait alors les uns et des pieds-noirs » comme on appellera bientôt les autres. Comme en 14 A la veille du premier conflit mondial, la France compte beaucoup sur la force noire » c’est le titre même d’un ouvrage publié en 1910 par le colonel Mangin, qui, devant une métropole en plein déclin démographique, ne voit de salut que dans les trois Afriques, provinces de la plus grande France, celle qui va de la mer du Nord aux bouches du Congo », en clair le Maghreb, l’AOF et l’AEF. La plus grande partie des recrues est alors composée d’engagés, volontaires en théorie, souvent enrôlés de force à l’exception des Français du Maghreb. Dès août 1914, la majeure partie des contingents coloniaux est dépêchée vers le front. Selon les sources, les colonies fournirent de 535 000 à 607 000 soldats, auxquels s’ajoutaient les 4000 Français des colonies et les 73 000 Français d’Algérie recrutés. Dans l’effort de guerre, il convient d’ajouter quelque 300 000 travailleurs coloniaux », dont un bon tiers venant d’Algérie ou total, c’est donc près d’un million d’hommes que la mère-patrie » a prélevés outre-mer. La propagande allemande fustige d’ailleurs ce qu’elle appelle le cirque ethnique de nos ennemis », pour reprendre le titre d’un livre paru en 1917 sur les troupes coloniales françaises et britanniques. A quelques exceptions près, ces indigènes » n’avaient pas le droit de vote. Leur participation ou conflit et le très lourd tribut payé en vies humaines vont susciter, au moins chez certains d’entre eux, une double réaction la désillusion à l’égard d’une civilisation capable d’une telle boucherie, en même temps que le sentiment de droits durement acquis pour l’avenir. Dès septembre 1917, dans les colonnes de L’Indépendant sénégalais, Galandou Diouf futur député du Sénégal, revendiquait l’égalité dans la société, comme dans les tranchées devant la mort ». Les troupes d’outre-mer venues combattre en France, du mois de septembre 1939 à juin 1940, se subdivisent en deux branches les divisions d’infanterie nord-africaines DINA, et les divisions d’infanterie d’Afrique DIA. Il faut revenir d’emblée sur certaines affirmations les troupes coloniales ne furent pas systématiquement mises en avant et l’on procéda, au contraire, à la création de régiments mixtes. Reste que les tirailleurs sénégalais et maghrébins engagés sur le sol de la métropole se trouvèrent passablement décontenancés le climat et le terrain leur étaient totalement étrangers et surtout, ils vont bientôt être les témoins et les acteurs de ce que l’on a appelé la drôle de guerre », avant d’être eux-mêmes emportés dans la tourmente. La drôle de guerre » Suivons par exemple l’itinéraire de combat de la 2e DINA en mai-juin 1940, composée des 13e tirailleurs algériens, 22e tirailleurs algériens, 11e zouaves, et 6e tirailleurs marocains. Le 10 mai, la division franchit la frontière belge, à pied, au nord-est de Montagne-du-Nord et de Condé-sur-Escaut ; deux bataillons s’installent sur la Dyle. Le 15, la position est attaquée, et Ottignies perdu. Le 16, le repli s’opère, après une bataille acharnée. On est sur le champ de bataille de Waterloo, les tirailleurs tentent de tenir, mais devant la puissance de feu allemande, le 17 mai, à 22 heures, leur parvient l’ordre de se retirer derrière l’Escaut, de nuit, par les ponts de Mortagne et de Bleharies. Le 24 mai, regroupée vers Flines-les-Râches, la division tente de s’opposer à la ruée allemande sur Lille. Le 27, elle se trouve encerclée à Haubourdin, fait une percée deux bataillons seulement du 22e tirailleurs algériens et divers détachements isolés réussissent à atteindre Dunkerque la division a été capturée en grande partie à Haubourdin. De petits détachements de toutes les unités de la 2e DINA s’embarquent à Malo-les-Bains le 30 mai, et gagnent l’Angleterre. Ils sont renvoyés en France et tous capturés ou tués près de Falaise, le 18 juin 1940... Sur la fin de cette drôle de guerre », qui fit 85 000 morts en moins de quarante jours, les troupes coloniales et l’armée d’Afrique ont payé un lourd tribut. Les Allemands, s’agissant de combattants africains, faisaient peu de prisonniers. Près de 30 000 combattants originaires de l’AOF et de l’AEF y ont perdu la vie, dont quelques milliers furent sommairement exécutés au mépris des conventions internationales, parce qu’ils étaient d’une autre couleur de peau le massacre le plus important a lieu à Montluzin, près de Lyon, où, le 19 juin, les Allemands abattent à la mitrailleuse deux cents tirailleurs. Certains des rescapés entrèrent immédiatement dans la clandestinité au moment du débarquement, quand les maquis se découvriront, on s’apercevra que, dès 1940, dans une trentaine de départements, des évadés s’étaient intégrés à des groupes de la Résistance. C’est ainsi qu’une cinquantaine de tirailleurs sénégalais prendront une part active aux combats du Vercors lors du défilé dans la cité rhodanienne, cet escadron sénégalais » sera particulièrement ovationné par la population. A l’issue de la drôle de guerre », les pertes des unités coloniales engagées avaient atteint, selon le secrétariat d’Etat aux Colonies de Vichy, 23% parmi les Indochinois, 29,6 % parmi les Malgaches et 38 % chez les tirailleurs dits sénégalais ». Pour les Maghrébins, le nombre des morts s’élevait à 5 400. L’armée de transition Après la débâcle et l’armistice, beaucoup d’officiers sont prisonniers. Pour ceux qui ne le sont pas, il n’y a pas de réponse claire, quant à la conduite à adopter pour certains, l’honneur implique de poursuivre le combat aux côtés du général de Gaulle, mais la grande majorité considère comme primordiales la discipline et l’obéissance au maréchal Pétain, héros national ». Ils veulent garder une armée active, dans l’éventualité d’avoir à réprimer une révolution intérieure en France même ou des poussées anticoloniales dans l’Empire. Les Allemands consentent à laisser à la France une armée en métropole et une autre armée en Afrique du Nord. Le général Weygand est nommé commandant en chef, puis délégué général du gouvernement de Vichy en Afrique du Nord. Ses subordonnés s’appellent Juin à Rabat, de Lattre de Tassigny à Tunis, Koeltz à Alger. Vichy s’assure ainsi une armée d’Afrique de 100 000 hommes, plus 20 000 travailleurs militaires » pour l’AFN et 33 000 hommes pour l’AOF un régiment de tirailleurs, un groupe d’artillerie, un régiment de cavalerie et des unités de service. Or, en maintes occasions, Weygand et ses subordonnés résistent aux Allemands, qui réclament l’utilisation de bases aériennes en Afrique du Nord, l’occupation préventive de la Tunisie contre une intervention britannique ou l’octroi de facilités à Dakar. En novembre 1941, les Allemands exigent le départ de Weygand et de de Lattre, mais Juin, qui les remplace, restera fidèle à l’esprit de ses prédécesseurs. Du côté des serviteurs coloniaux de l’Empire », bon nombre des hommes de troupe, dans un premier temps, n’ont guère compris le sens d’une guerre qui reste pour eux étrangère », ni, a fortiori, la lutte qui va opposer deux légitimités, l’une siégeant à Vichy et l’autre réfugiée à Londres. C’est avant tout le drapeau du régiment que servent et suivent ces soldats. Avec une indéniable loyauté, mais sans état d’âme. Ainsi, dans l’été 1940, 80 000 hommes gardent l’AOF, demeurée fidèle au gouvernement de Vichy, tandis que 15 000 volontaires de l’AEF se rallient à la France libre. La France libre en Afrique De son côté, le général de Gaulle avait demandé, dès le 19 juin 1940, aux représentants de l’Empire de poursuivre le combat aux côtés de l’Angleterre. Très vite, en cet été 1940, le Tchad, le Cameroun. le Congo, l’Oubangui-Chari, se rallient à la France libre ainsi que la Nouvelle-Calédonie et Tahiti. Le 27 octobre, de Gaulle crée, à Brazzaville, le Conseil de défense de l’Empire, contre Vichy. La première victoire importante des Forces françaises libres FFL sera une victoire africaine » le 1er mars 1941, partie du Tchad, la colonne Leclerc fait capituler la garnison italienne de l’oasis de Koufra, en Libye. Ces Forces françaises libres, principalement composées d’éléments coloniaux et de la Légion étrangère, comprennent un bataillon de tirailleurs algériens et un régiment de marche de spahis marocains. Leurs victoires iront se poursuivant, de l’Erythrée au Fezzan, jusqu’à celle de Bir Hakeim contre l’Afrika Korps du général Rommel. Pourtant, au Levant, en avril 1941, ces combattants de la France libre ont dû affronter dans des luttes fratricides les 4 000 tirailleurs sénégalais de l’armée vichyssoise. Zn 1941, ces tirailleurs sénégalais vont grossir les troupes de la France libre, Pour la défense de l’Empire ». Le débarquement en Afrique du Nord Le 8 novembre 1942, les forces alliées, britanniques et américaines, débarquent en Afrique du Nord opération Torch. Ce débarquement et l’occupation des grandes villes du Maroc et de l’Algérie créent un véritable choc chez les officiers français favorables à Vichy. Les batailles de Midway, dans le Pacifique, et d’El-Alamein, en Egypte, ont été gagnées par les Alliés, Stalingrad apparaît comme une défaite catastrophique pour les Allemands, tandis qu’en France la zone libre est occupée et que la flotte se saborde à Toulon. L’époque de Vichy est révolue l’armée d’Afrique doit maintenant redevenir l’épée de la France », pour reprendre une expression chère au général de Gaulle, capable, le moment venu, de libérer le sol de la patrie et de lui assurer une place dans les conseils alliés. A partir de novembre 1942, la bataille de Tunisie engage contre l’Axe l’ensemble des troupes d’outre-mer réunifiées. C’est l’armée d’Afrique qui supporte le poids des premières opérations. Fournissant l’essentiel de l’infanterie, mais disposant d’un matériel encore insuffisant, elle subit de très lourdes pertes de novembre 1942 à mai 1943, pour un effectif de 80 000 hommes, 5 187 tués dont 3 458 Nord-Africains et 7 343 blessés dont 4 900 Nord-Africains. Venant d’Egypte et du Tchad, les FFL, qui comptent environ 20 000 hommes intégrés à la 8° armée britannique, opèrent la jonction dans le Sud tunisien, le 18 mars 1943. Malgré ces six mois de combat commun, une certaine animosité demeure, comme en témoignent les cérémonies du 20 mai à Tunis, où le 19e corps d’armée d’Alger et les FFL défilent séparément. Mais les rancunes iront décroissant, sous le feu des combats communs et après la création, au début de juin 1943, du Comité français de la libération nationale CFLN, placé sous la coprésidence de de Gaulle et de Giraud. Un effort très important est alors exigé des populations d’Afrique du Nord. Pour compléter les effectifs des corps de troupe, vingt classes 1924-1944 sont mobilisées. La libération de la Corse et la campagne d’Italie Après la victoire en Tunisie, les Africains » sont lancés dans les débarquements en Sicile et en Corse, puis dans la rude campagne d’Italie. Si seul le 4e tabor marocain participe aux opérations de Sicile, la libération du département de la Corse opération Vésuve fait intervenir des moyens un peu plus importants le 11 septembre, débarque à Ajaccio un bataillon de choc, suivi par 6 000 hommes de troupes de montagne marocains. C’est au cours de ces opérations que s’établissent les premiers contacts entre l’armée de libération et les maquis de France. Le corps expéditionnaire français CEF en Italie est placé sous la direction du général Juin. Outre la Ire DMI division motorisée d’infanterie, ex-lre division des Forces libres, il comprend trois divisions la 2e DIM division d’infanterie marocaine, la 3e DIA division d’infanterie algérienne et la 4e DMN division marocaine de montagne. A priori, le CEF ne doit tenir qu’un rôle effacé il est intégré à la 5e armée américaine du général Mark Clark, dont l’intention est de n’utiliser les troupes françaises que comme forces supplétives, disséminées parmi les unités américaines. Il en ira finalement tout autrement. Sans entrer dans le détail des opérations, il faut souligner le rôle capital de ces divisions. En effet, en janvier 1944, les Alliés anglo-américains piétinent devant la ligne de défense allemande ancrée sur le massif des Abruzzes ligne Gustav. Or les divisions du CEF sont parfaitement rompues à la guerre de montagne, elles vont pouvoir lancer, du ler au 16 mai, une attaque décisive. Ainsi la 4e DMM possède la même puissance de feu que les autres divisions, mais elle est dotée d’un train muletier de 6 400 bêtes et de sections d’enchaîneurs muletiers. Ces éléments lui permettront de passer là où les jeeps elles-mêmes sont arrêtées, de franchir des obstacles considérés comme inviolables. De piton en piton, du Petrella 1 535 m au Revolle 1285 m, du nid d’aigle de Campodimelo à Lenola, elle ouvre le chemin de Rome. Regroupée avant son départ pour la France, la division laisse 74 officiers et 1 538 sous-officiers et soldats dans les cimetières de la péninsule. Les pertes globales des Africains » en Corse et en Italie sont de 6 255 tués, dont 4 000 Nord-Africains et de 23 000 blessés, dont 15 600 Nord-Africains. Le débarquement de Provence A la veille du débarquement de Provence d’août 1944, l’effectif global de l’ensemble de l’armée de terre française FFI non compris, est de quelque 550 000 hommes. On y trouve réunis les contingents de la France libre 50 000, les évadés de France via l’Espagne 15 000, les enrôlés de la Corse libérée 13 000, les contingents de l’Afrique noire 80 000, et enfin plus de 400 000 hommes originaires de Tunisie, d’Algérie et du Maroc. Pour être plus précis en ce qui concerne l’Afrique du Nord, au ler novembre 1944, on décompte, en reprenant la terminologie de l’époque, 176 000 Français » sous les drapeaux, et 233 000 musulmans ». Une majorité de ces hommes est issue de la conscription appelés et rappelés forment 72% du total des Français recrutés et 54% des Maghrébins. Le 16 août 1944, les troupes coloniales débarquent sur la plage de Cavalaire ; elles y retrouvent les soldats de l’armée d’Afrique, dont une partie a été ramenée directement d’Italie. Sous le commandement du général de Lattre de Tassigny, ces soldats qui, avec les Alliés, s’emparent des plages de Provence pour ouvrir un deuxième front, après celui de Normandie, vont jouer un rôle essentiel, en bousculant la défense allemande à Hyères, dans l’île de Porquerolles, la presqu’île de Giens, à Solliès-Pont, et devant Toulon, puis devant Marseille. Ainsi, la 3° DIA division d’infanterie algérienne, avec à sa tête le général de Monsabert, entre la première dans Toulon, se précipite sur les avancées de Marseille, y pénètre en plein chaos la montée » de Notre-Dame-de-la-Garde lui livrera la ville, le 29 août. Pieds-noirs et Musulmans sous les drapeaux L’Afrique du Nord connut un effort de mobilisation considérable la contribution française » et musulmane », pour reprendre !a terminologie de l’époque, atteignait respectivement 176 500 et 233 000 personnes sous les drapeaux au 1er novembre 1944. Le nombre des Français » représente plus de 6% de la population dite des pieds-noirs » l’expression, d’abord appliquée aux viticulteurs qui avaient planté des ceps très noirs provenant de Cafifornie, sera étendue par la suite à l’ensemble des Français d’Algérie, d’origine essentiellement sud-européenne. Sur la base d’une population de 40 millions d’habitants, ce pourcentage se serait traduit pour la France métropolitaine par la levée de 6 millions et demi d’hommes ! Le nombre des musulmanss », plus élevé, ne représente cependant que 1,6 % de la population indigène totale. C’est que le système de le mobilisation est pour eux plus aléatoire au Maroc, on recrute seulement par engagement, alors qu’en Algérie et en Tunisie, on procède, en outre, à un tirage au sort parmi les recensés bons pour le service, dans la limite des contingents fixés. On comptait 134 000 Algériens, 73 000 Marocains et 26 000 Tunisiens. A propos du coudoiement exemplaire au combat entre coloniaux » et indigènes » , l’historien pied-noir Jean Pélégri a écrit Trois ans de gamelles, de boue, des périls partagés, des compagnons morts ici ou là, en ltalie, sur les côtes de Provence, en Franche-Comté, dans les plaines d’Alsace la fraternité des ormes, au rique de faire sourire certains, n’est pas une vaine expression quand la guerre parait juste. [...] Mais, au retour, pour les Algériens, après cette grande épopée, ce fut le retour à zéro, la non-citoyenneté, quand ce n’était pas, comme dans le Constantinois, les armes retournées contre eux. [...] Un sang versé pour rien, des morts inutiles, et, à tout jamais perdue, la dernière chance de vivre ensemble. » Les soldats de la plus grande France » Les soldats en provenance d’Afrique ont ainsi fait preuve de courage, d’ardeur et de discipline dans les combats pour la libération de la France. Cultivateurs de Casamance, fellahs du Rif ou des Aurès, jeunes Tunisiens, Malgaches, Tchadiens, Togolais, montagnards ou gens de la plaine se sont trouvés arrachés à leurs champs et jetés dans la fournaise. En un sens, c’est la vieille tradition de l’armée d’Afrique, forgée au XIXe siècle par les conquêtes coloniales, qui se perpétue. Solidement encadrée par des officiers français, l’armée était aussi l’occasion pour le colonisé de sortir de son milieu social, de découvrir d’autres horizons, de s’émanciper de sa condition d’indigène, de prouver sa valeur guerrière. Mais à ces facteurs hérités du passé sont venus s’ajouter d’autres motivations. La Seconde Guerre mondiale a remis en cause l’équilibre politique et économique existant entre les puissances coloniales et leurs possessions d’outre-mer. La propagande des courants nationalistes se propage. Vaincue en 1940, la France a montré sa fragilité aux yeux de ses colonisés. Pour ceux-ci, libérer la France, c’est lui demander de tenir compte de leur spécificité, voire préparer leur propre émancipation. Les mots d’ordre de lutte contre le fascisme, contre le nazisme, ont de profondes résonances dans les motivations des soldats de l’armée d’Afrique et de l’armée coloniale. L’Empire traditionnel français est menacé. Au risque de disparaître, il doit se renouveler. Là est le sens de la conférence de Brazzaville 30 janvier-8 février 1944, où, pour la première fois, il sera question d’ émancipation ». Malgré de fortes réticences, une volonté de changement s’affirme. Tous ces éléments, conjugués, donnent aux soldats de la grande France » un moral élevé. La France libérée Après la libération de Marseille, une fraction des troupes françaises s’engage à l’ouest, vers le Languedoc, tandis que la plus grande partie remonte la vallée du Rhône avec sur son flanc droit les divisions US, fonce sur Arles, Avignon, s’empare des ponts pour libérer les maquis de l’Ardèche, et, enfin, atteint Lyon, libéré le 3 septembre 1944. Le 12 du même mois, à Nod-sur-Seine, un village entre Châtillon et Dijon, la jonction est réalisée avec la 2e DB débarquée en Normandie. Entre-temps, Paris a été libéré, avec la capitulation de la garnison allemande, le 25 août. Un régiment de marche des Nord-Africains de Paris, composé d’anciens prisonniers - il compte même dans ses rangs un Egyptien et un Syrien ! - détenus à Versailles depuis le début de la guerre et libérés par les résistants, participe à la libération de la capitale. L’ennemi s’étant ressaisi, la progression se ralentit. Le commandement allié met en place un dispositif qui entraîne un étirement des troupes françaises, des Vosges à la FrancheComté. Le 14 novembre, de Lattre entreprend de s’emparer de Belfort, ce qui ne sera fait que le 28, tandis qu’au nord, la 2e DB, commandée par Leclerc, libère Strasbourg le 23 novembre. L’armée d’Afrique, qui supporte une grande part des combats, est exténuée. La relève ne porte que sur les contingents d’Afrique noire environ 20 000 hommes réputés, depuis la Première Guerre mondiale, ne pouvoir supporter la rigueur des hivers européens. On épiloguera longtemps sur les raisons qui amènent au désengagement des troupes d’Afrique noire, à la veille de l’hiver 1944-1945. Il y aura, chez ces soldats retirés du front, une grande déconvenue, aggravée par les difficultés administratives qu’ils rencontreront pour faire reconnaître leurs droits une fois revenus dans leur pays. Goumiers traversant un village d’Alsace. Privée de relève, épuisée, l’armée d’Afrique affronte la résistance acharnée des troupes allemandes dans les Vosges et dans la plaine d’Alsace, puis une double contre-offensive ennemie dans les Ardennes et depuis le Palatinat, en direction de l’Alsace du Nord. Selon de Lattre, à la mi-décembre 1944, les pertes morts, blessés, malades et disparus s’élèvent à 30 % chez les tabors marocains et à la 4e DMM, à 50 % à la 2e DMM et 9e DIC, et atteignent même 109 % à la 3e DIA ce dernier pourcentage s’explique par le fait que tous les hommes de la division ont été au moins une fois blessés ou malades entre août et décembre 1944. Pourtant, ces troupes d’Afrique trouvent la force de résister à la contre-offensive allemande, puis de participer au passage du Rhin. Le 20 janvier 1945, le 1er corps d’armée repart à l’attaque entre Thann et Mulhouse, avec deux divisions marocaines, la division coloniale et la 1ère DB dans des conditions atmosphériques épouvantables tempêtes de neige, verglas, thermomètre descendant jusqu’à -30°. Des combats acharnés se déroulent dans la neige, au milieu des champs de mines, face à des contre-attaques allemandes appuyées par des chars lourds. L’ardeur et l’opiniâtreté des troupes d’Afrique finissent par l’emporter. Le 4 février, la 4e DMM tend la main à la 12e division américaine venant de Colmar. Tandis que le 2e corps d’armée monte la garde sur le Rhin » [1] , le ler corps d’armée court au Danube, qu’il atteint le 21 avril, dans la région de Tuttlingen. Le 6 mai, la 2e DIM est à la sortie du tunnel de l’Arlberg. C’est la fin de la guerre. Le 8 mai 1945, de Lattre appose à Berlin le paraphe d’un Français au bas de l’acte de reddition des armées hitlériennes vaincues. C’est nous, les Africains... Le colonel Rives, qui fut à la tête du 16e régiment de tirailleurs algériens, a écrit Les coloniaux se sont couverts de gloire pour la France libre si la 2e DB qui a débarqué en Normandie était composée exclusivement d’Européens, ce sont eux, les coloniaux, qui fournirent les 2/3 des troupes à Bir Hakeim, 70 % lors de la campagne d’Italie, du débarquement de Provence. Ce sont eux qui ont pris Toulon, Hyères, Marseille, Strasbourg. » Les pertes globales de la lre armée, en France et en Allemagne, se sont élevées, du 15 août 1944 au 8 mai 1945 à 9 237 tués, dont 5 260 Nord-Africains, et à 34 714 blessés, dont 18 531 Nord-Africains. Et pourtant... Au moment où s’affirme la victoire contre le nazisme, Gaston Monnerville, qui était né en Guyane, proclame, le 25 mai 1944 Sans l’Empire, la France ne serait qu’un pays libéré ; grâce à son Empire, elle est un pays vainqueur ». A la fin de l’année, le ministre René Pleven assure En ce moment la France est sans doute plus consciente qu’elle ne l’a jamais été de la valeur de ses colonies ». L’image de la France sauvée par ses colonies est ainsi enracinée dans bon nombre d’esprits. D’un côté, le régime pétainiste avait refusé de poursuivre le combat à partir de l’Empire et s’était compromis dans la collaboration avec l’Allemagne nazie ; de l’autre, la France libre s’est appuyée sur l’outre-mer pour reconquérir la métropole. Le bataillon des tirailleurs algériens, le 11 novembre 1945, sur les Champs-Elysées. Les raisons d’un blanchiment A partir d’octobre 1944, la majorité des troupes noires est progressivement retirée de la zone des opérations. Le commandement évoque le manque d’endurance au froid de ces soldats noirs ; cette raison peut recouvre une autre, d’ordre tactique, liée à l’utilisation traditionnelle de ces combattants aptes à fournir un violent et décisif effort dans le choc, assureraient-ils aussi bien le combat statique de position que l’on prévoit? En fait, pour expliquer ce désengagement, d’autres causes sont aussi à retenir. Siéger à la table des vainqueurs implique de montrer que le dernier effort de guerre repose, non plus seulement sur le concours de l’Empire, mais sur une armée métropolitaine reconstituée, capable de tenir son rang en Europe. La volonté de mettre au combat contre l’Allemagne le plus rapidement possible les 50 000 hommes des meilleures troupes FFI, et de mieux les contrôler, en les intégrant au plus vite dans l’armée régulière, n’est pas étrangère à l’ escamotage » des contingents à cette raison de haute politique les premières inquiétudes quant à la fidélité des troupes coloniales. Déjà spectatrices des querelles intestines franco-françaises depuis juin 1940, elles ont trouvé une métropole exsangue, où les troupes alliées jouissent d’un grand prestige. A la différence de la Première Guerre mondiale, où la ségrégation raciale était encore très forte dans l’armée américaine, les tirailleurs sénégalais découvrent en 1944, dans les unités américaines, des Noirs qui sont chefs de char ou aviateurs. Enfin le prix du sang versé suscite une juste revendication d’égalité, en écho avec le monde nouveau annoncé par de Gaulle à Brazzaville. Un retrait, on le voit, bien plus politique et psychologique que lié à des impératifs climatiques cela explique qu’il se fit sans gloire, sans cérémonies officielles, à la sauvette ». Amertume et sentiments d’injustice Mais derrière les discours officiels, très vite, s’opère un processus de reconstruction de la mémoire nationale, qui évacue l’effort décisif de l’armée d’Afrique. Dès septembre 1944, le général Moll, chargé du bureau FFI de la 1ère armée, ne relevait-il pas déjà Malgré la sollicitude des cadres français qui connaissent l’indigène et l’aiment, le moral du Marocain n’est pas bon, celui de l’Algérien est mauvais. Une amertume certaine est en train de se muer en colère sournoise. Quant aux Français, ils déplorent le fossé qui ne se comble pas entre eux et les FFI, entre l’armée d’Afrique et la nation ». Les contingents issus de l’armée d’Afrique s’étonnent alors du petit nombre de métropolitains venus les renforcer dans les dures batailles des Ardennes, de l’Alsace, en Allemagne ; ils se plaignent du manque de permissions, eux qui n’ont cessé de combattre, depuis la Tunisie, l’Italie, la Provence ; ils ne comprennent pas, en face des éloges prodigués aux FFI, le silence que l’on fait autour de leurs sacrifices. Les Maghrébins, les plus nombreux dans l’armée d’Afrique, se sentent ébranlés dans leurs représentations de la France ils ont vu la défaite de 1940, ils ont pu mesurer la supériorité matérielle et technique des Américains. Ils se montrent sensibles au nationalisme qui se propage Manifeste du peuple algérien de Ferhat Abbas, en avril 1943 ; Manifeste de l’Istiqlal [parti de l’indépendance] au Maroc, en janvier 1944. Ces soldats du Maghreb, de retour chez eux, voient la misère matérielle qui frappe durement les campagnes, amertume et déception les guettent, lorsqu’il leur viendra à l’idée de réclamer les mêmes droits de citoyenneté que les Français d’Afrique du Nord. Beaucoup s’indignent de ce que la citoyenneté avec maintien du statut personnel musulman, accordée par les ordonnances de mars 1944 en Algérie, ne soit pas octroyée aux anciens combattants, ou, du moins, aux décorés de la Croix de guerre. Et surtout, ils découvrent avec stupeur l’ampleur de la répression dans le Constantinois, après les émeutes de Sétif et Guelma, en mai-juin 1945. Eux, qui ont fait preuve d’abnégation, de courage, de discipline dans la guerre pour libérer la France, se souviendront. Certains prendront les armes, des années plus tard, pour libérer leur » pays, de la présence coloniale, cette fois ; d’autres tenteront de faire reconnaître leurs droits de combattants pour la France, leur qualité de citoyen par le sang versé. Benjamin STORA, 1995 [2] _____________________________________ DJILALI Mohamedsoldat 17e RTAmort pour la France 19-5-1940. Le 25 mai dernier, Jean-Marie Lamblard écrivait à Madame Halima K., au Douar Béni-Abdallah En ce jour anniversaire, Madame Halima, je vous écris pour vous donner les renseignements que vous attendez sur la sépulture de votre père, Djilali Mohamed K., mort le 25 mai 1940 en France, caporal au 17e Régiment de Tirailleurs Algériens ...
Lesharkis et leurs descendants représenteraient en 2012 entre 500 000 et 800 000 personnes en France. Les présidents français, à partir de Jacques Chirac, s’expriment publiquement sur l’abandon des harkis par la France. Abdelaziz Bouteflika affirme en 2005 que les enfants des harkis ne sont pas responsables des actes de leurs parents ; des lois
Un char à l’effigie de Kadhafi, Bonfire Night » de Lewes Sussex, le 5 novembre 2011 - James McCauley/Rex Fe/REX/SIPA Qu’est-ce qu’une arme ? La réponse semble évidente. Tout objet conçu pour blesser ou tuer », dit le code pénal français. Oui mais voilà, c’est peut-être un peu plus compliqué. En 2007, en pleine normalisation des relations entre la France et la Libye une minute de silence pour se remémorer la visite du colonel Kadhafi à Paris en décembre 2007, la tente dans le parc de l’Hôtel Marigny, les gardes du corps, les discours…. Eh oui, tout ça nous ne l’avons pas rêvé, c’est arrivé, en pleine normalisation des relations entre la France et la Libye, une société française du nom d’Amesys, filiale de Bull le fleuron historique de l’informatique française, signe un contrat avec le gouvernement du colonel suite après la publicité Ce qu’Amesys vend à la Libye, c’est un programme du nom de Eagle. La technologie sur laquelle repose Eagle s’appelle DPI, Deep Packet Inspection » ; comme ces trois mots l’indiquent, le DPI permet de plonger dans les paquets d’information qui circulent dans les réseaux car sur Internet, les informations circulent par petits paquets qui sont découpés à l’émission et réassemblés à réception. Autrement dit, grâce au DPI, on peut récupérer à peu près toute l’information qui circule sur un réseau e-mail, voix sur IP – c’est-à-dire les systèmes comme Skype –, messageries instantanées, requêtes envoyées aux moteurs de recherche et presque tout le trafic web pour ensuite, l’analyser. Ce que vend Amesys, société française, au gouvernement libyen, en 2007, c’est un programme qui permet de faire tout cela ou une partie seulement, sur ce point il y a discussion. Mais dans quel but ? Tout est là. Des Libyens surveillés, convoqués et torturés Quand en 2011, est révélée cette opération, grâce en particulier au travail remarquable des journalistes hackers du site français Amesys oppose plusieurs arguments et notamment celui-ci ce que nous vendons avec Eagle c’est une technologie de lutte contre le terrorisme, si l’acheteur décide d’en faire autre chose, ça n’est pas notre problème. Sauf que voilà, la police secrète libyenne s’est manifestement servie de Eagle pour surveiller les opposants ce qui était bien sûr imprévisible. Quand le pouvoir de Kadhafi est tombé, des reporters du Wall Street Journal ont retrouvé des fichiers individuels de citoyens libyens frappés du logo d’Amesys, ils ont montré aussi que certaines personnes surveillées avaient été convoquées et suite après la publicité Un programme informatique peut-il être considéré comme une arme ? La plainte de la FIDH En septembre 2011, une association du nom de Sherpa dépose plainte auprès du procureur de la République de Paris contre Amesys en accusant la société d’avoir vendu illégalement un dispositif de surveillance à distance visant les rebelles et l’opposition libyenne. Illégalement » car pour l’association, de tels systèmes de surveillance devraient être soumis au même régime que le matériel militaire et ne pouvoir être vendus sans autorisation du gouvernement. Autrement dit, Eagle devrait être considéré comme une arme. En mars 2012, la plainte est classé sans suite, au prétexte que le système Eagle n’est pas soumis à l’autorisation en tant que matériel d’interception, dès lors qu’il est destiné à l’exportation et non pas à utilisation sur le territoire national ». Passons sur le présupposé de cette décision on peut vendre des trucs pourris à des dictatures, mais les utiliser chez nous, ah ça non, pour aller à la conclusion le procureur de la République de Paris considère qu’Eagle n’est pas une arme. En mai 210, c’est au tour de la Fédération internationale des droits de l’homme FIDH de déposer plainte contre Amesys pour complicité de torture. Un autre biais donc. Une information judiciaire a été suite après la publicité Le programme Cause Et mardi, la FIDH toujours, avec Amnesty International, Human Right Watch, Privacy International, Reporters sans frontière, mais aussi l’Open Technology Institue, tous ont lancé un programme du nom du nom de Cause, pour Coalition Against Unlawful Surveillance Export, soit Coalition contre l’exportation illégale de technologie de surveillance. Le but est de pousser à une réglementation internationale sur la vente de ces technologies, réglementation reposant sur l’assurance que ce matériel ne servirait à rien qui puisse contrevenir aux droits de l’homme. Oui mais voilà, qui a intérêt à cette réglementation alors même que la vente des ces technologies rapporte de l’argent, mais surtout alors que tous ceux qui ont les moyens – démocraties comprises – utilisent ces technologies sur leur territoire et dans des objectifs flous, comme le montre chaque jour l’affaire Snowden ? Je suis très pessimiste… A moins que ce soit ça la solution. Faire en sorte que le droit rapproche les technologies de surveillance des armes et que l’image qui surgisse à l’esprit, quand on évoque un pays qui surveille les communications de sa population, ce soit celle d’une arme braquée sur son peuple. Peut-être faut-il cette image pour que nous réagissions.
Lesderniers descendants du système MAS 36, sont les fusils réglementaires de précision FR-F1 et FR-F2 pour tireurs d'élite (qui ont des pièces compatibles avec un MAS 36 comme des ressorts internes ou des crosses parfaitement interchangeables), dont le lien de parenté avec leur ainé est indéniable. Il fut remplacé à partir des années 1950 par le Fusil Semi-Automatique
Dix ans de protestation Cette recrudescence dans le 94 intervient alors que plusieurs vidéos caméras de surveillance ayant filmé des attaques d’une extrême violence contre des Asiatiques ont tourné de façon virale sur les réseaux sociaux et les forums de la communauté, suscitant des réactions exaspérées. La colère est d’autant plus forte que ces agressions ne sont pas nouvelles entre décembre 2015 et l’été 2016, ce ne sont pas moins de 140 femmes, toutes asiatiques, qui subirent ce type d’attaques le long de la ligne 183. Arrêtés peu après, les agresseurs se sont révélés mineurs. [2] C’est en 2010 que, pour la première fois, à Belleville, et à la stupeur générale, plusieurs milliers de Chinois descendent dans la rue, excédés d’être la cible privilégiée d’une petite délinquance qui voit dans les Chinois » – cette dénomination englobant tous les Asiatiques – des proies idéales. [3] Ils ont la réputation d’avoir du liquide sur eux, quand ils reviennent du travail ou quand ils vont à des mariages, et peu d’entre eux portent plainte quand ils sont agressés, soit parce qu’ils sont en situation irrégulière et évitent les contrôles policiers, soit parce que, même munis de papiers légaux, ils ne maîtrisent pas ou peu le français. Le 22 juillet dernier, le comité Sécurité pour tous » du 94 émettait un communiqué interpellant les pouvoirs publics sur ces agressions qualifiées à juste titre de sexistes et racistes » et réitérant leurs demandes, à savoir l’extension de la vidéo-surveillance [4], le renforcement des patrouilles de police et de celles de la RATP dans les zones sensibles », ainsi qu’un statut de jeune adulte » pour les agresseurs qui, quand ils sont mineurs, sont peu pénalisés. [5] Cette association s’est fait connaître en 2016 lors de l’agression mortelle de Shaolin Zhang, travailleur chinois à Aubervilliers. [6] Plusieurs dizaines de milliers d’Asiatiques, majoritairement chinois, avaient alors défilé dans Paris demandant la sécurité pour tous ». En 2017, une tout autre manifestation rassemblait là aussi plusieurs milliers de Chinois après qu’un policier de la Bac avait abattu chez lui Shaoyao Liu, un père de famille. Le policier coupable vient de bénéficier d’un non-lieu le 11 juillet 2019, au nom de la légitime défense. [7] Ce déni de justice, habituel dans les cas de violence policière, a entraîné un modeste rassemblement à l’appel de la famille indignée et la constitution d’un comité demandant Justice pour Shaoyao » à l’instar des autres victimes des brutalités policières. Comment appréhender cette apparente contradiction vouloir d’un côté plus de policiers et de l’autre dénoncer leur impunité quand ils jouent aux cow-boys ? Cette demande sécuritaire met très mal à l’aise la gauche radicale et les organisations antiracistes. Exiger plus de répression alors même que celle-ci vient de franchir un saut qualitatif contre les manifestations est incompréhensible et indéfendable pour beaucoup. De plus, la qualité des agresseurs n’arrange rien. Car la plupart du temps, il faut se rendre à l’évidence, ces derniers sont issus d’autres communautés minoritaires, originaires d’Afrique du Nord ou sub-saharienne, discriminés et en butte à l’arbitraire policier. Comment donc concilier la lutte antiraciste que l’on appellera classique » pour plus de facilité, et la prise en compte de la souffrance réelle des Chinois » de Belleville, d’Aubervilliers ou d’Ivry ? Jusqu’à présent, la gauche radicale et les organisations antiracistes ont été absolument incapables de résoudre ce dilemme qui met à mal les références et modes de pensée habituels. Le malaise dure depuis dix ans. Et c’est très dommage, car certains ne manquent pas d’en profiter. Une communauté hétérogène Ce malaise de la gauche radicale à appréhender la communauté asiatique, dont on pourrait dire cyniquement qu’elle a le mauvais goût de ne pas répondre aux lieux communs sur l’immigration européenne ou post-coloniale, ne date pas d’aujourd’hui. Ce qui frappe en premier lieu, c’est l’hétérogénéité nationale et sociale des Asiatiques de France. Derrière le nom caricatural de Chinois » voir de Noichs », on trouve aussi bien des vrais » Chinois de Chine continentale que d’ex-réfugiés du Sud-Est asiatique – Vietnam, Cambodge, Laos –, ou des Philippines travaillant comme nounous dans les beaux quartiers. On classera Coréens et Japonais parmi les expatriés, cette expression ayant un sens bien plus social plus que racial contrairement aux États-Unis où ils forment d’importantes communautés sur la côte Ouest, ils sont en petit nombre à Paris. Malgré leur invisibilité récurrente, rappelons que la présence asiatique est ancienne en France. Elle est d’abord liée aux deux guerres mondiales. Celle de 14-18 voit la présence de plusieurs régiments de tirailleurs annamites et de milliers de Chinois engagés contractuellement pour les travaux de terrassement ou dans les usines. Et quand éclate la Seconde Guerre mondiale, des milliers de travailleurs forcés vietnamiens sont emmenés en France. On leur doit, entre autres, le riz de Camargue. On croise aussi de nombreux intellectuels indochinois investis dans la lutte pour l’indépendance de leur pays. Mentionnons le militant trotskyste Ta Thu Thau [8] qui, étudiant à Paris va faire connaître la mutinerie de Yen Bay en 1930, ainsi que la figure tragique du philosophe Tran Duc Thao qui rentre au Vietnam en guerre en 1952 [9]. À la fin de la guerre d’Indochine en 1954, et la partition du pays, plusieurs milliers de Vietnamiens issus de couples mixtes ou de veuves vietnamiennes d’un soldat français accompagnées de leurs enfants, arrivent en France. C’est une population souvent très pauvre, dont beaucoup iront dans les Camps d’accueil des rapatriés d’Indochine CARI. Leur arrivée et leur sort misérable laissent indifférent. La France, empêtrée dans une autre guerre coloniale en Algérie, a d’autres chats à fouetter. On les oublie et leurs camps serviront en 1962 pour les harkis. Aujourd’hui, c’est la troisième génération qui a choisi de faire connaître cet épisode dans des films comme Allée des Jasmins » ou Sous tes doigts » [10]. Le choc des boat-people À la fin des années 1960, la guerre du Vietnam est au centre des luttes de la jeunesse radicale du monde entier. Pour toute une génération, il ne fait pas de doute que l’Indochine révolutionnaire, dont Ho Chi Minh est la figure emblématique, vaincra les Américains et leurs alliés fantoches » du Sud. 1975 voit le triomphe de cette lutte. Successivement en avril 1975, Pnom Penh et Saïgon tombent aux mains des révolutionnaires. L’image des hélicoptères américains quittant en toute hâte le palais présidentiel, restée dans toutes les mémoires, est le symbole de cette déroute cinglante. Après les Français, c’est au tour de la plus grande puissance mondiale d’avoir été défaite par les petits bo doï aux semelles de caoutchouc. Mais quatre ans plus tard, la gueule de bois est rude après des mois d’affrontements plus ou moins larvés, le Vietnam intervient au Cambodge en décembre 1978, chassant les Khmers rouges et révélant l’ampleur du génocide, mais déclenchant en retour la colère du protecteur chinois de Pol Pot [11]. En février 1979, les troupes chinoises entrent au Vietnam et ravagent le Nord, là où le Vietminh avait connu ses premières grandes victoires face aux Français en 1950. Le rêve – ou l’illusion – de Bandung est bel et bien mort et enterré en 1979. À cela s’ajoute ce qu’on appelle pudiquement la crise des boat people », c’est-à-dire la fuite éperdue de centaines de milliers de Vietnamiens du Sud qui, par tous les moyens et au risque de leur vie, affrontent sur des rafiots de fortunes surchargés, non seulement la mer de Chine, mais aussi les pirates qui pillent, violent et tuent ces proies faciles. De nombreux Chinois établis de longue date à Saïgon sont parmi les réfugiés. En France, la crise prend une dimension particulière est-ce dû à l’histoire coloniale qui lie les deux pays ou au poids du mouvement communiste dont Ho Chi Minh et Giap sont des figures mythiques ? Sans doute les deux, suscitant la mobilisation des intellectuels dont la quasi-totalité avait soutenu la lutte du Vietnam contre les Américains. La scène emblématique de cette campagne est la conférence de presse tenue par les frères ennemis Jean-Paul Sartre et Raymond Aron en juin 1979, appelant le président de la République Valéry Giscard d’Estaing à ouvrir largement les portes du pays aux réfugiés [12]. Ce sera chose faite puisque la France va accueillir plus de 100 000 boat-people. Entre invisibilité et fantasmes Soyons honnêtes, tant VGE que Mitterrand feront correctement le boulot. Aide au logement, à l’emploi, cours de français, octroi rapide du statut de réfugié politique, accession à la nationalité française, tout est fait pour faciliter l’intégration des nouveaux venus. Ce n’est pas leur race » qui leur vaut ce traitement que pourraient envier bien des migrants d’aujourd’hui, mais leur provenance, celle d’un pays faisant partie du bloc soviétique. La droite, puis le gouvernement socialiste ne seront pas fâchés de mettre en avant leur triste sort de victimes du communisme, comme ce fut le cas pour les Hongrois en 1956. Le but est de fondre les réfugiés dans le creuset français ». Et les réfugiés vont y mettre du leur. Avec l’humiliation propre aux vaincus, ils vont se faire tout petits et se faire oublier même si naissent alors les premiers grands Chinatowns, dans le 13e arrondissement et à Belleville qui deviennent autant de promenade exotiques. L’écrasante majorité va connaître le déclassement social. [13] Le restaurant chinois » entame sa longue marche et avec lui toute une série de fantasmes comme les chats et les chiens qui disparaîtraient, sous-entendu dans les plats servis. Il n’est jusqu’à l’absence de délinquance qui n’attise la rumeur ne dit-on pas qu’on ne retrouve jamais les cadavres des voyous ? Cette invisibilisation n’est pas propre à la France ce cinéma américain qui déroule les chefs-d’œuvre sur la guerre du Vietnam et dont on raffole ne les traitera pas mieux. La férocité hilarante de l’écrivain américano-vietnamien VietThanh Nguyen épingle dans son roman Le Sympathisant prix Pulitzer 2016 [14] cet Hollywood qui raconte une guerre du Vietnam où les Vietnamiens sont au choix de pauvres victimes ou d’infâmes à la gauche radicale, dire qu’elle ne s’est peu intéressée à ces réfugiés qui dérangeaient politiquement relève de la litote. Pourtant, dix ans avant la chute du mur de Berlin, c’est bien en 1979 et en Asie que s’est effondrée définitivement l’espérance messianique née de la révolution d’Octobre. Elle ne s’intéresse pas beaucoup plus à ce qu’ils sont devenus quarante ans après, à tort car c’est un parcours qui pourrait être riche d’enseignements. Les Chinois de France Une autre émigration bien plus massive va bouleverser ce paysage asiatique presque trop tranquille, celle des Chinois de Chine continentale. L’accession en 1978 de Den Xiaoping à la tête du Parti communiste chinois où il allait rester pendant 20 ans va lancer cet oxymore si incongru pour des marxistes, l’économie socialiste de marché ». Son but ? Faire de la Chine une grande puissance, sinon la première, ce qu’elle n’est guère malgré son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Moderne Guizot, Deng proclame Il est glorieux de s’enrichir », ce qui ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd. Mais à côté de la caste des Princes rouges » et de cette nouvelle bourgeoisie qui s’est de fait copieusement enrichie, les privatisations et la liquidation de secteurs entiers de l’économie d’État, vont entraîner des inégalités sociales ravageuses poussant des millions de paysans pauvres et d’ouvriers au chômage vers les mégalopoles chinoises où ils vont constituer un prolétariat corvéable à merci, faisant du pays, l’atelier du monde ». Les plus audacieux de ces miséreux vont faire ce que des centaines de milliers d’autres firent avant eux, ils vont partir au loin chercher un avenir meilleur. Dès le début des années 1990, plusieurs dizaines de milliers de Chinois arrivent en France dans un flux régulier. Si certains peuvent bénéficier d’un regroupement familial en faisant jouer la présence d’un parent déjà établi, la plupart viennent de façon irrégulière et se retrouvent avec le statut peu enviable de sans-papiers. Souvent endettés auprès d’un passeur, à qui ils doivent rembourser de très grosses sommes, ils sont à la merci d’un contrôle policier qui signifiera l’expulsion du territoire. Combien sont-ils ? Difficile à dire comme le montrent les estimations qui parlent de 600 000 à 900 000, voire un million d’Asiatiques, Chinois et ex-réfugiés du Sud-Est asiatiques et leurs descendants. Ce qui est sûr, c’est que la France abrite la plus importante communauté chinoise d’Europe. Dans la première génération, beaucoup travaillent au sein de la communauté, restaurants, textile, maroquinerie, articles de Paris... Au fil des années, ils ne sont plus cantonnés à Belleville ou au 13e, ils sont bien présents dans les 10e et dans le 3e arrondissements, dans la banlieue sud qui jouxte la porte de Choisy, dans la banlieue nord, à Saint-Denis, à Pantin... Mais c’est surtout Aubervilliers qui est aujourd’hui l’épicentre l’économique de la communauté chinoise avec la création en 2006 de l’immense Centre international France-Asie CIFA, agrandi en mars 2015 par le Fashion Center qui est l’un des plus importants centres d’achat en gros d’Europe. [15] Ce vaste ensemble de boutiques et de stockage qui draine tout ce qui a trait au prêt-à-porter au sens large vêtements, lingerie, accessoires, maroquinerie, bijouterie fantaisie... était au départ destiné à remplacer le Sentier où un immobilier résidentiel aux prix astronomiques a succédé à la vieille activité de la communauté juive. Mais bien plus qu’une simple zone économique, le Fashion Center est le symbole de ce qui caractérise aujourd’hui la communauté chinoise, ce qui la distingue des vagues d’immigration antérieures, qu’elles soient européennes ou post-coloniales, et qui est à l’origine des agressions qu’elle subit de façon récurrente, depuis plus de 10 ans. Un racisme du ressentiment Par bien des traits, les Chinois de France ressemblent aux immigrés qui les ont précédés pauvreté, relatif entre-soi protecteur, statut précaire, menaces policières et... luttes. En 1997, les Chinois de Paris manifestent massivement dans le mouvement des sans-papiers ; en 2007, une Chinoise de 51 ans sans-papiers, paniquée par l’arrivée de la police, trouve la mort après s’être défenestrée pour échapper à un contrôle, provoquant protestations et manifestations. Des conditions donc très différentes de celles qu’ont connues les boat-people de la fin des années 1970. Comme partout, c’est une immigration de plus en plus féminine, comme l’a montré la grève des manucures chinoises en 2014, lutte largement soutenue et popularisée par la CGT, il faut le souligner [16]. Comme pour tous les migrants après trente ans de présence, la différenciation sociale s’est accentuée entre premiers arrivés, naturalisés, seconde génération et nouveaux venus. Mais la différence radicale entre l’immigration chinoise et l’immigration italienne, portugaise, algérienne ou malienne, c’est ... qu’elle vient de Chine, c’est-à-dire de ce qui est aujourd’hui la deuxième puissance économique mondiale. Jusqu’à présent, les choses étaient simples il y avait des pays pauvres, avec un fort surplus de population misérable, et il y avait des pays riches, qui manquaient de main-d’œuvre. Donc les premiers envoyaient dans les seconds, légalement ou pas selon les périodes, ce surplus de population. En retour, celle-ci serrait les dents et se serrait la ceinture pour envoyer un pécule le plus important possible à la famille restée au pays. Ce schéma est toujours d’actualité, y compris pour une grande partie de l’immigration chinoise. On ne rappellera jamais assez l’importance des transferts financiers pour un grand nombre de pays du Sud », que ce soit le Mexique, les Philippines ou le Sénégal par exemple. Simplement, dans le cas des Chinois, il est compliqué par le fait que les flux financiers entre la Chine et la France ne sont pas seulement l’œuvre des immigrés en 2018, le déficit commercial de la France avec ce pays était de 30 milliards de dollars. Et il faut y ajouter les investissements chinois en France, en très forte hausse, même s’ils sont plus ou moins réussis, comme le rachat de l’aéroport de Toulouse. [17]À sa petite échelle, c’est aussi ça le sens du Fashion Center d’Aubervilliers dont nous parlions plus haut, dans ce département qui est le plus pauvre de France. Un autre exemple peut être donné par l’explosion du tourisme chinois. Là aussi, si l’on compare avec des immigrations antérieures, en l’occurrence européenne, on perçoit bien les points communs et la grande différence. Le regard sur les Italiens et les Espagnols s’est modifié quand leur position sociale a changé quand ils ont cessé d’émigrer et sont passés, pour dire les choses rapidement, du statut de maçon ou femme de ménage à celui de touristes. L’hostilité, ou tout du moins la condescendance méprisante a disparu car ce n’était plus des pauvres qui prenaient les boulots les plus durs, mais des égaux qui venaient dépenser de l’argent. Le problème avec les Chinois, c’est qu’ils sont simultanément migrants... et touristes. Qui plus est des touristes qui comptent, non seulement par leur nombre, plus de 2,2 millions en 2018 et ce chiffre ne cesse d’augmenter, mais surtout par leurs dépenses, supérieures à 4 milliards. Encore peu coutumiers des cartes de crédit, porteurs de fortes sommes en liquide, ces touristes sont d’ailleurs eux aussi une cible privilégiée des pickpockets en tous genres. Ces larcins ajoutés aux agressions dont sont victimes les ressortissants chinois ont amené les autorités chinoises à hausser le ton à plusieurs reprises et à demander à la France d’assurer la sécurité de leurs citoyens ce qu’on ne saurait lui reprocher. C’est ce que fit en son temps le président Boumedienne lors de la vague d’agressions contre les ouvriers algériens en 1972. Et comme toujours dans ces cas-là, la presse chinoise en a rajouté, faisant de certains quartiers de Paris et sa banlieue, de véritables coupe-gorges. Or, il en coûte cher de provoquer l’ire des réseaux sociaux chinois Dolce Gabbana et Versace l’ont appris voici peu à leurs dépens et notre industrie du luxe sait trop bien ce qu’elle doit à l’enrichissement spectaculaire de millions de Chinois. Le racisme anti-chinois et par extension anti-asiatique, car les agresseurs ne cherchent pas à savoir si leur victime vient de Wenzhou ou du delta du Mékong [18], est pour une très grande part, un racisme du ressentiment [19]. Une partie des quolibets dont ils sont la cible, les accents ou les traits physiques moqués, font hélas partie du paquetage de l’étranger. Le mangeur de nems » a bien des points communs avec le macaroni » [20]. Mais les fantasmes qu’engendrent les Chinois et qui sont à l’origine de leurs multiples agressions ont davantage de points communs avec l’antisémitisme qu’avec le racisme du mépris qui touchent d’autres communautés. Avoir de l’argent même quand on a l’air pauvre, être fourbe et faire ses coups en douce, être puissant et voir les autres s’incliner... autant d’accusations qui sont communes aux juifs et aux Asiatiques. Il n’est jusqu’à l’éclatante réussite scolaire des enfants ou la popularité des festivités du Nouvel an chinois [21] qui se soient sujettes à ressentiment pour des populations immigrées comme eux, qui ont le sentiment d’être laissées-pour-compte et de regarder passer le train de la mondialisation. Se faire un Chinois » devient alors une manière de faire payer à plus fragile que soi tout ce que vous inflige une société dure aux faibles et douce aux puissants. Comprendre le ressort du ressentiment est une chose mais rester paralysé devant des faits inadmissibles, en est une autre. Appréhender une réalité mouvante Quarante ans ont passé depuis l’arrivée des boat-people, trente ans depuis le début de l’immigration chinoise. Et la gauche radicale ne semble toujours pas savoir comment appréhender ces hommes et ces femmes. Voici un exemple, anodin mais qui en dit long. Dans la grande enquête de l’INED, Trajectoires et Origines, Enquête sur la diversité des population en France » [22], un fait saute aux yeux quant au parcours scolaire des descendants d’immigrés en France comparées au groupe majoritaire référent 48 % des enfants dont les parents sont originaires du Sud-Est asiatique Vietnam, Cambodge, Laos, obtiennent un diplôme du supérieur, quand ils ne sont que 34 % dans la population majoritaire », soit 14 points de différence, ce qui est énorme. Et pour ceux qui glosent sur le privilège blanc », signalons que ce pourcentage est de 26 % pour les descendants d’Espagnols et d’Italiens, et de 28 % pour les Portugais, 20 points d’écart ! Cette différence, ahurissante, a-t-elle été analysée ? A-t-on essayé de voir quel rôle a pu jouer l’accueil reçu ? A-t-on essayé de comprendre quelles étaient les racines sociales, culturelles, familiales... de cette réussite ? Point du tout. Que ces populations soient originaires d’anciennes colonies françaises pourraient amener une réflexion comparative avec d’autres populations qui ont cette histoire en commun. Point du tout. On pourrait aussi regarder le rapport qu’entretient la communauté chinoise avec son pays d’origine et son pays d’accueil, et le comparer à d’autres communautés. La Chine n’accepte pas la double nationalité [23], tout comme l’Inde, pour prendre un autre géant asiatique. Les immigrés chinois doivent donc choisir, notamment pour les enfants nés ici. Et pourtant les liens culturels restent très forts même en cas de mono-nationalité ». Trop forts d’ailleurs au goût de certains prompts à soupçonner la 5e colonne » d’un pays qui fait peur à beaucoup car perçu comme destructeur d’emplois. Le fameux péril jaune » a suivi l’évolution de la Chine si la hantise de la submersion démographique est toujours présente, elle s’accompagne maintenant de la crainte économique, alimentée par les appétits de ce pays hier sous-développé devenu aujourd’hui une puissance impérialiste. L’enjeu est de taille pour la gauche il est possible de répondre aux inquiétudes légitimes des Asiatiques, sans démagogie sécuritaire mais sans être dans le déni par angélisme ou désarroi. À Aubervilliers comme dans le 94, la communauté s’organise téléphone et messagerie instantanée pour prévenir les agressions ; apprentissage de l’autodéfense pour les femmes, rondes régulières [24]. Il faut encourager cette auto-organisation, pointer les rôles respectifs des associations et des pouvoirs publics et mettre en garde contre toute tentation de défense privée qui n’aurait pour résultat que de pourrir un peu plus les relations entre communautés. Il faut souligner que cette demande de davantage de policiers qui protègent les citoyens, et qui ne jouent pas les ninjas, n’est pas propres aux Asiatiques comme le montre la lettre ouverte de maires de Seine-Saint-Denis dénonçant l’abandon de leurs communes par les pouvoirs publics [25]. Si la gauche ou les organisations antiracistes ne font pas ce travail, d’autres sont en embuscade. Car nombre d’ex-réfugiés, leurs enfants, la seconde génération chinoise votent et pour les séduire, la droite et l’extrême-droite font leurs choux gras de ces agressions et opposent d’honnêtes travailleurs asiatiques à des voyous noirs et arabes. On peut compter sur les médias comme Russia Today pour relayer avec complaisance le moindre vol de portable et l’on connaît hélas la popularité de cette officine poutinienne. [26] Se couper de la communauté asiatique, c’est non seulement ignorer une population dont l’incroyable dynamisme devrait pour le moins nous intriguer, mais c’est aussi laisser faire une évolution politique qui est tout sauf une fatalité. Je ne crois pas que nous puissions nous permettre ce luxe. Paris, le 7 septembre 2019
Enrevanche, les soldats originaires des colonies ont joué un rôle considérable sur les fronts européens et dans les Balkans, en particulier pour l’armée française qui a recruté près de 158 000 hommes en Afrique du Nord et 134 000 en Afrique noire (sur 8 700 000 hommes qui ont combattu en métropole). L’ensemble des troupes coloniales mobilisées durant le conflit s’élève
Le Parisien l’a annoncé à la cantonade, Mohamed et ses variantes est un prénom plus fréquemment gravé que Martin sur les monuments aux morts de la Grande guerre. Pourtant cette découverte » qui se veut spectaculaire est une manipulation grossière. Voici pourquoi Aujourd’hui Martin est un prénom assez courant, au début du siècle il ne l’était pas du tout, comme en témoigne le graphique ci-dessous. En 1900 par exemple, seuls 231 Français prénommés Martin sont nés INSEE. Mais la manipulation du Parisien va plus loin car Martin, aujourd’hui comme à l’époque, est le patronyme le plus répandu en France. C’est donc en jouant sur la confusion avec la popularité actuelle du prénom Martin et celle actuelle et passée du patronyme identique que Le Parisien déforme la réalité pour faire entendre une petite musique. Celle des troupes coloniales déterminantes, omniprésentes, voire chair à canon. Sans le dire on sous-entend que le sacrifice des troupes coloniales a été exceptionnel par rapport aux troupes métropolitaines. Pourtant le nombre de morts total est incomparable. Par exemple, la Bretagne seule a déploré deux fois plus de morts pour la France 130’000 que l’ensemble des troupes coloniales nord-africaines et subsahariennes 75 900. cf. Lugan Pour les journalistes du Parisien, faut-il qu’en tout temps et en tous lieux, les Français soient redevables à l’ autre » et honteux des leurs ? Constatant le rejet massif du vivre-ensemble » aucune ficelle n’est trop grosse pour eux afin de faire croire au caractère indispensable de la diversité. Bernard Lugan dans le texte que nous reproduisons ci-dessous avait, en 2016 déjà, tordu le cou au mythe des troupes coloniales chair à canon. Jean-David Cattin La France n’a pas gagné la Première guerre mondiale grâce à l’Afrique et aux Africains Communiqué de Bernard Lugan publié sur son site. Dans la grande entreprise de réécriture de l’histoire de France par les partisans du grand remplacement », la Première Guerre mondiale, et plus particulièrement la bataille de Verdun, constitue un argument de poids. Son résumé est clair les Africains ayant permis la victoire française, leurs descendants ont donc des droits sur nous. Voilà qui explique pourquoi ces ardents défenseurs du vivre ensemble » que sont MM. Samuel Hazard, maire socialiste de Verdun, et Joseph Zimet, à la ville époux de Madame Rama Yade, et en charge de la Mission du centenaire de la Grande Guerre, ont voulu mettre le sacrifice de millions de Poilus au service de leur idéologie. Laissons donc parler les chiffres[1] 1 Effectifs français métropolitains et coloniaux – Durant le premier conflit mondial, 7,8 millions de Français furent mobilisés, soit 20 % de la population française totale. – Parmi ces 7,8 millions de Français, figuraient Français d’Algérie, soit environ 20 % de la population pied-noir ». – Les pertes françaises furent de 000 morts, soit 16,67 % des effectifs. – Les pertes des Français d’Algérie furent de morts, soit 16,44 % des effectifs. 2 Effectifs africains – L’Afrique fournit dans son ensemble hommes, soit 5,22 % de l’effectif global de l’armée française. – Sur ces hommes, étaient des indigènes » originaires du Maroc, d’Algérie et de Tunisie, soit 2 % de la population de ces trois pays. – Sur ces hommes, on comptait Algériens, soit 2,28 % de tous les effectifs français. – L’Afrique noire fournit quant à elle, hommes, soit 1,6 % de la population totale et 2,42 % des effectifs français. – Les pertes des unités nord africaines furent de hommes, soit 16,47 % des effectifs. – Sur ces morts, étaient Algériens. Les pertes algériennes atteignirent donc % des effectifs mobilisés ou engagés. – Les chiffres des pertes au sein des unités composées d’Africains sud-sahariens sont imprécis. L’estimation haute est de morts, soit 18,51 % des effectifs ; l’estimation basse est de 30 000 morts, soit %. Pour importants qu’ils soient, ces chiffres contredisent donc l’idée-reçue de chair à canon » africaine. D’ailleurs, en 1917, aucune mutinerie ne se produisit dans les régiments coloniaux, qu’ils fussent composés d’Européens ou d’Africains. Des Africains ont donc courageusement et même héroïquement participé aux combats de la Grande Guerre ». Gloire à eux. Cependant, compte tenu des effectifs engagés, il est faux de prétendre qu’ils ont permis à la France de remporter la victoire. Un seul exemple le 2° Corps colonial engagé à Verdun en 1916 était composé de 16 régiments. Les 2/3 d’entre eux étaient formés de Français mobilisés, dont 10 régiments de Zouaves composés très majoritairement de Français d’Algérie, et du RICM Régiment d’infanterie coloniale du Maroc, unité alors très majoritairement européenne. Autre idée-reçue utilisée par l’idéologie dominante ce serait grâce aux ressources de l’Afrique que la France fut capable de soutenir l’effort de guerre. Cette affirmation est également fausse car, durant tout le conflit, si la France importa six millions de tonnes de marchandises diverses de son Empire, elle en importa 170 millions du reste du monde. Conclusion durant la guerre de 1914-1918, l’Afrique fournit à la France 3,5 % de toutes ses importations et 5,22 % de ses soldats. Ces chiffres sont respectables et il n’est naturellement pas question de les négliger. Mais prétendre qu’ils furent déterminants est un mensonge doublé d’une manipulation. Bernard Lugan 13/05/2016 [1] Les références de ces chiffres sont données dans mon livre Histoire de l’Afrique du Nord des origines à nos jours. Le Rocher, en librairie le 2 juin 2016.
NaïmaYahi : Certains disent qu’on aurait mis en avant les soldats coloniaux pour qu’ils se fassent massacrer davantage que les soldats blancs. C’est faux. Statistiquement, environ 15 % des

Résumés La filiation établie entre l’Armée française d’Afrique et l’exercitus Africae romain est désormais bien connue ; on en examine ici un aspect particulier les troupes auxiliaires ont-elles été l’objet d’un transfert similaire ? Plusieurs raisons expliquent que le lien entre supplétifs et auxilia ne fut jamais établi les similitudes techniques et réglementaires relient la Légion étrangère aux auxilia et non à la legio ; l’attention exclusive portée à la légion, unité romaine par excellence aux yeux des Français, qui ignoraient alors l’importance numérique et tactique des auxilia ; les conditions de recrutement et d’emploi tout à fait différentes des supplétifs et des auxilia. The link between the French colonial army in North Africa and the Roman exercitus Africae has often been drawn. This article explores whether the same connection can be established between the Roman auxiliaries and the 19th-century auxiliaries from Northern Africa. The relationship has never been drawn for several reasons the comparison is less easy as the French Legion bears technical and statutory similarities with the auxilia but not with the Roman legio. Most scholarly attention has focused on the legio, the outstanding Roman military unit in French eyes, ignoring the tactical and numerical significance of the Roman auxilia. Lastly the conditions of recruitment and employment for auxilia and auxiliaries were entirely different. العلاقة المحدثة بين الجيش الفرنسي بإفريقيا والجيش الروماني بإفريقيا أصبحت معروفة جيدا وسندرس هنا مظهرا خاصا منها فهل أن القوات المساعدة خضعت إلى تحول مماثل؟يمكن تفسير غياب ترابط بينالجنود الإضافيين والجنود المساعدين من خلال عدة أسباب منها نقاط التشابه التقنية والتنظيمية التي تربط الفيلق الأجنبي بالجنود المساعدين وليس بالجيش. ثمالإهتمام الخاص الذي حضي به الفيلق بصفته وحدة رومانية بحتة من وجهة نظر الفرنسيين الذين كانوا يجهلون الأهمية العددية والتكتيكية للعناصر المساعدة وأخيراشروط الإنتداب والتشغيل بالنسبة للجنود الإضافيين والجنود de page Entrées d’index Haut de page Texte intégral 1 Ex. Lorcin 2002. 2 Dondin-Payre 1991. 1Il est désormais bien établi que l’occupation de l’Algérie par la France a inspiré un parallèle avec la conquête romaine de l’Afrique1, au point que la comparaison a été établie terme à terme dans de nombreux domaines, dont celui des pratiques militaires2. 3 Saint-Marc-Girardin 1841. On peut comparer avec la situation en péninsule ibérique telle qu’elle a ... 4 Boissier 1891, p. LII-LIII. Réponse du ministre [Saint-René Taillandier], p. LX Le passé a su, ... 5 Boissier 1895, p. V-VII et 25-26. 2Peu après le débarquement de 1830, dans un long article intitulé De la domination des Carthaginois et des Romains en Afrique comparée avec la domination française », Saint-Marc-Girardin prédisait que les textes classiques aideraient à surmonter les problèmes – Tite Live et Salluste pour les opérations militaires, et la Germanie de Tacite pour les relations avec les indigènes3. Cette thématique de confrontation à l’antiquité ne cessera d’être développée pendant des décennies immédiatement, l’emplacement des camps, la situation des garnisons, les itinéraires suivis par les colonnes, l’ampleur et l’efficacité de la conquête, toutes les modalités et les résultats de l’occupation du pays par l’armée ont été mesurés à l’aune de ce qu’on savait ou croyait savoir de l’action romaine. Un demi-siècle plus tard, l’académicien Gaston Boissier l’exprimait sur un ton emphatique Jusqu’ici je n’avais guère cherché Rome qu’à Rome même ou dans les environs ; j’ai reconnu qu’on pouvait la trouver ailleurs. Parmi les provinces qu’elle a conquises et civilisées, aucune ne garde autant son empreinte que l’Afrique …. Les indigènes nous regardent comme les descendants et les héritiers de ceux qui les ont si longtemps gouvernés …. Nous avons des prédécesseurs, des ancêtres …. Nous reprenons possession d’un ancien domaine …. C’est ce que nos soldats avaient compris d’instinct, dès les premiers jours de la conquête …. Rien de ce qui avait pu intéresser leurs lointains prédécesseurs ne les laissait indifférents ils étaient fiers des éloges que l’empereur Hadrien leur décerne dans son fameux ordre du jour retrouvé à Lambèse, comme s’ils les avaient obtenus eux-mêmes. Il leur semblait voir, dans ces braves gens que le prince félicite d’exécuter avec tant de précision les manœuvres les plus difficiles, des frères d’armes, des camarades … »4. Ailleurs, Boissier compare Jugurtha à Abd-el-Kader et évalue la tactique des généraux français par rapport à celle de Metellus face à Jugurtha5. 6 Cagnat 1892 ; les deux éditions 1892, 1913 sont dédiées à l’Armée française d’Afrique », formu ... 7 Le chant des Marocains, adapté pendant la Seconde guerre mondiale du chant de la Division Marocain ... 3La manifestation la plus flagrante de cette superposition est la dédicace à l’Armée française d’Afrique », par René Cagnat, de sa monographie consacrée à l’Armée romaine d’Afrique »6 il ne ressortit en effet pas du hasard que, très rapidement, ce qui était le corps expéditionnaire d’Alger » formé pour le débarquement à Sidi Ferruch en 1830 soit connu, y compris au Ministère de la Guerre, comme Armée d’Afrique » sans que la formule ait jamais été institutionnalisée. Adoptée par tous les milieux, la dénomination Armée d’Afrique » a habité l’imaginaire très longtemps, au-delà de la fin de la colonisation puisque son hymne, le chant les Africains », accompagna le défilé de l’armée malienne sur les Champs Elysées le 14 juillet 20137. 8 Ranc 1877, p. 43 ; Ranc ne semble pas s’apercevoir que, en voulant railler l’armée française, il f ... 9 Cette lettre, souvent citée ainsi Ravoisié 1846, p. 46, est systématiquement reproduite dans les ... 10 Exercitus Africae est employé ici non au sens strict de l’armée de la province d’Africa mais au se ... 4Tout écart par rapport à cet alignement sur les Romains est critiqué. Le déporté politique Arthur Ranc, ridiculisant l’établissement d’une garnison à Batna quand les Romains avaient jeté leur dévolu sur le site de Lambèse, se trouve paradoxalement conduit à louer l’emplacement du pénitencier dans lequel il fut enfermé Lambèse… Les Romains, ayant à fonder un établissement, avaient choisi un plateau vaste, élevé, rafraîchi par les contreforts de l’Aurès, arrosé par des eaux abondantes et pures. Quand l’armée française arriva dans la contrée, les chefs militaires se gardèrent bien de suivre l’exemple des Romains …. Si les Romains avait fait de Lambæsis une ville si considérable, c’est que la position était bonne et le pays salubre, et puis l’eau, l’eau pure et fraîche, si rare en Algérie. Le moindre colon ayant à planter sa tente et à se construire un gourbi ne s’y serait pas trompé. Les chefs de l’armée française en jugèrent autrement. Ils fondèrent Batna dans un trou marécageux, à 11 kilomètres de Lambèse, et en firent le chef-lieu de la subdivision militaire »8. L’analogie se prolonge jusqu’au registre symbolique ; en octobre 1839, à l’occasion de l’expédition des Bibans, le duc d’Orléans, fils de Louis-Philippe, passa par Cuicul-Djemilah, dont l’arc de triomphe, émergeant de la plaine, lui inspira une idée spectaculaire Ce serait une récompense digne de leurs [des soldats de l’armée d’Afrique] travaux que d’élever sur une des places de la capitale le plus beau souvenir qu’ait laissé dans notre nouvelle possession le grand peuple qui nous y a donné de si mémorables exemples. Je suis sûr que chacun de ceux qui ont porté les armes en Afrique et qui ont dépensé dans ce difficile pays leur sang ou leur santé seraient fiers de voir à Paris avec cette simple inscription “L’Armée d’Afrique à la France”, ce monument qui rappellerait ce qu’il a fallu d’efforts et de persévérance à nos soldats pour arriver à ce résultat ... »9. Si on extrait cet épisode de son contexte, il paraît n’être qu’un caprice d’enfant gâté, mais l’idée est en harmonie avec l’ambiance contemporaine, et, totalement extravagante à première vue, elle l’est moins si on se rappelle que le roi Louis-Philippe venait tout juste d’inaugurer, en 1836, l’arc de triomphe voulu par Napoléon Ier. La suggestion du duc d’Orléans tissait un réseau mémoriel dont les racines plongeaient dans l’exercitus Africae10 pour se prolonger jusqu’aux conquêtes algériennes d’une armée dont les guerres napoléoniennes avaient fait éclater la vaillance aux yeux du monde. 11 Le Général Ch. Philebert, commandant la 6e Brigade en Tunisie, relatait que Pendant son séjour ... 12 Nodier 1844, p. 192 La domination romaine a laissé son squelette immense couché tout entier su ... 13 Adrien Dauzats a réalisé plusieurs dessins préparatoires aquarellés, actuellement conservés dans l ... 14 Nodier 1844, p. 263 entre la première et la seconde porte, le prince fait graver par les sapeu ... 15 Trajan fit édifier un pont et creuser la roche pour faire passer une route lors des guerres daciqu ... 5L’armée ne s’en tient pas aux palabres elle prend à son compte l’habitude des unités romaines de graver des inscriptions commémoratives de leurs accomplissements ; le mot habitude » convient aux nombreux témoignages, qui concernent tous les corps11. Le plus mémorable est le passage des Portes de Fer lors de l’expédition des Bibans, la colonne commandée par le duc d’Orléans, qui ralliait pour la première fois par voie terrestre Sétif à Alger, traversa le 18 octobre 1839 la série de défilés des Bibans, dits Portes de Fer »12. Le peintre Adrien Dauzats, que le roi commandita pour enregistrer l’exploit, a placé dans l’angle inférieur droit de son tableau un soldat d’un régiment de Ligne, qui, juché sur les épaules d’un camarade, grave au marteau dans la paroi Armée française [et non d’Afrique] 1839 »13. Ce geste, qui aurait pu n’être qu’un moyen indirect de légender le tableau, correspond à une réalité qui concrétise la double dimension d’un héritage symbolique et de l’ampliation de cet héritage, auquel la relation de Charles Nodier ne cesse de se référer14. Bien qu’aucun témoignage n’en fasse état à ma connaissance, il est possible que cette initiative ait été inspirée par la présence, aux Portes de Fer danubiennes, de la tabula Traiana, cette inscription gravée dans une paroi rocheuse surplombant le Danube, commémorant la montagne entaillée pour faire passer une route stratégique lors de la campagne contre les Daces15 le duc d’Orléans en Afrique n’avait pas fait moins que Trajan dans les pays danubiens. 16 D. M. S. Tito Flauio Maximo praefecto legionis III Augustae heredes Iulii Secundi quon ... 17 Dondin-Payre 2010 l’opération fut conduite avec une extrême minutie, les pierres numérotées repo ... 18 Dondin-Payre 1991 ; citation Colonel Carbuccia, Archéologie de la Subdivision de Batna, manuscri ... 6Un des gestes les plus manifestes est celui du colonel Jean-Luc Carbuccia, commandant le 2e régiment de la Légion étrangère, à Batna au milieu du xixe s. Il remarqua qu’un tremblement de terre avait endommagé un des tombeaux qui parsemaient alors la plaine de Lambèse. Convaincu, à tort, que le défunt T. Flavius Maximus, préfet de la 3e légion auguste16, était terme à terme son prédécesseur en charge d’une unité légionnaire, Carbuccia fit restaurer l’édifice par ses soldats en 184917. Dans la porte factice fut insérée une plaque commémorant la réhabilitation. Jusque-là rien d’extraordinaire, mais Carbuccia organisa une cérémonie militaire pour rendre hommage au préfet légionnaire comme il l’aurait fait pour un camarade Un bataillon tout entier défila devant le tombeau nouvellement restauré, saluant d’un feu de mousqueterie celui que nos soldats avaient presque le droit de regarder comme un ancêtre puisque, comme eux, il avait donné sa vie pour la patrie sur la terre algérienne »18. Ce geste et le récit que le colonel en transmit firent entrer dans la légende le tombeau, aujourd’hui détruit. 19 Pellissier de Reynaud 1844, I, p. 142-143. Pellissier poursuit Une seule chose embarrassait un ... 7Dans tous les cas, la supériorité de l’armée française est foncièrement incontestable Le 21 novembre 1838, une proclamation [du général Clauzel] annonça aux troupes que, le lendemain, elles franchissaient la première chaîne de l’Atlas. Les soldats se mirent aussitôt à discourir, autour de feux de bivouac, sur l’entreprise dans laquelle ils se trouvaient engagés. Les plus instruits, faisant appel à leurs souvenirs classiques, racontaient les guerres des Romains, et faisaient connaître à leurs camarades qu’aucune armée européenne n’avait paru dans ces contrées depuis ce peuple auquel on aime tant à se comparer »19. 20 Le Bohec 1989b. 21 Benseddik 1982 ; Le Bohec 1989c. 8Peut-on affiner cette enquête en l’appliquant aux troupes auxiliaires d’Afrique du Nord aux époques romaine et contemporaine ? Cette interrogation est naturelle, puisque, outre la permanente 3e légion Auguste20, l’Afrique romaine a compté de nombreuses unités auxiliaires21. Naturelle mais délicate. 22 Holder 1980 ; Benseddik 1982. 9En premier lieu à cause de la documentation alors qu’on ignore jusqu’au nombre et à la nature des unités auxiliaires déployées dans les provinces d’Afrique à un moment donné22, la chronologie fait que l’évolution alambiquée des unités de l’armée française à partir du débarquement de 1830 à Sidi Ferruch est bien documentée. 10Ensuite, à cause du vocabulaire. 23 Y. Le Bohec 1989c, p. 33 estime que les formules ont la même signification. Sur les opérations m ... 24 Azan 1936. La dénomination Armée d’Afrique » continua à s’appliquer, outre aux troupes qui conqu ... 11L’équivalence entre exercitus Africae et la formule in Africa accolée à une mention d’unité auxiliaire, admise par certains, ne semble pas aller de soi, puisque la plupart des unités auxiliaires ne sont attestées que de façon très fugace en Afrique romaine, sans qu’on connaisse les modalités et la durée de leur séjour, et sans que leur insertion dans ­l’exercitus Africae soit évidente23. Inversement, Armée d’Afrique » englobe systématiquement toutes les troupes ayant, à partir de 1830, complété, sur un mode fluctuant et varié, le Corps expéditionnaire d’Alger » initial24. L’expression s’étendit par la suite à toute unité recrutée en Afrique du Nord, les autres régions d’Afrique étant concernées par l’ Armée coloniale ». 25 À l’origine, le mot supplétif » renvoie globalement aux hommes jugés inaptes au service au front ... 12Pour l’armée française, le terme approprié est supplétif » qui désigne les combattants recrutés sur place, hors de la métropole, pour compléter l’armée régulière25. 26 Le Bohec 1989a, p. 26-29 certaines unités d’infanterie, dites montées », comportent un certain ... 27 Le Bohec 1989c, p. 145 note 68 bibliographie antérieure sur les numeri . 28 Ainsi, les goums marocains sont des unités permanentes contrairement aux goums algériens. Au Maroc ... 29 Après les guerres de Crimée et de 1870 voir note 45, pour les guerres mondiales. 30 Hamdoune 1999. 13Dans l’armée romaine, les auxilia, immédiatement repérables par leurs noms, se répartissent entre ailes de cavalerie, cohortes d’infanterie26 et numeri27. Cette seule mention suffit à les identifier comme auxiliaires et à connaître leur spécialisation. Dans l’armée française, le vocabulaire fluctue aucune désignation n’implique une origine, un statut ou une mission28. Le flou qui en découle est minoré par le lien étroit entre pays de recrutement et terrains de combat les supplétifs sont employés dans leur pays d’origine, ou dans des régions limitrophes ; ils y sont cantonnés, ne le quittent que dans des cas extraordinaires guerre de Crimée, 1853-1856, guerre de 1870, et y reviennent29. C’est l’exact opposé des auxilia romains, qui, sauf exceptions, servent hors de leur province de création30. 31 Azan 1925 ; citation, p. 9. 14La mixité entre indigènes non citoyens français et soldats français, pratiquée dès les débuts, selon des proportions variables et l’encadrement par des officiers français sont comparables à l’association entre citoyens romains et pérégrins, opérée dans certains corps auxiliaires. En revanche, l’intégration systématique dans la communauté citoyenne des auxiliaires pérégrins romains au terme de leur carrière n’est pas envisagée par la politique française. Bien au contraire après l’engagement massif de supplétifs nord-africains et leur rôle décisif dans la première guerre mondiale, les mises en garde se multiplient contre le danger de la pensée que les indigènes d’Afrique du nord pourraient se substituer aux Français pour la défense de leur patrie, aussi fausse que méprisable »31. 15Pourquoi avoir couru ce danger » ? 32 Hamdoune 1999, p. 2. 33 Une des manifestations de cette improvisation est l’incorporation des Volontaires de la Charte » ... 34 Frémeaux 2009, p. 1-5. 35 L’armée d’Afrique comptait au départ trois escadrons de cavalerie chaque escadron compte environ ... 36 Les expulsés, dont le nombre était estimé à 1500, furent dirigés vers Smyrne et l’Asie Mineure S ... 37 Yusuf, figure légendaire de l’armée d’Afrique, devint général en 1856. Le Ministère de la Guerre n ... 38 Quand Clauzel succéda à Bourmont en septembre 1830, il trouva 500 zouaves déjà réunis à Alger, 200 ... 39 Arrêté du 1 octobre 1830 Il sera formé un ou plusieurs bataillons de zouaves ». Sur 22 officie ... 40 Azan 1925 ; Willing 1996 ; Frémeaux 2009. Voir note 45. 41 Si les unités nouvelles extraordinaires ne deviennent pas des éléments fixes d’une armée régulière ... 42 Illustrations, voir https/ ... 43 1er Tirailleurs d’Épinal reconstitué comme régiment régulier en 1994 ; 1er Spahis de Valence recon ... 16Comme pour l’exercitus, une des raisons de l’incorporation d’indigènes est la nécessité de pallier des lacunes et d’exploiter des compétences spécifiques. En Algérie, très tôt, dès d’octobre 1830, plusieurs unités irrégulières » sont organisées concomitamment, sur des initiatives individuelles d’officiers, comme sous la République romaine des généraux à imperium levaient des auxilia prouincialia32. Le mot supplétif » reflète l’improvisation et l’urgence qui ont présidé à la levée des corps indigènes de l’Armée d’Afrique33, quand auxilia évoque plus une complémentarité organisée, une exploitation pérenne des ressources indigènes. Longtemps, les officiers français, qui recrutaient personnellement leurs hommes, se comportèrent plus en chefs de tribus qu’en supérieurs hiérarchiques34. Ainsi, pour remédier à l’absence presque complète de cavalerie dans le corps expéditionnaire français de 183035, pendant que les fantassins de la garde du dey, les janissaires honnis, étaient expulsés vers l’Asie Mineure36, les sibahis, cavaliers turcs à son service, qui, au même moment, se mettent au service des Français, sont confiés à Joseph Vantini, lui-même Français raflé enfant par les pirates, devenu officier du dey sous le nom de Yusuf. Il les organise en escadrons de spahis irréguliers »37. Parallèlement, la tribu Zouaoua, à l’est d’Alger, rejoignit l’armée française et fut organisée par le même Yusuf en bataillons de zouaves », comportant chacun un quart d’officiers indigènes et un cinquième de soldats français38 ; levés en cas de besoin, sans contrat, payés en fonction des services rendus, ils retournent à leur tribu une fois l’engagement terminé39. En même temps, toujours dès 1830, sous l’autorité du capitaine Marey-Monge, des cavaliers indigènes sont constitués en deux escadrons provisoires » de chasseurs d’Afrique ». Les spahis et les chasseurs d’Afrique des cavaliers, les zouaves et les tirailleurs dits turcos fantassins40, plus tard structurés en régiments réguliers41, devinrent une allégorie de l’Algérie, incarnée par leur uniforme, le mythique habillement maure » – veste courte, pantalon bouffant, calotte ou turban, large ceinture destinée à limiter les problèmes intestinaux imputés par les médecins au froid et non à l’eau42. Il est si chargé de symbolique qu’il fut repris au xxe s. quand deux unités furent reconstituées comme régiments réguliers43. 44 Cité par Frémeaux 2009, p. 4 ; Azan 1925 ; Iani 2009. 45 Turco à l’origine fantassin, voir note 40 est devenu dans la langue commune un terme générique d ... 17Pour les Français, l’enrôlement de supplétifs comporte aussi une dimension socio-politique l’exploitation par les conquérants des compétences des conquis concourt à les rapprocher. Il n’est pas de tribu qui ne compte quelques-uns de ses enfants sous notre drapeau », ce qui constitue une puissance considérable au service des idées que nous voulons propager dans la population arabe »44. En apparence, cela paraît coïncider avec la politique d’intégration romaine, mais la perspective est inverse les auxilia qui ne servent pas dans leur province d’origine, qui combattent aux côtés des légions, face à un ennemi qui n’est pas leur semblable, qui finissent intégrés dans la collectivité citoyenne, n’ont rien de commun avec les supplétifs français, qui restent attachés à leur pays et à leur condition, dont l’utilisation est justifiée par des faiblesses de l’armée française. Les auxiliaires romains, étroitement complémentaires des légionnaires, sont à la fois intégrés à des corps d’armée dans l’Empire et identifiés par leur appartenance à des unités définies ; il pourrait sembler que les supplétifs, le plus souvent amalgamés par petits groupes dans des régiments réguliers français, sont mieux assimilés que les auxiliaires romains, mais le but est d’éviter qu’un isolement identitaire ne leur inspire des aspirations d’égalité. Ce n’est pas un hasard si l’unique tombe de supplétif de la guerre de 1870 sur le territoire français est anonyme, dédiée au Turco »45. 46 Une ordonnance du 21 mars 1831 crée deux escadrons de chasseurs numides » ou chasseurs algérie ... 47 Créé en 1854-55, à la suite des trois autres, ce régiment de zouaves de la Garde impériale » d’ ... 18On voit surgir ici et là quelques rappels antiques, comme les adjectifs maure », ou numide » qui fut accolé à un titre d’unité de cavalerie46 ; la figure de porte-drapeau zouave dont la hampe est surmontée d’une aigle a l’air romain, mais cet accessoire est un héritage du Second empire47. 48 Azan 1925, p. 59. 19Le seul parallèle explicite entre auxilia et supplétifs que j’ai trouvé date de la première moitié du xxe s., et est ambigu Les soldats numides d’Annibal ont pu, sans autre attirail que quelque éléphants et sans l’appui même de leur patrie, traverser l’Espagne, la Gaule, les Alpes pour aller dominer la puissante Italie ; leurs descendants, éclairés par le génie pacifique de la France, et équipés de tous les perfectionnements de la science moderne, sauront atteindre à travers le Sahara et mettre en valeur les richesses incalculables qui demeurent inexploitées dans les immenses territoires de l’Afrique française »48. La comparaison n’est pas établie avec les auxilia romains, mais avec les ennemis puniques venus attaquer les Romains jusque dans leur patrie ; et elle aboutit à une instrumentalisation des supplétifs au profit des Français ils vont contribuer à étendre la domination de la métropole sur l’Afrique noire. 49 Formée par le général de Monsabert, elle est composée de trois régiments de tirailleurs 3e et 7e ... 50 Monsabert 2000, p. 194 Nous sommes, vis-à-vis des Alliés, ce que nos indigènes sont vis-à-vis ... 51 Juin 1959, p. 264. Sur la participation de la division à la campagne d’Italie, et les polémiques q ... 52 Heurgon 1978, p. 115. De même J. Heurgon souffla l’idée de la prise d’armes de l’unité sur le foru ... 20Je n’ai retrouvé un véritable lien qu’au milieu du xxe s. la 3e Division d’infanterie algérienne, formée en 194449, fut dotée d’un insigne composé de la Victoire de Constantine et de trois croissants tricolores, symbole traditionnellement associé aux régiments indigènes d’Afrique du nord. L’initiateur se proposait, par ce choix qui les égalait à l’armée romaine, de réhabiliter les troupes françaises déconsidérées au sein des armées alliées50. Le maréchal Alphonse Juin, natif de Bône département de Constantine, qui commanda la division lors de l’attaque du Mont Cassin, explicite C’était la division chère à mon cœur, celle de Constantine, composée de gens de chez moi et de Tunisiens, leurs voisins. Or, elle venait de révéler en quatre jours de bataille que, sous l’insigne tricolore des trois croissants qu’elle arborait fièrement, elle était la digne héritière de la iiie Augusta, la glorieuse légion de Numidie au temps de l’occupation romaine »51. Assurément, cette vision lui fut soufflée par le grand latiniste Jacques Heurgon, alors intégré à la 3e DIA dont il inspirait le commandant52. 53 Sur l’acquisition de la citoyenneté française par les légionnaires, ... 21La légion, logiquement absente de la seconde partie consacrée aux auxiliaires, est omniprésente dans la première, consacrée à la continuité entre Rome et la France en Afrique du nord. La raison en est simple même si, logistiquement, la Légion étrangère française correspond aux auxiliaires – des étrangers, non citoyens, combattant dans des unités spécifiques, engagés aux côtés des autres troupes, et recevant la citoyenneté à la fin de l’engagement53 –, elle seule, et non les auxiliaires, est invoquée par les Français pour argumenter la continuité avec Rome. Les parallèles techniques qu’on peut mettre en évidence entre auxilia et supplétifs ne sont que cela des réactions identiques à des situations identiques, même si elles ne sont pas identifiées comme telles. 22Les études anciennes dont étaient imprégnés les officiers du xixe s. sont une cause de cette vision, qui valorise la seule légion comme corps de troupe emblématique de Rome. L’exercitus Africae apparaissait comme un bloc, ces braves gens » félicités par l’empereur Hadrien qu’évoquait Gaston Boissier, une masse victorieuse indistincte venue d’Europe qui montrait la voie aux Français. L’importance numérique et stratégique des auxiliaires romains était alors inconnue, ils étaient ressentis comme les comparses insignifiants et occasionnels des prestigieuses unités légionnaires. Dans tous les cas il aurait été impossible d’insérer l’image des troupes indigènes, en partie héritées des Turcs vaincus, en partie issues de populations à combattre, dans le panorama dominant au xixe s. d’une Europe opposée aux barbares. Il fallut attendre les interventions décisives des troupes indigènes dans les guerres de libération européennes et l’affinement de la compréhension de la composition de l’armée romaine pour que le tableau se nuance, avant d’être mis en pièces à l’époque contemporaine. Haut de page Bibliographie Ageron 1995, Les supplétifs algériens dans l’armée française pendant la guerre d’Algérie », Vingtième Siècle, revue d’histoire 48, octobre-décembre, p. 3-20. Andreani A. 1889, Loi du 15 juillet 1889. 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Vous avez fait voir … qu’on ne fonde rien de stable sans le temps, et que, pour conquérir et pour coloniser une faible partie de cette Afrique, il a fallu du temps, beaucoup de temps, même au peuple qui, cependant, a été le plus grand des peuples colonisateurs, à ce peuple romain qui a fait du monde comme le domaine d’une ville ». Le prince félicite… » Boissier fait allusion au discours d’Hadrien » ; voir Les discours 2003 ; Speidel 2006. 5 Boissier 1895, p. V-VII et 25-26. 6 Cagnat 1892 ; les deux éditions 1892, 1913 sont dédiées à l’Armée française d’Afrique », formule calquée sur exercitus Africae qui, bien évidemment, ne comportait pas l’adjectif Romanus. 7 Le chant des Marocains, adapté pendant la Seconde guerre mondiale du chant de la Division Marocaine créé pendant la Première guerre, devint l’hymne de l’Armée d’Afrique, connu comme Les Africains ». Il fut interdit de 1962 à 1969, notamment parce qu’il avait été adopté par l’OAS. 8 Ranc 1877, p. 43 ; Ranc ne semble pas s’apercevoir que, en voulant railler l’armée française, il fait l’éloge d’autres colonisateurs. Voir aussi Bagnes d’Afrique 1981. 9 Cette lettre, souvent citée ainsi Ravoisié 1846, p. 46, est systématiquement reproduite dans les circulaires ministérielles organisant les honneurs funèbres rendus au duc d’Orléans Dondin-Payre 1998. Ce ne fut pas la mort prématurée du duc d’Orléans qui fit échouer le projet, qui, au contraire, faisait donc partie des hommages officiels prévus, mais la réticence du Génie et du Train qui ne voyaient ni comment tracer rapidement des routes ni comment n’utiliser que les chemins existants. 10 Exercitus Africae est employé ici non au sens strict de l’armée de la province d’Africa mais au sens métonymique de toutes les troupes romaines en garnison en Afrique du Nord. 11 Le Général Ch. Philebert, commandant la 6e Brigade en Tunisie, relatait que Pendant son séjour à Tataouin, la 6e Brigade, légitimement fière d’avoir pénétré si loin dans ces contrées jusqu’alors inconnues, a, à l’instar des légions romaines, laissé une inscription qui rappelle son passage. Sur un immense rocher qui domine la rivière et que le Génie a poli à cet effet, on a écrit en lettres gigantesques VIe Brigade de Tunisie / du 10 au 13 mai 1882 », Philebert 1895, p. 189. Plusieurs aquarelles dans Delamare 1850, ex. pl. 16, fig. 1 et p. 138 ; cf. Cagnat 1886, p. 242-243 En finissant, je vous signalerai des textes épigraphiques qui, pour n’être pas romains, n’en sont pas moins intéressants. Ce sont d’abord des inscriptions du xvie s. …, puis des inscriptions du xixe s. qui pourraient être mises en regard de certains bulletins de victoire laissés par les Romains sur la terre d’Afrique comme la suivante D’un côté de la porte du fort Clauzel à Bougie VII, p. 235 “La garnison / réduite à 900 hommes a élevé / ce fort / du 7 au 21 9bre en combattant / les 7,8,9,10,11 9bre 1835 / le Ct Larochette comdt supeur”. Ou classés parmi les mortes singulares dont un pays se fait honneur A côté de la porte du fort Clauzel VII, p 234 “A Naigeon, Ce / sapeur au 2me Rment du / Génie / tué le 20 9bre 1835 / en posant l’escalier du fort. / Ordre du jour du 13 Xbre”. Celle-ci légendée “Bougie Saldae 7bre 1844. Echelle de 0,20 pour mètre” constitue le pendant des commémorations de travaux publics romains. » 12 Nodier 1844, p. 192 La domination romaine a laissé son squelette immense couché tout entier sur ce vaste pays ; en l’étudiant, on voit ce que fut, pendant sa vie, ce colosse que rien n’a pu faire oublier depuis qu’il a disparu du monde qu’il remplissait presque seul. L’étude du système d’occupation des Romains serait d’une grande utilité ; ce n’est qu’en marchant sur leurs traces que nous donnerons une haute importance à notre magnifique conquête » ; p. 247 les Bibans que les Romains ne passèrent jamais » ; p. 249 des ruines romaines qui sont les dernières traces des Romains que l’on doive rencontrer sur cette route jusqu’à Alger » ; p. 313-314 Ce chef qui a fait flotter nos drapeaux là où les Romains avaient évité de faire flotter leurs aigles ». 13 Adrien Dauzats a réalisé plusieurs dessins préparatoires aquarellés, actuellement conservés dans les collections du musée de Chantilly ; selon les versions, l’armée n’est pas au sec, mais les pieds dans un oued, le soldat est en train de graver le rocher ou la gravure est terminée et la colonne s’éloigne ; l’inscription varie aussi Armée française 28 octobre 1839. 14 Nodier 1844, p. 263 entre la première et la seconde porte, le prince fait graver par les sapeurs armée française 1839 ». 15 Trajan fit édifier un pont et creuser la roche pour faire passer une route lors des guerres daciques du début du iie s. Une inscription, connue à l’époque moderne comme tabula Traiana, commémore cette réalisation CIL, III, 1699 = 8267. Elle se trouvait en aplomb de la route, juste au-dessus du Danube ; à la suite de la construction d’un barrage dans la seconde moitié du xxe s., le niveau du fleuve monta et l’inscription, ainsi que les vestiges du pont antique, furent déplacés dans un parc du côté serbe. Avant 2004, un homme d’affaires roumain, nommé Josif Constantin Drăgan, fit graver dans la paroi, juste en face, une immense tête du roi Décébale, qu’il légenda ainsi Decebalus rex Dragan fecit ! 16 D. M. S. Tito Flauio Maximo praefecto legionis III Augustae heredes Iulii Secundi quondam centurionis legionis suprascriptae, cui idem Maximus testamento suo monimentum sibi ex sestertium XII nummum faciendum delegauerat, Consacré aux Dieux Mânes, à Titus Flavius Maximus, préfet de la 3e légion Auguste, par les héritiers de Julius Secundus, autrefois centurion de la légion susdite, auquel le même Maximus avait, par testament, confié la mission de faire faire son tombeau pour un prix de 12 000 sesterces » CIL, VIII, 4317. 17 Dondin-Payre 2010 l’opération fut conduite avec une extrême minutie, les pierres numérotées reposées à leur ancien emplacement et la plaque funéraire latine réintégrée au-dessus du linteau. 18 Dondin-Payre 1991 ; citation Colonel Carbuccia, Archéologie de la Subdivision de Batna, manuscrit inédit, Bibliothèque de l’Institut de France MS 1369. Carbuccia développe Ce monument le tombeau menaçait ruine de toutes parts ; je prescrivis immédiatement de le démonter pour le reconstruire, trop heureux en ma qualité de Colonel de la 2e Légion étrangère française de rendre hommage à l’un des chefs de cette immortelle 3e Légion qui a laissé dans ce pays d’impérissables ruines ». … La garnison profitant de ce jour pour une promenade militaire est venue y [à la pose de la pierre] assister et a rendu les honneurs militaires au chef de la 3e légion Auguste par un feu de bataillon, puis la garnison a défilé devant le monument funéraire ». Carbuccia modifie l’expression de son grade pour refléter celui de l’officier romain 2e légion étrangère française au lieu de 2e régiment de légion étrangère ou 2e Étranger. 19 Pellissier de Reynaud 1844, I, p. 142-143. Pellissier poursuit Une seule chose embarrassait un peu les commentateurs de la proclamation du général Clauzel il y était question, comme dans celle du vainqueur des Pyramides, d’un certain nombre de siècles qui contemplaient l’armée française le chiffre variant selon les copies, les uns l’appliquaient à l’Atlas lui-même – qui certainement porte sur ses cimes bien des siècles écoulés ; d’autres pensaient qu’il s’agissait d’un antique tumulus, connu dans le pays sous le nom de Koubar-el-Roumia Tombeau de la Chrétienne – que l’on aperçoit de Mouzaïa, sur une colline au nord du pays des Hadjoutes ; enfin quelques plaisants prétendirent que les siècles qui nous contemplaient n’étaient autres que certains généraux que nous avait envoyés la Jeune France de Juillet, et qui, arrivés au terme d’une carrière fort honorable sans doute, semblaient se survivre à eux-mêmes ». 20 Le Bohec 1989b. 21 Benseddik 1982 ; Le Bohec 1989c. 22 Holder 1980 ; Benseddik 1982. 23 Y. Le Bohec 1989c, p. 33 estime que les formules ont la même signification. Sur les opérations militaires en Afrique romaine, La guerre 2014. 24 Azan 1936. La dénomination Armée d’Afrique » continua à s’appliquer, outre aux troupes qui conquirent la Régence d’Alger, à celles de Tunisie, du Maroc et du Sahara, toutes armes et spécialités confondues marine et armée de l’air comprises. L’Armée d’Afrique est, entre autres, le nom d’une revue, sous-titrée Organe de liaison entre les officiers des réserves Algérie-Tunisie et Maroc et leurs camarades de l’active », parue de 1924 à 1929 à Alger. 25 À l’origine, le mot supplétif » renvoie globalement aux hommes jugés inaptes au service au front et insérés dans des services auxiliaires non combattants, ou aux services annexes services de santé, de secrétariat, d’habillement ainsi qu’aux femmes, aux débuts de leur incorporation. Il semble n’être apparu qu’au début du xxe s., lors de la conquête du Maroc ; d’autres mots ont eu cours aussi partisans », irréguliers », auxiliaires indigènes ». Voir Andreani 1889, p. 98-100. Historique dans Ageron 1995, p. 3-5 ; Frémeaux 2009. 26 Le Bohec 1989a, p. 26-29 certaines unités d’infanterie, dites montées », comportent un certain nombre de cavaliers. 27 Le Bohec 1989c, p. 145 note 68 bibliographie antérieure sur les numeri . 28 Ainsi, les goums marocains sont des unités permanentes contrairement aux goums algériens. Au Maroc on reprit la création des goums en 1908 ; ces unités subsisteront jusqu’en 1956, quand elles seront intégrées à l’Armée royale. 29 Après les guerres de Crimée et de 1870 voir note 45, pour les guerres mondiales. 30 Hamdoune 1999. 31 Azan 1925 ; citation, p. 9. 32 Hamdoune 1999, p. 2. 33 Une des manifestations de cette improvisation est l’incorporation des Volontaires de la Charte » ; le gouvernement né de la révolution de 1830 se débarrassa de l’assemblage complètement hétéroclite de volontaires qui devaient exporter la révolution en Espagne en 1830 et de combattants des barricades à Paris en les envoyant en Algérie où ils furent incorporés à un régiment de zouaves ; l’échec fut total, et au bout de quelques mois le général Berthezène décida de former des unités de zouaves entièrement indigènes. Les volontaires parisiens passèrent alors dans les bataillons auxiliaires d’Afrique », qui, regroupés, formeront le 67e régiment d’infanterie, voir Galibert 1844, p. 401-402 ; Sessions 2010. 34 Frémeaux 2009, p. 1-5. 35 L’armée d’Afrique comptait au départ trois escadrons de cavalerie chaque escadron compte environ 150 hommes un au 13e régiment de Chasseurs, deux au 17e. Peu employés jusqu’à la prise d’Alger, ils se révélèrent très vite inefficaces face à la rapidité et la dextérité des cavaliers arabes. 36 Les expulsés, dont le nombre était estimé à 1500, furent dirigés vers Smyrne et l’Asie Mineure Shuval 2000, p. 326-328. 37 Yusuf, figure légendaire de l’armée d’Afrique, devint général en 1856. Le Ministère de la Guerre n’entérina l’insertion des spahis réguliers dans l’Armée d’Afrique qu’en 1834. Septembre 1834 création des spahis réguliers d’Alger ; 10 juin 1835 création des spahis réguliers de Bône ; 13 août 1836 création des spahis réguliers d’Oran. Ils sont alors désignés comme corps de cavalerie indigène » et sont organisés en régiment en 1845. 38 Quand Clauzel succéda à Bourmont en septembre 1830, il trouva 500 zouaves déjà réunis à Alger, 2000 étant prêts à les rejoindre. Sur toutes les troupes indigènes en Algérie, Brunon 1955 ; Montagnon 2012 ; Champeaux 2013, p. 1-5. 39 Arrêté du 1 octobre 1830 Il sera formé un ou plusieurs bataillons de zouaves ». Sur 22 officiers 6 sont indigènes, sur 673 sous-officiers et hommes de troupes 31 sont français ; au fil du temps la proportion de Français s’accrut, les indigènes se dirigeant plutôt vers les spahis. Les unités de zouaves furent restructurées à plusieurs reprises en 1842 3 bataillons sont organisés en un régiment ; en février 1852 3 régiments sont créés, un par province Alger, Oran, Constantine, à partir des 3 anciens bataillons. En mars 1855, un régiment des zouaves de la garde est créé, qui deviendra le 4e régiment en 1870. 40 Azan 1925 ; Willing 1996 ; Frémeaux 2009. Voir note 45. 41 Si les unités nouvelles extraordinaires ne deviennent pas des éléments fixes d’une armée régulière, elles disparaissent naturellement quand l’utilité spécifique qui a suscité leur création n’a plus cours. 42 Illustrations, voir 43 1er Tirailleurs d’Épinal reconstitué comme régiment régulier en 1994 ; 1er Spahis de Valence reconstitué comme régiment régulier en 1984. 44 Cité par Frémeaux 2009, p. 4 ; Azan 1925 ; Iani 2009. 45 Turco à l’origine fantassin, voir note 40 est devenu dans la langue commune un terme générique désignant tout membre d’une troupe indigène. Ici, le 5 décembre 1870, a succombé en défendant la patrie un Turco. Seul par cinq décharges successives, il arrêta un régiment prussien, et le bras cassé, il tira quatre fois encore, puis tomba criblé de balles. L’héroïsme est un baptême. Dieu lui fasse miséricorde ». Cet éloge funèbre, dont la tonalité chrétienne finale est révélatrice, fut rédigé par le lieutenant-colonel Testerode sans doute Eugène-Paul, du 36e régiment d’Infanterie de Ligne qui commandait l’unité dans laquelle était incorporé ce fantassin musulman resté anonyme, auquel il fit ériger en 1886 un mausolée en forme de pyramide près de Chanteau dans le Loiret. Plus tard, le Souvenir Français aménagea, au même cimetière de Chanteau, un tombeau de style pseudo-musulman conforme aux critères définis par l’armée française ; il s’agit sans doute de la première sépulture de soldat supplétif en métropole, voir Renard 2014. À Juranville, toujours dans le Loiret, un Turco est nommé, avec une orthographe erronée, sur la plaque et non sur une tombe apposée non par une autorité militaire, mais par le Souvenir français, sur la maison au Pavé de Juranville où est réputé s’être déroulé l’épisode relaté dans l’éloge funèbre À la Mémoire de Hamed-ben-Kacy, soldat au 3e Régiment de Tirailleurs Algériens qui, retranché dans cette maison, s’est défendu avec acharnement contre un grand nombre de Prussiens et en a tué sept avant de succomber. 28 novembre 1870. À nous le souvenir, à lui l’immortalité », voir 46 Une ordonnance du 21 mars 1831 crée deux escadrons de chasseurs numides » ou chasseurs algériens » ; ces cavaliers sont aussi désignés par l’oxymore zouaves fantassins à cheval » parce que, par commodité, ils sont jumelés à un bataillon de zouaves constitué au même moment ; c’est comme si on avait appelé légionnaires » les cavaliers des ailes attachées aux légions romaines. 47 Créé en 1854-55, à la suite des trois autres, ce régiment de zouaves de la Garde impériale » d’où l’aigle est aussi connu comme 4e régiment de zouaves. Il fut dissous en 1870 ; ; Notices historiques sur le Corps des Zouaves 1830-1962, 48 Azan 1925, p. 59. 49 Formée par le général de Monsabert, elle est composée de trois régiments de tirailleurs 3e et 7e Tirailleurs algériens, 4e Tirailleurs tunisiens. La Victoire de Constantine, expressément choisie pour figurer sur cet emblème, est une statuette romaine découverte dans la casbah de Constantine lors de travaux, en 1855 Audollent 1896 ; une réplique fut placée au sommet du monument aux morts de la guerre de 1914, lui-même en forme d’arc de triomphe romain. 50 Monsabert 2000, p. 194 Nous sommes, vis-à-vis des Alliés, ce que nos indigènes sont vis-à-vis de nous. Ah, quand la France reprendra-t-elle sa place ? ». 51 Juin 1959, p. 264. Sur la participation de la division à la campagne d’Italie, et les polémiques qu’elle suscita, Baris 2007. 52 Heurgon 1978, p. 115. De même J. Heurgon souffla l’idée de la prise d’armes de l’unité sur le forum de Pompéi illustration, R. Maumet, Montsabert le Romain, 53 Sur l’acquisition de la citoyenneté française par les légionnaires, ; elle peut être demandée à partir de trois ans de service ; elle est accordée après blessure au combat. Dans tous les cas le légionnaire peut la de page Pour citer cet article Référence papier Monique Dondin-Payre, Les auxiliaires militaires de l’armée d’Afrique héritiers de l’exercitus Africae ? », Antiquités africaines, 56 2020, 357-364. Référence électronique Monique Dondin-Payre, Les auxiliaires militaires de l’armée d’Afrique héritiers de l’exercitus Africae ? », Antiquités africaines [En ligne], 56 2020, mis en ligne le 01 décembre 2020, consulté le 19 août 2022. URL ; DOI de page

Le39e Ri appartenait à la 5e DIM et au 2e CA et son régiment de pionniers était donc le 602e RP. Tous les régiments de pionniers sont en 600 +le chiffre du CA: 602e RP= 600+2. Le 9eRI appartenait à la 235e DLI formée dans l'urgence en juin 40 et j'ignore si elle disposait de pionniers. Cordialement.
je transfère le post et comme tu le dit ténardier il n'était pas a sa place Re Sidi Bel Abbes par tenardier Hier à 1454je sais que ca n'a rien avoir mais j'ai pas pu m'empecher, trop de souvenirs!!!![url= y a jamais de boudin pour les belges ? sont sympas les belgestenardier Messages 44Date d'inscription 06/04/2010Age 44Localisation Digne les bains par tenardier Hier à 1459C'est nous les descendants des régiments d'AfriqueLes chasseurs, les spahis, les gourmiersGardiens et défenseurs d'empires magnifiquesSous l'ardent soleil chevauchant sans répit nos fiers coursiersToujours prets à servirA vaincre ou à mourirNos coeurs se sont unisPour la Trompette au garde à vous, sonnez à l'étendardEt que fièrement dans le ciel montent nos trois couleursLe souffle de la France anime la fanfareEt met à chacun, un peu d'air du pays au fond du coeurC'est notre volontéDe vaincre ou de lutterDe consacrer nos viesA la Patrie. 3. La piste est difficile et toujours nous appellePar les Monts pelés de Taza, de Ksar's Souk, de MideltL'élan de Bournazel vers le TafilaletSur les Ksour ralliés plantera fièrement nos trois Ensemble nous referons gaiement flotter nos étendartsEt suivrons partout hardiement l'éclat des trois couleursEnsemble nouc reprendrons demain le chemin du départEt pour le pays seront prêts à lutter sans nulle Soldats, toujours devant, toujours la tête haute,Nous serons présents sous la pluie, dans le vent, en avant!L'ennemi nous trouvera le coeur plein de courageEt dans ce combat glorieux revivront tous nos y a jamais de boudin pour les belges ? sont sympas les belges
Le4e régiment de chasseurs d'Afrique ( 4e RCA) est un régiment de cavalerie de l' armée française, créé en 1839 et dissous en 1962. Ses traditions sont gardées par le 4e régiment de C'est nous les descendants des Régiments d'Afrique I C'est nous les descendants des régiments d'AfriqueLes chasseurs, les spahis, les goumiersGardiens et défenseurs d'empires magnifiquesSous l'ardent soleil chevauchant sans répit nos fiers coursiersToujours prêts à servirA vaincre ou à mourirNos coeurs se sont unisPour la Patrie ! La la la II Trompette au garde à vous, sonnez à l'étendardEt que fièrement dans le ciel montent nos trois couleursLe souffle de la France anime la fanfareEt met à chacun, un peu d'air du pays au fond du coeurC'est notre volontéDe vaincre ou de lutterDe consacrer nos viesA la Patrie ! La la la III La piste est difficile et toujours nous appellePar les Monts pelés de Taza, de Ksar's Souk, de MideltL'élan de Bournazel vers le TafilaletSur les K'sour ralliés plantera fièrement nos trois couleurs ! Voir l'article ICI
Etc'est vrai que dans les stalags, ils n'y ont fait, pour la plupart, que des passages ; le but de la Wehrmacht étant d'utiliser cette main d'oeuvre vitale pour l'économie du Reich, ils étaient détachés dans des camps de travail où ils étaient aussi logés le plus souvent où encore regroupés à proximité dans "des camps secondaires". D'après les rapports des visites

Du Royal-Cravate » de Louis XIV aux Régiments Croates de Napoléon Allocutions prononcées à l’occasion de l’inauguration, le 28 octobre 1956, de la plaque aux régiments croates, publiées dans la revue d’histoire militaire Carnet de la Sabretache » n°416, juin 1957. Pour honorer la mémoire des Croates ayant combattu avec les armées françaises, le Comité des Travailleurs croates a fait apposer sur les murs de notre Hôtel une plaque qui va, désormais, rappeler à tous la fidèle et lourde part que nos amis croates ont prise à notre histoire militaire. Allocution de M. Mirko METER Vice-Président du Comité des Travailleurs croates en France L’Hôtel des Invalides est, pour tous les Français, nous le savons, le mémorial permanent de la gloire militaire de leur patrie. Qu’il soit permis à des travailleurs croates d’y apporter, avec cette plaque commémorative, à la fois l’hommage de leur administration pour les soldats croates et français qui, sous le même drapeau, ont combattu pour la lente et difficile création d’une Europe viable et humaine, et aussi l’hommage de leur affection pour la France, affection qui s’épanouit dans leur cœur et dans leur cerveau, en reconnaissance de l’asile fraternel que leur a offert la République, fidèle gardienne de ses traditions d’hospitalité. À la mémoire des régiments croates qui sous le drapeau français ont partagé la gloire de l’armée française » Hôtel des Invalides - Cour d’honneur Nous sommes ici dans le Temple de Patrie. Par une association d’idées inéluctable, nous pensons à notre propre patrie. Elle est fort ancienne, notre patrie, pour laquelle nous professons tous un amour qui défie les souffrances morales et physiques. Dès le IIe siècle après Jésus-Christ, sur la mer d’Azov, à l’embouchure du Don, sur le sol de l’antique colonie grecque de Tanaïs, le mot croate » figure sur les tombes. Sous empereur Héraclius, qui régna de 610 à 641, notre peuple était déjà fixé sur le territoire compris entre la Drave et le littoral adriatique. Ce n’est pas le lieu, ici, de faire un cours d’histoire de Croatie. Mais il est nous cependant permis de rappeler combien est restée vivace, au cours des siècles, la volonté d’indépendance politique, depuis qu’elle fut la pensée dominante d’un Viseslav, premier prince croate dont l’histoire connaît le nom, qui vivait en l’an 800, jusqu’au premier roi croate Tomislav en 925. Tous les croates savent que, lorsque Tomislav ceignit la couronne royale avec l’approbation de la Diète nationale et celle du Pape Jean X, la Croatie constituait une unité nationale certaine et un État fort. Cet État était fort sur terre et sur mer. Porphyrogénète nous assure qu’il disposait d’une armée de cent mille fantassins et de soixante mille cavaliers. Sa population était alors de deux millions d’habitants, ce qui en faisait un État plus grand et plus important que l’Angleterre d’alors. Son importance militaire et économique était attesté par sa flotte. La Croatie possédait 180 navires alors que Venise en avait juste 200. Il n’est pas en Croatie un enfant, même des régions les plus reculées, qui ne sache quel grand roi fut Zvonimir, élu au pouvoir suprême en 1076. Avec la protection du Pape Grégoire VII, le roi Zvonimir assura la paix en Croatie, ce que lui permit de la doter de la prospérité, qui est attestée par les vielles chroniques et dont on trouve encore le souvenir dans certains chants populaires. Un fait capital domine l’histoire de Croatie. Lorsque, après la mort tragique du roi Zvonimir, Ladislas, roi de Hongrie, intervint militairement dans les affaires croates, le peuple croate résista vingt ans par les armes. Le peuple croate ne sait pas être un vaincu. Il ne courbe pas la tête. Il ne sait pas accepter les dominations imposées. Le successeur de Ladislas, Koloman, roi de Hongrie, ne put adjoindre la Croatie à la Hongrie comme terre de conquête. Les représentants des douze tribus croates l’élirent roi de Croatie. Koloman se trouva ainsi être à la fois roi de Hongrie et roi de Croatie. C’était là une union personnelle de deux couronnes. Cette union, dont la forme devait varier plusieurs fois, durera plus de huit cents ans. Le fait capital pour l’histoire de Croatie est celui-ci l’individualité de l’État croate était reconnue ; il était constaté que le peuple croate formait une nation politique. Il résulte de ce rapide et très sommaire aperçu de nos faits nationaux que, depuis les temps très reculés, nous constituons une individualité nationale qu’il n’est au pouvoir de personne de supprimer. Certes, au cours des siècles, la vie historique du peuple croate a été mouvementée, parfois très dure. Elle l’a été d’autant plus que la Croatie a été le premier bastion de défense européenne. Sur ce bastion les Croates se sont maintenus avec courage et prudence, prompts à se sacrifier. Ils ont ainsi donné la preuve d’une rare conscience du sentiment européen. Jamais le peuple croate n’a abdiqué son particularisme, héritage de son passé glorieux et base de sa vie politique. Un exemple typique s’en trouve dans l’attitude des Croates de Bosnie pendant leur soumission à l’autorité ottomane. Ces Croates islamisés n’ont jamais parlé la langue turque, employée dans l’administration, ni la langue arabe, qui était celle de la religion. Bien mieux ils ont imposé leur propre langue à l’occupant turc. Au XVIe siècle, c’est la langue croate qui était usuellement employée à la Cour du Sultan et dans la diplomatie ottomane. Le cours des événements européens avait fragmenté les pays croates. Les révolutions politiques et leurs conséquences diplomatiques, sociales, furent, au XIXe siècle, un stimulant pour la résurrection nationale croate. Vitezovic enseignait que la nation croate ne pouvait vivre que par la réunion de tous les pays croates en un seul corps ? Cette idée pénétra dans les cœurs croates. Elle prit en eux un aspect religieux. C’est dans cette religion patriotique que prit naissance le réveil national du peuple croate. Ce sens du patriotisme, cet effort permanent vers l’unité nationale, ces aspirations vers la liberté, cette haine de l’oppression, ce désir de vivre en paix avec ses voisins ne pouvaient que faciliter la sympathie mutuelle de deux peuples ayant les mêmes passions et le même idéal, le peuple français et le peuple croate. Si nous y ajoutons le goût pour le métier des armes, nous comprenons immédiatement comment ces deux peuples ont pu inscrire en commun dans leur histoire des pages de grandeur militaire. Ce sont des cavaliers croates qui, sous le roi Louis XV, sont venus renforcer la cavalerie française. Un des régiments de cavalerie les plus estimés en France portait le nom de Royal-Croate ». Pendant la guerre de 1870, la formation à laquelle il avait donné naissance, le premier régiment de cuirassiers, se couvrit de gloire à la bataille de Rezonville. Chacun connaît la présence des troupes croates sous les drapeaux de Napoléon 1er. En des temps beaucoup plus proches de nous, ces années dernières, des soldats croates, engagés dans l’armée française, dans la célèbre Légion Étrangère, sont tombés pour la France à Madagascar, en Indochine. Il en est encore qui servent la France, sous son drapeau, en Afrique du Nord. Les uns et les autres, les cavaliers de Louis XV, les soldats de Napoléon 1er, les engagés volontaires de la République, nous les englobons dans la même affection. Et la plus noble, la plus vraie des expressions de cette affectation, ne peut être que ce cri, qui jaillit de nos consciences, de notre affectation, de notre reconnaissance Vive la France ! * Allocution de Monsieur le Général d’Armée ZELLER Gouverneur Militaire de Paris Messieurs, C’est avec une gratitude profonde que nous acceptons cette plaque de marbre destinée à perpétuer la mémoire des soldats croates qui, à de nombreuses périodes de notre histoire, ont mélangé leur sang à celui des soldats français, ont partagé leurs souffrances et leur gloire. Votre geste, dans sa magnifique simplicité, nous touche très vivement il frappe par son désintéressement, par tout ce qu’il comporte chez vous de qualité de cœur, de noble fierté, d’amitié et d’amour pour notre pays. Il ressuscite le souvenir du Régiment Royal Croate de Louis XV, ancêtre de notre Ier Régiment de Cuirassiers, des fantassins et des hussards croates de la Grande Armée, des nombreux soldats qui, à travers l’histoire et jusqu’à nos jours, sont venus de votre pays, isolément ou par groupes, pour servir dans les rangs de notre Armée. Et comment ne pas évoquer spécialement ici - à quelques dizaines de mètre du Tombeau du Grand Empereur, à quelques pas de sa statue - ces trois Régiments Croates qui participèrent si glorieusement aux dernières campagnes du Ier Empire - à Ostrovno, le 25 juillet 1812, où le 1er Régiment reçoit le baptême du feu et est cité au Bulletin de la Grande Armée ; - à Polotsk où le 3e Régiment se distingue particulièrement ; - à la Moskova, en septembre, où le 1er Régiment se forme encore en carré et repousse à plusieurs reprises les charges de la Cavalerie Russe – ce qui lui vaut d’entrer le 15 septembre à Moscou ; - à la Bérézina où, après la dure retraite, se retrouvent les débris des 1er et 3e Régiments ; - en 1813, où les 1er et 3e Régiments combattent en maints endroits ; - au siège de Magdebourg enfin, où le 2e Bataillon du 1er Régiment résiste avec la garnison jusqu’au 23 mai 1814, deux mois après la capitulation de Paris. Et comment ne pas citer le brave Colonel Slivaric, nommé Général par l’Empereur en février 1813 et qui, resté à la tête de son Régiment, malgré des fatigues extrêmes, était hautement apprécié par ses chefs ? Et comment ne pas donner les pertes en officiers de ces trois Régiments, les seules qui nous soient parvenues et qui nous donnent une idée de celles de ces vaillantes troupes - 18 officiers tués, 75 blessés, sur un effectif de 130 environ ; - 29 Légions d’Honneur attribuées. Vous êtes, Messieurs, les descendants, les héritiers de ces soldats d’autrefois, comme vous êtes les fils, les frères, les compagnons de ceux d’hier et d’aujourd’hui. Dans ce magnifique Hôtel des Invalides, devenu le temple de la Gloire militaire, le geste pieux de l’Union des Travailleurs croates méritait d’être souligné. Vous étiez déjà présents ici, par la pensée, par l’atmosphère qui règne en ces lieux. Mais vous avez matérialisé cela par l’apposition de cette plaque. Plus que jamais, maintenant, Messieurs, vous êtes ici chez vous.

HonneurTraditions Paroles: C'est nous les descendants des régiments d'Afrique Les chasseurs, les spahis, les goumiers Gardiens et défenseurs n'empires magnifiques Sous l'ardent soleil

18 février 2014 - Seul le prononcé fait foi Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, en hommage aux anciens combattants musulmans, à Paris le 18 février 2014. Télécharger le .pdf Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,Mesdames, Messieurs les ministres,Mesdames, Messieurs les élus,Messieurs les représentants des cultes,Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,Monsieur le Recteur,C'est un moment, je le sais, particulièrement émouvant pour vous. Non seulement de nous accueillir ici, mais de saluer la mémoire des musulmans qui sont venus combattre, lors de la Première Guerre mondiale, puis ensuite lors de la Seconde pour libérer notre année, la France va célébrer deux événements majeurs le début de la Grande Guerre et le commencement de la Libération de notre pays avec le 70ème anniversaire des Libérations. Dans ces moments cruciaux, dans ces deux moments historiques, des hommes sont venus du monde entier pour nous sauver. Et une grande part de ceux qui sont venus d'Afrique, étaient des cette vérité simple que je suis venu rappeler aujourd'hui pour que personne n'oublie ou pire même, pour que personne n'occulte cette vérité. C'est aux enfants de ceux qui sont venus combattre sur notre sol, un sol où ils n'étaient pas nés, que je tiens à m'adresser aujourd'hui. Pour qu'ils soient fiers de ce qu'on fait leurs parents, leurs grands-parents, pour notre pays, pour la fais cet hommage, ici, dans un lieu chargé de symboles la Grande Grande Mosquée fut en effet construite au lendemain de la Première Guerre mondiale, avec une intention bien particulière la reconnaissance de la Nation française à l'endroit des soldats l'avez rappelé, Monsieur le Recteur, cette mosquée est née de la volonté des Maréchaux de France ceux-là mêmes qui avaient été les chefs de ces soldats venus du monde entier, et pour beaucoup musulmans. Ces Maréchaux de France voulaient qu'il y ait un lieu qui puisse saluer, rappeler, furent entendus puisque un vote du Parlement, le 29 juin 1920 le rapporteur en était Edouard HERRIOT put dégager un budget destiné à la construction de la mosquée. Et c'est le Président Gaston DOUMERGUE qui inaugura ici ce lieu, le 15 juillet Grande mosquée est désormais inscrite dans le paysage parisien. C'est un lieu de culte, mais aussi un lieu de culture, un lieu d'échanges, où toutes les religions se retrouvent, où toutes les générations peuvent également partager des moments de recueillement et toujours de fidélité à la Nation et à la Grande mosquée devait permettre de saluer le sacrifice des musulmans qui avaient combattu, et pour beaucoup étaient morts durant la Première Guerre mondiale, mais également des musulmans qui avaient combattu sous l'uniforme français, en Crimée en 1853, au Mexique, puis à SedanTous ces évènements n'étaient pas forcément des victoires et ne correspondaient pas toujours à ce que l'on pouvait attendre de la France. Mais ces soldats étaient venus. Ils étaient venus pour marquer leur fidélité et leur loyauté, à ce qui n'était pas la République puisque j'ai évoqué la Crimée, le Mexique et Sedan c'était l'Empire mais à ce qui était la nation c'est surtout par rapport à la Grande Guerre que cette mosquée, cette Grande mosquée, ici à Paris, avait été construite et le Recteur, je sais combien vous êtes attaché à ces évocations. Puisque c'est à votre initiative, en 1992, qu'une plaque fut posée à Verdun. Dix ans plus tard, vous avez défendu l'idée d'un monument sur ce même champ de bataille Verdun car beaucoup de soldats musulmans y avaient fait, là-encore, la démonstration de leur courage et avaient payé le prix du sang. Ce monument fut inauguré en 2006. Et aujourd'hui, c'est un projet que vous portez depuis plus de vingt ans, qui aboutit et qui trouve sa soldats que l'on évoque aujourd'hui, c'était qui ? Des tirailleurs, des goumiers, des spahis, parfois même des zouaves. Tels étaient les noms de leurs régiments. Qui étaient-ils ? C'était parfois des conscrits, parfois des engagés, parfois des combattants volontaires. Beaucoup venaient d'Algérie 175 000, mobilisés pour la guerre de 1914. Près de 25 000 y laissèrent leur furent recrutés en Afrique noire 180 000 tirailleurs durant la Première Guerre mondiale, essentiellement du Sénégal. Mais nous avons eu aussi des Tunisiens, des Marocains, qui sont venus se battre en France. D'autres encore venaient de plus loin, des Comores, de Djibouti, et des actuels ces hommes se sont illustrés par leur bravoure et ont forcé l'admiration de leurs chefs je citais les Maréchaux de France. A la fin de la Grande Guerre, les unités de maghrébins furent parmi les plus décorées de l'armée française. Les tirailleurs sénégalais reçurent eux, le 28 avril 1919, l'hommage de Georges CLEMENCEAU, encore Président du Conseil, qui leur remit la Croix de ans plus tard, d'autres hommes, venus des mêmes territoires, parfois fils des premiers, ont répondu présents à l'appel du général de GAULLE puis, ensuite, de la France pour aller combattre pour sa libération. J'ai eu l'occasion de rendre hommage, à Bastia, aux goumiers marocains qui jouèrent un rôle majeur dans la libération de la Corse en 1943, premier département à pouvoir être libéré en métropole, annonçant ainsi la libération de notre pays un an plus la libération de notre pays par l'armée de Provence, 40% des effectifs étaient des soldats musulmans. Je rappelle qu'en août 1944, l'armée du général de LATTRE de TASSIGNY, était composée d'un grand nombre de Français d'Afrique du Nord, de toutes confessions d'ailleurs juifs, catholiques, musulmans Au total, plus de 70 000 musulmans et sans doute davantage, participèrent à la libération de la gradés et tirailleurs seront faits compagnons de la Libération par le général de GAULLE. Et l'un, plus illustre que d'autres, fut le Roi Mohammed V. Le général de GAULLE voulait ainsi démontrer, en faisant ces choix, que c'était des hommes venant de partout qui avaient contribué à la libération de notre pays et qui resterait à jamais des avons donc dévoilé deux plaques qui rappellent les régiments, pour la Première Guerre, comme pour la Seconde. Mais nous avons aussi voulu, au-delà de ce mémorial, identifier les soldats qui ont laissé leur vie sur notre territoire. Chacun pourra donc retrouver ici, à travers ces bornes interactives, l'identité et le parcours de ces hommes. C'est une réparation qui est ainsi hommes n'étaient pas des inconnus, mais ils étaient des anonymes. Non pas que l'on voulait les oublier mais, puisqu'ils n'étaient pas nés en France, sur notre territoire, ils ne pouvaient pas figurer sur les monuments aux morts. Il était temps que nous puissions accomplir cet acte de justice. C'est fait aujourd'hui. Maintenant, les soldats musulmans tombés pour notre pays pourront être connus de tous et surtout de leurs propres enfants ou petits-enfants, qui retrouveront leur parcours, leur combat, leur est vrai qu'il est né une fraternité des armes à travers ces conflits. Et cette Grande mosquée nous le rappelle. Il y a eu un lien très fort établi, après la Première Guerre mondiale, entre l'Islam et la République, pour la défense de la souveraineté et de la liberté de notre pourquoi cet hommage qui s'adresse aux morts est également tourné vers les vivants. C'est un appel au respect au respect des morts d'hier, ceux qui ont combattus pour nous £ au respect des morts d'aujourd'hui, à travers l'obligation qui nous est faite de permettre dans nos cimetières d'avoir des carrés c'est aussi un appel au respect des vivants qui nous oblige à lutter farouchement contre les discriminations, les inégalités, pire encore, le racisme, et à être intraitables à l'égard des paroles et des actes anti-musulmans, à la profanation des lieux de cultes. S'en prendre à une mosquée, comme encore la semaine dernière à Blois, ou s'en prendre à une église, à une synagogue à un temple, c'est s'attaquer à l'ensemble de la communauté personne dans notre pays, ne doit pouvoir être menacé, ou pire même agressé, pour ses croyances pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public. Ce principe est inscrit depuis deux siècles dans notre déclaration des droits de l'Homme. Nous y sommes particulièrement France, elle est riche de sa diversité, mais elle est forte de son unité. Une valeur essentielle nous permet de faire vivre ces deux exigences c'est la laïcité. Pour que tous les citoyens puissent vivre ensemble, pour qu'aucun n'ait à renoncer à ses convictions, pour que nul ne puisse imposer sa religion à l'autre, nos règles communes doivent être fixées par une seule loi la loi de la au nom de la laïcité qu'est reconnu un Islam de France. Un Islam qui porte un message d'ouverture, de tolérance, de solidarité. Un Islam qui ait ses lieux et ses imams en parfaite harmonie avec les valeurs que nous partageons tous et qui doivent être formés en conséquence, en lien avec nos universités. Un Islam qui ait une représentation, et une place pour dialoguer avec l'Etat. Un Islam donc parfaitement compatible avec les valeurs de la l'ai dit, Mesdames et Messieurs, l'hommage que nous rendons aujourd'hui aux soldats musulmans morts pour la France s'adresse à toute la communauté nationale, et à toutes celles et tous ceux qui, à un moment, s'interrogent sur leur destin, sur leur place et parfois même sur leur descendants de ces soldats, où qu'ils soient, je leur dis ici ma gratitude. A ceux qui sont en France, devenus Français, pleinement Français, je leur dis aussi combien ils peuvent être fiers de leur pays et de leurs parents, et conscients que la République a une dette à leur égard. La France n'oubliera jamais le prix du sang versé. Elle gardera en mémoire les noms de ceux qui se sont battus pour notre liberté, sans distinction d'origine, ni de devoir de mémoire honore une Nation. Il permet le rassemblement de tous, il réconcilie les histoires personnelles familiales, parfois tourmentées. Il participe de la reconnaissance du parcours de chacun. Le devoir de mémoire est aussi une contribution, non seulement à ce que notre pays a été, mais à ce qu'il peut être si nous ajoutons à ce devoir de mémoire le devoir de et nous en avons fait la preuve aujourd'hui nous partageons le même destin, nous sommes dans la même communauté la Nation. Une Nation doit toujours regarder l'Histoire pour savoir comment elle peut préparer son avenir. C'est ce que nous avons fait ici dans ce lieu, la Grande mosquée, en reconnaissance pour tous ces soldats venus du monde entier nous donner notre liberté, à ces musulmans qui sont restés des musulmans jusqu'au bout, mais d'abord qui ont donné leur sang pour la
Leconstat que je peux porter c'est que ces descendants essaient de minimiser l'engagement de leur ailleul, même si les conditions de vie , et que l'idéologie des membres d'une même famille aiet pu différer On tourne toujours sur la thématique lutte contre Bolchevisme. Ce qu'oublie de dire, à mon sens les descendants, c'est que personne n'a forcer les Volontaires
jeudi 11 juin 2015, par La mission assignée à mon groupement est la suivante • Dans un premier temps, déboucher de la crête de Longegoutte, progresser de part et d’autre de la Moselotte, puis, se couvrant face à Gérardmer, prendre pied sur la route des crêtes entre le Hohneck et le Schweisselwasen ; • Dans un deuxième temps, déferler sur Guebwiller et le Hartmannswillerkopf. De son côté, la I re renforcée des parachutistes du colonel Faure, des commandos, de la brigade indépendante Alsace-Lorraine Malraux, du corps franc Pommiès et du I er bataillon du Charolais, doit couvrir au plus près le flanc sud de mon groupement, d’abord en s’emparant du Thillot, puis en se portant sur la vallée de la Thur par les cols de Bussang et d’Oderen ; • Enfin, la Ire maintiendra la liaison avec le I er vers Champagney et liera son action à celle de la Ire en occupant le ballon d’Alsace et en descendant la vallée de la Doller vers Masevaux. Chargé de l’effort principal avec un groupement équivalant à deux divisions, j’ai pleinement conscience de l’importance comme de la difficulté de la mission qui m’incombe, mais j’ai une entière confiance dans la valeur de l’outil de combat mis à ma disposition. C’est tout d’abord ma division, la 3e forgée en Algérie au lendemain du débarquement allié en Afrique du Nord par le général de Monsabert, qui lui a insufflé son dynamisme et son ardent esprit offensif. Il lui a donné sa cohésion. Cette division, c’est lui qui l’a conduite de victoire en victoire en Italie, du Garigliano à Rome et à Sienne. C’est lui qui, après le débarquement sur les côtes de Provence à la mi-août, l’a lancée, dans un élan irrésistible, sur Toulon, où elle a fait tomber par débordement les résistances allemandes tandis que quelques bataillons, épaulés par les goums, jetés témérairement sur Marseille, libèrent cette ville, arrachée à un adversaire très supérieur en nombre. C’est lui enfin qui, de Marseille, pousse la 3e par la route détournée des Alpes jusqu’au Jura où, arrêtée, à bout d’essence et de munitions, elle n’en tente pas moins, avec ses avant-gardes, de barrer aux troupes allemandes en retraite, l’accès à la trouée de Belfort. Les 2e et 3e comptent parmi les quatre groupements que j’avais réussi à former au Maroc dans la clandestinité après l’armistice. Je connais personnellement leurs cadres et surtout je connais la valeur de ces goumiers berbères, descendants authentiques des guerriers d’Annibal de qui ils ont hérité la fougue, la rusticité et un attachement total à leurs chefs. Après la rupture du front allemand du Garigliano, ces goumiers n’ont-ils pas été le fer de lance de l’offensive alliée sur Rome, à travers les monts Aurunci et Lepini. Le 2e du colonel de Latour n’a pas, il est vrai, participé à la campagne d’Italie. Retenu en Corse où il avait libéré Bastia, il devait être le meilleur artisan de la conquête de l’île d’Elbe par le général de Lattre. En Provence, les I er, 2e et 3e avaient apporté à la 3e pour la libération de Marseille un concours décisif. Ce qui contribue à me donner confiance dans le succès de ma mission, c’est l’engagement, à la droite de mon groupement, de la Ire du général du Vigier, dont les unités brûlent du désir de déboucher victorieusement en Alsace. Malheureusement, les Vosges sont le terrain le plus impropre à la manoeuvre de grandes unités blindées. Toutes les routes, tous les chemins de montagne conduisant vers la ligne des crêtes, à travers l’épaisse forêt vosgienne, seront barrés hermétiquement par des abattis successifs, truffés de mines, battus par des feux précis d’artillerie, d’armes antichars et de mortiers. Pour déborder ces obstacles, la Ire disposera d’une infanterie d’élite parachutistes, zouaves, » choc », commandos d’Afrique dont les effectifs, toujours insuffisants, seront rapidement usés. Quant à l’aviation, du fait d’un ciel en permanence bouché par le brouillard ou d’épais nuages, avec seulement quatre jours d’éclaircies en trois mois, elle sera, comme d’ailleurs l’aviation allemande, hors d’état d’éclairer et d’intervenir dans le combat. En définitive, de toutes les armes d’appui, seule l’artillerie, malgré les difficultés d’observation en pleine forêt et par un temps toujours couvert, apportera le concours le plus constant et le plus efficace à notre infanterie. Elle le fera par la précision et la rapidité du déclenchement de ses tirs, mais surtout par la puissance de ses concentrations dans toute la mesure permise par la pénurie d’obus. Aux heures les plus critiques de la bataille, le général Besançon, dont l’ 3 sera fréquemment renforcée par la valeur d’une ou deux artilleries divisionnaires, opposera aux plus violentes contre-attaques allemandes un barrage infranchissable. Mon plus sérieux handicap sera le glissement constant vers le nord des divisions américaines voisines 3e, puis 36e menace de créer un vide sur mon flanc gauche.. C’est la conjugaison de ces divers facteurs, positifs et négatifs, qui va déterminer le déroulement des opérations de mon groupement du 3 octobre au 24 décembre 1944, le facteur déterminant demeurant, de bout en bout, l’acharnement du commandement allemand à nous interdire l’accès à la plaine d’Alsace en jetant devant nous dans la .défense et dans la contre-attaque, la totalité des réserves dont il pourra disposer. sources article du Général Guillaume Historia magazine 1969
Chezles descendants des Français d'Outre-mer, particulièrement ceux d'Algérie, et plus généralement chez tous ceux qui ont gardé un souvenir nostalgique de la période coloniale, la participation à la guerre symbolise la réussite de l'idée impériale. Chez les descendants des anciens colonisés, la participation des aïeux à l’effort de guerre de l’ex
Dans le royaume de France, les dragonnades ont conduit à l'abjuration de dizaines de milliers de protestants - © Nastasic Publié le 27 mai 2019 Mise à jour le 6/02 Par Louis Fraysse Le mot “dragonnades” incarne à lui seul l’histoire de persécutions subies par les protestants du royaume de France. Le terme de dragonnades revoie aux années précédant la révocation de l’édit de Nantes, actée en 1685. De 1679 à 1685, sous le règne de Louis XIV, une cascade de mesures cible les huguenots du royaume. Interdiction aux catholiques de se convertir au protestantisme 1680, interdiction aux catholiques de se marier avec des protestants 1680, exclusion des protestants des offices de notaire, procureur et huissier 1682, interdiction de sortir du royaume sans la permission du roi 1682, ou encore interdiction d’exercer les professions de libraire, imprimeur, médecin ou chirurgien 1685. Dans le Béarn et surtout le Poitou, où opère l’intendant René de Marillac, un pallier supplémentaire est franchi. Des opérations ciblées visent les protestants pour les faire abjurer leur foi et les convertir au catholicisme. Ce sont les dragonnades. Le terme de dragon » désigne un soldat combattant à pied, mais se déplaçant à cheval. Les régiments de dragons ont été créés en 1668 et se sont déjà illustrés en Bretagne pour mater la révolte antifiscale des bonnets rouges de 1675. Les dragonnades reposent sur un double principe l’intimidation physique et la contrainte financière. Les familles protestantes visées sont contraintes de loger chez elles les soldats jusqu’à ce qu’elles abjurent. Une fois l’objectif atteint, ils logent dans la maison voisine. Piller et détruire Les dragons, bien souvent, n’hésitent pas à piller et à détruire. Les protestants qui acceptent de se convertir sont dispensés de loger des dragons pendant deux ans. Dans le Poitou et le Béarn, les dragonnades ont des effets tangibles, même si les réactions protestantes sont de diverse nature certains prennent la fuite quand d’autres tentent d’adresser des plaintes au roi. Mais acculés, harcelés, des dizaines de milliers abjurent. Les dragonnades continuent après l’édit de Fontainebleau qui révoque l’édit de Nantes ; elles s’étendent alors aux provinces du nord de la France. Inscrit au fer rouge, le souvenir des dragonnades restera longtemps un traumatisme pour les protestants du Royaume. Encore aujourd’hui, le terme même de dragonnade charrie l’imaginaire de la légende noire » des huguenots, comme le résume l’historien Patrick Cabanel dans son Histoire des protestants en France S’il est un mot pour décrire à lui seul la tragédie française du protestantisme, comme pogrom dans le russe antisémite, c’est bien celui-là. » Sources Les protestants dans la France moderne Didier Boisson et Hugues Daussy, Belin, 2006. Histoire des protestants en France Patrick Cabanel, Fayard, 2012. Pour une lecture en mode zen, téléchargez gratuitement l’application Réforme Abonnez-vous à Réforme à partir de 5 €/mois magazine hebdomadaire
Disonsle, l'Afrique du Sud, c’est l’auberge espagnole. Le pays compte 600 000 Portugais, la plupart repliés d’Angola et du Mozambique, 80 000 Grecs, 60 000 Italiens et quelque 10 000 Français. Les Juifs forment une minorité d’environ 120 000 personnes, très active dans les milieux d’affaires.
Les régiments de Chassseurs d` PREFACE 1er Régiment de CHASSEURS d’AFRIQUE Création initiale Par ordonnance de Louis Philippe en date du 17 novembre 1831, Le 1er régiment de Chasseurs d’Afrique est créé le 1er mars 1832 à Blida en Algérie. Il a pour devise UBIQUE PRIMUS » Partout le Premier ». La devise du 1er régiment de Chasseurs d’Afrique a été choisie per le colonel Dommanget lors de sa prise de commandement le 1er Mars 1919 à Arad Hongrie. Filiation 1831 1954 10 février 1998 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique. Dissous. 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique est recréé à Canjuers. Étendard Inscriptions sur l’étendard Isly, 1844 / Balaklava, 1854 / Solferino, 1859 / San Pablo del Monte, 1863 / Extrême-Orient, 1884-1885 / Madagascar, 1895 / Maroc 1907-1908-1934 / Flandres, 1914 / Uskub,1918 / Montbéliard, 1944 / Tübingen, 1945 Décorations ° Croix de la Légion d’Honneur 1863 ° Croix de Guerre 1917-18 avec deux palmes ° Croix de Guerre 1939-45 avec une palme ° Croix du Mérite Militaire Chérifien ° Ordre Serbe de Kara-Georges IV rang avec glaives ° Croix de Guerre Serbe avec citation à l’ordre de l’Armée ° Médaille d’or de la ville de Milan ° Fourragère de la Croix de Guerre 1918-18 Insigne Héraldique Insigne en métal argenté, roue dentée entourant un cheval à roulettes ; Devise gravée sur la circonférence. L’insigne du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique provient de l’escadron le Hargne du 7e groupe d’automitrailleuses rattaché au régiment le 1er juillet 1933. Réalisé par plusieurs fabricants avec des variantes, la principale réside dans le fait que l’insigne est ajouré ou non. Campagnes 1862-54 Algérie // 1854-55 Armée d’Orient // 1856-57 Algérie // 1859 Italie // 1860-61 Syrie // 1862-66 Mexique // 1870-71 France // 1871-81 Algérie // 1881-83 Tunisie // 1884-85 Extrême Orient // 1895 Madagascar // 1907-34 Maroc // 1914-18 Grande Guerre 1942-43 Tunisie // 1944-1945 Libération // 1945 Allemagne // 1955-57 Maroc // 1957-62 Algérie. Aujourd’hui Implantation Le 1er RCA est implanté pour sa majeure partie sur le camp de Canjuers situé dans la garnison de Draguignan, à 20 kilomètres du centre ville et à 45 kilomètres de la Côte d’Azur. Le 4e escadron est implanté sur Carpiagne, à proximité de Cassis et de Marseille. Gares d’Arrivée Les ARCS s/Argens Var - CASSIS Bouches du Rhône Adresses postales - Draguignan 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique Quartier Bernard de Lattre de Tassigny – BP 04 83998 CANJUERS ARMES Tél 04-94-39-33-03 - Cassis-Marseille 1er RCA/CIABC Quartier MDL Keck-Carpiagne 13998 MARSEILLE-ARMEES Tél 04-42-73-38-02 Missions ° Former les pilotes et les tireurs d’engons blindés les tireurs de missiles HOT et MILAN. les équipages qui perçoivent le nouveau Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie VBC1 ° Perfectionner les équipages et les pelotons blindés. les sections et les pelotons antichar. les escadrons et compagnies sur le parcours de tir interarmes ° Evaluer - les tireurs canon et missiles en fin de formation. - les unités antichars et blindées sur des parcours dynamiques de niveau section et peloton. - Appuyer la préparation opérationnelle des unités de l’armée de terre notamment celles en partance pour l’Afghanistan avec - La mise à disposition des infrastructures d’entrainement et de tir ainsi que l’espace de manœuvre du camp de Canjuers 31 000 h, le plus grand camp d’Europe de l’ouest placé sous le contrôle du 1er RCA depuis juillet 2009. - la mise à disposition d’un parc de matériels qui comptera à terme 300 engins blindés lourds la conduite de séquences de préparation opérationnelle destinée spécifiquement à l’approbation de l’environnement du théâtre afghan par l’intermédiaire du DAO/A Détachement d’Assistants Opérationnelle pour l’Afghanistan crée au sein du régiment en juillet 2009 Organisation Le 1er RCA est placé sous l’autorité du Commandement des Centres de Préparation des Forces CCPF de Mailly, subordonné au Commandement des Forces Terrestres de Lilles. Il maintient des liens privilégiés avec l’École de Cavalerie de Saumur et l’École d’Infanterie en cours de transfert vers Draguignan. Soutenu par le groupement de camp de Canjuers GCC, les 480 personnels du régiment se consacrent exclusivement aux missions du régiment dans la mesure où tous les soutiens sont mutualisés au sein du GCC. Le 1er RCA forme, perfectionne ou évalue plus de 6 200 stagiaires/an. Matériels Engins Blindés ; 200 blindés - Leclerc, - AMX 30B2, AMX 10 RC. - ERC 90 - VAB équipement de dernière génération acquis en urgence pour le théâtre afghan. Equipement ; Toutes les infrastructures de tir et d’entrainement du camp de Canjuers - 1 Simulateur de tir Leclerc - 1 simulateur de tir ERC 90 - 1 simulateur de tir AMX 10 RC - 1 simulateur de tir VBC 8 cabines - 1 simulateur de formation au pilotage 12 cabines pour tous matériels - 2 champs de tir Canon - 3 champs de tir missiles Historique succinct La création du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique RCA est décidée par Ordonnance Royale du 17 novembre 1831, mais ce n’est que le 1er mars 1832 qu’il est en ordre de bataille. À cette date il est commandé par le colonel Schaunenberg et est formé de 4 escadrons par 2 escadrons de l’ex-corps de Chasseurs Algériens Zouaves, environ 300 hommes tirés des régiments de France, environ 40 engagés volontaires, environ 20 hommes du 12e Chasseurs qui quittait l’Algérie et lui laissait également ses chevaux. Le 1er juillet 1832, le régiment reçoit un renfort de 250 hommes de la Légion Étrangère et passe à 8 escadrons qu’il garde jusqu’en 1834. À cette date il cède 3 escadrons pour former les premiers régiments de Spahis, il n’en garde que 4 à Alger plus 1 de remonte à Tarascon. Premières campagnes 1832-1871 L’ALGÉRIE ; Dés 1832, combats autour d’Alger, plaine de la Mitidja, Boufarik. En décembre 1837, prise de Constantine où le 2e escadron REY charge avec le 3e régiment de Tirailleurs. En 1838, le régiment protège la construction des retranchements de Koléa, l’Arba, Fondouck, Blida, Douéra , Mustapha. En 1839 c’est l’expédition des Portes de Fers. En 1840, Médéa puis en mai 1843, prise de la smala d’Abd-el-kader. En 1844, c’est la bataille d’Isly suivie par les opérations en Kabylie de 1847 à 1857, la prise de Zaatcha en 1849 et de Laghouat en décembre 1852. LA CRIMÉE ; Quatre escadrons embarquent à Alger le 13 mars 1854 pour les Balkans. Le 1er escadron est à la bataille de l’Alma le 20 septembre 1854. Un mois plus tard, le 25 octobre 1854, le régiment participe à la charge de Balaclava, puis c’est Inkermann, le pont de Traldir et la bataille de l’Alma. Rembarqué à Sébastopol en mai 1856, le régiment rejoint Alger en juillet ayant inscrit une nouvelle victoire à son étendard. CAMPAGNE d’ITALIE ; Après deux années d’opérations en Kabylie, le régiment débarque le 13 mai 1859 à Gènes. Le 20 mai 1859, il participe activement au combat de Montebello. Le 25 mai 1859, le régiment reçoit des renforts d’Alger qui permettent de constituer quatre escadrons. Il se distingue à Solferino le 24 juin 1859 où bien que durement éprouvé, il prend une grande part à la victoire. La campagne terminée par la défaite de l’Autriche le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique regagne Alger à la fin du mois de juillet 1859. LE MAROC 1859 – LA SYRIE 1860 ; En septembre 1859, deux escadrons du régiment sont dirigés vers la frontière marocaine. Ils vont se positionner à Berkane. Deux autres escadrons mènent une action sur Oujda. Le 13 décembre 1859, le régiment est de retour à Alger. Le 11 septembre 1861, départ du 1er escadron qui, après une escale à Malte débarque à Beyrouth le 23 septembre. Il traverse le Liban et se positionne à Djebel Djennis. Début juin 1862 il regagne Beyrouth et rentre à Alger 15 jours après. LA CAMPAGNE du MEXIQUE 1862 – 1867 ; Les 1er et 6e escadrons du 1er RCA en font partie et sont groupés avec deux escadrons du 2e RCA pour former le 2e régiment de marche. Ils quittent Alger en juillet 1862 et débarquent à Vera Cruz. Ils combattent à San Pablo del Monte mai 1963 où ils mettent en déroute le régiment de Lanciers de Durango. Au cours du combat, le 1er escadron capture l’étendard du régiment. Ce fait d’armes vaudra à l’étendard la croix de la Légion d’honneur. Le 1er régiment de Chasseurs d’Afrique est le seul régiment de cavalerie possédant cette distinction. Après cette victoire et la chute de Puebla la route de Mexico est ouverte et les troupes françaises y font leur entrée le 10 juin 1863. Après une guerre de contre guérilla de 1863 à 1867, les escadrons regagnent Blida le 5 avril 1867. LA GUERRE FRANCO-ALLEMANDE 1870 – 1871 ; Embarqués pour le France le 27 juillet 1870, quatre escadrons forment avec les 3e et 4e RCA, la Division de Chasseurs d’Afrique qui est engagée à Pont-à-Mousson dès le 12 août 1870. Puis c’est Gravelotte le 14, Mars la Tour le 15, Doncourt le 16. Les marches se succèdent. Les trains de régiment restent à Matz et seront perdus à la capitulation de l’armée du maréchal Bazaine. Le 1er septembre 1870, le régiment charge sur le plateau de Floing, il y perd les 2/3 de son effectif dont son chef de corps le colonel Clisquot de Mentque. De cette triste journée nous retiendrons que l’étendard et l’aigle Impérial furent soustraits à l’ennemi. L’ARMÉE de la LOIRE ; Le 1er Chasseurs d’Afrique disparu à Sedan renait le 18 octobre 1870 à Alger sous la dénomination de 1er régiment de Marche de Chasseurs d’Afrique où se retrouvent deux escadrons des 1er, 2e et 3e RCA. Il embarque à destination de Toulon le 5 décembre 1870, il est rattaché à la 1er Brigade mobilisée du Maine et Loire. Il combat avec l’armée de la Loire puis retrouve Blida le 25 avril 1871. Période 1871 – 1914 L’ALGÉRIE ; En 1871, la rébellion en Kabylie a provoqué le retour prématuré du régiment à Blida. Il réprime les insurrections de Tizi-Ouzou, Bougie, Sétif, du massif des Aurès et du Sud Oranais TUNISIE ; En octobre 1881, le 2e escadron participe à une expédition en Tunisie. Débarqué à la Goulette, sa tournée militaire se fait sans résistance, Kairouan ouvre ses portes le 27 octobre et l’escadron regagne Alger fin octobre par Tébessa et Bône. TONKIN ; De 1884 à 1886 deux pelotons du régiment participent à une expédition au Tonkin, ils débarquent à Haiphong le 22 janvier 1884, rejoignent Hanoï en mars 1884, combattent à Lang-Song et occupent Ba-Clé. En août 1885, l’escadron Laperrine relève ces deux pelotons. Il quittera le Tonkin et rejoindra Alger le 23 juin 1886 laissant sur place un détachement chargé de l’escorte de la commission de délimitation des frontières. MADAGASCAR ; Le 2 mai 1895, le 2e escadron, renforcé de personnels volontaires de plusieurs régiments d’Afrique, arrive à Madagascar et débarque à Majunga, il gagne les plateaux de l’intérieur à la poursuite des ’ Hova’’, et parvient à Andriba. Les rebelles se dérobent et la poursuite continue sans interruption jusqu’à Tananarive où les français entrent le 30 septembre 1895. 1896 – 1912 ; Courant octobre1886, le 1er RCA a l’honneur d’être désigné pour assurer l’escorte de l’Empereur de Russie en visite en France. En 1900 c’est la campagne du Touat Sud Algérien Le régiment se fait remarquer à Timimoun, In Salah, Fort Méribel. Au Maroc le Régiment est engagé contre les nationalistes marocains à Taddert en 1907, à Sarrat en 1908, Seitat en 1909. En 1911, il est à nouveau engagé à Bou-Zine, Meknès puis Tiflet. De juin à septembre 1912 le 1er escadron participe au sein de la colonne Manginaux opérations du dégagement de Fez. Le 7 septembre 1912, le 4e escadron au sein de la colonne Mangin participe à la prise de Marrakech. Les opérations se ralentissent peu à peu jusqu’au début de la grande guerre. La grande guerre 1914 – 1918 FRONT OCCIDENTAL ; À la déclaration de guerre le régiment est stationné au Maroc ; deux escadrons le 1er et le 3e quittent Casablanca le 12 août 1914, débarquent à Sète et prennent le train jusqu’à Juvisy. Affecté à la 45e DI il forme avec deux autres escadrons du 2e RCA, le 1er Régiment de Marche de Chasseurs d’Afrique. Le régiment quitte Paris à cheval le 3 septembre 1914. Il est engagé dans la bataille de la Marne. Pendant la ’course à la mer ’’, il passe à l’Armée Castelnau ; embarqué à Compiègne il débarque à Doulles le 8 octobre et est employé en Belgique et dans les Flandres. Jusqu’en avril 1916 il cantonne dans la région d’Aversdoing et prend le service dans les tranchées puis retrouvera son rôle de cavalerie l’année suivante. Il reçoit entre temps deux escadrons partis tardivement du Maroc et redevient le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique. FRONT ORIENTALE ; Le régiment quitte le théâtre des opérations en métropole pour être rattaché à l’Armée d’Orient. Il débarque à Salonique le 7 février 1917. Il combat à Stouma avec les 4e et 8e RCA, où il bouscule l’armée bulgare. En Macédoine, il participe au combat de Florina et à la prise de Monastir. En octobre 1916, le régiment occupe la capitale de l’Albani, Keritza. Il se porte ensuite sur Athènes en Grèce et combat victorieusement à Allessona et Larissa. En 1918 ce sont les opérations en Serbie Priplep le 23 septembre, Uskub le 29 septembre, Nich le 12 octobre et la poursuite jusqu’au Danube que le régiment atteint le 24 octobre et qu’il traverse la première quinzaine de novembre à Barias pour stationner en Hongrie. Occupation de la Hongrie. Le régiment stationne dans la petite ville d’Arad de novembre 1918 à septembre 1919. Le 5 août 1919 l’armée française de Hongrie est dissoute. Le régiment est lui-même dissout sur place le 1er septembre 1919 pour se reformer au Maroc. La deuxième guerre mondiale 1939 – 1945 1919 – 1943 ; Recréé fin 1919 au Maroc le régiment change de structure, se modernise et participe à la sécurité du pays jusqu’en 1939. Pendant la campagne de 1939-1940 le régiment reste en Afrique. Il participera à la garde de la ligne Mareth en Tunisie. En 1941, il met sur pied un groupe d’escadrons commandé par le Chef d’escadrons Langlade équipé de chars Somua et Hotchkiss qui part pour le Sénégal où il prend le nom de 12e Groupe Autonome de Chasseurs d’Afrique. Le débarquement allié en Afrique du Nord 8-11 novembre 1942 marque un tournant important de la guerre. Trois escadrons du régiment et le 1er RTM tenteront de s’y opposer dans la région de Port Lyautey mais la disproportion des forces donnera raison aux alliés. Le 7e escadron va participer avec les alliés au sein du CEF à la campagne de Tunisie 1942-1943. Cet escadron sera dissout en fin de campagne à son retour à Rabat le 15 juin 1943. La 1er Armée française Le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique est l’un des premiers régiment réorganisés sur le modèle américain. Il comprend un groupe de chars légers, deux groupes de chars moyens, 1 escadron hors rang et un escadron d’échelon. Durant sa spécialisation en Algérie le régiment se dédouble et donne naissance au 1er Régiment de Cuirassiers, le 1er septembre 1943. La libération de la France Le nouveau 1er RCA se compose de 4 escadrons, un de chars légers et trois de chars moyens soit 70 chars. Le 13 et 14 septembre 1944, le 1er RCA embarque à Oran sur LST et débarque à l’Ouest de Saint-Raphaël. Depuis Salon de Provence, il est transporté par chemin de fer à Besançon et stationne en Haute –Saône. Les unités du régiment sont réparties dans trois groupements tactiques du ’ Command Combat n° 3 ’. Les opérations commencent le 14 novembre. Le 17, libération de Montbéliard puis quittant le sud de l’Alsace ce sera Belfort, Luxeuil, Plombière et par le col de Sainte Marier aux Mines attaque victorieusement à Kaysersberg le 17 décembre 1944. En janvier 1945, défense de Strasbourg et enfin ce sera la bataille de Colmar qui met fin aux opérations sur le territoire national. La campagne d’Allemagne ; Le 1er RCA franchit le Rhin les 3 et 4 avril à Mannheim, s’empare de Klingenberg sur le Neckar. Le 18 avril c’est la prise de Tübingen, puis c’est l’exploitation jusqu’à l’Alberg. Friedrichaffen est atteint le 29 avril ; longeant le lac de Constance, le régiment traverse la frontière autrichienne le 3 mai à Bluzenz. C’est à quelques kilomètres d’Innerbras que l’armistice trouve les éléments les plus avancés. Le régiment quitte l’Autriche quelques jours plus tard et s’installe à Tübingen jusqu’en juin 1946. Laissant son matériel et une partie de son personnel au 12e Cuirassier, le reste du régiment rentre au Maroc et arrive le 11 juillet 1946 à Rabat. L’Afrique du nord 1946-1964 LE MAROC ; Reconstitué le 1e août 1946 à partir du 2e RSM dissous, le 1er RCA stationne à Rabat au quartier Garnier EM, 2e et 4e escadrons et à Casablanca 1er et 3e escadrons. Il compte alors un EHR un escadron de Chars et trois escadrons de reconnaissance. Il est le régiment de reconnaissance de la 22e Division d’Infanterie Marocaine. Pendant la campagne d’Indochine il prépare l’envoi de renforts pour l’Extrême Orient. C’est à cette époque que le régiment est une nouvelle fois restructuré. Il se compose maintenant de 2 escadrons d’AM M8 et d’un escadron de chars M 24 Chaffee, chaque unité ayant en plus pour soutien 2 pelotons portés sur Half-track. L’ALGÉRIE ; Mis à la disposition de la 10e Région Militaire Alger, le régiment quitte définitivement Rabat en juillet 1958. Arrivé sur le territoire algérien il prend le matériel du 10e Dragons à Roi Salado et va s’installer dans la région de Bérrouaghia. En février 1961, il quitte l’algérois pour le constantinois et se positionne à Sétif. En avril 1962, le régiment retourne dans l’algérois, au camp du Lido près de Fort de l’Eau. Le 1er Janvier 1964, le 1er RCA embarque à Alger, à destination de Marseille. Il rejoint ensuite Besançon où il est dissout et participe à la formation du 4e Hussard le 1er février 1964. Dernière Création Toutes les unités de création nord-africaine ont conservé un régiment de tradition par respect des sacrifices qu’elles ont consentis pour notre pays. Seul manquait un régiment de Chasseurs d’Afrique. L’intervention du Président de l’Union Nationale des Anciens Chasseurs d’Afrique a permis de combler cette lacune et de mettre à l’honneur le seul régiment de Cavalerie portant la Légion d’honneur à la cravate de son étendard. Le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique est reconstitué le 1er janvier 1998 à partir du 1e Chasseurs/CPCIT à Canjuers. Le nouveau régiment est devenu le Centre National dont la mission est de former, perfectionner et évaluer les pilotes, tireurs et équipages des unités blindées. Il est actuellement en cours de montée en puissance et de transformation pour devenir > Commandement CHEF de CORPS du 1er RCA, depuis la création le 1er mars 1832 1838 1839 1840 1843 1845 1851 1852 1859 1859 1859 1864 1867 1870 1875 1876 1879 1883 1886 1892 1894 1902 1903 1906 1909 1913 1915 1915 1919 1919 1839 1869 1840 1843 1845 1851 1852 1855 1859 1859 1864 1867 1870 1875 1876 1879 1883 1886 1892 1894 1902 1903 1906 1909 1913 1915 1915 1919 1919 1924 de SCHAUENBERG THIERION LE PAYS de BOURJOLY KORTE DRICHEPANCE de BOURGON CASSAIGNOLLES de FERRABOUC de SALIGNAC FENELON de MONTALEMBERT de LASCOURS MARGUERITTE CLIQUOT de MENTQUE ROUHER PALANQUE DONNAT BRUNETIERE VUILLEMOT BONNEFOUS de CHALENDAR de LAFORCADE PROST VARIN DEAN de LUIGNE ROBILLOT ANDRIEU JONNARD de LESPINASSE de BOUNAZEL DOMMANGET de CHABANNES 1924 1926 1927 1932 1936 1940 1941 1942 1943 1945 1946 1946 1946 1949 1952 1954 1957 1959 1961 1963 1926 1927 1932 1936 1940 1941 1942 1943 1945 1946 1946 1946 1949 1952 1954 1957 1959 1961 1963 1964 DODUN RIVERIEUX de VAHAX DAUPHINAUD GASTEY RICKLIN DOR DE LASBOURS de VERNEJOUL de BONNET d’OLEON BOURGIN ROBELIN DE VARINE BOHAN BLANDIN DE CHALAIN de TOURNEMIRE BASTIANI MULLER de SCORBIAC de MOOUSTIER DE CANCHY CHAMBRIS LAPORTE BURI N des ROZIERS 1998 1998 2000 2002 2004 1998 2000 2002 2004 2006 POSTEC HERUBEL FRITSH LACARRIERE SASTRE 2008 2010 2010 LAKIN 2e Régiment de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Créé en 1831. Devise ’ EN AVANT, TOUT EST VÔTRE ’ Filiation 1832 1964 2e régiment de Chasseurs d’Afrique Dissous Étendard Inscriptions sur l’étendard La Sickack , 1836 / Isly, 1844 / Solferino, 1859 / Puebla, 1863 / Maroc, 1907-1913 / L’Ourcq, 1914 / Thiérache, 1918 / Mulhouse, 1944 / Bade, 1945 / AFN, 1954 -1962 Décorations - Croix de Guerre 1939-45 avec une palme - Croix du Mérite Militaire Chérifien - Médaille d’or de la ville de Milan. Insignes Héraldique Le premier insigne de 1935 est le résultat d’un concours qui verra la réalisation du projet ayant le plus de succès. A la stupéfaction générale, c’est le dessin d’un sous-lieutenant désabusé représentant un cheval sur roulette muni de deux gros phares, chevauché par un chasseur d’Afrique transpirant abondamment sous le dur climat de Mascara qui sera retenu. Quatrième modèle créé en 1945. Insigne argent et émaillé buste de chevalier, en armure, les bras posés sur un écu type espagnol, taillé en jonquille et bleu chargé d’une trompe de chasse et du chiffre ’ 2 ’ d’argent. Devise ’ En avant, tout et vôtre ’ Sur le plastron de la cuirasse, une croix de Malte émaillée bleu foncé rappelle l’insigne de la 1er Division Blindée à laquelle appartenait le régiment. Campagnes 1832-54 Algérie // 1854-55 Armée d’Orient // 1857-58 Algérie // 1859 Italie // 1860 Chine // 1862-67 Mexique // 1870-71 France // 1871-82 Algérie // 1895 Madagascar // 1907-13 Maroc // 1914-18 Grande Guerre 1942-43 Tunisie // 1944-1945 Libération // 1945 Allemagne // 1954-62 Algérie. Historique succinct Créé par Ordonnance Royale du 17 novembre 1831, le 2e régiment de Chasseurs d’Afrique est formé en France avec des effectifs prélevés sur le 3e Dragon et le 6e Chasseur à cheval. Il débarque à Mers-el-Kébir, le 23 mars 1832. Premières campagnes 1832-1871 L’ALGERIE ; Le régiment opère principalement dans la province d’Oran contre l’Emir Abd-el-Kader. En 1835 prise de Mascara, occupation de Tlemcen, la Sickack 5 juillet 1836, Sidi-Rached, Sidi-Youssef 1843 puis le 14 août 1844 Isly où le 2e Chasseur du colonel Moris mettent en déroute les cavaliers marocains et s’emparent de huit étendards. Le régiment stationne ensuite à Oran, Tlemcen, Sebdou. LA CRIMEE ; Le régiment est à l’Armée d’Orient de 1854 à 1856 avec la 1er Division de Cavalerie, il combat à Traldir, Kertch, participe à la prise de Sébastopol le 7 septembre 1855. Il sera de retour en Algérie à Oran le 6 mai 1856. CAMPAGNE d’ITALIE ; Après trois ans de répit 4 escadrons du 2e régiment de Chasseurs participent dès 1859 à la campagne d’Italie et sont présent aux combats de Montebello, Milan, Solferino le 24 juin 1859 puis Gênes. La campagne terminée par la défaite de l’Autriche ces quatre escadrons sont de retour à Oran le 24 août 1859. LE MAROC 1859 et la CHINE 1860 ; Jusqu’en 1860 le régiment mène des opérations sur la frontière marocaine. En 1860, trente chasseurs du régiment participent à une expédition en Chine LA CAMPAGNE du M EXIQUE 1862 – 1867 ; De 1860 à 1867 le régiment est engagé au Mexique. Il combat à Vera-Cruz, San-Pablo-Del Monté, San-Lorenzo, Mexico, Sans-Antonio, participe à la prise de Puebla en 1863 et en 1864 au siège d’Ojaca. Le régiment de retour en Algérie le 28 mars 1867 y retrouve les éléments restés sur place qui ont participé à la répression de l’insurrection du Sud Oranais avril-mai 1864. En mai 1869 le régiment se fixe à Tlemcen LA GUERRE FRANCO-ALLEMANDE 1870 – 1871 ; Embarqués pour le France le 31 juillet 1870, le 2e RCA est dirigé sur Metz et placé à l’Armée du Rhin. Il combat à Mars-La-Tour et charge à Rezonville le 16 août. Période 1871 – 1914 L’ALGERIE ; De retour en Algérie un escadron participe à l’expédition en Kabylie en juin 1871. En avril et mai 1882 deux escadrons participent dans le sud Oranais à la répression d’une novelle insurrection. Réduit à cinq escadrons, il stationne à partir de 1887 à Tlemcen PC, Oran un escadron, Mécheria un escadron. De 1907 à 1913 le régiment est employé à la pacification du Maroc oriental. La grande guerre 1914 – 1918 ; Embarqué pour la France début août 1914, le 2e RCA se scinde en deux demi-régiment les 2e et 4e escadrons, forment avec deux escadrons du 1e RCA, le Régiment de Marche de Chasseurs d’Afrique devenu le 1er RMCA les deux autres deviennent escadrons divisionnaires. Ces unités combattent sur l’Ourcq en septembre, en Artois puis dans les Flandres où il participe à la bataille d’Arras. Le 19 février 1915 les deux escadrons détachés au 1er RMCA rejoignent les escadrons divisionnaires pour former le 2e régiment de Marche de Chasseurs d’Afrique. Affecté à la 1e brigade de marche de chasseurs d’Afrique en juin, il participe à la guerre des tranchées et retrouve sa dénomination initiale le 2e régiment de Chasseurs d’Afrique le 30 juillet 1916. A la 10e division de cavalerie de janvier à mai 1916 il prend le service aux tranchées dans le secteur de Fûllen et assure la surveillance de la frontière Suisse. Devenu le régiment de Cavalerie du 34e Corps d’Armée en juin 1916, il est à nouveau scindé en deux groupes d’escadrons ; le 1er est affecté à la 133e DI, le second à la 157e DI Le régiment opère à cette date dans le secteur de Verdun. Le régiment étant dispersé, son état major est dissous le 31 décembre 1916. Regroupé près de Dunkerque en août 1917, il opère en Belgique, participe à la bataille des Monts en mai 1918. Le 2e escadron est affecté à la 133e DI, le 3e Escadron à la 29e DI. Ce dernier opère en Thiérache lorsque l’armistice est signé le 11 novembre 1918. L’entre deux guerres 1919 – 1939 ; Après l’armistice du 11 novembre, le 2e RCA affecté au corps d’Armée colonial fait partie en mars 1919 des troupes d’occupations en Allemagne. Rassemblé en juin à Langen et Weitterstadt il rentre en Algérie en novembre et rejoint à Oujda ses éléments restés au Maroc durant le conflit. Ces unités ne sont pas restées inactives et y ont assuré le maintien de l’ordre. Trois escadrons nouvellement créés le 1er avril 1915 et portant les numéros 5, 6, 7 forment le 2e régiment de Marche du 2e RCA. C’est dans la région de Taza que cette unité de circonstance assurera sa mission. Regroupé au Maroc en novembre 1919, le 2e RCA est dissous à Oujda le 15 septembre 1922. Recréé le 15 octobre 1922 en Algérie, le 2e RCA ex 6e RCA stationne à Mascara et Tlemcen un escadron. Il est affecté à la 2e brigade de cavalerie d’Algérie. La deuxième guerre mondiale 1939 – 1945 1939- 1940 ; Pendant la campagne de 1939-1940 le régiment reste en Afrique. Le 1er septembre 1939 le 2e RCA devenu avec d’autres unités le 182e GRDI est subordonné à la 16e brigade motorisée. Fin mars 1940 il quitte sa zone de stationnement Perrégaux pour la région de Tébessa, puis passe en Tunisie et se positionne dans la région de Gafsa. Début juillet il rentre à Mascara et reprend sa dénomination dorigine ’ 2e Régiment de Chasseurs d’Afrique ’ le 1er novembre 1940. L’armée d’Armistice ; En 1942 le 2e RCA est entièrement motorisé, il est doté d’AMD et de chars D1. Il est stationné à Mascara, Saïda puis Oran et Missenghin, et entre dans la composition de la brigade légère mécanique. Du 8 au 10 novembre 1942 le régiment s’oppose au débarquement des alliés sur la côte africaine. La campagne de Tunisie ; Engagé contre les forces de l’axe depuis novembre, le 2e RCA est notamment au combat de Thala le 23 février 1943. Début mars il est de retour à Oran où il est rééquipé en matériel américain. Devenu régiment de chars, le 2e RCA est en compte à la 1er Division Blindée, et en prévision du débarquement en Provence se perfectionne dans le Sud oranais. La libération de la France et d’Allemagne ; Le Régiment embarque le 2 septembre 1944 à Mers-el-kébir et débarque le 9 septembre à Sainte-Maxime. Remontant la vallée du Rhône il est engagé le 29 septembre au nord de Lure opère ensuite dans les Vosges dans la région du Thillot, Cornimont puis en Haute Alsace Bruntatt, Pletterhouse. Le 19 novembre il atteint le Rhin. Combat autour de Mulhouse les 20 et 23 novembre, Burnhaupt-le-bas et bataille à Colmar en janvier 1945. En avril il est à Obernai. Le 12 avril 1945 il franchit le Rhin à Maximiliansau. Le 2e RCA traverse le pays de Bade, Offenburg, Freiburg le 22 avril puis opère sur le haut Danube, entre en Autriche le 1er mai, et, le 8 mai il est à Aach et Domsletten. Après l’armistice il fait partie des troupes d’occupations et tient garnison à Trèves en juillet 1945 puis à Kons Karhaus en septembre. L’après guerre ; Rentré en France début octobre 1945 il séjourne à Angoulême, Fontenay-le-Comte et au camp de la Braconne jusqu’en avril 1946. Le 5 mai 1946, il embarque à Marseille pour l’Algérie et débarque à Oran le lendemain. Regroupé en Algérie le 2e RCA retrouve son ancienne garnison Mascara et passe sur le type régiment de reconnaissance montagne. Il compte alors un EHR, un escadron de chars légers, deux escadrons d’AM et un escadron de spahis qui sera dissous le 29 juillet 1946. D’abord affecté au GI n° 2 il devient le régiment de reconnaissance de la 21e DIA et s’installe à Tlemcen en 1949. En 1954 un groupe léger est constitué il rejoindra la Tunisie en juin 1954 et assurera le maintien de l’ordre dans la région de Gafsa. La guerre d’Algérie 1954- 1962 ; A partir de novembre 1954 le régiment assure le maintien de l’ordre autour de Tlemcen. Plusieurs escadrons sont détachés Le 3e dans les Aurès de novembre 1954 à janvier 1955, le 1er et le 4e au Maroc d’août à octobre 1955. De septembre 1956 jusquen août 1962 le régiment opère près du barrage Ouest à la frontière marocaine 12DI soit 135 kilomètres de lignes électrifiées dans les secteurs Sebdou, El-Aïcha. En 1959 le 2e RCA compte un ECS., deux escadrons d’AM, un escadron de chars et un escadron de chasse le 2e, nommé commando 127. Chaque escadron dispose d’une harka. En septembre 1962 il est affecté à la 4e Division et regroupé à Sidi-Bel-Abbès. Embarqué à Mers-el-Kébir le 18 juin 1964, il débarque à Marseille et rejoint Orange où il fusionne avec le CI /11Cuirassiers pour former le 2e régiment de chasseurs qui conserve son étendard de ses traditions. Commandement ; Chef de corps du 2e RCA depuis le 1er décembre 1831 3e Régiment de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Créé en 1833. Devise ’ TANT QU’Il EN RESTERA UN ’ Filiation 1833 3e régiment de Chasseurs d’Afrique 1963 Dissous Étendard Inscriptions sur l’étendard Constantine, 1837 / Sébastopol 1855 / Soldering, 1859 / Puebla, 1863 / Maroc, 1908 / Champagne, 1915 / Thiérache, 1918 / Sud-tunisien, 1942 / Danube, 1945 / AFN, 1952 -1962 Décorations Croix de Guerre 1939-45 avec une palme Médaille d’or de la ville de Milan. Croix de l’Yser belge Campagnes 1833-54 Algérie // 1854-56 Armée d’Orient // 1856-59 Algérie // 1859 Italie // 1860 Syrie // 1862-67 Mexique // 1864 Algérie // 1870-71 France // 1871-79 Algérie // 1881 Tunisie // 1895 Madagascar // 1909-11 Maroc // 1914-18 Grande Guerre //1942-43 Tunisie // 1944-1945 Libération // 1945 Allemagne // 1956-62 Algérie. Insigne Héraldique Insigne en métal argenté, ajouré, à l’intérieur portant la devise ’ Tant qu’il en restera un ’ et une trompe de chasse ayant en centre le chiffre ’3’’ Historique succinct Le 3e régiment de Chasseurs d’Afrique est crée le 1er février 1833 à Bône en Algérie avec les 2e et 8e escadrons du 1er RCA. Premières campagnes 1833-1871 L’ALGERIE ; Le 3e RCA participe à la conquête de l’Algérie dans la région de Bône et de Guelma de 1883 à 1836. Il est de la première expédition de Constantine en novembre 1836 suivi un an après par la prise de la ville le 13 octobre 1837, sa future garnison. Il participe à une suite d’opérations marche sur Djemillla 1839, expédition dans l’Aurès et des portes de fers 1845, de Tébessa 1842, de Zaatcha 1849, affaire de Bougie 1851, expédition en Kabylie orientale 1852, au Sahara 1853 et une nouvelle fois l’Aurès 1853. LA CRIMEE ; Le régiment est à l’Armée d’Orient de 1854 à 1856 avec la 1er Division de Cavalerie, il prend part aux combats de Traldir et de Tchemaîa. Il participe à la prise de Sébastopol le 8 septembre 1855. Il embarquera 9 mois après, le 12 mai 1856, à destination de Philippeville. CAMPAGNE d’ITALIE ; Embarqué pour l’Italie en 1859, il débarque à Gêne et marche sur Voghera, Montebello, Novara, Melegnano et prend une part active à la victoire à Solferino le 24 juin 1859. La campagne terminée par la défaite de l’Autriche le régiment Embarque à Gêne et rentre à Constantine le 26 août 1859 LA SYRIE 1860 ; En août 1860 un escadron du 3e Régiment de chasseurs d’Afrique quitte Constantine à destination de la Syrie Il fait partie d’une force internationale dépêché dans ce pays suite au massacres de Maronites par les Druzes. Il participe au maintien de l’ordre et à rétablir la paix civile dans le Liban. Il sera de retour dans sa garnison le 14 octobre après une absence de près trois mois. LA CAMPAGNE du MEXIQUE 1862 – 1867 ; Deux escadrons embarqués à Alger le 9 septembre 1862 débarquent au Mexique, le 2 novembre et entre dans la composition du 2e régiment de marche de chasseurs d’Afrique. Il combat victorieusement à Puebla, Cholula, Atlisco 1863, Xéres, Guadalupe 1864. Au cours de ce dernier combat le brigadier Pierre s’empare de l’étendard du 1er régiment de Lanciers de Zacatecas. Les deux escadrons seront de retour auprès de leur régiment en Algérie en 1867. LA GUERRE FRANCO-ALLEMANDE 1870 – 1871 ; Embarqués pour le France le 18 juillet 1870, le 3e RCA est affectée à l’Armée du Rhin. Il charge à Floing, près de Sedan le 1er Au cours de cette bataille le Général Ducrot qui demandait une nouvelle charge aux cavaliers du 3e RCA reçu cette réponse du colonel Gallifet ’ oui mon général, tant qu’il en restera un ’ cette réplique est devenu la devise du régiment. Les débris du régiment rejoignent l’armée de la Loire et à la fin de la guerre regagnent Constantine le 2 mai 1871 Période 1871 – 1914 En 1895, un détachement est envoyé à Madagascar. De janvier 1908 à janvier 1909, les 1er et 4e escadrons opèrent au Maroc occidental, le 2e escadron d’avril 1911 à février 1913. En 1914, le 3e RCA tient garnison à Constantine le PC et deux escadrons à Sétif La grande guerre 1914 – 1918 Laissant à Constantine son escadron de dépôt le 5e le régiment quitte sa garnison et embarque à Alger le 5 août 1914, débarque à Sète le 7 et est dirigé sur Lyon où il devient le régiment de cavalerie du corps d’armée colonial. Le 3e RCA reste sur le front de France durant toute la durée de la guerre. Argonne puis Ardennes belge, combat de Rossignol 22 août, retraite sur la Marne. Première bataille des Flandres en octobre et novembre 1914. En 1915, il est aux tranchées, en juin en Artois puis en Champagne de juillet à octobre. Le 3e régiment de Marche de Chasseurs d’Afrique est créé et le 3e RCA devient le 7e RCA. Réaffecté au 1e Corps d’Armée. Colonial le 3e RCA est scindé en deux demi-régiments. Ses escadrons opèrent sur la Somme et en Champagne, toujours scindé en deux. Le 3e RCA assure en 1917 la surveillance des routes, puis combat dans le secteur de Noyon sur l’Aisne en avril et mai et en Alsace en juin/juillet. Reconstitué en août 1918 il se bat en Picardie mars, les Flandres avril sur l’Aisne juin et en Champagne juillet. Le régiment entre en Lorraine le 17 novembre avec la 129e DI Dieuze, Bitche. Il entre en Allemagne début décembre et stationne dans le Palatinat jusqu’au 10 avril 1919. Il rejoint ensuite son 3e escadron détaché à Lyon depuis le 20 août et embarque à Marseille pour l’Algérie le 19 juillet 1919 L’entre deux guerres 1919 – 1939 Fin août 1919 le régiment est au complet en Algérie à Sétif 1er et 2e escadron, à Guelma le 3e escadron, à Constantine le 4e. Depuis ses garnisons du constantinois le 3e RCA envoie des détachements de renfort au Maroc août 1921 au Levant septembre 1921, en Tunisie 1922. En 1933 le régiment se transforme en deux groupes d’escadrons le premier motorisé, le second monté La deuxième guerre mondiale 1939 – 1945 1939- 1940 ; Pendant la campagne de 1939-1940 le régiment reste en Afrique. Le groupe d’escadrons motorisé qui avait été envoyé en mars 1939 avant les hostilités, dans le Sud Tunisiens Région de Médénine et Gabes rentre à Constantine le 2 juillet. En mai 1941, le 3e RCA est entièrement motorisé et, en raison d’un changement de structure des régiments, se sépare du 3e groupe d’escadrons au profit du 9e RCA nouvellement créé. La campagne de Tunisie ; Engagé contre les forces de l’axe depuis novembre, le 3e RCA opère dans le sud tunisien vers Gabes, Gafsa, Fériana, Kasserine, Sidi-Bouzid, Ousseltia. Rentré dans sa garnison de Constantine il se déplace peu après en Oranie à Bellevue à proximité de Mostaganem où dès juin il perçoit le matériel américain et devient régiment de reconnaissance de la 1er Division Blindée. La libération de la France et campagne d’Allemagne ; Le 5e escadron débarque en Provence le 15 août 1944 et participe à la prise de Toulon. Le reste du régiment embarque à Oran les 2 et 3 septembre et débarque à la Nartelle le 9 septembre. Ses escadrons sont détachés dans des ’command-combat’’ de la 1er DB. Remontant la vallée du Rhône il est à Dijon le 13 à Lure le 19. Il combat dans les Vosges à Giromagny, Servance, Melizay, entre en Alsace et participe à la prise de Mulhouse. En février le 3e RCA est à Carspach, puis assure la surveillance du Rhin qu’il traverse le 25 avril à la hauteur de Hirsingue. Sur le territoire Allemand le régiment traverse Lörrach 25 avril, Radolfzell 27 avril, le 8 mai il est à Kandel et Landau. Après l’armistice il occupe le palatinat à Obermosschel juillet 1945 et détache un escadron de marche à Berlin. L’après guerre De retour en France le 27 octobre 1945 il séjourne à, Fontenay-le-Comte. Dirigé sur Marseille il embarque pour l’Algérie le 21 Mai 1946. Stationné à Maison-Carré il rejoint Tlemcen début août. En octobre 1948 le 3e RCA quitte sa garnison et retourne en Allemagne en occupation et stationne dans le Wurtemberg en zone Sud à Weingarten, Ravensburg avec un escadron détaché à Langenargen. Le régiment participe aux expériences ’ Javelot ’1954 et devient régiment de reconnaissance de la 7e DMR. En mars 1955 il embarque à Marseille pour l’Algérie avec cette grande unité le 11 mars 1956. La guerre d’Algérie 1954- 1962 Débarqué en Algérie le 1er Avril 1956 il stationne dans l’algérois à l’Arba, Rovigo et Rivet et opère en grande Kabylie puis dans le constantinois dans les secteurs de Kenchela et M’Sila. Désigné pour la force ’ A ’ son 3e escadron, débarque à Port-Fouad en Egypte le 8 novembre 1956. Le reste du régiment embarqué sur le SM Pasteur ’ le 9 novembre fait demi tour et revient à Alger le 12. Jusquen 1959 le 3e RCA occupe le secteur de Maison-Blanche, Ain-Taya, l’Arba et Rovigo. En août 1959 il est dirigé sur Tébessa et opère près du barrage Est Quartier Bekkarial jusqu’en 1961 puis occupe le secteur d’El-Ma-El-Abiod de 1961 à 1962. Stationné ensuite entre Constantine et Oued-Zénati, le régiment embarque pour la France le 6 février 1963 et rejoint Sissonne où il est dissous le 28 février 1963. Commandements ; CHEF DE CORPS du 3er RCA depuis la création, le 1er février 1833 1833 1833 1835 1836 1841 1846 1852 1853 1860 1863 1864 1868 1870 1874 1880 1881 1887 1889 1895 1900 1903 1906 1910 1913 Colonel BOYER 1er février Colonel RIGAUD Colonel CORREARD Colonel LANEAU Colonel NOLL Colonel de MIRBECK Colonel NEY de la MOSKOWA Colonel de MAZANGE de SAINT-ANDRE Colonel du BARAIL Colonel MARGUERITTE Colonel de MONTARBY Colonel de GALLIFFET Colonel FLOGNY Colonel GAUME Colonel de CUGNON d’ALINCOURT Colonel du BUQUOY Colonel BUFFET Colonel de FORSANZ Colonel LUGON Colonel SAINTE CHAPELLE Colonel GRELET Lt-colonel CLEMENCON Colonel ANDRIEU Colonel COSTET 1916 1918 1919 1921 1924 1925 1928 1931 1933 1938 1942 1943 1944 1945 1946 1951 1954 1956 1958 1959 1961 1962 Lt-colonel FAURE Colonel TOULAT Lt-colonel LEFEVRE + 2 déc. 1920 Colonel SCHERER Colonel PERROT Colonel HERCHET Lt-colonel ARGUEYROLLE Lt-colonel CHANOINE Lt-colonel PONCELET Lt-colonel FLIPO Lt-col de BAZELAIRE de BOUCHEPOM Lt-colonel MANCEAUX-DEMIAU Lt-colonel FOUCHET Lt-colonel GUIBERT Lt-colonel de VILLELE Lt-colonel de BATTISTI Lt-colonel des COURTILS Lt-colonel ARGOULD Lt-colonel BOQUET Lt-col Le CARBONNIER de la MORSANGLIERE Lt-colonel PICHON Chef d’Escadron HUET à février 63 4e Régiment de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Créé en 1839. Devise ’ MA VIE EST DANS L’ACTION ’ Filiation 1839 4e régiment de Chasseurs d’Afrique 1856 Dissous, Chasseurs de la Garde Impériale 1867 4e régiment Chasseurs d’Afrique 1945 Dissous 1948 4e régiment de Chasseurs d’Afrique à partir du 4e Spahis Tunisiens 1959 Dissous 1959 4e régiment de Chasseurs d’Afrique dissolution du 9e RCA 1963 Dissous Étendard Inscriptions sur l’étendard Miliana, 1842 / Tagum, 1843 / Isly, 1844 / Balaklava, 1854 / Alsace, 1914 / Uskub, 1918 / Mitrovitza, 1918 / Medjez-el Bab, 1942 / AFN, 1954 -1962 Décorations Croix de Guerre1914-18 avec deux palmes Croix de Guerre 1939-45 avec une palme Ordre serbe de Kar-Georges de 4e R avec glaive Croix de Guerre Serbe avec citation à % de l’Armée Fourragère Croix de Guerre 1914/18 Campagnes 1839-53 Algérie // 1854-56 Armée d’Orient // 1870 Algérie // 1870-71 France // 1811-82 Sud oranais // 1882 Tunisie // 1914-18 Grande Guerre //1942-43 Tunisie // 1944-1945 Libération // 1945 Allemagne // 1954-62 Algérie. Insignes Héraldique Insigne émaillé et ajouré. A l’intérieur d’un croissant doré représentation d’une mosquée en léger relief et argentée. Il s’agit de la grande mosquée de Tunis, la Djamma-ez-Zitouna Mosquée de l’Olivier célèbre pour son grand minaret de 44 mètres. Tunis était ville de garnison du régiment. Sur le côté un petit écu émaillé rouge à trois bands noires porte le chiffre ’4’’ Evolution Ecu émaillé bleu foncé en pièce rapporté et en léger relief, un gantelet d’armure, tenant une masse d’arme ; en pointe, le chiffre ’4’’ jonquille encadré d’une bande rouge à trois raies noires. En 1959 le 9e RCA, change de dénomination dans l’ordre de bataille et devient 4e RCA, mais il ne fut pas autorisé à reprendre son ancien écusson. La raison officielle invoquée était que l’insigne du 4e représentait la mosquée de Tunis et que la Tunisie nouvellement indépendante était le berceau grandissant de l’ALN. C’est donc l’insigne du 9e RCA qui fut repris le numéro ’4’’ se substituant au ’9’’ Historique succinct Le 4e régiment de chasseurs d’Afrique est formé le 3 décembre 1839 par ordonnance royale du 31 août 1839 avec les 6emes escadrons des 2e et 3e RCA, et des détachements de divers régiments de dragons et de lanciers. Jusqu’en 1841 il compte cinq escadrons français et un escadron de spahis indigènes. Premières campagnes 1839-1871 L’ALGERIE ; Alors que les trois autres RCA sont affectés chacun à l’une des trois provinces d’Algérie, le 4e n’a pas de province d’affectation et passe de l’une à l’autre suivant les besoins ; c’est le ’régiment voyageur ou nomade’’. Du constantinois au Maroc, il livre de nombreux combats au cours de la pacification du territoire et se fait remarquer tout particulièrement à Miliana 1842, Tagin1843 et Isly 1844 LA CRIMEE ; Affecté à l’Armée d’Orient il embarque à Arzew et débarque à Gallipoli en juin 1854 ; combat à Thrace puis à Varna et embarque pour la Crimée où il participe à la mémorable charge de Balaklava en octobre 1854 et à la prise de Sébastopol le 8 septembre 1855. Dissous le 5 avril en Crimée le 4e régiment de chasseurs d’Afrique forme le régiment de chasseurs de la garde Impériale. Il sera recréé en tant que 4e RCA le 1er avril 1867 en Algérie à Mostaganem à six escadrons issus de trois autres les autres du 1er Hussards et du 4e Chasseurs. Le nouveau régiment participe aux colonnes du Sud Algérien et des conflits marocains. LA GUERRE FRANCO-ALLEMANDE 1870 – 1871 ; Embarqués pour le France avec 4 escadrons, le régiment débarque à Toulon. Le 4e RCA est affectée à l’Armée du Rhin. Les 5e et 6e escadron débarqué en France le 29 décembre forment avec deux autres escadrons du 2e RCA, le 2e régiment de Marche de Chasseurs d’Afrique et rejoignent l’armée de l’est. Le 1er septembre avec la division de chasseurs d’Afrique il participe à la mortelle charge de Floing, près de Sedan. Les débris du régiment rejoignent l’armée de la Loire et à la fin de la guerre regagnent leur régiment reconstitué en l’Algérie. Période 1871 – 1914 Reconstitué à Mascara en Algérie le 15 octobre 1870, le 4e RCA, participe aux colonnes dans le Sud oranais et à l’expédition de Grande Kabylie. En juillet 1882 il stationne en Tunisie, d’abord à la Goulette puis à Gabes et dans le sud tunisien avant de remonter vers le Nord par des déplacements successifs par Le Kef, Souk-el-Djena, Sousse, Mammouba, enfin en 1885 il reprend garnison à Tunis. De 1911 à 1912 le 2e escadron participe à l’expédition du Maroc. En 1914, le 4e RCA stationne à Tunis trois escadrons, Sousse un escadron et Bizerte dépôt. La grande guerre 1914 – 1918 Mobilisé début août 1914, le 4e RCA quitte Tunis le 4, et embarque à Alger le 9 août 1914. En France, dirigé sur le Doubs, il est affecté à la 44e Division d’Infanterie, se porte en Alsace le 16 août puis, le 22 se replie dans les Vosges et en Lorraine. En octobre il est déplacé en Artois à Arras, dans les Flandres vers Amiens puis en novembre en Belgique. De retour en Artois il occupe jusqu’en septembre 1915 les secteurs de Mont-Saint-Eloi, Berthonval. A l’armée d’Orient Le régiment quitte le théâtre des opérations en métropole pour être rattaché à l’Armée d’Orient. Il embarque à Marseille début novembre et débarque en Salonique entre le 13 et 23 février 1915 ; il sera rejoint un an plus tard par le 1er RCA avec qui il forme brigade. Ses actions en Macédoine se décomposent en séjours. Durant le premier séjour il mène des opérations sur le Strouma en août et en Albanie d’octobre à décembre 1815. Le deuxième séjour en Thessalie en juin /juillet 1917. Un troisième séjour l’amène en Vieille Grèce en août 1918 Un quatrième séjour lui donnera l’occasion de se distinguer lors de l’offensive vers le Danube. Prise d’Uskub le 29 septembre 1918 puis Mitrovitza ; .Ses escadrons traversent ensuite la Serbie, le Monténégro, la Hongrie et arrivent en Roumanie en Novembre 1918. L’entre deux guerres 1919 – 1939 De fin janvier à mars 1919 les escadrons du 4e RCA sont en Bessarabie, en Ukraine à Odessa, en Turquie puis en Bulgarie. Laissant quelques éléments sur place le reste du régiment rentre à Tunis le 12 septembre 1919 et se reforme. Il appartient maintenant à la 4e brigade de cavalerie d’Afrique et passe alors sur le type de régiment partiellement motorisé La deuxième guerre mondiale 1939 – 1945 1939- 1940 ; Pendant la campagne de 1939-1940 le régiment reste en Tunisie et rejoint la région de Médenine, Tataouine, Ben-Gardane puis en juillet 1940 rentre à Tunis La campagne de Tunisie ; Avec l’arrivée des troupes allemandes en Tunisie le 4e RCA reprend le combat. Il assure la défense de Pont de Medjez-el-Bab le 19 et 20 novembre 1942 et participe aux combats au Djebel Mansour, El Aroussa le 18 décembre 1942 et Siliana le 20 janvier 1943. Les troupes allemandes ayant été rejeté à la mer il rentre en mai à Tunis et à Sousse avant d’être dirigé sur le Maroc pour s’y réorganiser. Transformé en régiment de chars à Casablanca, il est affecté à la 3e Division Blindée. Après la dissolution de cette grande unité, le 4e RCA s’installe à Meknès et devient le 1er septembre ’ Centre d’Instruction de l’Arme Blindée de l’armée B ’. Le CIAB 1er Armée quitte Meknès le 10 novembre 1944, embarque à Mers-el-Kébir pour la France où il stationne à Besançon le 27 novembre 1944 puis à Saverne du 22 avril au 15 novembre 1945 avant d’être dissous. L’après guerre Pour la troisième fois, le 4e RCA est recréé en Tunis le 1er avril 1948. Il tient garnison à Sfax, Gabes, Zarzis puis Mareth. En 1952, il est regroupé à Gabes et participe aux opérations de maintien de l’ordre en Tunisie. La guerre d’Algérie 1954- 1962 Le 2 août 1958 il embarque pour l’Algérie et débarque à Bougie et fait mouvement sur Sétif où ses escadrons opèrent dans les secteurs du Hodna-Est, d’El-Keur et de Kerrata. Le régiment est dissous le 31 janvier 1959 et ses escadrons sont versés au 4e et 18e Chasseurs à cheval et au 29e Dragon. Le 1er avril 1959 le 9e RCA prend le numéro 4, il occupe le secteur de Batna et ses escadrons sont dispersés entre Arris, Timgad, Foum-Toub, Laveran, Chemora, Corneille. A partir d’avril 1961 et jusqu’en août 1962, il stationne sur le barrage Est dans le secteur de la Medjerda. Replié sur Aîn-Seymour, il embarque pour la France où il est dissous le 15 novembre 1962. Son étendard et ses traditions sont conservés par le 4e chasseurs en garnison à la Valbonne puis Gap. Commandement ; CHEF DE CORPS du 4er RCA depuis le 3 décembre 1839 1839 1842 1846 1851 1852 1855 1867 1869 1871 1873 1883 1887 1895 1897 1900 1907 1914 1914 1917 Colonel MARTIN de BOURGON Colonel TARTAS Colonel DUPUCH de FELETZ Colonel de GOUSSENCOURT Colonel COSTE de CHAMPERON Colonel de CAUVIGNY Col. CHAMPION DUBOIS de NANSOUTY Colonel de QUELEN Colonel BONVOUST Colonel INNOCENTI Colonel LETENNEUR Colonel COURTIEL Lt-colonel du PUCH Lt-colonel MICHEL WALON Lt-colonel BERNARD Lt-colonel de BUYER Lt-colonel GUDIN de VALLERIN Lt-colonel BARDI de FOURTOU Lt-colonel DUGUE-MARC CARTHY 1919 1919 1926 1928 1931 1934 1937 1940 1941 1943 1943 1944 1948 1948 1950 1953 1957 1959 1961 Lt-colonel LABAUVE Lt-colonel de CLAVIERE Lt-colonel D’AUMALE Colonel VICQ Lt-colonel de CALONNE d’AVESMES Lt-colonel MARCHAL Lt-colonel QUESNEL Lt-colonel HALLIER Lt-col de COURTIEULX de BEAUMONT Lt-col JOUSSEAUME de la BRETESCHE Colonel de TRUCHIS de VARENNES Lt-colonel de VANDIERE de VITRAC Colonel NICOLE Lt-colonel MOISSENET Lt-colonel ROUMIANTSOFF Lt-colonel BLANC Lt-colonel L’ELEU de la SIMONE Lt-colonel RENOULT 1er avril 1959 Lt-colonel BOUILLAS au 15 mars 1962 5e Régiment de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Créé en 1887. Devise ’ SAVOIR-VOULOIR ’ Filiation 1887 5e régiment de Chasseurs d’Afrique 1963 Dissous Étendard Inscriptions sur l’étendard Maroc, 1908 / La Marne, 1914 / Levant, 1920-21 / Djebel-Zaghouan, 1943 / Toulon, 1944 / Danube, 1945 / AFN, 1954 -1962 Décorations Croix de Guerre1914-18 avec une étoile vermeil Croix de Guerre 1939-45 avec deux palmes Fourragère Croix de Guerre 1914/18 Insignes Héraldique Insigne créé avant 1939 par Drago. Dans un fer à cheval, la place du gouvernement d’Alger avec la grande mosquée Djemaa Kébir ; en fond de décor le cap Matifou qui ferme la baie d’Alger ; une chéchia rouge de la subdivision d’arme à trois raies noires et son gland, la pince de fer porte le chiffre ’5’’ ; le fer à cheval évoque le groupe d’escadrons montés, l’automitrailleuse le groupe d’escadron motorisé. Evolution Insigne en métal argenté mat. A l’intérieur d’un chiffre ’5’’ un lion brochant sur une silhouette de char, gravé d’un large trait, le fond de l’insigne est généralement sablé. Le lion des armes de Chamborant, rappelle que le 5e RCA à été crée en 1887 avec trois escadrons du 2 e Hussard hussards de Chamborant. De surcroit en 1943, quand le 5e RCA a été incorporé dans la 1e Division Blindée, avec laquelle il allait participer à la libération plusieurs de ses officiers, et en particulier le colonel, venaient des 2 e hussards et avaient rejoint l’AFN à travers l’Espagne après occupation de la zone libre et la dissolution de leur régiment. Cet insigne a été conçu en 1944 par jean Brune, écrivain et peintre algérois qui fut aussi chef de char du commandant de Menditte Campagnes 1895-96 Madagascar // 1900-01 Chine //1908-12 Maroc //1914-18 Grande Guerre // 1920-1921 Levant //1942-43 Tunisie // 1944-1945 Libération // 1945 Allemagne // 1954-62 Algérie. Historique succinct Le 5e régiment de Chasseurs d’Afrique est créé le 1er octobre, loi du 25 juillet 1887. Il est formé de trois escadrons du 2e Hussard et par un escadron le 6e des 1er et 3e RCA. Jusqu’en octobre 1892 il stationne en Algérie à Alger PC, Orléanville deux escadrons et Miliana un escadron. Premières campagnes 1893-1914 ; Divers éléments du régiment participent aux expéditions d’outre-mer ; - Un peloton à Madagascar 1895 – 1896 - Le 2e escadron en Chine 1900 – 1901 - Le 1er Escadron en 1908 au Maroc - Le succès dans de nombreuses opérations et les combats victorieux d’Aîn el Koum et de R’Fakhas le 29 février 1908 permettent au régiment d’inscrire ’ Maroc 1908 ’ dur l’étendard. Cet escadron rentre à Alger en 1912 - Le 2e escadron à son tour prendra part aux opérations au Maroc Le régiment reprend garnison à Alger, un escadron est détaché à Aumale de décembre 1908 à avril 1913, puis les 3 e et 4 e escadrons s’installent à Blida La grande guerre 1914 – 1918 Embarqué pour la France le 4 août 1914 le régiment prend part, d’août à décembre aux batailles de Charleroi, de la Marne et de l’Yser. En 1915 il combat en Argonne, sur la Somme, en Champagne et en Lorraine en novembre et décembre. En 1916 il est en Alsace avec la 10 Division de Cavalerie. En septembre 1916, il se scinde en deux groupes d’escadrons. Le premier reste en France où il est affecté à la division marocaine jusqu’en janvier1919, le second composé du 3e et 4e escadron avec la 76e division d’Infanterie est affecté à l’Armée d’Orient et opère dans les Balkans. Le 3e escadron sera dissous en août 1918 et le 4e en 1919. Le 5e escadron après avoir combattu au sein de la 3e brigade marocaine dans les Vosges et en Artois quitte le théâtre d’opérations pour rejoindre l’Armée d’Orient en septembre 1916 L’entre deux guerres 1919 – 1939 Après quelques semaines d’occupation en Allemagne le 1er groupe d’escadrons s’installe à Morhange et entre dans la composition du 2e Régiment Mixte de Marche de Cavalerie du Levant RMMCL partant pour la Galicie. Les 3e et 4e escadrons recréé le 14 août 1919 au sein du RMMCL opèrent en Syrie de juin 1920 à 1923. Ces quatre escadrons ont permis d’inscrire ’ Levant’’ sur l’étendard du régiment. Reconstitué en Algérie le 1er mars 1921 il tient garnison à Alger. En 1925 il participe aux opérations du Rif marocain. A partir du 1er octobre le 5e RCA est semi-motorisé, le 1er groupe motorisé reste à Alger au quartier Marguerite, le second groupe à cheval, s’installe à Maison-Carrée La deuxième guerre mondiale 1939 – 1945 1939- 1940 ; Le groupe d’escadrons motorisé devient le 1er mars 1940 le 181 GRD I et s’installe sur la frontière du Maroc espagnol. Le groupe d’escadrons à cheval forme avec le 1er régiment de spahis algérien une brigade de réserve générale qui jusqu’au 16 août 1940 stationne au camp du Lido près de Fort de l’EAU. Le 28 octobre 1940 l’escadron motocycliste du 1er escadron part en Reconstitué le 1er novembre 1940 le régiment est entièrement motorisé. La garde d’honneur du général Weygand lui est rattachée. La campagne de Tunisie ; Un détachement de marche 1er et 3e escadron part pour la Tunisie avec la brigade légère mécanique, combat sur l’axe Sbiba-Sbeitla et opère dans la région Pichon-Kairouan fin 1942. En avril et mai 1943 il participe aux combats de Pont du Fahs, Bir-Halima dans le Djebel Zaghouan. Puis après le défilé de la victoire à Tunis rentre à Alger. Libération de la France et campagne d’Allemagne Réorganisé en 1943 le 5e RCA devient l’un des régiments de char de la 1er DB ; A partir d’octobre 1943 le régiment perçoit le matériel américain et part s’entraîner dans l’oranais du 26 octobre 1943 au 20 mai 1944 avant de s’installer en zone d’attente Aréa à Assi-Ben-Okba. le 6 juin 1946. Embarqué à Mers-el-Kebir et Oran à partir du 8 août, il débarque dans la baie de Sainte-Maxime entre le 16 et 18 août. Affecté au ’ command-combat n° 2’de la 1er DB. Le régiment participe à la libération de Toulon le 24 août 1944 puis remonte la vallée du Rhône et de la Saône, libère Givry le 5 septembre combat dans les Vosges, la Chapelle Ronchamp le 29 septembre. Il entre en Alsace le 18 novembre et mène de durs combats dans les cités ouvrières à l’Ouest de Mulhouse en janvier 1945. Le 5e RCA franchit le Rhin à Mannheim le 6 avril traverse Baden-Baden 12 avril Tuttlingen ’21 avril, le Danube, Ulm, Biberach 13 avril Kempten 29 avril. Après l’Armistice il va s’installer à Spire et dans sa région en occupation. Il stationne ensuite dans la région de Mayence et de Kreuznach du 14 juillet au 8 octobre 1945 L’après guerre Ramené en France avec la 1er DB, le 5e RCA est à Nantes du 25 octobre 1945 au 12 mai 1946. Les 2e et 3e escadrons passent au 2e régiment de Hussards, les chars sont versés au 2 e cuirassier. Le reste du régiment, sans matériel retourne en Algérie. Débarqué à Alger entre le 24 et 31 mai, le régiment est reconstitué avec l’apport du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique de Réserve RCAR et des éléments du 5e RCA qui retrouve ses cantonnements du quartier Marguerite à Mustapha qu’il quitte en avril 1949 pour Maison-Carrée et le camp du LIDO. Du 22 juin au 15 décembre 1954 un groupe léger d’une cinquantaine d’hommes opère en Tunisie. La guerre d’Algérie 1954- 1962 A partir de novembre 1954, le régiment participe aux opérations de maintien de l’ordre dans l’algérois, région de Blida, Souma, Marengo, puis dans le massif des Aurès, en Oranie et en Kabylie. En 1957 le 5e RCA, s’installe dans le Sersou au sud du massif de l’Oursenis PC à Bourbaki. En août 1958, il tient le secteur de Teniet-el-Haad ZOA avec ses unités à Teniet, Marbot, Boubaki et Les Cédres. En mars et avril 1958 certains éléments son déplacés à Alger avec une mission particulière celle d’assurer le maintien de l’ordre ? Le régiment s’installe ensuite dans la vallée du Chélif, le long de la route Alger-Orleansville Kherba, Oued-Fodda, Rouina. Le 21 septembre 1962 le 3e escadron relève à Affreville le 28e Dragon dissous. Regroupé à Orléansville en février 1963 le 5e régiment de Chasseurs d’Afrique est dissous. Commandement CHEF DE CORPS du 5er RCA depuis la création le 1er octobre 1887 1887 1889 1891 1893 1898 1900 1903 1906 1900 1913 1917 1920 1921 1923 1926 1928 1932 1933 Colonel de GIRARDIN Colonel de BUTLER Colonel KIRGENER de PLANTA Colonel de POMMAYRAC Lt-colonel NUSSARD Lt-colonel CONNEAU Lt-colonel de CONTADES-GIZEUX Colonel CHEVILLOTTE Lt-colonel CLOZET Lt-colonel THIERRY d’ARGENLIEU Lt-colonel CHALANQUI-BEURET Colonel DUPERTUIS Colonel JOUIN Colonel de BONNEFOY Colonel LOBEZ Colonel HERCHET Colonel GAILLARD Colonel MARTIN GALLEVIER de MIERRY 1937 1940 1941 1943 1944 1944 1945 1946 1948 1949 1950 1952 1954 1956 1958 1959 1962 1962 Colonel DURAND Lt-colonel de BARDIES-MONTFA Colonel SIMON Lt-col DESAZARS de MONTGAILHARD Colonel KIENTZ Lt-colonel GROUT de BEAUFORT Lt-colonel DODELIER Colonel de BRETERECHE de MENDITTE Lt-colonel JOURDIER Lt-colonel DELARUE Lt-colonel GELIOT Lt-colonel RIBES Lt-colonel COURTOIS + 14 mai 1954 Colonel HARGOUS Colonel MENIERE de SCHACKEN Colonel JULIEN Colonel JEANNEROD Lt-colonel DESCHAMD 6e Régiment de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Créé en 1887. Devise ’ TOUJOURS RENAÎT ’ Filiation 1887 6e régiment de Chasseurs d’Afrique 1922 Dissous 1941 6e régiment de Chasseurs d’Afrique 1941 Dissous 1945 6e régiment de Chasseurs d’Afrique 1962 Dissous Étendard Inscriptions sur l’étendard Casablanca, 1908 / Bou-Denib, 1908 / L’Yser, 1914 / Meziéres, 1918 / Belfort, 1944 / Stuttgart, 1945 / AFN, 1956 -1962 Décorations Croix de Guerre 1939-45 avec palme Campagnes 1895- 96 Madagascar // 1900-01 Chine // 1908-12 Maroc //1914-18 Grande Guerre // 1941 Levant // 19441945 Libération // 1945 Allemagne// 1956-62 Algérie. Insignes Héraldique Le premier insigne réalisé en 1941 s’inspire de celui du 8e groupe d’automitrailleuse dont une partie du personnel est issu. Une gazelle bondissante rivalise de vitesse avec une automitrailleuse violette couleur distinctive des troupes du Levant à l’intérieur d’un croissant bleu. Evolution En 1944 le régiment adopte un nouvel insigne. Insigne en métal argenté peint ou émaillé, écu argenté ; en pointe. Le chiffre ’6’’ argenté se détachant sur fond rouge sur lequel se détachent trois bandes noires de la chéchia des chasseurs d’Afrique ; au centre s’élevant d’un brasier à 5 ou 7 flammes suivant les modèles un phénix noir. Le choix de ce motif central illustre la devise du régiment ’’ Toujours renait ’ et fait allusion aux dissolutions et reconstitutions successives du régiment, chaque fois que la guerre l’exigeait. Historique succinct Le 6e régiment de Chasseurs d’Afrique est créé le er octobre, loi du 25 juillet 1887. En Algérie à Mascara. Il est formé de trois escadrons du 4e hussard et par un escadron le 6e des 2er et 4e RCA. Premières campagnes Le 6e RCA opère dans le Sud oranais mais envoie des détachements à Madagascar 1895 – 1896, en Chine 1900 – 1901, au Maroc 1908 – 1912. En 1914 il stationne à Mascara PC Oran et Sidi-Bel-Abbès. La grande guerre 1914 – 1918 Embarqué pour la France le 6 août 1914 le régiment débarque à Sète et rejoint la 37e Division d’Infanterie avec laquelle il combat en Belgique Dinan, Guise puis en France se repliant jusqu’à la Marne à Montmirail. En septembre, octobre 1915 il se bat vers Reims et sur l’Yser en novembre. De juin 1915 à août 1916 il forme la cavalerie de lu 38e CA, puis il prend le service aux tranchées dans la région de Reims de la Pompelle et des Marquises . En décembre 1916 le régiment est dispersé deux de ses escadrons détachés auprès de la 56e DI regagne le Constantinois en Algérie. Ils reprendront le combat en métropole à leur retour en avril 1917 avec le 34e CA leur nouvelle affectation. Les autres escadrons restant en métropole sont l’un à Verdun avec la 67e Division d’Infanterie, le second, le 4e escadron, en haute Alsace. A partir d’août 1917 le 6e RCA se scinde en deux groupes d’escadrons. Le 1er groupe est affecté à la 38 DI et le 2e à la 97 DI ; ce dernier groupe opère vers Saint-Mihiel en liaison avec l’armée américaine, libère Mézières le 9 novembre 1918 et Sedan le 10 novembre puis marche sur le Rhin et atteint Worms et Mayence en Allemagne. Fin janvier 1919 les deux groupes d’escadrons jusqu’à lors séparés reconstituent le 6e RCA et de février à octobre 1919 sont positionner en garde de la tête de pont à Kehl. Rentré en Algérie le 20 octobre 1919, le régiment retrouve ses garnisons de Mascara, Oran, Orlèansville, change de dénomination et devient 2e RCA. Deuxième création Le 1er Régiment de découverte et combat 1er RDC est formé le 10 décembre 1940 à Beyrouth Levant avec deux escadrons du 8e GEAM et d’une compagnie du 63e complété par des éléments du 68e BCC. Cet amalgame d’unités prend la dénomination de 6e régiment de chasseurs d’Afrique le 1er janvier 1941. Aux cours de la campagne contre les forces Anglos-gaullistes du 8 au 12 juillet les escadrons sont engagés dans des reconnaissances et des actions de retardement dans les secteurs du littoral entre Tyr et Saïda 8 au 14 juin, dans le Chouf 18 au 30 juin l’Anti-Liban 1er au 13 juin, la Kekaa, la région d’Homs à Damour et à Ralda. Ses pertes s’élèvent à 31 tués dont trois officiers. Regroupé à Beyrouth, le 6e RCA rentre en France le 19 septembre. Stationné au camp de Gers près de Tarbes, où il reçoit des personnel du 7e RCA dissous et va s’installer à Issoire où il devient le 6e Groupe d’Escadrons Autonome de Chasseurs d’Afrique GEACA le 1er novembre 1941. En décembre 1942 Il rejoint Maison-Carrée en Algérie puis est dirigé sur le Maroc. En garnison à TAZA le 6e GEACA se reconstitue et reprend sa dénomination de 6e RCA le 1er février 1943. En octobre, il perçoit le matériel américain et devient l’un des régiments de la 5e Division Blindée puis se dédouble pour former le 6e Cuirassiers. Après une période de formation le régiment passe en Algérie et rejoint la zone d’attente d’Assi-Ben-Okba. Libération de la France et campagne d’Allemagne Embarqué à partir du 13 septembre il débarque le 23 septembre à Saint-Tropez. Affecté au ’ combat-command n° 6 ’ de la 5e il fait mouvement sur la Haute –Saône, combat à Gray et Vesoul puis débouche dans la trouée de Belfort le 17 novembre, libère la ville et se porte sur la Haute-Alsace où il combat à Dannemarie, Aspach, Thann. Du 25 janvier au 5 février 1945 il participe à la réduction de la poche de Colmar, nettoie la forêt d’Haguenau en mars 1945 puis franchit la Lauter, traverse la ligne Siegfried et la forêt de Bienrwakl. Opérant sur la rive droite du Rhin en pays de Bade, à travers la forêt noire et le Wurtemberg le 6e RCA s’empare de Stuttgart le 21 avril, traverse le Neckar, le Danube, s’empare de Tuttlingen le 26 avril 1945 et arrive sur les bords du lac de Constance. Les pertes au cours de ces campagnes s’élèvent à 104 tués dont neuf officiers. L’après guerre Le 6e RCA participe à l’occupation de l’Allemagne avec le GR n° 5. De mai 1945 à avril 1946, il est successivement à Biberach, Saint-Wendel, Spire puis Lachen à partir de mai 1948 jusqu’à 1956. La guerre d’Algérie 1954- 1962 Embarqué à Marseille le 12 avril 1956 avec la 5e brigade de Cavalerie, le 6e RCA débarque à Oran pour participer aux opérations en Algérie. D’abord stationné à Tipaza puis à Mostaganem, il pacifie le massif Dahra mars 1957-1958, surveille l’Ouarsenis oranais PC à Renault puis prend en charge le secteur d’Inkermann. En septembre 1961 il reçoit cinq escadrons du 9e RCA dissous. En mars 1962 il assure le maintien de l’ordre à Mostaganem. Réorganisé en juin et réduit à un ECS et cinq escadrons ; il rejoint fin août Oran où la majorité de ses effectifs sont ventilés dans divers corps. Son organe liquidateur embarque le 4 septembre pour la métropole où le régiment est dissous à Sissonne le 30 septembre 1963. Commandement ; CHEF DE CORPS du 6e RCA depuis la création le 1er octobre 1887 1887 1890 1896 1898 1901 1906 1913 1913 1917 1919 1920 1940 1941 1941 1941 Lt-colonel POULLEAU Colonel d’HARANGUIER de QUINCEROT Colonel d’AUTEL Colonel VILLIERS Colonel de GERUS Lt-colonel LEVE Lt-colonel JOUINOT—GAMBETTA Lt-colonel FRANCOLILI Colonel BREZET Lt-colonel de BENOIT Colonel TOULAT Lt-colonel AMANRICH déc. 1940 Chef d’Escadrons de VIREL Chef d’Escadrons MARION Lt-colonel LEHR 1er nov 1941 1942 1943 1943 1945 1947 1948 1951 1953 1955 1956 1957 1958 1959 1961 Chef d’Escadrons de LABARTHE Chef d’Escadrons RENAUDEAU d’ARC Colonel CHARUIT 1er février Lt-colonel RENAUDEAU d’ARC Lt-colonel DUDOGNON Lt-colonel DIVARY Colonel de POUILLY Colonel SABLON du CORAIL Lt-colonel ARNOULT Lt-colonel MAUCHE Chef d’Escadrons Le MASSON Lt-colonel HENNION Lt-colonel DETURBET Lt-colonel LALO Lt-colonel NIELLY au 30 sep 62 7e Régiment de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Créé en 1914. Devise ’ PAR NOUS LA FRANCE RENAÎTRA ’ Filiation 1914 2e régiment de Marche de Chasseurs d’Afrique 1915 7e régiment de Chasseurs d’Afrique 1916 Dissous 1941 7e régiment de Chasseurs d’Afrique 1941 Dissous 1943 7e régiment de Chasseurs d’Afrique reformé à partir des chantiers de jeunesse 1947 Dissous 1948 7e régiment de Chasseurs d’Afrique 1963 7e régiment de Chasseurs 1964 Dissous Étendard Inscriptions sur l’étendard Garigliano, 1944 / Toulon, 1944 / Wurtemberg, 1945 Ces inscriptions ont été reportées sur l’étendard du 7e Régiment de Chasseurs Décorations Croix de Guerre 1939-45 avec trois palmes Fourragère Croix de Guerre 1939-45 Campagnes 1914-16 Grande Guerre //1941 Levant // 1943-1944 Italie // 1944-1945 Libération // 1945 Allemagne. Insignes Héraldiques Premier modèle Réalisée artisanalement en Syrie en 1941, l’insigne présente une tête de bédouin coiffée du keffieh dans un cor de chasse ; la tête du bédouin est empruntée à l’insigne du 8e escadron d’AMC ; ayant servi à former le nouveau régiment. Evolution Deuxième modèle en 1943. Ecu doré à fond bleu. Au centre les symboles de l’Afrique Française du Nord française et musulmane ; étoile chérifienne, croissant, main de Fatima et coq gaulois. Inscription ’ 7e RCA ’ sur fond bleu qui a remplacé l’inscription ’ chantier jeunesse ’ du deuxième modèle initial. Le coq est rouge, le croissant et l’étoile main de Fatma dorée. En pointe la devise ’ Par nous la France renaîtra ’ Troisième modèle e 1954 Insigne argenté et émaillé. Ecu de type suisse, tranché bleu clair et jonquille. Au centre, deux sabres entrecroisés, en pointe-le chiffre ’ 7 ’, brochant sur les deux sabres, en pièce rapportée et en relief, un heaume empanaché. Historique succinct Le régiment de marche du colonel de Sazilly formé le 23 octobre 1914 et rattaché à la 1er Division de Cavalerie devient le 3e régiment de Chasseurs d’Afrique avril 1915 à Compiègne. Il compte trois escadrons et combat sur le front de France avec la 37e DI. Devenu 7e régiment de Chasseurs d’Afrique le 2 août 1915 il forme brigade avec le 2e RSA. Il participe aux combats mené sur l’Oise à Offremont et dans les Vosges. Alors qu’il faisait partie de la 1ère brigade de Chasseurs d’Afrique, le régiment est dissous le 5 janvier 1816 et ses escadrons versés aux deux autres régiments de la brigade les 2e et 5e RCA. La deuxième guerre mondiale 1939 – 1945 L’armée d’Armistice au Le Levant ; 2e création Le 2e régiment mécanique de découverte et de combat formé le 1er janvier 1941 en Syrie stationne à Damas et Abla où il prend la dénomination de 7e régiment de Chasseurs d’Afrique le 1er février 1941. Du 8 juin au 22 juin 1941, il prend part aux opérations contre les forces Anglos-gaulliste raid sur Kuneitra le 16 juin, bataille de Damas-Mezzé le 20 juin. Rapatrié en France, le 7e RCA s’installe au camp de Gers près de Tarbes où il est dissous et forme le 2e escadron du 6e RCA. La libération de la France ; 3e création Le groupe autonome de chasseurs de chars formé à partir de février 1943 avec des éléments de la jeunesse d’Afrique du Nord de la classe 1943 devient le 1er régiment de Chasseurs de Chars le 1er mars 1943. Stationné à Ben-Chicao, près de Médéa, il est rebaptisé 7e régiment de Chasseurs d’Afrique le 1er avril 1943. Dès sa perception du matériel américain il se déplace dans le Sud oranais à Mercier-Lacombe où il parfait son entraînement. D’abord incorporé à la 1er il devient unité de réserve générale et sera adapté à la 3e Division d’Infanterie Algérienne pendant presque toutes les opérations de 1944 – 1945. La campagne d’Italie ; Embarqué à Arzew à partir du 27 décembre 1943, il débarque à Naples et Brindisi le 1er janvier 1944. Il combat sur le sol italien au sein du corps expéditionnaire français et s’illustre au Belvédère, dans la plaine de San-Elia à Cassino. En mai 1944, à la bataille du Garigliano, il participe à cette importante victoire qui ouvre au et aux alliés, la route de Rome et de Sienne. Castelfore, Esperia, Pico, Radicof sont autant de victoire au crédit du 7e RCA. Regroupé à Tarente le 22 juillet, Affecté à l’Armée ’ B ’ du général de Lattre de Tassigny il embarque le 10 août 1944 pour la France. La libération de la France ; Le 17 août 1944 l’EHR les 2e et 4e escadrons débarquent à Saint-Tropez, le 1er escadron à Cavalaire le 21 août, le 3e escadron à Marseille le 20 septembre. Il est tout de suite engagé et participe à la libération de la Provence. Par les Alpes libère Bourg-Saint-Maurice le 2 septembre, traverse le Jura, les Vosges, et entre en Alsace. En janvier 1945 il assure la défense de Strasbourg puis combat à Kilstett et Oberhoffen le 15 mars. La campagne d’Allemagne ; Le 30 mars après la rupture de la ligne Siegfreid le 7e RCA entre en Allemagne, s’empare de Spire, traverse le Wurtemberg, combat à Rastat et Stuttgart le 21 avril. Il participe ensuite à l’occupation de l’Allemagne de mai 1945 à décembre 1947 ; d’abord à Herrenberg en 1945 puis en Rhénanie à Alzey et Dalsheim en mai 1956. Le 2 septembre 1946 deux escadrons sont détachés à Berlin. Le 7e régiment de Chasseurs d’Afrique est dissous à Berlin le 15 décembre 1947. L’après guerre 4e création Le 7e RCA est reconstitué le 1er août 1848. Régiment de chasseurs de chars il est affecté à la 3e Division d’Infanterie puis au 1e CA en février 1947. Ses garnisons successives seront Primasens en 1948, Trèves en octobre 1948, Coblence en août 1951, Marburg en octobre 1955 puis Friedrichshafen en novembre 1956. En février 1960 il est affecté à la 13e Brigade Mécanisée de Constance et devient alors le 7e régiment de chasseurs à Friedrichshafen. Commandement ; CHEF DE CORPS du 7er RCA depuis le 23 octobre 1914 1914 1915 1941 194 3 1945 194 6 194 8 194 9 Colonel de SAZILLY octobre Colonel SOULE Lt-colonel Le COURTEULX de CAUMONT Lt-colonel VAN HECKE Lt-colonel de VANDIERE de VITRAC Lt-colonel de CARMEJANE Chef d’Escadrons MAYEUX Lt-colonel ROUVILLOIS 1952 1954 1957 1959 1962 Lt-colonel SEGUINEAU de PREVAL Lt-colonel GASQ Lt-colonel de la FERTE SENECTERE Lt-colonel CHEVALIER Lt-colonel DUFAURE du CITRES au 31 mai 1963 8e Régiment de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Créé en 1915 Filiation 1915 8e régiment de Chasseurs d’Afrique 1917 Dissous 1941 8e régiment de Chasseurs d’Afrique 1941 8e régiment interarmes de Bizerte 1963 Dissous Étendard Inscriptions sur l’étendard Garigliano, 1944 / Hyères, 1944 / Vosges, 1944 Décorations Croix de Guerre 1914-1918 avec étoile d’argent Croix de Guerre 1939-45 avec deux palmes Fourragère Croix de Guerre 1939-45 Campagnes 1915-17 Grande Guerre // 1942-43 Tunisie // 1943-1944 Italie // 1944-1945 Libération 1945 Allemagne.// 1957 – 60 Algérie Insignes Héraldique. Tête de rhinocéros évoquant le Soudan, premier lieu de stationnement, sur une ancre coloniale pour les renforts coloniaux reçu par le régiment, à l’intérieur d’un étrier rappelant la cavalerie et la première existence du 8e RMCA de 1915 à1917. Le premier insigne réalisé en 1941 représente le rhinocéros d’Asie à une seule corne, une deuxième corne sera ajoutée après guerre. Evolution Le modèle de 1947 réalisé par Drago présente l’ancre inclinée, le rhinocéros porte une deuxième corne. L’insigne ci-contre à ancre inclinée ayant déplu aux anciens de 1954. Drago réalisait un nouvel insigne reprenant le premier modèle mais conservant la deuxième corne qui a été raccourcie. Historique succinct En février 1915 se forme en Algérie à Oran et Philippeville un régiment de Marche de Chasseurs d’Afrique avec des escadrons prélevés sur les dépôt des 3e, 4e, 5e et 6e RCA. Crée officiellement le 25 février, le RCMA embarque pour le front d’Orient le 15 mars 1915. A l’armée d’Orient Les quatre escadrons sont regroupés en Egypte au camp de Zahira puis à Victoria collège, près d’Alexandrie. Seule une section de mitrailleuse participe avec le 6e RMIC à l’expédition des Dardanelles en avril et mai 1915. Le 17 août 1915, le RMCA prend la dénomination de 8e régiment de marche de chasseurs d’Afrique. Embarqué 17 octobre 1915 à Alexandrie le 8e RMCA débarque le 13 à Salonique. Il participe à l’offensive sur la Serbie suivie, du 17 octobre au 12 décembre, de la retraite sur la frontière Gréco-serbe où du 16 au 13 mars il reste en couverture avec la 57 e et 122 e division d’Infanterie. En Macédoine du 13 au 31 juillet il s’illustre dans les opérations sur la Strouma du 9 mars au 3 octobre 1916, puis du 14 octobre au 13 décembre 1916 dans la boucle de la Cerna et à Monastir. Opérant ensuite en Albanie, le 8e RMAC tient les tranchées au lac Perspa du 1e janvier au 19 mars 1917. Il occupe ensuite la Thessalie du 10 juin au 29 juillet puis retourne sur le front du Vardar. Stationné en Vieille Grèce, le 8e RMCA est dissous le 10 décembre 1917, ses escadrons sont versés aux 1er et 4e RCA et au 1er RMSM. La deuxième guerre mondiale 1939 – 1945 L’armée d’Armistice au Soudan ; 2e création Le groupe d’escadrons autonome du 1er RCA devenu 8e groupe autonome de chasseurs d’Afrique est crée le 1er avril 1941 à Rabat au Maroc. Quittant le Maroc le 14 juin il débarque à Dakar d’où il est acheminé par voie ferrée sur Koulikoro au Soudan le 8 juillet 1941. Devenu 8e régiment de Chasseurs d’Afrique le 16 août, il appartient au Groupe Mobile Colonial et fait mouvement sur Ségou le 18 septembre où s’installe le PC. Les escadrons étant à Dosso, Bobo-Dioulasso, Bamako, Keyes, Sikoro. Le 30 janvier 1943 il est dirigé sur le camp de Tiaroye au Sénégal, puis embarque à Dakar le 24 février et débarque à Oran le 24 mars 1943 après une courte escale au Maroc. Arrivé en Algérie il stationne à Lourmel dans l’oranais, perçoit le matériel américain et se transforme en régiment de chars. Affecté provisoirement à la 3e DB. il est affecté au Corps Expéditionnaire Français et embarque le 18 décembre 1943 pour l’Italie La campagne d’Italie ; Le 8e débarque à Naples les 25 et 16 décembre 1943. Opérant dans les Abruzzes avec la 2e Division d’Infanterie Marocaine, il participe aux attaques contre la ligne Gustave tenue par les troupes allemandes, à celle de rupture de la position du Garigliano et prend une part glorieuse à la conquête du Maroni et San-Giorgio, puis traverse Rome, Sienne et la Toscane. Regroupé à Tarente le 22 juillet, Affecté à l’Armée ’ B ’ du général de Lattre de Tassigny il embarque début août 1944 pour la France. La libération de la France ; A peine débarqué à Saint-Tropez le 10 août, le 8e participe à l’attaque du fort de Saint Marguerite à Toulon. Continuant sur sa lancée, il libère successivement. Arles, Montpellier, puis remontant la vallée du Rhône et de la Saône, entre à Ronchamp et Belfort, combat dans les Vosges et en Alsace à Masevaux et Thann. Remis à la disposition de la DMI le 20 septembre 1944, il participe en janvier 1945 à la défense de Strasbourg et à la bataille de Colmar. La campagne d’Allemagne ; Le 2 avril, il traverse le Rhin et entre en Allemagne. Le 8e RCA s’empare successivement de Pforzheim, Freudenstadt, Stuttgart, Tübingen, Sigmaringen, Wengen et arrive en Autriche à Bregenz début mai. Au lendemain de la victoire c’est l’occupation de l’Allemagne et le régiment s’installe à Mulheim et Constance. Les 1er et 2e escadrons stationnent à Berlin du 26 mars au 18 décembre 1946. L’après guerre En août 1947 le régiment rentre en France et s’installe à Roanne et à Saint-Etienne. Transformé en régiment de reconnaissance, il troque ses TD contre des chars M 5 pour deux escadrons. Le troisième, doté d’AM M8, est affecté au groupement de montagne crée le 1er juin 1949 à la 27e division de montagne et, est transféré à Lyon. En janvier 1954, le régiment est regroupé au camp de la Valbonne dan l’Ain et prend la dénomination de 8e régiment de Cuirassiers. La Tunisie 2e création Recréé en Tunisie le 1er février 1954 sur la base stratégique de Bizerte, le 8e régiment de Chasseurs d’Afrique ex 8e cuirassiers assure avec ses escadrons le maintien de l’ordre en Tunisie notamment vers Bou-Ficha. En 1959, le 8e compte deux escadrons de chars M 24 et un escadron d’AM M8. En mars 1960 l’escadron d’ M8 est supprimé. A la fin de l’année le 8e fusionne avec le 412e pour former à compter du 1er janvier 1961 le 8e régiment interarmes de Bizerte qui sera lui dissous en 1963. Commandement ; CHEF DE CORPS du 7er RCA depuis sa création 1915 1941 1941 1943 1946 1947 1950 ? Chef d’Escadrons MIQUEL Lt-colonel PANSARD Lt-colonel SIMON Lt-colonel VESINE de la RUE Lt-colonel CATOIRE Colonel LERIDON 1951 1963 1954 1954 1955 1959 Lt-colonel VOLPERT Lt-colonel de BALINCOURT Lt-colonel VALLAT-MORIO Lt-colonel de ROQUEMAUREL Lt-colonel GRANDPIERRE Lt-colonel de VERTHAMON au 31 déc 1960 9e Régiment de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Créé en 1941. Devise ’ TANT QUE DESTROYE ’ Filiation 1941 9e régiment de Chasseurs d’Afrique 1959 Dissous 1959 9e régiment de Chasseurs d’Afrique 1961 Dissous Etendard Le régiment a eu deux étendards. Le premier était celui du 9e régiment de Chasseurs à cheval qui fut confié au 9e régiment de Chasseurs d’Afrique le 13 septembre 1943 à Mascara. Le 6 mai 1949, cet étendard fut réparé et transformé en 9e RCA et remis au régiment à Batna le 31 octobre 1949. Dissous le 31 mars 1959 et recréé à Inkermann en novembre de la même année l’étendard revient à nouveau au régiment puis quitte à nouveau la terre d’Afrique pour les invalides le 21 décembre 1961. Le 4 juin1971 l’étendard du 9e régiment de Chasseurs d’Afrique à été remis au 5e régiment de Chasseurs pour le 9e régiment de Chasseurs, corps de réserve. A la dissolution de cette unité, il a été reversé au service historique de l’Armée de Terre le 28 juin 1994 Inscriptions sur l’étendard France, 1944 / Stockach, 1944 / AFN, 1944-1962 Campagnes 1942-1943 Tunisie //1944-1945 Libération // 1945 Allemagne. // 1954 – 61 Algérie Insignes Héraldique L’insigne dessiné en octobre 1944 présente un dextrochère bras droit cuirassé armé d’une masse d’arme sur fond émaillé bleu roi avec la devise du régiment ’ Tant Que Destroye ’ en lettres gothiques qui évoque le matériel Tank Destroyer dont était doté le régiment. Parodiant l’héraldisme solennel de certaines unités voisines, son auteur voulait évoquer le geste provocant un bras d’honneur souvent employé par le français d’Afrique du Nord qui constituaient alors la majorité des effectifs du régiment. Evolution En 1946. Par suite du manque d’émail le fond de l’insigne devient argenté et gravé de traits horizontaux convention héraldique pour représenter la couleur azur Modèle réalisé par Drago. Homologué H 160 En 1956 le dessin de l’insigne est légèrement modifié, le dextrochère est remplacé par un gantelet tenant une masse d’arme. Le chiffre ’ 9 ’ est encadré d’une bande rouge à trois raies noires évoquant la chéchia des chasseurs d’Afrique. Le régiment devenu 4e RCA en avril 1959 a conservé cet insigne en changeant le chiffre. Reconstitué en 1959, le 9e RCA a repris cet insigne avec naturellement le chiffre ’ 9 ’ Historique succinct Le 9e régiment de chasseurs d’Afrique est crée le 1er juillet 1941 à Mascara par la réunion des 5e et 6e escadrons des 3e et 5e régiments de Chasseurs d’Afrique. Doté de véhicules tout terrain, il ne dispose d’aucun blindé et est subordonné à la 2e Brigade de Cavalerie d’Afrique Division territoriale d’Oran. Il reçoit le 23 septembre 1942, la garde de l’étendard du 9e régiment de chasseurs à cheval. Les 9 et 10 novembre 1942 il fait preuve de sa capacité opérationnelle en contenant à Saint-Lucien les troupes Anglo-américaines qui avaient débarqué dans la région d’Oran. La deuxième guerre mondiale La campagne de Tunisie ; Les éléments du régiment participent à la campagne de Tunisie en deux phases La première Le 17 novembre 1942, un groupe d’escadrons le 1er et 3e de marche est mis sur pied. Un groupe d’escadrons participe à la campagne de Tunisie au sein de la Brigade Légère Mécanique du colonel du Vigier. Ce détachement aux ordres du lieutenant colonel Mazoyer prend part aux batailles de Pichon, Kef-el-Ahmar et Fondouk-el-Orbi. Suite à une réorganisation des troupes en Tunisie le Groupent Mazoyer est libéré. Il quitte le front tunisien, embarque à Ouenza le 7 mars 1943 et rentre à Mascara. La seconde Le 20 février 1943, un peloton autocanon du 4e escadron rejoint à son tour la Tunisie. Mis à la disposition du groupement de la Garrenie, il opère dans la région de Gafsa dès le 17 mars 1943. Il rejoint ensuite le groupement blindé français du Général Coutiel de Caumont et s’illustre à Allaoui, Pont-du-Fhas et Zaghouan. Ce peloton sera de retour à Mascara le 23 mai 1943 après avoir participé au défilé de la victoire à Tunis le 17 mai 1943. En juin 1943, rééquipé avec du matériel américain, le 9e est l’un des régiments de ’ Tanks destroyer ’ de la 1er Division Blindée de l’Armée ’B’’ du général de Lattre de Tassigny. Libération de la France Ses escadrons versés dans des ’ command combat ’’ différents, débarque en Provence le 16 août 1944 ; le 2e escadron à la Nartelle avec la CC1 du général Sudre. Le 3e escadron à Beaulieu avec le CC3 du colonel Keintz. Ils se distinguent à Aubagne, participent à l’investissement de Marseille et à la libération de Villefranche-sur-Saône. Durant les combats en Bourgogne, le 3e escadron du capitaine Giraud s’empare d’un train blindé à Saint-Bérain et fait 300 prisonniers. En octobre toutes les unités sont engagées dans les Vosges puis participent à la percée sur l’Alsace. Ils atteignent le Rhin, prennent au passage Altkirch et Mulhouse et après de durs combats dans la forêt de la Hard, Heimsbrunn, Pont-d’Aspach et enfin Colmar dernière étape de cette campagne de France. Pour ces actions déterminante durant la campagne, l’étendard reçoit l’inscription ’ France 1944-1945 ’. La Campagne d’Allemagne En avril 1945 débute la campagne d’Allemagne avec la 1er DB dont la mission est de couper la retraite des forces allemande de la forêt noire en progressant vers la Suisse. Le 5 avril le 3e escadron franchit la frontière allemande à Bergzabern puis le Rhin à Mannheim. Le Rhin est franchit à Wissembourg le 19 avril par le 4e escadron, le 18 avril à Roppenheim par le 2e escadron et le 19 avril par à Beinheim par l’EM, l’EHR et le 1er escadron. Les escadrons franchissent le Neckar, le Danube, combattent à Fussen, Tulingen. Le 22 avril le 2e escadron entre dans Ulm alors que d’autres unités repoussent à Stockart une violente attaque allemande. Cette bataille donne au régiment le droit d’inscrire sur la soie de l’étendard ’ Stockart 1945 ’. Le 30 avril 1945 le régiment arrive le premier sur l’Illers à la frontière autrichienne. La guerre est finie le 9e RCA se regroupe dans le Palatinat puis va prendre garnison en octobre 1945 dans le Berry. Le 9 septembre 1946 il retrouve la terre d’Afrique et prend garnison à Batna dans le Sud Constantinois. Une période de paix de courte durée s’installe jusqu’en mai 1954. La Tunisie La situation en Tunisie se détériore et l’intrusion de groupes incontrôlés incite le commandement à intervenir. Le 2e escadron d’AM M8 du 9e RCA fait mouvement et s’installe à Thala dans le Sud tunisien. Il dépend du secteur de Kasserine et retrouve douze ans plus tard le terrain où ses anciens avaient combattu l’Arika-korps. Mi-juin un peloton AM-M8 est mis à la disposition du secteur du Kef et laisse sa place à un groupe léger venant le Batna. Ce détachement préfigure ce que seront plus tard les commandos de chasse. Le 2e escadron est de retour en Algérie dans sa garnison, le 16 août 1954. La guerre d’Algérie Le 1er novembre 1953 à 3 heures 15 du matin, le quartier du 9e à Batna est attaqué par un groupe de rebelles. La sentinelle, le chasseur Audat, est tuée pendant sa faction. C’est le début de la guerre d’Algérie. Durant quatre journées le 9e sera seul pour supporter l’insurrection dans le vaste territoire de l'Aurès. Il fera acte de présence sur les points chauds que sont Arris, Foum-Toub, Pasteur et T’Kout jusqu’à l’arrivée des renforts. Puis ce sera la ’ Pacification ’. Début 1955, le régiment est doté d’un escadron de et de deux escadrons d’AM M8. En 1955-56 la structure du régiment est modifiée, elle se compose maintenant de deux escadrons d’AMM8 et d’un escadron de cars Schaffee M24. La création de secteurs verra les escadrons mis à la disposition de ces zones de responsabilités à Arris, Biskra, Timgad. Dans le cadre du plan ’ Valmy’’ un escadron de rappelés venant de Noyon arrive en renfort au 9e RCA début 1956. Il constituera le 4e escadron. Cette unité sera dissoute le 1er janvier 1958. En février 1949 deux escadrons type 107 sont créés, le 4e à partir d’un escadron du 24e Dragon dissous, il s’installe à Foum-Toub ; le 5e à partir d’une autre unité du 21e dragon à Laveran. Le 1er avril 1959 le 9e RCA change de numéro dans l’ordre de bataille et devient 4e régiment de Chasseurs d’Afrique. Le 1er avril 1959 le régiment est recrée à Inkermann. Il est de Type 107 et prend en compte les secteurs de Renault, Ammi-Moussa, Inkermann et El-Alef où il remporte de nombreux succès notamment les 24 et 25 avril au Djorf-en-Nemer. Le 1er octobre 1961 le régiment est dissous. Le 21 décembre l’étendard quitte la terre d’Afrique riche de la gloire de ceux qui l’on servi et est remis au SHAT à Vincennes. En 1966, un 9e régiment de chasseurs est crée à Périgueux. C’est un régiment de réserve ; il sera dépositaire de l’étendard du 9e régiment de Chasseurs d’Afrique jusqu’au 18 juin 1994, date de sa dissolution. Commandement CHEF DE CORPS du 7er depuis le 1er juillet 1941 1941 1943 1943 1943 1944 1945 1946 1947 Colonel BILLON Colonel SCHLESSER Colonel BOUTAUD de LAVILLEON Colonel MAZOYER Colonel de LABARTHE Colonel RETHORE Colonel GOUSSE de SAINT MARTIN Colonel CASTALDO 1948 1954 1955 1957 1958 1959 1960 Colonel TERRASSON Lt-colonel BOREL Colonel FRAPPA Colonel de MONTARDY Lt-colonel RENAULT Lt-colonel MORGAT Colonel TRAMOND Jusqu’au 1e janvier 1961 10e Groupe Autonome de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Le 10e Groupe autonome de chasseurs d’Afrique ou GACA a été crée le 16 juin 1941 au Maroc, à Rabat, à partir du 1er groupe d’escadrons du 3e RSM. Chef de corps 1941-1943 Renaudeau d’Arc Campagne Néant Étendard Néant Insignes Héraldique Malgré la brièveté de son existence le 10e GACA eut deux insignes semblables, écu tranché bleu ciel et jonquille portant une étoile et le nombre 10 surmonté de trois chevrons d’argent au dessus d’un véhicule tout terrain mais différenciés par le cavalier. Sur le premier modèle, un spahi, burnous an vent armé d’un mousqueton, rappelle que le groupe d’escadrons fut constitué en partie par des personnels du 3e RSM. Sur le second Jeanne d’Arc dressée sur son destrier brandit sa bannière. Les deux modèles ont été réalisées par Drago. Le 10e Groupe Autonome de Chasseurs d’Afrique a été dissous en 1943. 11e Régiment de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Créé en 1941. Devise ’ QUAN MÊME ’ Filiation 1941 11e régiment de Chasseurs d’Afrique 1959 Dissous Étendard Inscriptions sur l’étendard Haute Alsace, 1944 / Stuttgart, 1945 Décoration Croix de guerre 1939 – 45 avec palme Insignes Héraldique Le 1er modèle date de 1941, il est d’aluminium découpé et peint. Dans un cor de chasse portant le nombre ’11’’ sur le pavillon, le naja dressé prêt à mordre représente les armes de Marrakech, garnison du 11e CAPCA ; l’étoile chérifienne rappelle que l’unité a été formé à parti du 4e RSM. Evolution L’insigne représenté ci-contre est le troisième modèle. Ecu émaillé noir, à large bordure dorée ; le naja dressé vers la gauche, doré ; en pointe, étoile chérifienne verte, portant en son centre le nombre ’11’’, en chef devise gravée ’ QUAND MEME ’ Campagnes 1944-1945 Libération // 1945 Allemagne. Historique succinct Crée le 16 juin 1941 au Maroc à Marrakech, à partie du 3e groupe d’escadrons monté du 4e RSM , le Groupe Autonome porté de Chasseurs d’Afrique est rattaché administrativement à ce régiment mais porte l’écusson des chasseurs d’Afrique avec le numéro ’11 ’ La deuxième guerre mondiale 1939 – 1945 La réorganisation ; Après le débarquement allié au Maroc en novembre 1942, il devient 11e Groupe Autonome de Chasseurs de Chars à deux escadrons et est toujours stationné à Marrakech. Transformé le 1er février 1943 en 11e Régiment de Chasseurs de Chars il prend ensuite son appellation définitive de 11e régiment de Chasseurs d’Afrique et rentre en compte dans l’organigramme de la 5e Division Blindée comme régiment de chasseurs de chars. En août 1943 le 11e RCA passe en Algérie et parfait son entraînement dans l’oranais à Bedeau 18 août, Tenira 25 août, Sainte-Barbe du Télat 11 décembre Trois Marabouts 9 juin, puis va s’installer en zone d’attente à Assi-Ben-Okba le 15 septembre 1944 Libération de la France Embarqué à Oran le 26 septembre 1944 pour la France, il débarque à Marseille le 1er octobre. Remontant la vallée du Rhône et de la Saône il est engagé en Haute Saône à Héricourt, Montbéliard, Belfort puis en Haute Alsace à Dannemarie, Thann, Kaysersberg et Orbey. Après la réduction de la poche de Colmar janvier-février 1945 il se regroupe au sud-ouest de Strasbourg. La Campagne d’Allemagne Le 24 mars après la rupture de la ligne Siegfreid le 11e RCA entre en Allemagne, s’empare de Pforzheim le 8 avril et de Stuttgart le 21 avril pour arriver sur les bords du lac de Constance. Entré en Autriche le 29 avril, il est à Hagau le 8 mai jour de l’Armistice. L’après guerre Le 11e RCA est en occupation en Allemagne de mai 1945 à janvier 1959 ; Il tient garnison à Friedrischafen 14 mai 1945 à Wengen 16 septembre 1945 à Neuenbourg 4 février 1946 et Reutlingen 25 octobre 1947. Les 1er et 2e escadrons sont détachés à Berlin du 2 décembre 1947 à août 1949. Le régiment stationne ensuite à HechtsheinMayence septembre 1949 Lachen-Speyendorf, près de Neustadt de juillet 1952 à janvier 1959. Le 1er février 1959, le 11e RCA change de dénomination et devient le 24e régiment de Spahis. Jusqu’à sa dissolution le 11e Régiment de Chasseurs à toujours appartenu à la 5e Division Blindée Commandement CHEF DE CORPS du 11e depuis le 16 juin1941 1941 1943 1943 1945 1947 Chef d’Escadrons Lt/ Colonel Lt/Colonel Lt/Colonel EDON DUVERNOY LEMOYNE EDON CAQUERAY-LAMENIER 1950 1953 1954 1957 1958 Lt/Colonel Lt/Colonel Lt/Colonel Lt/Colonel Lt/Colonel DORE LEVACON CHEVALIER De CHÄTEAUBODEAU JULIEN Jusqu’au 31 janvier 1959 12e Régiment de CHASSEURS D’AFRIQUE Création initiale Créé en 1941. Devise ’ AUDACE N’EST PAS DERAISON ’ Filiation 1941 12e groupe autonome de Chasseurs d’Afrique 1941 12e régiment de Chasseurs d’Afrique 1963 Dissous Étendard Inscriptions sur l’étendard Paris, 1944 / Strasbourg, 1945 Décoration Croix de guerre 1939 – 45 avec deux palmes Insignes Héraldique Insigne en métal argenté et ajouré. Une roue dentée entourant une carte d’Afrique ; en léger relief, un cheval stylisé dressé ; sur la roue, inscription gravée ’ UBIQUE PRIMUS ’ et ’ sur la carte, l’inscription ’DAKAR’’. Insigne réalisé par Augis Evolution Deuxième modèle est représenté ci-contre Il est analogue au précédent mais l’inscription ’ Dakar’’ est remplacé par SENEGAL ’ et la devise ’ Ubique Primus’’ par ’ AUDACE N’EST PAS DERAISON ’ Campagnes 1942-1943 Tunisie // 1944-1945 Libération // 1945 Allemagne //1955-57 Maroc // 1958-63 Algérie Historique succinct Le groupe d’escadrons chars-motos d’ formé à partir du 22 février 1941 au Maroc à Casablanca devient le groupe d’escadrons autonome du 1er le 16 mars. Il se compose alors d’un peloton de side-cars venant du 5e RCA en place au Sénégal depuis novembre 1940 et de deux escadrons de chars Saumua S 350. Embarqué le 1er septembre 1941 à Casablanca, il débarque à Dakar le 16 et s’installe à Thiés à 80 kilomètres de la capitale au camp dit ’ de la Tropicale ’. Le 1er septembre, il prend la dénomination de 12e Groupe Autonome de Chasseurs d’Afrique et forme avec deux compagnies du RMIC/AOF le groupement motorisé de Thiés prévu à l’origine, pour s’opposer à toute tentative de débarquement sur la côte sénégalaise. Un escadron hors rang est crée le 1e janvier 1942 Campagne de Tunisie ; Après le débarquement des alliés en le 12e GACA embarque à Dakar le 13 janvier 1943 et débarque à Alger le 8 février après une escale de deux semaines à Casablanca. Le 2e escadron, après quelques jours passés à Boufarik, est dirigé le 14 février 1943 sur le front de Tunisie dans la région de Metlaoui. L’escadron de Somua participe à l’attaque sur Gafsa le 17 mars. Après trois semaines de combats dans ce secteur, par Tébessa en Algérie il remonte sur le front nord et on le retrouve au combat au Kef, Siliana, Pont du Fhas et Zaghouan. Les troupes de l’Axe défaites, il quitte la Tunisie le 29 mai et rejoint son corps, devenu régiment, à Rio-Salado en Algérie Réorganisation ; Le 12e GACA est devenu le 12e régiment de Chasseurs d’Afrique le 15 février 1943. Régiment de chars M4-A4 et M5 A3 il est provisoirement rattaché à la 3e Division Blindée. Avec les renforts des 1er, 2e et 4e RCA il met sur pied 12 escadrons. Dédoublé le 1er septembre 1943 il forme le 1er RCA bis qui deviendra le 12e Cuirassiers le 16 septembre à Hamman-bou-Hadjar. Les deux régiments entre dans la composition de la 2e Division Blindée qui se forme au Maroc. Stationné à Sidi-Yahia forêt de Temara le 12e RCA embarque le 10 avril 1944 et débarque à Swansea en Grande-Bretagne le 22. Le 31 juillet 1944 il quitte Weymouth et débarque en Normandie le 1er aout 1944. Libération de la France et campagne d’Allemagne ; Sitôt débarqué, il est engagé à Alençon, Rambouillet et marche sur Paris qu’il libère le 25 août 1944. Puis c’est la marche sur la Lorraine, bataille à Dompaire, Damas 13 et 15 septembre Baccarat, traversée des Vosges par Saverne et participe à la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944 puis de Lingosheim, Schervller, et Sélestat. Le 3 mars il est dirigé sur Châteauroux pour être mis à disposition du détachement de l’Armée d’Atlantique le régiment est sous les ordres du Chef d’Escadrons Gribus il est rattaché à la division Gironde- Groupement Est. Les unités du régiment sont commandées - L’ECS par le capitaine Starck - Le 1e escadron par le capitaine de Perceval - Le 2e escadron par le capitaine de Vandiére - Le 3e escadron par le capitaine de Bort - Le 4e escadron par le capitaine Baillou. Le 12 RCA s’illustre le 16 avril lors de l’exploitation de la percée de la bretelle Jaffre-Fontbedeau. Le 17 avril près de Tournegaud, le 18 dans la forêt de la Coubre. Après la reddition de la poche de Royan le 18 avril, il est de retour en Alsace à Brumath le 30 avril 1945. Pénétrant en Allemagne le 1e mai, il atteint Augsburg puis Unterschoendorf le 5 mai 1945. C’est dans cette dernière localité, l’Armistice du 8 mai 1945 signé, qui stoppe sa progression. L’après guerre ; Rentré en France le 12e RCA stationne dans la région de Nemours-Fontainebleau puis va s’installé à Rambouillet novembre 45 à juillet 1946. Embarqué à Marseille en cinq détachements le 12 RCA débarque à Casablanca en juillet 1946. Affecté au Groupement Instruction à Meknès en octobre 1949 il passe à la 22e division d’intervention au Maroc. Transformé en régiment de chars moyens le 16 novembre 1950, le régiment passe réserve générale le 16 décembre 1950. A partir de juillet 1955 le régiment participe au maintien de l’ordre au Maroc. En 1956 il assure le maintien de l’ordre à Ouezzane et Gercif. Le régiment compte alors deux escadrons d’automitrailleuses et de Half -Track 1er et 3e, un escadron de chars 2e et un centre d’instruction La guerre d’Algérie ; Transféré à Casablanca en avril 1958, il quitte le Maroc et passe en Algérie entre le 26 avril et le 9 mai 1958. Mis à la disposition du Corps d’Armée de Constantine, il occupe le secteur de M’Sila et opère dans le Hodna. En 1959 il compte avec l’apport d’un escadron du 2e dragons, cinq escadrons stationnés à Zergma, El-Hammam, Dréat, Ksob et Bechera. En 1962 le 5e escadron devient unité de la Force Locale 447 à Fort de l’Eau. Embarqué pour la France le 15 novembre 1963, le 12e RCA est dissous au camp de Sissonne le 30 novembre 1963. Son étendard et ses traditions sont conservés par le 12e régiment de chasseurs à Sedan qui sera lui-même dissous en 1984. Commandement ; CHEF DE CORPS du 12e depuis le 22 février 1941 1941 1943 1944 1945 1946 1946 1946 1953 Chef d’Esc Lt/Colonel Lt/Colonel Chef d’Esc. Lt/Colonel Lt/Colonel Lt/Colonel Lt/Colonel GIROD de LANGLADE GIROD de LANGLADE MINJONNET GRIBUS Par interim MARION BARROU Le FURST BEAUMONT 1955 1954 1958 1960 1961 1963 Lt/Colonel Colonel Lt/Colonel Lt/Colonel Lt/Colonel Lt/Colonel HUOT CHEVALIER POURCHER de la RUELLE du CHENE BLANCA BARRAS MARSAUCHE LES CAMPAGNES DES REGIMENTS DE CHASSEURS D’AFRIQUE CAMPAGNES REGIMENTS 1er 2è 3è X X Algérie 1832 Algérie 1933 Algérie 1839 Crimée 1854 X X X Italie 1859 X X X Maroc 1859 X X Syrie 1860 X X Mexique 1870-1867 X X X Franco-allemande 1870- 1871 X X X Algérie 1871 X Tunisie 1881 X Tunisie 1882 1884-1886 X X Madagascar 1895-1896 1896 Maroc 1900-1912 X X 12è X X X X X X X X X X France 1914-1916 1914- 1915 X Balkans 1915-1918 X Balkans 1917-1918 1916-1919 11è X 1908-1909 1918-1919 X 10è X 1912 Hongrie X 9è X X 1907-1913 Balkans X 8è X 1911-1912 GRANDE GUERRE X 7è X 1893 1900-1901 6è X Madagascar Chine 5è X Tonkin Algérie Touat 4è X X X X X X X X X Maroc 1921 X Levant 1921 X Liban 1940 Liban 1941 Syrie 1920-1923 Tunisie 1922 X X X X Seconde Guerre mondiale AOF X Tunisie 1939-1940 Soudan 1941-1943 Tunisie 1942-1943 Italie 1943-1944 France 1944-1945 Allemagne 1945 Autriche 1945 Tunisie 1954-1961 Tunisie 1954 Maroc 1955 Algérie 1954-1963 Algérie 1961-1963 Algérie 1958-1963 Algérie 1956-1962 X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X Voilà donc terminé l’histoire très succincte, qui sera je l’espère un témoin modeste de ce que furent les Régiments de Chasseurs d’Afrique. De 1832 à 1963 sur tous les théâtres d’opérations et dans nos mémoires ils n’ont cessé de vivre puis de survivre. Le 1er Régiment de Chasseurs dAfrique continue, seul, à pérenniser les vertus cavalières de ses devanciers. Je remercie tous ceux qui m'ont apporté leur concours en m’adressant de la documentation. Pour éviter d’en oublier certains en essayant de les citer tous, je préfère n’en nommer aucun. Lieutenant colonel H Henri AZEMA 1er et 9ème RCA Le3 e RTA à Wœrth en 1870.. Durant la guerre de 1870-71, les trois régiments de tirailleurs (environ 9 000 hommes) sont envoyés en France où ils combattent lors des batailles de Wissembourg et Frœschwiller-Wœrth.Lors du combat de Wissembourg, le 1 er Tirailleurs lutte toute une journée, avec un bataillon du 74 e de ligne, contre plus de 15 bataillons bavarois et Devise des régiments Legio Patria Nostra » La Légion est Notre PatrieL'origine de cette devise est aujourd'hui mal connue. On ne sait pas exactement quand, ni comment elle est née et a été adoptée. Néanmoins, l'appartenance à cette Patrie, à cette nouvelle famille, n'oblige pas à la répudiation de la première. La Légion étrangère respecte la patrie d’origine du légionnaire et il est parfaitement libre de conserver sa nationalité. À tel point que la Légion demande son accord à tout légionnaire qui pourrait être envoyé sur un théâtre d’opération sur lequel son pays d’origine serait également étrangère HONNEUR ET FIDÉLITÉ » 4e division blindée de la légion étrangère 4e Velite13e Demi-Brigade de la légion étrangère 13e More majorum de la 13e division blindée de la légion étrangère More majorumOpération ORYX de la 13e division blindée de la légion étrangère Restore hope3e compagnie de la 13e division blindée de la légion étrangère 1 More majorum, 2 Dur et pur1er régiment étranger de cavalerie 1er Royal étranger Nec pluribus impar Au dessus de tous, identique à celle du 14e régiment d'infanterie légère Les brigadiers chefs du 1er régiment étranger de cavalerie Honnète et fidèle2e régiment étranger de cavalerie 2e Pericula1er régiment étranger de génie 1 Parfois détruire, souvent construire, toujours servir avec honneur et fidélité, 2 Ad unum jusqu'au dernier 5e compagnie Cum vertute2e régiment étranger de génie Rien n'empêche6e régiment étranger de génie Ad unum Vers l'unité1er régiment étranger d'infanterie 1er bataillon de marche du 1er régiment étranger d'infanterie Vindicta4e bataillon et corps du 1er régiment étranger d'infanterie Honneur, discipline2e régiment étranger d'infanterie Être prêt 2e bataillon du 2e régiment étranger d'infanterie Honneur et fidèlitéTrain blindé du 2e régiment étranger d'infanterie en Aes triplex deo juvanteCompagnie de discipline du 2e régiment étranger d'infanterie, Dura lex sed lex3e régiment étranger d'infanterie 1 France d'abord, 2 Legio patria nostra La légion est notre patrie 3e compagnie du 3e régiment étranger d'infanterie Legio patria nostra La légion est notre patrie6e compagnie du 3e régiment étranger d'infanterie Avec le sourire7e compagnie du 3e régiment étranger d'infanterie Isidore2e bataillon, 8e compagnie du 3e régiment étranger d'infanterie Quo non du 3e régiment étranger d'infanterie 1 Noël, 2 Selva4e régiment étranger d'infanterie 2e bataillon du 4e régiment étranger d'infanterie Nul ne crains5e régiment étranger d'infanterie 1er bataillon du 5e régiment étranger d'infanterie Primus Inter Pares Premier partout3e bataillon du 5e régiment étranger d'infanterie Ne crains rien6e régiment étranger d'infanterie Ad unum Vers l'unité12e régiment étranger d'infanterie Honneur, fidèlité, valeur, disciplineRégiment de marche de la légion étrangère France d'abord1er régiment de marche des volontaires étrangers Servir2e régiment étranger de parachutistes More majorum Sur le modèle des anciens13e demi-brigade de Légion étrangère More majorum Sur le modèle des anciensDétachement de Légion étrangère de Mayotte Pericula ludus Au danger mon plaisir du détachement de légion étrangère de Mayotte Avec le sourirePeloton d’Equipement Mécanique Legio patria nostra La légion est notre patrie40e compagnie de camions bennes Section bateaux pliants Ad ultimum65e compagnie de réparation automobile Legio patria nostra La légion est notre patrie Ainsion n'a publié jusqu'à ce jour ni les noms des régiments français avec la liste de leurs officiers, ni la composition des escadres, ni la marche exacte des troupes, ni l'ordre précis des combats, ni les pertes subies. En sorte qu'une monographie de cette curieuse partie de l'histoire de la guerre de l'indépendance, bien que plusieurs fois tentée, reste encore à écrire. La lacune
Chant de la cavalerie d'Afrique les trompettes d'Aïda ✕ C'est nous Les descendants des régiments d'Afrique Les chasseurs, les spahis, les goumiers Gardiens et défenseurs d'empires magnifiques Sous l'ardent soleil chevauchant Sans répit leurs fiers coursiers. Toujours prêts à servir À vaincre ou à mourir Nos coeurs se sont unis Pour la Patrie. Trompettes Au garde à vous, sonnez, Sonnez à l'étendard Et que fièrement dans le ciel Montent nos trois couleurs Le souffle de la France anime la fanfare Et met à chacun un peu d'air du pays Au fond du cœur. C'est notre volonté De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies À la Patrie. La piste est difficile et toujours nous appelle Par les monts pelés de Taza, de Ksar’ Souk, de Midelt L’élan de Bournazel vers le Tafilalet Sur les Ksours ralliés plantera fièrement nos trois couleursC’est notre volonté De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la nous referons gaiement flotter nos étendards Et suivrons partout hardiment l’éclat des trois couleurs Ensemble nous reprendrons demain le chemin du départ Et pour le pays serons prêts à lutter sans nulle peurC’est notre volonté De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la toujours devant, toujours la tête haute Nous serons présents sous la pluie, dans le vent, en avant ! L’ennemi nous trouvera le cœur plein de courage Et dans ce combat glorieux revivront nos héros ✕Dernière modification par Floppylou Mar, 02/04/2019 - 0853
Cest nous les descendants Des régiments d'Afrique, Les chasseurs, les spahis, les goumiers Gardiens et défenseurs d'empires magnifiques Sous l'ardent soleil chevauchant
Les trompettes d`Aïda MP3 8 RPIMa - Volontaires Les trompettes d'Aïda MP3 Troupes de Marine Publié par Riton Publiée le 01/02/2012 220000 Ce chant à la gloire des Régiments de Cavalerie de la Coloniale et chanté sur l'air de "la marche des trompettes" de Verdi, fut celui de l'armée d'Italie. Paroles et fichier mp3 C'est nous les descendants des régiments d'Afrique Les chasseurs, les spahis, les goumiers Gardiens et défenseurs d'empires magnifiques Sous l'ardent soleil chevauchant sans répit leurs fiers coursiers Toujours prêts à servir A vaincre ou à mourir Nos coeurs se sont unis Pour la Patrie Trompettes au garde-à-vous sonnez, sonnez à l'étendard Et que fièrement dans le ciel montent nos trois couleurs Le souffle de la France anime la fanfare Et met à chacun un peu d'air du pays au fond du coeur C'est notre volonté De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. La piste est difficile et toujours nous appelle Par les monts pelés de Taza, de Ksar' Souk, de Midelt L'élan de Bournazel vers le Tafilalet Sur les Ksours ralliés plantera fièrement nos trois couleurs C'est notre volonté De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. Ensemble nous referons gaiement flotter nos étendards Et suivrons partout hardiment l'éclat des trois couleurs 29/09/2016 210037 - 1 Ensemble nous reprendrons demain le chemin du départ Et pour le pays serons prêts à lutter sans nulle peur C'est notre volonté De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. Soldats, toujours devant, toujours la tête haute Nous serons présents sous la pluie, dans le vent, en avant ! L'ennemi nous trouvera le coeur plein de courage Et dans ce combat glorieux revivront nos héros 29/09/2016 210037 - 2
\n \nc est nous les descendants des régiments d afrique
Unrésumé: 429 : 80 000 Vandales et Alains conduits par Genséric traversent le détroit de Gibraltar pour se répandre en Afrique du Nord. 430 : Saint Augustin, évêque d'Hippone (Bône), meurt durant le siège de sa ville par les Vandales. 431 : prise d'Hippone par Genséric. 439 : Les Vandales s'emparent de Carthage, de la Sardaigne et de Les symboles de la Légion Étrangère Les traditions à la Légion étrangère Les traditions de la Légion étrangère font partie intégrante de son patrimoine et de sa culture. Elles ont été forgées au cours des ans, sont aujourd’hui garantes de son identité et de son unité et restent un facteur essentiel d’intégration et de cohésion. Certaines sont très anciennes et trouvent leurs origines dans des coutumes antérieures à la création de la Légion étrangère. D’autres sont plus récentes ; leur adoption prouve la capacité de la Légion étrangère à s’adapter à son temps et démontre que ces traditions ne sont pas figées, mais sont appelées à évoluer. Legio patria nostra - La Légion pour patrie Servant avec le statut à titre étranger », le légionnaire sert la France à travers la Légion... La devise Legio patria nostra est apparue sans que l’on sache vraiment ni comment, ni depuis combien de temps. Pour les képis blancs, elle reflète le sentiment commun de faire partie d’une unité d’élite et d’appartenir à une même famille. L’idée de patrie, moteur essentiel pour toute autre troupe, laisse le légionnaire souvent indifférent ; c’est là qu’intervient le mystère de la Légion. Car, l’homme qui a rompu avec son passé, son cadre social, son milieu familial, va reporter sur la Légion son besoin d’idéal et ses affections déçues. Il identifie bientôt l’idée de Légion à l’idée de patrie, au point de lui sacrifier tout avec une infinie générosité. Celui qui en a accepté les durs lois et règlements, celui qui a servi avec loyauté, honneur et fidélité une institution qui lui a un jour offert un asile, celui-là peut s’enorgueillir d’être un digne citoyen légionnaire. Legio patria nostra ! La devise Honneur et fidélité » Les drapeaux de l’armée française portent tous les mentions République française » et Honneur et patrie ». Cette dernière est remplacée, depuis le 30 décembre 1920, par Honneur et fidélité » sur les drapeaux et étendards des régiments étrangers. Les képis blancs sont particulièrement fiers de cette particularité, car elle évoque l’attitude glorieuse de la Légion au combat, l’esprit d’abnégation et le respect de la parole donnée, s’il le faut, jusqu’au sacrifice suprême Les couleurs Vert et Rouge Il est très difficile de dire à quelle période exactement les couleurs Vert et Rouge sont apparues à la Légion étrangère. Bien souvent adoptées avant qu’une décision ne vienne en officialiser l’usage, on les a vues apparaître et s’imposer peu à peu. Pour résumer on peut dire qu’elles ont été héritées des Suisses de la 2e Légion de 1835. On les retrouve sur les fanions des compagnies, sur les épaulettes des légionnaires, sur les tambours de musiciens. La grenade à sept flammes C’est au début de la Seconde Guerre mondiale que la grenade, ornement réservé à certaines unités d’élite de l’armée française, se voit attribuer sept flammes dont deux en retour, le plus souvent accolées, et une bombe creuse portant le numéro du régiment. On doit son dessin au célèbre aquarelliste et ancien légionnaire Rosenberg. On la retrouve sur tous les frontons des quartiers de Légion, sur tous les fanions, sur les uniformes des légionnaires. Emblèmes et fanions Les emblèmes drapeaux et étendards des régiments étrangers portent l’inscription "Honneur et Fidélité" en lieu et place de l’inscription "Honneur et Patrie", en vigueur dans le reste de l’armée française. Ils portent tous la mention "Camerone 1863". La Légion a le privilège de disposer des emblèmes de ses régiments disparus et des anciens drapeaux des régiments actuels. Ils sont conservés par le musée d’Aubagne et une partie d’entre eux est exposée dans la crypte. Les fanions des compagnies et escadrons sont vert et rouge sur l’avers, diagonale descendante, le vert contre la hampe. Le revers présente les couleurs réglementaires correspondant à la numérotation de l’unité. Le salut C’est l’expression même de la discipline, la manifestation spontanée du respect envers le supérieur. Celui-ci, par la qualité de sa réponse, doit prouver qu’il en est digne. Le salut au caïd A l’arrivée du Chef de corps au quartier, chaque matin, ou dans tout poste tenu par une unité légion, le poste de police lui rend les honneurs. Le clairon sonne " Au Caïd ", suivi par le refrain du Boudin, avant qu’il ne passe la Garde en revue et que chacun se présente à haute voix. Tous ceux qui entendent les sonneries se mettent au gare-à-vous, face à l’entrée, jusqu’à la fin de son exécution. Lorsque le " Caïd " est joué par une batterie, les tambours saluent de la main entre chaque roulement. Dans certaines circonstances particulières, l’exécution de la sonnerie " Au Caïd " est une manifestation de courtoisie destinée à honorer une haute autorité très liée ou ayant servi à la Légion, les anciens Chefs de corps de Légion, par exemple. Le Général commandant la Légion étrangère est accueilli par la même sonnerie, suivie des seize premières mesures du " Boudin ". Le boudin " Le Boudin "est la marche officielle de la Légion. Ce titre, à lui seul, évoque la merveilleuse aventure des Képis Blancs. Mais quelle est donc l’histoire de cette marche, que nous considérons tous comme " la Marseillaise " légionnaire ? Les origines du mot, comme celles du thème du célèbre refrain, sont assez mal connues. Les uns pensent au rouleau de toile long de 52 centimères roulé sur le sac ou porté en bandoullière, et qu’on appelait volontier boudin, les autres à une origine plus gastronomique. La mélodie serait inspirée d’une oeuvre de Rameau, d’une adaptation du refrain du 67ème en 1862 , ou d’une décision impériale prise en Crimée ou en Italie. Il est difficile de trouver une origine exacte. Mais peu de temps avant le départ du Régiment étranger en janvier 1863 pour le Mexique, c’est Monsieur Wilhelm, Chef de musique qui dirigeait la fanfare du 2 ème Etranger qui compose à partir de ce thème des 16 mesures imposées depuis 1840, une marche qui est devenue la marche de la Légion étrangère " le Boudin ". L’origine de cette marche remonte à 1860, époque à laquelle , le Roi des Belges envoya des hommes à la France, afin qu’ils fussent incorporés dans la Légion étrangère. Ils y furent notamment traités de " Tireurs au cul " par une majorité d’Allemands qui composaient à ce moment là l’essentiel de la Légion. Quant aux paroles, il semble qu’elles aient connues des variantes dues à l’imagination fertile des légionnaires. Les paroles actuelles ont probablement été adoptées vers 1870, alors que le roi des Belges avait demandé que ses sujets ne combattent pas en France et que de nombreux Alsaciens-Lorrains s’engageaient à la Légion. Pour terminer, nous ne sauront sans doute jamais si les paroles sont dues aux épaules des légionnaires ou à leurs estomacs, mais il est indéniable que " le Boudin " est un morceau qui exalte l’amour profond du légionnaire pour son drapeau et pour sa patrie d’adoption. Si l’on ne salue pas pendant l’exécution du Boudin, on l’exécute et on le chante au garde-à-vous Le pas Légion Le pas Légion est cadencé à 88 pas/minute 120 pas/minute pour le régime général et 140 pas/minutes pour les chasseurs alpins & chasseurs à pied. Cette cadence est héritée du rythme de déplacement des armées de l’Ancien Régime et de l’Empire, dont le régiment Hohenlohe, duquel la Légion étrangère a conservé nombre de traditions. Le képi blanc Le képi blanc tel que nous le connaissons aujourd’hui, objet de fierté pour le légionnaire et symbole distinctif de la Légion pour le public, n’est porté que par les militaires du rang ; officiers et sous-officiers coiffant un képi ... noir ! S’il n’a pas toujours était de couleur blanche symbole de pureté, on peut dire qu’il est officiellement devenu blanc à partir du 14 Juillet 1939, lorsque les légionnaires ont pour la première fois défilé sur les Champs Elysées vêtue de ladite coiffure. Depuis, il symbolise la Légion étrangère et son port est interdit à tout autre troupe. Le béret vert D’abord porté par les légionnaires parachutistes formation créée en 1948 en Indochine par le chef de bataillon Morin pour se distinguer des parachutistes et autres troupes d’élite de l’armée régulière », il n’a été officialisé qu’à partir de 1957. La légende dit qu’il aurait été rapporté en Extrême-Orient par un officier de retour de permissions. A la fin des année 1950, son port n’est plus réservé aux seuls légionnaires para, il est étendu à l’ensemble des unités de Légion. Les épaulettes Vert et Rouge En 1868, la suppression des compagnies d’élites instaure pour chaque subdivision d’arme des épaulettes aux couleurs distinctives ; dès lors, la couleur actuelle des épaulettes corps vert et franges rouges est attribuée à la Légion. On pense que le choix de ces deux coloris est à attribuer à l’uniforme des Suisses de la 2e Légion de 1855. On les retrouve sur les fanions des compagnies et sur les tambours de musiciens. La ceinture bleue Longue de 3,40 à 3,60 mètres et large de 13 à 17 centimètres, la ceinture de laine bleue a été officiellement attribuée à la Légion étrangère en 1882. Son rôle initial était surtout pratique, car, portée lors de la conquête de l’Algérie, elle devait protéger des affections intestinales dues notamment aux grands écarts de température entre le jour et la nuit. Elle se portait sous la capote ou la veste. La cravate verte Avant le deuxième conflit mondial, la couleur de la cravate portée à la Légion n’était pas définie. Son apparition s’est faite à compter de 1945, du fait de la récupération de surplus de cravates vertes, provenant des Chantiers de jeunesse. Le port n’a pas été généralisé dès cette date et il faudra attendre 1947 pour voir l’ensemble des légionnaires porter cette nouvelle marque distinctive. Les chevrons d’ancienneté De nos jours, la Légion est la seule détentrice de cette vieille tradition des chevrons d’ancienneté, dont l’origine remonte à une décision royale de 1771. Supprimés, puis remis au goût du jour à de nombreuses reprises, ils sont institués une dernière fois en 1948. Un chevron correspond à cinq ans d’ancienneté, deux chevrons à dix, etc. Seuls les militaires du rang et les sous-officiers subalternes sont autorisés à les porter. Le gilet d’armes Les origines du gilet d’arme remontent à l’Armée d’Afrique et à la conquête de l’Algérie. Mais sont port devient obligatoire, à la Légion étrangère, seulement dans les années 1950. Dès lors, il sera uniquement de couleur verte, ce qui n’était pas le cas auparavant... Comportant dix-huit petits boutons dorés ou argentés, il n’est porté que par les officiers et les sous-officiers supérieurs. Les jeunes officiers doivent avoir assisté au moins une fois à la commémoration du combat de Camerone avant de pouvoir le porter. Les plis de la chemise Parce que Rigueur » n’est pas un vain mot à la Légion étrangère ... Les chemises des légionnaires comportent des plis réglementaires. Ils sont définis avec une précision qui ne tolère pas l’à-peu-près ; leur exactitude est vérifiée avec le plus grand des sérieux par les supérieurs en charge de leurs subordonnés. C’est ainsi que le jeune légionnaire apprend dès son incorporation à travailler finement, précisément. On lui inculque le soucis du détail », on lui transmet l’amour du travail bien fait » et cela passe aussi par sa tenue vestimentaire. Certains plis doivent être espacés de 5,3 cm, d’autres de 3,5 cm !!! Alors, prêts à relever le défi ? Les pionniers Les pionniers sapeurs sont apparus en France dès le XVIIIe siècle. Mais la création des pionniers à la Légion étrangère ne date que du XXe siècle. Ils perpétuent la tradition de bâtisseuse que s’est forgée la Légion à travers le monde. Les pionniers, tous barbus, portent une hache et sont revêtus d’un tablier de buffle. Le tablier et la barbe sont des héritages du XVIIIe siècle, le fait de porter sur l’épaule droite la hache et non le fusil, témoigne de la vocation de bâtisseur des pionniers. Ils doivent par leur action permettre au reste de la troupe d’avancer en échange de quoi, celle-ci doit les protéger. Ce sont les précurseurs. C’est d’ailleurs cette notion, déjà présente dans la Grande Armée napoléonienne, que l’on retrouve lorsqu’à la parade on les voit précéder les légionnaires en armes, ainsi que le drapeau du régiment et le chef de corps. La poussière La poussière est une cérémonie qui semble tirer son origine d’une coutume de l’armée d’Afrique, et notamment des colonnes mobiles. L’eau était rare, parfois plus que le vin, aussi avant le repas prenait-on le temps de rincer les vers avec une goutte de vin que l’on se gardait bien de jeter. Le cérémonial traditionnel correspond aux commandements suivants, chacun s’assure que son verre contient un peu de vin, rouge en général - " Attention pour la poussière ! " Les convives au garde-à-vous, tiennent leur verre à la hauteur du menton, coude droit collé au Envoyez ! Puis le popotier, ou le maître de chant, entonne " Le Boudin " , précédé ou non du refrain de l’unité. La popote La popote des officiers, et tout particulièrement celle des lieutenants est le lieu où se cultivent et se perpétuent certaines traditions moins solennelles mais dont l’importance ne sauraient être mésestimées, ne serait-ce que par le sens d’un certain cérémonial, d’un certain goût du panache, qu’elles développent. A cette réunion qui n’a pour but que de resserrer les liens de camaraderie, doivent régner une gaieté et une atmosphère de bon aloi. Elle est organisée dans une enceinte militaire, ses participants se doivent donc d’y avoir une tenue et une conduite irréprochables. Le menu Le popotier lit le menu traditionnel dans toutes les popotes de l’armée française, avec toutefois une légère variante propre à la Légion. Il ajoute " ... de l’avancement dans l’armée française en général, et de la Légion Etrangère en partuculier , ce dont je serai, d’ailleurs, le dernier et ô combien indigne bénéficiaire ". Puis le popotier invoque le Saint-Patron de la Légion. Il est d’usage aussi d’invoque le Saint-Patron des éventuels invités d’honneur. Noel - Fête de famille légionnaire Noël à la Légion étrangère est La fête de famille par excellence. Dépassant le cadre religieux, tous les légionnaires ne sont pas chrétiens, il est toujours fêté avec ferveur et enthousiasme. Dans tous les coins du monde où l’on fête la nativité, Noël est souvent la seule occasion de réunir la famille. C’est cet aspect qui est revendiqué sous la grenade à sept flammes. Souvent loin de chez eux, de leur famille de sang », quand elle existe encore !, les képis blancs retrouvent avec leurs chefs, leurs camarades, un peu de cette chaleur familiale laissée derrière eux. Le soir de Noël, ils festoient, chantent, s’amusent, s’offrent des cadeaux, au sein de leur nouvelle famille, leur famille de cœur », leur famille d’adoption », constituée de frères d’armes, de personnes avec lesquelles ils ont pour habitude de tout partager... le pire, mais aussi le meilleur. Camerone - La Légion honore ses morts Camerone est le nom de la ville mexicaine où une poignée de légionnaires s’est illustrée le 30 avril 1863, au cours d’une bataille épique. Ces braves soldats se sont opposés pendant toute une journée à plus de 2000 Mexicains. Les cinq survivants qui avaient promis à leur chef mourant de ne pas se rendre à cours de munitions, chargèrent à la baïonnette. En se sacrifiant, ils permirent à un précieux convoi de passer la mission était remplie. Depuis, le combat a fait date il est devenu symbole de la fidélité à la parole donnée et de la mission remplie quel qu’en soit le coût. Désormais, chaque 30 avril, où qu’ils se trouvent, les légionnaires commémorent cet événement. Chants et marches de la Légion étrangère A la différence du chant de popote où la gaîté, la fronde et l’humeur se répondent, du chant de bivouac aux accents parfois nostalgiques, toujours sentimentaux, le chant de marche » a pour quadruple but de soutenir les énergies, d’affirmer la cadence, de fondre quarante timbres en un seul chant, ce qui éveille en chacun le sens profond de la collectivité, et de donner à la superbe d’une troupe en mouvement un prolongement sonore qui la valorise Il n’est pas ici question de commenter son utilité, de vous persuader, s’il en était besoin, de son influence bénéfique ni de justifier de son importance. Le fait est là. La Légion étrangère est, une fois encore, la troupe qui sait, qui doit, qui chante le mieux au monde. Ce patrimoine flatteur doit être reçu avec fierté, certes, mais il nous appartient de le transmettre, non seulement sans le laisser de déprécier, mais aussi en y apportant – pourquoi non ? - encore plus de flamme, encore plus d’ampleur, encore plus de résonance. La Musique De tous temps, la Musique principale de la Légion étrangère a occupé une place privilégiée dans la faveur du public. A la puissance d’exaltation qui rayonna des musiques de marche et au prestige dont jouissent les fameux " Képis Blans", elle ajoute son allure solennelle et éclatante, expression la plus directe de la personnalité légionnaire. Son histoire commence avec celle de la Légion, créée par l’ordonnance royale du 10 mars 1831. A cette date, le nombre des musiciens est réglementé par les habitudes militaires de l’époque. C’est pourquoi, la Musique de la Légion, à ses débuts, comprend un effectif plus que modeste, avec uniquement un chef de musique, un sous-chef de musique, et seulement ving-sept exécutants. Il faudra alors de très nombreuses années de travail et d’efforts pour que la Musique soit en état de se produite dignement face au public. Malgré ses modestes moyens, la musique se fera remarquer par ses qualités musicales. Dès 1860, le nombre des excécutants atteint quarante musiciens. Elle est dirigée à cette époque par Monsieur WILHELM. c’est lui qui composera la célèbre marche de la Légion " le BOUDIN ". L’orchestre à corde est crée vers la fin de l’année 1887. Au départ, son répertoire se compose d’oeuvres populaires connues, puis s’étoffera d’oeuvres musicales de plus grandes envergures. Dissous lors de la déclaration de la Guerre 14-18, la Musique reverra la jour dès la paix rétablie. A ce moment, l’essor grandissant de l’harmonie et de l’orchestre symphonique, grâce à un répertoire très étendu est remarquable. Nous assistons à l’âge d’or de la Musique , par sa batterie et ses fifres, trompes et trompettes de cavalerie. Pourtant en 1940, la Musique est à nouveau dissoute puis renait en 1946. Si l’harmonie reste prestigieuse, l’orchestre à corde a complètement disparu. La batterie conserve ses caractéristiques propres avec ses fifres et son chapeau chinois, et le port particulier des tambours qui facilite la cadence lente. Aujourd’hui, la Musique de la Légion étrangère effectue de très nombreux déplacements en France et à l’Etranger. Elle a le privilège de faire défiler d’une manière particulièrement remarquable nos régiments de Képis Blancs, par son pas lent hérité des régiments de Hohenlohe, et immortalisés par nos anciens autour du monde au service de la FRANCE. Le Chapeau Chinois Le chapeau chinois est un instrument de percussion comportant un pavillon de cuivre perché sur un bâton, garni de clochettes et de grelots, que l’on agite comme un hochet. En outre, il est orné de queues de cheval. Origine des Queues de Cheval Coutume d’origine islamique, adoptée par les régiments d’afrique qui, suivant l’exemple de l’ennemi, ont pris l’habitude d’exposer devant la tente du chef, la queue du cheval tué sous lui au combat. Ainsi était démontrée la valeur, le courage du commandant, témoignage tangible de son ardeur au combat. On peut donc penser que le chapeau chinois, instrument de percussion, était en même temps un emblème traditionnel et symbolique. Les fêtes des régiments En plus des fêtes communes à toute la Légion, chaque régiment commémore une des dates les plus marquantes de son histoire, ou la fête de son saint patron. - 1er 23 avril Saint Georges- 2ème 2 septembre El-Moungar- 3ème 14 septembre Percée de la ligne Hindenbourg- 22 novembre Sainte-Cécile- 2ème 29 septembre Saint-Michel- 6ème 1 octobre Création du régiment- 4ème 15 novembre Création du régiment- 5ème 4 décembre Sainte Barbe Sources Monsieur Légionnaire
Etune grande part de ceux qui sont venus d’Afrique, étaient des musulmans. C’est cette vérité simple que je suis venu rappeler aujourd’hui pour que personne n’oublie ou pire même, pour que personne n’occulte cette vérité. C’est aux enfants de ceux qui sont venus combattre sur notre sol, un sol où ils n’étaient pas nés, que je tiens à m’adresser aujourd’hui. Pour qu
L'Afrique a été, nul ne l'ignore, le lieu de la réorganisation d'une armée française suffisamment puissante pour permettre à la France combattante de jouer un rôle significatif. Sur sept grandes unités de l'Armée B, appelée à former en 1944-1945 l'essentiel du corps de bataille français, trois portent des dénominations faisant explicitement référence à leurs origines nord-africaines la 3e DIA Division d'infanterie algérienne, la 2e DIM Division d'infanterie marocaine et la 4e DMM Division marocaine de montagne. Deux autres sont issues des troupes de Marine la Ire DFL Division française libre et la 9e DIC Division d'infanterie coloniale et à ce titre originaires d'Afrique noire. Des régiments de l'armée d'Afrique, zouaves, légionnaires, spahis, chasseurs d'Afrique, figurent dans l'ordre de bataille des Ire et 5e Divisions blindées. Il faut aussi rappeler la participation à la campagne du groupe des commandos d'Afrique, et des trois Groupements de tabors marocains. Au 1er juillet 1944, sur 200 000 hommes à pied d'oeuvre en Afrique du Nord et en Italie, au titre de l'Armée B, les Français et les indigènes sont en nombre à peu près équivalent respectivement 90 000/110 000, dont environ 95 000 Maghrébins et 15 000 Africains d'Afrique noire.Parmi les faits d'armes, il convient de citer le rôle des tirailleurs sénégalais dans la libération de Toulon, celui des tabors et des tirailleurs algériens dans la libération de Marseille. Mais une armée forme un tout, et tel exploit d'une unité n'est concevable que par la coopération avec d'autres unités de combat, mais aussi avec des armes et services moins célébrés, mais indispensables comme l'Intendance. A qui attribuer le mérite d'avoir atteint les objectifs essentiels, Marseille et Toulon, avec près d'un mois d'avance sur les prévisions, sinon à un état d'esprit général qui a autorisé, comme le souligne de Lattre, toutes les initiatives et toutes les audaces du commandement ? L'union naît d'abord de ce que l'on peut appeler un amalgame. Le contingent mêle des Français, citoyens mobilisés selon les principes du service militaire universel, et des " indigènes " pour reprendre la terminologie d'alors soumis pour la plupart Algérie, Tunisie, Afrique noire à une conscription partielle. A ces mobilisés s'ajoutent des engagés volontaires de toutes origines, Français ou " indigènes " de l'armée de métier, ou évadés de métropole, ou légionnaires. Le pourcentage des indigènes dans les grandes unités varie entre un quart divisions blindées et deux tiers divisions d'infanterie coloniale. Ils servent surtout dans les régiments d'infanterie à raison d'environ 70 % de l'effectif total et de cavalerie, mais sont représentés dans toutes les armes. Ils sont ainsi environ 30 % dans l'artillerie et 40 % dans le génie. Ils sont de même présents dans les services et soutiens par exemple le 6e RIA sert à constituer les 503e et 504e Groupes de transport, ainsi que dans les formations sanitaires. Cet amalgame, il est vrai, diminue à mesure qu'on s'élève dans la hiérarchie, puisque, au 1er mai 1944, les officiers indigènes ne représentent que 2 % du total, et les sous-officiers 20 %. Cette armée reflète aussi le pays d'où elle est sortie. Ce sont ces Français d'Afrique du Nord, dont beaucoup sont naturalisés depuis une ou deux générations, formés à l'école de la République, animés d'un patriotisme de frontière, prêts à se dévouer à la grandeur d'une France dont ils sentent obscurément qu'elle est garante de leur enracinement. Ce sont les paysans d'Afrique, accoutumés à une vie rude et frugale, et à l'autorité sans conteste de leurs notables, sous le commandement des administrateurs ou des officiers d'affaires indigènes français, commandement accepté et même respecté, pour peu que les chefs manifestent leur intérêt et leur compréhension pour leurs administrés. Outre un solide encadrement, rompu au commandement des troupes non-européennes, l'armée offre au jeune " indigène " l'occasion d'une sorte d'émancipation de son milieu social et de sa condition coloniale, en prouvant sa valeur a été, nul ne l'ignore, le lieu de la réorganisation d'une armée française suffisamment puissante pour permettre à la France combattante de jouer un rôle significatif. Sur sept grandes unités de l'Armée B, appelée à former en 1944-1945 l'essentiel du corps de bataille français, trois portent des dénominations faisant explicitement référence à leurs origines nord-africaines la 3e DIA Division d'infanterie algérienne, la 2e DIM Division d'infanterie marocaine et la 4e DMM Division marocaine de montagne. Deux autres sont issues des troupes de Marine la Ire DFL Division française libre et la 9e DIC Division d'infanterie coloniale et à ce titre originaires d'Afrique noire. Des régiments de l'armée d'Afrique, zouaves, légionnaires, spahis, chasseurs d'Afrique, figurent dans l'ordre de bataille des Ire et 5e Divisions blindées. Il faut aussi rappeler la participation à la campagne du groupe des commandos d'Afrique, et des trois Groupements de tabors marocains. Au 1er juillet 1944, sur 200 000 hommes à pied d'oeuvre en Afrique du Nord et en Italie, au titre de l'Armée B, les Français et les indigènes sont en nombre à peu près équivalent respectivement 90 000/110 000, dont environ 95 000 Maghrébins et 15 000 Africains d'Afrique noire.Parmi les faits d'armes, il convient de citer le rôle des tirailleurs sénégalais dans la libération de Toulon, celui des tabors et des tirailleurs algériens dans la libération de Marseille. Mais une armée forme un tout, et tel exploit d'une unité n'est concevable que par la coopération avec d'autres unités de combat, mais aussi avec des armes et services moins célébrés, mais indispensables comme l'Intendance. A qui attribuer le mérite d'avoir atteint les objectifs essentiels, Marseille et Toulon, avec près d'un mois d'avance sur les prévisions, sinon à un état d'esprit général qui a autorisé, comme le souligne de Lattre, toutes les initiatives et toutes les audaces du commandement ? L'union naît d'abord de ce que l'on peut appeler un amalgame. Le contingent mêle des Français, citoyens mobilisés selon les principes du service militaire universel, et des " indigènes " pour reprendre la terminologie d'alors soumis pour la plupart Algérie, Tunisie, Afrique noire à une conscription partielle. A ces mobilisés s'ajoutent des engagés volontaires de toutes origines, Français ou " indigènes " de l'armée de métier, ou évadés de métropole, ou légionnaires. Le pourcentage des indigènes dans les grandes unités varie entre un quart divisions blindées et deux tiers divisions d'infanterie coloniale. Ils servent surtout dans les régiments d'infanterie à raison d'environ 70 % de l'effectif total et de cavalerie, mais sont représentés dans toutes les armes. Ils sont ainsi environ 30 % dans l'artillerie et 40 % dans le génie. Ils sont de même présents dans les services et soutiens par exemple le 6e RIA sert à constituer les 503e et 504e Groupes de transport, ainsi que dans les formations sanitaires. Cet amalgame, il est vrai, diminue à mesure qu'on s'élève dans la hiérarchie, puisque, au 1er mai 1944, les officiers indigènes ne représentent que 2 % du total, et les sous-officiers 20 %. Cette armée reflète aussi le pays d'où elle est sortie. Ce sont ces Français d'Afrique du Nord, dont beaucoup sont naturalisés depuis une ou deux générations, formés à l'école de la République, animés d'un patriotisme de frontière, prêts à se dévouer à la grandeur d'une France dont ils sentent obscurément qu'elle est garante de leur enracinement. Ce sont les paysans d'Afrique, accoutumés à une vie rude et frugale, et à l'autorité sans conteste de leurs notables, sous le commandement des administrateurs ou des officiers d'affaires indigènes français, commandement accepté et même respecté, pour peu que les chefs manifestent leur intérêt et leur compréhension pour leurs administrés. Outre un solide encadrement, rompu au commandement des troupes non-européennes, l'armée offre au jeune " indigène " l'occasion d'une sorte d'émancipation de son milieu social et de sa condition coloniale, en prouvant sa valeur ceci explique que ce soient des contingents à moral très élevé qui débarquent en Provence le 15 août 1944 et accomplissent leur mission avec une discipline et une abnégation au-delà de tout éloge. A-t-on toujours bien compris, comprend-on aujourd'hui, en France et en Afrique, pourquoi ils se battaient ainsi ? Nous aimerions avoir aidé à le faire comprendre à leurs descendants et aux descendants de ceux qu'ils ont contribué à profitons de l'actualité pour indiquer que depuis la sortie du film Indigènes » de Rachid Bouchareb, le gouvernement a souhaité améliorer la situation des anciens combattants coloniaux. Au total, près de 80 000 vétérans, âgés de plus de 65 ans, sont concernés dans 23 pays. Environ 40 000 vivent en Algérie et au Maroc, et 15 000 en Afrique noire, en particulier au Sénégal et au l'époque de l'indépendance des Etats africains, les pensions des anciens combattants ont été gelées à leur niveau de ce que l'administration française appelle la cristallisation».Les inégalitésse sont alors creusées, puisque les pensions des anciens combattants français étaient régulièrement les anciens tirailleurs perçoivent en moyenne un quart de ce que touchent leurs camarades français. Se pose enfin la question de la rétroactivité de ces mesures, qui, en droit français, ne peut dépasser quatre ans. Après quarante ans d' 2005, le Musée Militaire de Villeneuve-Loubet avait programmé une exposition temporaire sur l'armée d'Afrique, du 30 octobre au 4 décembre 2006. Les événements qui ont suivi ce choix ne sont que pures coïncidences. En effet, la présentation au Festival du Film de Cannes, en mai 2006, du film Indigènes » et sa sortie dans les salles, en octobre 2006, ont contribué à augmenter considérablement le nombre de visiteurs aussi bien lors de son inauguration, qu'après. Tous ont pu apprécier l'hommage rendu à ces combattants, en particulier des scolaires accompagnés de leurs professeurs des Philippe WALONISLOWDécouvrez une nouvelle façon d'obtenir des réponses à toutes vos questions ! Profitez des connaissances, des opinions et des expériences des internautes sur Yahoo! Questions/Réponses.
Toutau contraire l’armée d’Afrique était un amalgame réussi d’hommes de toutes origines, et ses anciens ont parfaitement témoigné de la fraternité des armes qu’ils ont vécu ensemble. L’occasion est belle de souligner le formidable engagement de la population pied-noir à cette occasion. C’est la quasi-totalité de la population mâle en âge de se battre des français 1Lorsque l’on évoque l’origine étrangère de certains chants militaires français, on pense immédiatement à l’influence des chants allemands, souvent médiatisée. Si elle est importante, elle est pourtant loin d’être la seule. Avant d’aborder le répertoire de ces chansons, il faut se souvenir que les armées de l’Ancien Régime ont compté jusqu’à 20 % d’unités étrangères des régiments suisses, dont certains intégrés à la Maison du roi, allemands, écossais, irlandais, italiens, wallons, hongrois, polonais… Durant l’Empire, des soldats issus de toutes les armées d’Europe ont combattu sous ses drapeaux, avec leurs chansons. Puis dans les unités coloniales, des hommes recrutés dans les populations pacifiées. Aujourd’hui, c’est la Légion qui fournit le plus gros apport de chants étrangers. 2Les témoignages sur les chansons des soldats des armées d’Ancien Régime n’existent pas et Favard, contrairement à ce que pourrait donner à penser le titre de chansonnier de l’armée » qu’il s’est octroyé, ne travaille que pour le maréchal de Saxe. Le seul cahier de chansons de soldats d’avant la Révolution identifié [1] ne recense que quelques titres, tous en français, que l’on retrouve dans les recueils militaires suisses. Rousseau déjà citait la nostalgie de leur Ranz des vaches qui, en évoquant le pays natal, poussait les soldats helvètes à la désertion, raison pour laquelle il fut défendu, sous peine de mort, de le jouer dans leur troupe » [2]. Ces recueils indiquent que le chant des Adieux suisses a été entonné par les gardes aux Tuileries le 10 août 1792 avant leur massacre ; il est le seul à subsister aujourd’hui dans le répertoire français. Der rot Schweizer, rappelant la couleur rouge de l’uniforme des Suisses, est certainement antérieur à la Révolution et devait être relativement connu car il est présent dans plusieurs de leurs recueils [3]. Bien connu aussi le Beresinalied créé le 28 novembre 1812 lors du passage de la Bérézina [4]. Ces deux chants ont disparu du répertoire français [5]. 3Les survivants des dernières unités suisses ont été intégrés aux régiments de la nouvelle Légion étrangère en 1831. Du fait de son recrutement particulier, cette troupe va constituer la principale source de chants d’origine étrangère dans l’armée française. Joseph Vingtrinier remarquait déjà avant la Grande Guerre qu’ un très grand nombre de soldats de la Légion sont autrichiens, bavarois, badois, mecklembourgeois ou même prussiens ; aussi chante-t-on, à la Légion, beaucoup de chansons allemandes » [6]. Il cite Studio auf einer Reis, une chanson d’étudiants que l’on retrouve dans leur Kommersbuch [7] ainsi que dans le répertoire des soldats et dont la mélodie sera utilisée par les scouts au siècle suivant sous le nom de Youkaïdi, mais les légionnaires ne le chantent plus. 4La principale source de documentation sur les chants de la Légion est fournie par ses recueils. Toutefois, les principales éditions ne remontent pas au-delà de la guerre d’Indochine [8]. Le premier recueil officiel, édité en 1959, fait remonter certaines chansons à l’entre-deux-guerres Anne-Marie du 1er rei et Anne-Marie du 2e rei. Monika, en revanche, est datée de 1925 alors qu’elle n’est publiée pour la première fois en Allemagne qu’en 1938. Jamais collecté, le répertoire antérieur à la Seconde Guerre mondiale reste relativement méconnu. En effet, dans l’armée française, avant l’apparition des enregistrements, les répertoires étaient cloisonnés un légionnaire ne chantait pas de chansons colos », les airs entonnés en école n’étaient pas connus de la troupe… Et que les légionnaires chantent des chansons allemandes n’intéressait personne, surtout pas les civils. La Légion innove lorsqu’elle commercialise en 1950 les premiers enregistrements de chants militaires [9]. 5Le commandement de la Légion utilise alors le chant comme un moyen d’expression. Le message est destiné au Parti communiste qui mène violemment campagne en métropole contre la Légion et le corps expéditionnaire, et obtient des résultats les collectes de sang ne servent pas aux soldats d’Indochine, les embarquements de troupes et de matériels doivent être opérés de nuit. Une loi est votée en 1950 prévoyant que les Français appelés sous les drapeaux ne pourront, en temps de paix, être employés sur des territoires où se déroulent des opérations militaires, ce qui aggrave les difficultés du recrutement. Parallèlement, le pcf envoie par l’intermédiaire de l’Union soviétique et de la Chine certains de ses cadres assister les communistes vietnamiens. On en retrouvera notamment dans l’encadrement des camps de prisonniers ; Georges Boudarel en est l’exemple le plus connu. La Légion est visée directement par ces attaques, car son recrutement étranger à la motivation considérée comme plus fragile peut laisser espérer de meilleurs résultats à l’action de la propagande que sur les autres troupes. De plus, elle a recruté des professionnels au sein des meilleures unités de l’armée vaincue. 6Confrontés au même ennemi idéologique sur le front de l’Est qu’en Indochine, ces soldats vont adapter leur ancien répertoire, d’autant plus qu’il avait déjà été en partie traduit par les Français engagés à leurs côtés. La compagnie de légionnaires parachutistes du capitaine Morin, créée en 1948, est une des unités où s’opère ce transfert [10]. Contre les Viets était chanté Contre les Rouges, les moscoutaires » ne sont plus évoqués dans Nous sommes tous des volontaires, et La Rue appartient – le titre annonce la couleur car il n’y a pas de combats de rue en Indochine – avait été créée en français au sein de la lvf Légion des volontaires français. 7Le contexte explique pourquoi le commandement de la Légion valide ce changement de programme. La première liste [11] proposée à la souscription en novembre 1950 ne retenait que des titres traditionnels, alors que les chants nouveaux les remplacent pour les enregistrements [12]. Ceux-ci sont réalisés par une chorale sous la direction du capitaine Hallo [13]. Ces tout premiers pressages [14] de chants légionnaires sont destinés au marché métropolitain et envoient donc un message à ceux qui s’en prennent au corps expéditionnaire. On peut considérer qu’il est reçu fort et clair, car le premier chant antimilitariste de l’après-guerre, Quand un soldat, composé par Francis Lemarque, est créé par Yves Montand, dont on connaît les affinités politiques, à peine un an plus tard, en février 1952, à la Mutualité, puis chanté lors d’un meeting du Mouvement pour la paix, une émanation du pcf. Ce nouveau rôle du chant militaire met en évidence l’ouverture d’un dialogue avec le répertoire de certains chansonniers. Un rôle qui n’est pas complètement nouveau puisque déjà la Révolution avait largement utilisé la chanson pour diffuser ses idées La Marseillaise, composée sous le titre Chant de guerre pour l’armée du Rhin, est à l’origine une chanson de soldats qui s’adressait aux partisans de la liberté et, à travers eux, au monde. 8Le recueil [15] édité par le 1er escadron du 1er rec en Indochine vers 1950 publie une majorité de chansons allemandes, surtout militaires, mais aussi traditionnelles. Ces chants réunis par le maréchal-des-logis Winkler s’adressent essentiellement aux germanophones et attestent de l’importance de leur effectif au sein de la Légion au sortir de la Seconde Guerre mondiale. On y trouve quand même un chant italien ainsi que le grand succès espagnol, La Paloma, déjà chanté pendant la campagne du Mexique. Les trois éditions du recueil du père Vesvrotte, Chante Légion, publié par l’aumônerie catholique de la Légion au Tonkin [16], comportent plusieurs chants sur des airs allemands ; l’audience visée est plus vaste car la plupart sont traduits sauf ceux de Noël O Tannenbaum, O du selige et Stille Nacht ainsi que quelques chants traditionnels Ein Heller und ein Batzen, Westerwald et militaires appréciés Edelweiss, In Sans-Souci am Mühlenberg. 9Si l’état-major n’intervient pas dans l’édition des recueils et des enregistrements, il est parfaitement conscient de l’importance du chant. En 1957, le service d’action psychologique et d’information du ministère de la Défense publie une Note d’information sur l’action psychologique [17], dans le premier numéro de laquelle on trouve une étude intitulée La chanson est aussi une arme ». 10Efficace, la Légion sert de modèle et le 3e rpc de Bigeard enregistre le premier microsillon de chants parachutistes en 1958 [18]. La plupart d’entre eux se chantent sur des airs allemands Contre les Viets, Die dunkle Nacht ist nun vorbei La Sombre nuit est passée », Être et durer, Westerwald, une chanson de marche appréciée composée en 1932 ; Au Terrain, Auf Kreta, un chant des parachutistes allemands ; Sous les pins de la BA, Die Panzer rollen in Afrika Les Blindés roulent en Afrique », chant composé pour l’Afrikakorps par Norbert Schulze, le compositeur de Lili Marleen ; Loin de chez nous, Fern bei Sedan, inspiré d’un chant de la guerre de 1870. Mais il ne faudrait pas voir dans ces emprunts une éventuelle filiation idéologique, car si Les Compagnons se chante sur un air composé pour les sa en 1925, Als die goldene Abendsonne Quand se lève l’aube dorée », ses paroles françaises avaient été écrites par Pierre Jamet [19] pour la chorale des auberges de jeunesse avant la guerre. On trouve aussi deux chants légionnaires composés dans l’armée française directement en allemand, le 1er chant du 1er rec et Schwarze Rose. 11Sur le même disque, le Chant de la compagnie portée emprunte sa mélodie au film Le Pont de la rivière Kwaï, sorti sur les écrans en 1958. La musique avait été composée par le major Ricketts en 1914, juste avant la déclaration de guerre, sous le nom de Colonel Bogey. C’est pratiquement le seul air d’origine anglaise dans le répertoire militaire français, ce qui est plutôt étonnant étant donné le casernement et la formation des soldats de la France libre en Angleterre pendant toute la Seconde Guerre mondiale. 12L’influence étasunienne est plus sensible puisqu’on la retrouve dans le chant des parachutistes Alleluia Gory, gory [20] alleluia/Bon voyage pour les paras » inspiré du chant des paras américains de la Seconde Guerre mondiale, Blood on the Risers Du sang dans les suspentes », qui reprend l’air du célèbre Battle Hymn of the Republic, le chant le plus populaire dans les armées de l’Union pendant la guerre de Sécession. Jeune chef, le chant de l’École des sous-officiers ensoa, a été écrit par le lieutenant Chailley en 1963 sur l’air de You are my Sunshine, une chanson country très populaire aux États-Unis. Les élèves officiers de la promotion Capitaine Bourgin » de l’École militaire interarmes emia ont tenté en 1962 d’introduire des mélodies d’outre-Atlantique avec leur chant de promo sur l’air du Battle Hymn of the Republic et avec Rire, chanter, sourire sur l’air de Marching Through Georgia, mais sans succès [21]. Les Bérets verts, que l’on trouve dans les recueils de la Légion à partir de 1993, est la traduction de The Ballad of the Green Berets, restée six semaines numéro un dans les hit-parades américains en 1966 et reprise dans le film de John Wayne du même nom. Nos pères les Gaulois, chant du 92e ri apparu dans le courant des années 1980, reprend quant à lui l’air de When Johnny Comes Marching Home, créé pendant la guerre de Sécession à partir d’une chanson irlandaise. On peut citer encore Les Traqueurs d’ondes, le chant du 54e régiment de transmission, sur l’air du Battle Hymn of the Republic. En revanche, les tentatives d’adaptation des cadences, ces chansons typiques de l’armée des États-Unis, telles qu’on peut en écouter sur Youtube [22], n’ont jamais pu réellement aboutir dans les unités françaises. 13Parmi les autres influences, la mélodie du chant du 1er rhp, Les Hussards de Bercheny, est empruntée à un chant de la fédération anarchiste espagnole, Hijos del pueblo Fils du peuple », lui-même issu du chant révolutionnaire soviétique La Varsovienne. Les hussards parachutistes chantent aussi un chant hongrois dans la langue d’origine, Bercheny hongrois. 14Plusieurs chants bien connus, La Galette, L’Artilleur de Metz et Les Régiments d’Afrique, ont une origine italienne puisqu’ils reprennent des airs d’un opéra de Bellini Les Puritains ou de Verdi Aïda ; un seul, Les Grèves, se chante sur un air plus militant qui provient des partisans de l’unification, L’Addio del volontario. Déjà rencontrée, l’influence russe est présente dans Les Cosaques et Les Partisans blancs, ce dernier moins fréquent chez les militaires que chez les militants politiques. Sarie Marès, introduit à la fin de la Seconde Guerre mondiale est, lui, d’origine sud-africaine [23] et s’il a été adopté par l’emia, il est chanté dans toute l’armée française. Parmi les curiosités, il faut citer Belo Ya Mama, composé en 1995 sur un air centrafricain, chanté uniquement au ricm et ne figurant dans aucun recueil de chants identifié [24]. 15L’apport le plus original de ces dernières années vient du répertoire mélanésien. Il va à l’encontre de la politique initiée par la Révolution française et reprise à partir de la IIIe République visant à éliminer les langues régionales [25]. On connaissait quelques titres utilisés par ces contingents insulaires lors des deux guerres mondiales, mais leur généralisation dans l’armée remonte aux années 1990. Le haka réalisé sur les Champs-Élysées pour le défilé du 14 juillet 2011 confirme la diffusion de ces chants traditionnels au sein de l’armée française. Interprétées dans leur langue d’origine, les paroles ne sont pas forcément comprises des chanteurs métropolitains, mais cela n’a pas d’importance. Parmi les plus connus, on peut citer Te sitima, et surtout Tamarii volontaire, probablement parce qu’il fut celui des volontaires venus combattre en métropole pendant la Seconde Guerre mondiale. 16Cet inventaire ne fait que présenter les titres collectés. Il serait intéressant d’essayer de chiffrer l’importance respective de ces différentes influences, mais il faudrait pour cela distinguer les chants en service de ceux qui ont disparu et, pour ceux en usage, cerner leur audience pour évaluer leur importance dans le répertoire. Dans une pratique essentiellement orale, les outils de mesure sont délicats à élaborer. L’influence germanique est certainement la plus importante. Lorsque le commandement publie la première édition du tta 107 en 1980, on y trouve sept airs d’origine allemande. La deuxième, en 1985, en donne seize, soit plus de 19 %. Bien que ces éditions soient présentées comme le seul répertoire officiel de l’armée de terre, elles entrent donc en contradiction avec les notes du général Delaunay 02323 du 17 juin 1982 et du général Schmitt 02663 du 15 juin 1987, cette dernière interdisant les chants liés au souvenir de l’occupation allemande » et l’interprétation de chants en allemand ». Ces notes, comme les deux éditions du tta 107 et sa refonte envisagée en 1989 par le général Forray [26], s’inscrivent dans une tentative d’encadrement du répertoire spécifique à cette décennie et sans équivalent dans l’histoire de l’armée française, puisqu’à part la période révolutionnaire où le chant est utilisé comme un outil de propagande, la pratique de celui-ci relève des usages et n’est jamais réglementée. En 1910, le ministère de la Guerre lance bien un concours de chansons destinées aux troupes en marche et en station » [27], mais aucun résultat n’est publié et seuls quelques recueils régimentaires sont édités. 17La tentative de publication d’un recueil officiel de chants militaires coïncide avec l’arrivée de la gauche au pouvoir pour la première fois sous la Ve République et reprend un argumentaire antimilitariste qui vise à l’affaiblissement d’un outil de cohésion efficace. La dénonciation des chants nazis » dans l’armée française est à l’origine de l’affaire du lycée militaire d’Aix-en-Provence en 1985 il ne s’agissait en réalité que de l’étude de Westerwald pendant un cours d’allemand, on la retrouve dans les bizutages, elle sert encore pour demander de dénazifier » le répertoire [28]. Mais quand des nationaux-socialistes tentent de déstabiliser la Légion étrangère dans l’entre-deux-guerres, on ne relève pas qu’ils utilisent le chant comme outil de subversion [29]. De fait, l’incidence réelle de ces directives n’a été que marginale et les politiques semblent avoir renoncé à intervenir dans le répertoire militaire. 18Les raisons d’une telle influence remarquée dès la fin du xixe siècle sont probablement à chercher dans le recrutement particulier de la Légion, mais aussi dans le rôle du chant dans les pays germaniques depuis Luther. Jusque-là, l’Europe chantait d’une seule voix, mais en reléguant le latin à Rome, la Réforme a transformé l’allemand en langue liturgique et fait prendre conscience aux populations qui le parlent de leur identité commune. Les cantiques protestants, puis les chants issus de la guerre de libération contre les troupes françaises entretiennent et développent des répertoires dans lesquels ces populations se reconnaissent au-delà des États et qui les conduiront à l’unité allemande. 19Il faut aussi relever que l’armée française ne conserve pas dans ses répertoires le souvenir des chansons des soldats des unités d’origine étrangère de l’armée d’Afrique. Les tirailleurs d’Afrique du Nord, d’Afrique noire ou d’Extrême-Orient ont probablement chanté dans leur langue pendant leur service, mais il n’en reste quasiment aucune trace. Lehuraux cite uniquement un chant de victoire des tirailleurs marocains, Moulay Idriss, et Khedidja [30]. Il ne mentionne pas le Tekbir, entonné lors des obsèques de certains musulmans. 20Ce constat rend compte de l’impossibilité, à l’époque, d’établir un dialogue ou d’intégrer ces chants comme on le fait avec ceux des Mélanésiens aujourd’hui. Car la chanson est un outil de communication, elle établit une forme de dialogue entre les communautés d’une même nation, comme entre les peuples d’une même civilisation. En fournissant des soldats aux armées européennes, les Suisses ont été longtemps à la confluence des répertoires militaires allemands, français et italiens, ainsi qu’en attestent leurs recueils. En adoptant ces chants, en grande partie à travers la Légion étrangère, c’est toute l’armée française qui a hérité de cette capacité à entretenir un dialogue chanté entre les peuples et à développer un patrimoine musical sans équivalent dans aucune armée. 21Nous étions trop heureux mon amieNous avions trop d’espoir et d’amourNous croyions nous aimer pour la vieMais hélas, les beaux jours sont si bonheur dure un peu sur cette terreEntends-tu tout là-bas le tambourMon doux cœur je m’en vais à la guerreNe crains rien jusqu’au jour du a franchi nos frontièresIl a pris nos maisons et nos champsPour reprendre le pays de nos pèresIl faut vaincre ou mourir baisers étaient doux à mes lèvresTon sourire était doux à mes yeuxAujourd’hui tes larmes sont amèresDonne-moi le baiser de l’ si le sort veut que je meureRetirez cet anneau de mon doigtMon amie est là-bas qui me pleureDites-lui cette bague est à toi. 22Contre les VietsContre les Viets, contre l’ennemi,Partout où le combat fait signe,Soldats de France, soldats du pays,Nous remonterons vers les légionnaires,Le combat qui commence,Met dans nos âmes,Enthousiasme et vaillance,Peuvent pleuvoir, grenades et gravats, bisNotre victoire en aura plus d’éclat. bisEt si la mort nous frappe en chemin,Si nos doigts sanglants se crispent au sol,Un dernier rêve adieu et à demain,Nous souhaiterons faire le vent les balles, malgré les obus,Sous les rafales ou et sous les bombes,Nous avançons vers le même but,Dédaignant l’appel de la tombe. 23Être et durerSi tu crois en ton destin,Si tu crois aux lendemains,L’ami faut pas hésiterPrends ton sac et viens sauter,Avec nous tu pourras marcherTu pourras être et aimer et pour souffrirY a pas deux moyens de trouver tout ça,Pour toi sans aucun douteViens chez les tu retournes au pays,Si tu vas revoir ta mie,Pour nous tu lui conteras,Nos chants, nos cris, nos combats,Mais qu’elle t’attende ou qu’elle t’oubliePense à ceux qui sont tu as le goût du risque,Si tu restes sur la piste,La piste garce et cruelle,La piste sauvage et belle,Mourant tu sauras l’aimerCar elle t’aura tout donné. 24Schwarze RoseIm Hafen kehren die Legionäre,Bei der schwarzen Rose pfeiffen auf Geld und Ruhm und Ehre,Denn schon bald kann alles anders Rose von OranKüss’ noch einmal deinen Legionäre,Schwarze Rose von OranVielleicht siehst du ihn nicht Rose, Schwarze Rose,Küss’ noch einmal deinen LegionäreSchwarze Rose, Schwarze Rose,Vielleicht siehst du ihn nicht Leben gehört den LegionärenDenn du kennst den großen Schmerz,Du weisst dass sie niemals wiederkehrenDarun schenkst du den Jungen auch dein le port, les légionnairesDescendent à la Rose se moquent de l’argent, de la gloire et de l’honneurCar bientôt tout peut Rose noire d’Oran,Embrasse encore une fois tes légionnaires,Toi Rose noire d’OranCar peut-être tu ne les reverras noire, Rose noire,Embrasse encore une fois tes légionnaires,Rose noire, rose noire,Car peut-être tu ne les reverras vie appartient aux légionnaires,Car tu connais leur grande douleurTu sais qu’ils ne reviendront jamaisC’est pour ça que tu offres ton cœur à ces gars. 25Jeune chefLe clairon nous réveille,Le canon nous appelleLe fracas des combatsNous ensorcelleAinsi chantait l’ancienVibrant aux souvenirsDe l’épopée que tous ses charges épiques,Ses combats héroïquesQui rappelaient la furie fantastique,Il faudra comme luiBrandissant nos drapeauxUn jour sans lui,Mener la troupe d’ te formeraDans un creuset d’acier,Mais toi seul trouverasL’esprit guerrier,Le souffle de la gloire,L’ivresse de la victoirePour te jeter au choc d’un dois dans la mitraille,Devenir la murailleFièrement dressée contre les invasions,Et creuser des sillonsDans les noirs tourbillons,Mourir s’il fautPour la patrie meurtrie. 26Bercheny hongroisGyenge violanakLetorott az agaAz en banatomnakNimcs a szelKesmark felettEdes RozsamIsten Bercsenyi micklosSirdogal magabanElfogyott SzegenynekMinden a szelKesmark felettEdes hazamIsten frêleA perdu sa brancheMa tristesseN’a pas de vent fait bruitAu-dessus de KésmarkMa chère amieAdieu, de Bercheny, le Grand,Pleure en lui-mêmeIl a perdu, le pauvre,Tous ses vent fait bruitAu-dessus de KésmarkMa chère patrie,Adieu, Adieu. 27Les régiments d’AfriqueC’est nous les descendants des régiments d’AfriqueLes chasseurs, les spahis, les goumiersGardiens et défenseurs d’empires magnifiquesSous l’ardent soleil chevauchant sans répit nos fiers prêts à servirÀ vaincre ou à mourirNos cœurs se sont unisPour la au garde à vous sonnez à l’étendardEt que fièrement dans le ciel montent nos trois couleursLe souffle de la France anime la fanfareEt met à chacun un peu d’air du pays au fond du notre volontéDe vaincre ou de lutterDe consacrer nos viesÀ la piste est difficile et toujours nous appellePar les monts pelés de Taza, de Ksar’s Souk, de de Bournazel vers le TafilaletSur les Ksour ralliés plantera fièrement nos trois nous referons gaiement flotter nos étendardsEt suivrons partout hardiment l’éclat des trois nous reprendrons demain le chemin du départEt pour le pays serons prêts à lutter sans nulle toujours devant, toujours la tête hauteNous serons présents sous la pluie, dans le vent, en avantL’ennemi nous trouvera le cœur plein de courageEt dans ce combat glorieux revivront tous nos héros. 28Belo Ya MamaC’est le coq du trois Hei !Qui vient d’arriverC’est le coq du trois Hei !Qui va tout Belo, Belo ya MamaBelo, Belo, Belo ya Mama, Selo !Libreville Bangui Hei !Les coqs en avantSarajevo ailleurs Hei !Sommes jours retour à Vannes hei !La joie de revoirMerci notre belle ville hei !De nous terre djiboutienne Hei !Tout comme à PoitiersLes marsouins du trois Hei !Se sont l’honneur des nôtres Hei !Tombés à BouakéDroit sur Abidjan Hei !Le trois a Monique a é hei !Belo ya mamaMama Monique a é hei !Belo ya mama. 29Tamarii volontaireMato’u teie tamarii volontaireO ta œ ite tau maineîTe farï nei mato’u ite tuve bisNo to mato’u hau ne tua bisTeie maineï to nau tamariiO ta œ ite tau maineïTe hia rua tona tava Raa bisTe vahi o te rupe bisTRADUCTIONNous voici les enfants volontairesQue tu as rappelésNous acceptons la loiDe notre voilà ces enfantsQue tu as rappelésLeurs perchoirs serontSur un endroit posé par la brume. Notes [1] Cent chansons françaises au siècle des Lumières le manuscrit Berssous de la Chapelle d’Abondance, [2] Œuvres complètes, tome III, Paris, 1853, p. 743. [3] Hanns in der Gand, Das Schwyzerfähnli, Bern, Der Rosius Verlag, 1915, tome I, p. 30 ; Friedrich Niggli, Lieder aus der Heimat, Zürich, Gebrüder Hug & co., 1930, p. 4. [4] Das Schwyzerfähnli, Bern, Der Rosius Verlag, 1915, p. 36. [5] Un recueil pour les anciens soldats germaniques de la Grande Armée est publié. Nikolaus Müller, Liederbuch für die Veteranen der großen Napoleonsarmee von 1803 bis 1814, Mainz, Johann Wirth Verlag, 1837. [6] Joseph Vingtrinier, Chants et chansons des soldats de France, Albert Méricant, 1907, p. 224. [7] Les étudiants éditent à partir de 1858 l’Allgemeines Deutsches Kommersbuch, un recueil de chants étudiants et folkloriques ainsi que de chants de soldats. [8] Thierry Bouzard, Chants légionnaires », in André-Paul Comor dir., Dictionnaire de la Légion étrangère, Robert Laffont, 2013. [9] Pas tout à fait les premiers puisque la promotion Roi Albert 1er » avait édité un 78 tours en 1935. [10] Témoignage du colonel Jean Luciani, in Thierry Bouzard, Histoire du chant militaire français, Grancher, 2005, p. 244. [11] Képi blanc n° 44, novembre 1950, p. 3. [12] Képi blanc n° 45, décembre 1950, p. 10. [13] Capitaine Vincent Saint-Denis, Typologie du chant Légion », mémoire de dea, université Paul-Valéry-Montpellier-II, 1997, note p. 15. Le Capitaine Hallo avait réalisé en 1946 le recueil Chansons de la grande équipe regroupant des chansons de circonstance composées à la Légion pendant la Seconde Guerre mondiale. Il réalise le premier recueil de chants édité par Bel-Abbès en 1959. [14] 78 tours, Képi blanc LE1/LE2, Peloton 1A du 1er rei, Bel-Abbès, 1950. [15] Carnet de chansons du 1er escadron du 1er rec, imprimerie des faeo, sans date vers 1952. [16] Père Just de Vesvrotte, Chante Légion, aumônerie catholique de la Légion au Tonkin, 1951, 1952, 1953. [17] shd, carton 1S7. [18] Les casquettes sont là, 25 cm, Philips, B 76 480 R, 1958. Il est enregistré sous le commandement du colonel Trinquier, mais a été préparé et conçu sous son prédécesseur. Bernard Edinger, Soldats sur la bonne voix », TIM n° 205, juin 2009, pp. 44-47. [19] Avant de devenir l’un des Quatre Barbus, Pierre Jamet avait participé en mars 1933 à la création de la chorale de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires aear, fondée par Paul Vaillant-Couturier, rédacteur en chef de L’Humanité. [20] Gory sale », immonde » et non glory gloire » plus conforme aux paroles d’origine What the Hell of a Way to Die Quelle putain de façon de mourir ». [21] EMIA Capitaine Bourgin, 25 cm, 1962. [22] [23] Sa mélodie a pour origine un chant de la guerre de Sécession Ellie Rhee. [24] Adeline Sannier-Poussin, Le Chant et sa pratique actuelle dans les troupes de Marine », mémoire de master 2, Université de Poitiers, 2006. [25] Michèle Perret, Introduction à l’histoire de la langue française, 4e éd., Paris, Armand Colin, 2014. [26] Lettre du 23 mars 1989, n° 01137/def/emat/ins/fg/68. [27] Bulletin officiel du ministère de la Guerre, 1910, 1er vol., p. 1491. [28] Jean Guisnel, L’armée de terre connaît la chanson », Le Point, 12 décembre 2011. [29] Alexis Neviaski, Képi blanc, casque d’acier et croix gammée, Paris, Fayard, 2012. [30] Léon Lehuraux capitaine, Chants et chansons de l’armée d’Afrique, Éditions Soubiron, 1933, pp. 108-110.
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Les réactions se poursuivent suite au tweet du député UMP Jean-Sébastien Vialatte. Christian Jean-Etienne, président du Comité Devoir de Mémoire Martinique Le Comité Devoir de Mémoire de Martinique condamne avec force les déclarations racistes de M. Jean-Sébastien Vialatte, député UMP du Var à propos des violents affrontements survenus lors de la fête du Paris Saint Germain, champion de France de Ligue 1, au Trocadéro. Le député déclare Les casseurs sont sûrement des descendants d’esclaves ils ont des excses Taubira va leur donner des compensations ». De tels propos sont inadmissibles de la part d’un député élu par le peuple. Ils insultent, à quelques jours des dates commémoratives de l’abolition de l’esclavage, la mémoire de nos ancêtres esclaves et témoignent de la présence des vieux démons racistes enfouis au sein de cette catégorie de personne. Le Comité Devoir de Mémoire réclame que ces propos soient sanctionnés avec sévérité et exemplarité afin de décourager d’autres comportements de ce type. Réaction de la délégation interministérielle à l’égalité des chances des français d’Outremer M. Vialatte ne peut pas persister dans l’ignorance que l’histoire de l’esclavage est l’histoire de France. » La délégation interministérielle est particulièrement scandalisée par les propos tenus sur Twitter par M. Jean-Sébastien Vialatte, député du Var, qui bien plus qu’ une stupide connerie » sic., sont une offense faite au peuple Français, dont il est un des représentants. Il ne suffira pas ici de retirer le tweet infâme ou d’exprimer ses regrets, mais bien de demander pardon aux Françaises et aux Français, descendants d’esclaves ou non, ultramarins ou non. M. Vialatte ne peut pas persister dans l’ignorance que l’histoire de l’esclavage est l’histoire de France. Les esclaves autant que les Gaulois sont nos ancêtres et nous sommes tous et toutes des descendants d’esclaves. Et il serait bien périlleux de croire que, parmi les électeurs de la 7éme circonscription du Var, il n’y aurait pas de descendant d’esclave. Cette filiation ne se lit pas sur le visage, n’en déplaise à certains. Telle personne, que M. le Député classerait volontiers dans la catégorie des descendants d’esclaves peut être fils ou fille de Reine ou de Prince, tandis que telle autre peut être d’une lignée d’engagés ou de serfs sans que cela ne se remarque. Au-delà de la nécessaire réaction des parlementaires, les citoyennes et les citoyens que nous sommes doivent se poser la question du choix des personnes que nous désignons pour nous représenter, c’est- à-dire pour s’exprimer et agir en notre nom. M. Vialatte, par son tweet, a fait parler les électeurs et électrices de la 7ème circonscription du Var, y compris celles et ceux, nombreux, qui honoreront la mémoire de leurs ancêtres le 23 mai prochain. L’électorat de M. Vialatte doit se poser cette question, et le groupe Force outre-mer serait bien inspiré de demander à l’UMP un geste symbolique pour réparer l’outrage. Réaction de Frédéric Béret, Premier Secrétaire de la Fédération socialiste de la Martinique Suite aux évènements du Trocadéro, survenus lors du sacre de l’équipe de Paris Saint-Germain, le Député Jean-Sébastien VIALATTE a jugé bon de publier un tweet dans lequel il faisait un dangereux et non moins scandaleux amalgame entre la mémoire de l’esclavage, les demandes de réparation, et les violences commises par certains manifestants n’ayant rien de vrais supporters du Lorsqu’un Député, représentant de la Nation, s’exprime en des termes aussi injurieux, aussi extrémistes, on peut logiquement s’inquiéter quant à ces dérives et tout ce qu’elles peuvent entraîner… Monsieur VIALATTE affiche donc une violence encore plus condamnable que celles qu’il prétend lui-même dénoncer. Bien qu’ayant supprimé son tweet par la suite, le mal est bien fait, et ces excuses sont irrecevables Monsieur le Député VIALATTE mérite d’être poursuivi et puni, et à la nous espérons qu’il le sera. La Fédération Socialiste de Martinique s’indigne et dénonce fermement les écrits du Député VIALATTE,et réclame des sanctions à son encontre » Réaction de Didier Laguerre, Secrétaire Général du Parti Progressiste Martiniquais Le Parti Progressiste Martiniquais tient à manifester sa profonde indignation face aux propos injurieux et outrageants tweete, ce jour par le député de la République, Jean-Sébastien Vialatte, assimilant les casseurs de la fête du sport à des descendants d’esclaves. Ces propos témoignent, s’il en était encore besoin, du profond mépris et du racisme érige en esprit de système chez certains représentants de la souveraineté nationale. Ils démontrent, même supprimés, la banalité de telles considérations et le refus intrinsèque de certaines élites d’accepter la réalité multiculturelle de la nation française. Le PPM en appelle a la vigilance de tous les instants face a la recrudescence du racisme et au sursaut pour rester fidèle à la voie tracée par Aime Césaire a savoir une négritude ouverte par la connaissance de soi et le respect réciproque. tk1A.