Lebouc-émissaire est encore trouvé en moins de temps qu'il ne faut pour dire "islam". Alors disons-le : oui, c'est un problÚme de culture, mais de notre culture, pas de la leur. Le
DĂ©bats Des milliers de juifs en France vont cĂ©lĂ©brer, vendredi soir, le jour le plus solennel du calendrier hĂ©braĂŻque. PubliĂ© le 15 septembre 2010 Ă  15h37 - Mis Ă  jour le 15 septembre 2010 Ă  15h45 Temps de Lecture 3 min. Le hasard des calendriers solaire et lunaire fait que cette annĂ©e les fĂȘtes musulmanes et juives se tiennent la main. Tandis que le Ramadan s'achĂšve pour les uns, nous entrons dans les jours les plus solennels des autres, le nouvel an juif et Yom Kippour, jour du "grand pardon". Pour de nombreux musulmans et juifs en France, cette rentrĂ©e est un temps ou se conjuguent les calendriers pluriels de nos vies, temps civils et religieux, calendriers institutionnels et spirituels. C'est peut-ĂȘtre alors que s'expriment, plus intensĂ©ment encore que le reste de l'annĂ©e, les Ă©lĂ©ments composites de nos appartenances, et les affiliations multiples dans lesquels nos existences se tissent. Aucune composante ne constitue une infidĂ©litĂ© Ă  l'autre, mais chacune est au contraire nourrie des identitĂ©s complexes qui fondent la citoyennetĂ© moderne. DĂšs vendredi soir, des milliers de juifs en France prendront le chemin des synagogues, pour cĂ©lĂ©brer le jour le plus solennel du calendrier hĂ©braĂŻque, Yom Kippour. Ce "jour de l'expiation", souvent traduit par "grand pardon", est d'abord un temps d'introspection, de priĂšre et de jeĂ»ne. Il s'agit d'une ascĂšse contraignante et pourtant trĂšs suivie, tant par celles et ceux qui pratiquent rĂ©guliĂšrement que par les autres, ceux qu'on appelle "les juifs de kippour", visiteurs Ă©pisodiques des synagogues. Juifs pratiquants ou de culture, Ă  Yom Kippour, la distinction entre les uns et les autres s'attĂ©nue au point d'ĂȘtre sans pertinence. Personne n'est, ce jour-lĂ , Ă  priori irrĂ©prochable ou dispensĂ© d'autocritique. Il n'est pas, ce jour-lĂ , de "bon" ou de "mauvais juif". Il n'est ni faute irrĂ©parable, ni individu au dessus de tout soupçon. Le face-Ă -face individuel avec ses fautes passĂ©es est ici ritualisĂ© collectivement. Le pluriel l'emporte sur le singulier. Le jour solennel de Yom Kippour est d'abord un grand rendez-vous avec la synagogue, au sens Ă©tymologique du terme synagoga, "lieu de rassemblement". Au jour du grand rassemblement, dans toutes les synagogues du monde, on fait le rĂ©cit d'un Ă©pisode biblique si cĂ©lĂšbre qu'il n'appartient plus au lexique religieux et a intĂ©grĂ© le langage populaire. Il s'agit de l'histoire du bouc Ă©missaire. On nous y rappelle que du temps oĂč le Temple se tenait Ă  JĂ©rusalem, le grand prĂȘtre, au jour de Yom Kippour, tirait au sort un bouc dont le destin Ă©tait scellĂ©. Il appuyait alors ses deux mains sur la tĂȘte de l'animal et lui confiait toutes les offenses et les pĂ©chĂ©s du peuple. Il l'envoyait ensuite dans le dĂ©sert et le bouc emportait avec lui le poids des fautes humaines dans une contrĂ©e solitaire, vers une mort certaine. LA COHESION NATIONALE, PAR DELA LES IDENTITES PLURIELLES Au jour du Yom Kippour, le groupe rĂ©uni lit le rĂ©cit ancestral d'un transfert de culpabilitĂ©, du groupe vers un porteur choisi au hasard et mis Ă  part et Ă  mort. RĂ©unis dans la synagogue, le groupe Ă©coute, en pleine conscience que ce rite n'a plus lieu, que l'Histoire et l'interprĂ©tation humaine ont eu raison de certaines pratiques. Il n'est plus de Temple, ni de grand prĂȘtre. Le judaĂŻsme aujourd'hui ne pratique plus les sacrifices, parce que, nous disent les rabbins, "nos mots ont remplacĂ© les animaux", c'est-Ă -dire que nos rĂ©cits et nos liturgies ont sublimĂ© ces rites. Ce qui perdure n'est pas le rituel originel mais sa narration collective, et elle-aussi a le pouvoir de transfĂ©rer nos Ă©motions, et d'interroger les processus par lesquels le groupe fait cohĂ©sion. RĂ©uni, le groupe sait qu'il ne peut plus faire passer sur la tĂȘte d'un autre la culpabilitĂ©. Il sait qu'il ne transfĂ©rera plus ses offenses vers une contrĂ©e solitaire. Il est rappelĂ© Ă  l'impossible "bouc-emissarisation" d'un autre. Ce qui se joue au jour du "grand pardon" est aux antipodes du repli communautaire, il s'agit de l'expression particuliĂšre d'une question universelle. S'y exprime dans un langage particulariste, celui du rituel juif, les interrogations qui dĂ©passent le groupe et qui sont celles du vivre-ensemble. Ces questions sont aussi celles qui agitent en ce moment-mĂȘme notre sociĂ©tĂ©. Aucune sociĂ©tĂ© ne peut se dĂ©charger de ses responsabilitĂ©s sur l'une de ses composantes, aucun groupe humain ne peut espĂ©rer s'exonĂ©rer de ses fautes ou de ses errements en les attribuant Ă  l'autre. A nous d'entendre les rĂ©cits et les "textes sacrĂ©s" qui construisent la cohĂ©sion nationale, par delĂ  les identitĂ©s plurielles. Delphine Horvilleur, rabbin, mouvement juif libĂ©ral de France Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. Lejuge (Luc) Fontaine ne me renvoie pas pour les massacres. Il me renvoie pour 'association de malfaiteurs'. Qui sont les malfaiteurs? Je n'en ai jamais Ă©tĂ© un et je n'en ai jamais connu. Je ne sais pas ce qu'on a fait de mal, je ne sais pas ce que j'ai fait de mal. Je pense vraiment jouer un rĂŽle de bouc-Ă©missaire", estime-t-il.

“Il mĂ©rite la mort.” Matthieu En aoĂ»t 1870, aprĂšs les premiĂšres dĂ©faites, le gouvernement impĂ©rial restreint l’information. Des rumeurs circulent sur la prĂ©sence d’espions prussiens. Le 16 aoĂ»t, jour de la foire de Hautefaye, les affaires s’avĂšrent trĂšs mauvaises. ConjuguĂ© avec les nouvelles de la guerre, cela contribue Ă  entretenir un climat de tension. En dĂ©but d’aprĂšs-midi, Alain de MonĂ©ys, dont la famille possĂšde des terres Ă  Hautefaye, arrive Ă  la foire. Du fait de sa constitution physique, il a Ă©tĂ© exemptĂ© des obligations militaires. Cependant, voulant s’engager pour son pays, il a fait lever cette immunitĂ© et prĂ©voit de partir bientĂŽt pour le front de Lorraine. Il est pris Ă  partie par plusieurs personnes qui l’accusent d’avoir criĂ© Vive la RĂ©publique ! », d’ĂȘtre un traĂźtre et un Prussien. MalgrĂ© ses dĂ©nĂ©gations, le groupe profĂšre des menaces de mort et porte les premiers coups. C’est alors que commence son long calvaire on tente de le pendre, de l’écarteler, on finira par le brĂ»ler vif. Ses bourreaux s’attendent mĂȘme Ă  ĂȘtre rĂ©compensĂ©s
 Mort inutile d’un innocent. Étrange et inquiĂ©tant, ce penchant de l’homme Ă  vouloir trouver un coupable pour ses malheurs, petits ou grands. Je n’ai pu m’empĂȘcher de penser au sort d’un autre innocent qui lui, n’a pas tentĂ© d’échapper Ă  ses persĂ©cuteurs, mais dont la mort eut des effets aussi inattendus que bĂ©nĂ©fiques pour tant de personnes. Il s’appelait JĂ©sus. Claude Siefert __________________ Lecture proposĂ©e Psaume 59, versets 1 Ă  5. Ce texte peut ĂȘtre Ă©coutĂ© ici Il faut mettre Ă  jour votre navigateur

Avecquelques idĂ©es simplistes, ces hauts fonctionnaires gĂ©nĂšrent un mouvement qui conduit tout droit Ă  la thĂ©orie de RenĂ© Girard : celle du bouc Ă©missaire. La victime Le privĂ© contribue-t-il Ă  aggraver les inĂ©galitĂ©s sociales Ă  l’école ? Cette question a rĂ©cemment agitĂ© le monde Ă©ducatif avec la parution, coup sur coup, de deux documents parvenant Ă  des conclusions sensiblement premier, un rapport du Conseil national d’évaluation du systĂšme scolaire Cnesco, une instance indĂ©pendante créée par la loi de refondation », affirme que l’enseignement privĂ© semble avoir peu contribuĂ© Ă  l’accroissement des inĂ©galitĂ©s, Ă  la fois parce que ses effectifs primaire et secondaire Ă©voluent peu et que les recherches ne montrent pas d’impact trĂšs significatif sur les rĂ©sultats scolaires ».Le second, une Ă©tude de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance Depp, le dĂ©partement statistiques » de l’Éducation nationale, soutient que les Ă©carts de composition sociale se sont accentuĂ©s entre public et privĂ©. Ainsi, la part d’élĂšves issus d’un milieu dĂ©favorisĂ© atteint 40 % dans le public et 20 % dans le privĂ© contre 25 % en 2003. À l’inverse, la proportion d’élĂšves trĂšs favorisĂ©s » est de 20 % dans le public et de 37 % dans le privĂ© + 7 points en douze ans.Pascal Balmand insiste sur la prise en compte d’autres critĂšresTenant mardi 4 octobre Ă  Paris une confĂ©rence de presse de rentrĂ©e, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Enseignement catholique est largement revenu sur cette actualitĂ©. Nous nous fourvoyons en n’envisageant les questions de mixitĂ© que sous le seul angle statistique globalisant », estime Pascal Balmand, qui encourage Ă  prendre en compte la considĂ©rable diversitĂ© des territoires ».De mĂȘme, plaide-t-il, il serait pertinent de mesurer les effets de la composition des classes ». De fait, certains Ă©tablissements prĂ©servent une mixitĂ© sociale au prix de la crĂ©ation – via les options et le choix des langues – de classes de niveaux trĂšs homogĂšnes, qui rassurent certaines familles de milieux socioculturels relativement la mixitĂ© sociale est souvent prĂ©sentĂ©e comme un remĂšde Ă  l’échec scolaire, Pascal Balmand invite Ă  s’interroger sur les critĂšres d’une mixitĂ© rĂ©ellement efficiente en termes de rĂ©ussite de tous les Ă©lĂšves ». Et ce, tout en soulignant les enjeux plus largement Ă©ducatifs, qui tiennent de la dĂ©couverte par les enfants d’autres univers que le leur ». L’École catholique ne se dĂ©douane pas de ses responsabilitĂ©s, mais il ne serait pas Ă©quitable de faire d’elle un bouc Ă©missaire dont la mise en accusation occulterait les questions de politique de la ville et de creusement global des Ă©carts sociaux et culturels dans notre pays », met en garde Pascal mixitĂ© et lutte contre l’échec scolaireUne nouvelle fois, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Enseignement catholique souligne les efforts entrepris, de concert avec le ministĂšre, en faveur de la mixitĂ© sociale et scolaire en cette rentrĂ©e, 181 postes ont Ă©tĂ© redĂ©ployĂ©s » et 300 autres pourraient l’ĂȘtre l’an prochain pour permettre la crĂ©ation de micro-lycĂ©es, de dispositifs passerelle » pour Ă©lĂšves en difficultĂ© ou encore de classes pour que, dans le dĂ©bat public, certains voudraient contraindre l’Enseignement catholique Ă  accueillir davantage d’enfants issus de milieux modestes, Pascal Balmand reste convaincu que cet objectif ne sera atteint qu’en encourageant, avec des postes supplĂ©mentaires Ă  la clĂ©, l’émergence de projets visant Ă  lutter contre l’échec scolaire, souvent Ă©troitement liĂ© Ă  la fragilitĂ© socio-culturelle. Un effort de long terme lĂ  oĂč les stratĂ©gies des familles, dĂ©sireuses d’éviter tel ou tel Ă©tablissement, produisent des effets en compte les particularitĂ©s d’implantation Je ne conteste pas les rĂ©sultats obtenus par la Depp mais leur interprĂ©tation », poursuit Pascal Balmand, qui avance d’autres explications. Pour des raisons historiques, les Ă©tablissements catholiques sont souvent implantĂ©s dans les centres-villes, plutĂŽt aisĂ©s. »De mĂȘme, son rĂ©seau a dĂ» rĂ©duire la voilure dans un certain nombre de territoires ruraux ou semi-ruraux moins favorisĂ©s, en perte de vitesse d’un point de vue dĂ©mographique. On nous reproche souvent d’ĂȘtre moins prĂ©sents dans les zones populaires. Mais lorsqu’on cherche Ă  y ouvrir des classes ou des Ă©tablissements, on nous accuse de vouloir siphonner les bons Ă©lĂšves des Ă©coles publiques », fait-il effectifs Ă  la rentrĂ©e 2016L’Enseignement catholique scolarise en cette rentrĂ©e 2016 un peu plus de 2,085 millions d’élĂšves, soit 17 000 de plus que l’an dernier enseignement agricole inclus. Cela reprĂ©sente une progression de 0,8 %.La hausse est plus forte dans le second degrĂ© + 1 % que dans le primaire + 0,7 %.S’agissant du collĂšge, le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral dit ne pas disposer de chiffres plus prĂ©cis. On ne peut donc, pour l’heure, mesurer l’éventuel impact de la rĂ©forme du collĂšge – accueillie plutĂŽt favorablement par la direction de l’Enseignement catholique – sur la rĂ©partition des Ă©lĂšves entre public et privĂ©. Denos jours, on dit d’une personne qu’elle est le bouc Ă©missaire lorsqu’un groupe la rend responsable de toutes les fautes. Les autres membres du groupe ont un comportement agressif envers elle qui est dĂ» Ă  une frustration dont elle n’est pas responsable. Le bouc Ă©missaire peut aussi ĂȘtre appelĂ© le souffre douleur, le mouton noir. Comment gĂ©rer un salariĂ© insupportable ?Aucun responsable n'y Ă©chappe... La gestion des personnalitĂ©s difficiles fait sĂ»rement partie de votre quotidien. De la mĂ©thode douce Ă  la tolĂ©rance zĂ©ro, dĂ©couvrez comment composer avec les fortes tĂȘtes et autres paranoĂŻaques. GonflĂ©, le Martin ! Non seulement personne ne peut l'approcher sans recevoir une volĂ©e de bois vert, mais, de plus, il refuse de partager son savoir-faire avec ses collĂšgues fraĂźchement recrutĂ©s. Un cas d'Ă©cole ? Pas le moins du monde. Le personnage en question sĂ©vit depuis des lustres chez le fromager Lactalis, en tant que responsable logistique. Et quelle entreprise n'a pas au moins un Martin dans ses murs, sobrement appelĂ© une personnalitĂ© difficile ? PĂ©nible, trĂšs pĂ©nible. D'autant que, au-delĂ  des grincheux en tout genre, vous venez peut-ĂȘtre de recruter un obsessionnel, une histrionique, quelques narcissiques et pourquoi pas un ou deux schizoĂŻdes. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Le psychiatre François Lelord estime qu'"environ 10 % de la population adulte peut ĂȘtre diagnostiquĂ©e comme personnalitĂ© difficile". Il serait donc miraculeux que votre entreprise soit Ă©pargnĂ©e. Comment rĂ©agir ? En adoptant l'une des trois ripostes ci-dessous. Riposte n°1 le clashQuand c'est inĂ©vitableLa plupart des employeurs admettent sans dĂ©tours prĂ©fĂ©rer le clash Ă  d'interminables discussions. "Cela nous arrive rarement, mais, si le collaborateur se rĂ©vĂšle ingĂ©rable, on s'en sĂ©pare", reconnaĂźt GĂ©rard Viquel, le PDG de la sociĂ©tĂ© Ă©ponyme, fabricant d'articles scolaires. MĂȘme rĂ©action de la part de Jean-Luc Synave, Ă  la tĂȘte de la web agency "A titre personnel, les fortes tĂȘtes ne me dĂ©rangent pas plus que ça. Mais je me refuse Ă  imposer la mauvaise humeur de quelqu'un aux autres salariĂ©s. J'ai ce cas trĂšs prĂ©cis en ce moment et je peux vous dire que la personne en question doit s'attendre Ă  vivre des moments trĂšs difficiles. Et cela va de toute façon ĂȘtre vite rĂ©glĂ©..." Une nette majoritĂ© de patrons raisonne ainsi, en fait. Du dirigeant du Groupe Duarte, estimant que son entreprise n'est pas un dĂ©fouloir, Ă  Dominique Lasserre, qui se souvient avoir bataillĂ© des mois durant pour pousser Ă  la dĂ©mission un acheteur particuliĂšrement irascible. Voila, en effet, de quelle maniĂšre, souvent, les problĂšmes se rĂ©solvent. A moins d'envisager l'autre porte de sortie, certes Ă©troite, qu'est le licenciement. Subjective par nature, l'incompatibilitĂ© d'humeur ne peut suffire pour remercier un collaborateur. Le 7 juillet 1998, la Cour de cassation a toutefois admis que l'incompatibilitĂ© des relations humaines et professionnelles entre un employĂ© et son supĂ©rieur hiĂ©rarchique, entraĂźnant la dĂ©gradation du travail de l'ensemble de son service, justifiait le licenciement de l'intĂ©ressĂ©. De mĂȘme, une employĂ©e qui contestait systĂ©matiquement les ordres de la direction et entretenait une incompatibilitĂ© d'humeur avec ses collĂšgues a pu ĂȘtre licenciĂ©e sous prĂ©texte qu'elle rendait impossible un accord sur les horaires de travail hebdomadaires Cour de cassation du 12 juillet 2000. L'"emmerdeur" n'a-t-il que des mauvais cĂŽtĂ©s ? Il est des cas oĂč les dirigeants y regardent Ă  deux fois avant d'opter pour la rupture ceux oĂč la personnalitĂ© difficile se double d'un talent ou d'une expĂ©rience Ă©galement hors normes. "Tout dĂ©pend de la compĂ©tence du collaborateur en question, explique la directrice gĂ©nĂ©rale de Ditechna. Une Ferrari, c'est beaucoup plus dur Ă  maĂźtriser qu'une 2 CV, mais, si j'ai le choix, je prĂ©fĂšre quand mĂȘme l'italienne." MĂȘme rĂ©action de la part d'Eric Delerue "Quand on estime qu'un collaborateur le mĂ©rite, il nous arrive de faire appel Ă  une aide extĂ©rieure, indique le responsable du personnel de Doublet. En l'occurrence un cabinet de coaching qui a le chic pour faire prendre conscience Ă  quelqu'un du cĂŽtĂ© nĂ©faste de son attitude. RĂ©cemment, un de nos cadres des services logistiques a bĂ©nĂ©ficiĂ© de ce petit traitement de faveur et, depuis, tout le monde s'en fĂ©licite. Mais je pense que ça a marchĂ© parce que cette personne est suffisamment intelligente pour saisir jusqu'Ă  quel point ses employeurs peuvent tolĂ©rer ses Ă©carts." Favorable Ă  cette façon de diriger ses troupes, François Lelord invite ainsi les managers Ă  raisonner comme ils savent le faire en fonction du rapport coĂ»t-bĂ©nĂ©fice. "Si l'attitude "dĂ©viante" d'Untel est compensĂ©e par un apport supĂ©rieur aux soucis qu'il vous cause, Ă  quoi bon se plaindre ?", s'interroge le psychiatre. Mais pragmatisme ne signifie pas pour autant capitulation. Pour empĂȘcher les "caractĂšres" de faire trop de dĂ©gĂąts, il existe un remĂšde administratif trop peu utilisĂ© la charte de bonne conduite. Distincte de l'abscons rĂšglement intĂ©rieur que personne ne lit, elle doit clairement Ă©dicter ce que vous attendez de tous en matiĂšre de relations humaines, de respect des autres, etc. "C'est un truc tout bĂȘte, mais il permet de dĂ©courager ceux qui pourraient ĂȘtre tentĂ©s de passer les bornes", promet Jean-Pascal Farges, de l'Institut des relations humaines. Au-delĂ , et toujours Ă  condition que le jeu en vaille la chandelle, deux types d'amĂ©liorations opĂ©rationnelles sont envisageables. Riposte n° 2 faire Ă©voluer la situationLa rĂ©action la plus difficile, c'est l'attitude qui consiste Ă  faire table rase du passĂ© en oubliant tous les prĂ©jugĂ©s que l'on traĂźne Ă  propos dudit collaborateur. "Ça demande un vrai travail sur soi, mais c'est efficace, explique un dirigeant de PME qui a suivi l'une des formations de Jean-Louis Muller. On appelle cela coller un timbre Ă  quelqu'un et je dois dire que j'Ă©tais le champion pour ce genre de choses... Par exemple, je ne pouvais m'empĂȘcher de voir tous mes employĂ©s barbus comme des psychorigides. La Cegos m'a appris Ă  mettre ce genre de vision subjective de cĂŽtĂ© et j'ai dĂ©couvert que certains d'entre eux sont plus ouverts que je ne le pensais." Dans le mĂȘme esprit, vous pouvez Ă©galement tenter de modifier votre propre comportement envers les personnalitĂ©s difficiles afin de les amadouer. Un seul exemple prĂ©fĂ©rez "Je n'ai pas compris ce que tu as dit" Ă  "Tu es incomprĂ©hensible" et vous constaterez qu'il n'y a pas tant d'agressifs que cela parmi vos salariĂ©s. "C'est l'effet miroir, constate Jean-Louis Muller. Comme par hasard, un patron hargneux aura toujours beaucoup de grincheux dans ses effectifs..." Cela signifie-t-il pour autant que vous devez tout accepter en bloc, des bons jusqu'aux plus mauvais penchants de vos collaborateurs Ă  problĂšme ? "Oui et non, rĂ©pond le consultant Jean-Pascal Farges. Ce qu'il faut viser, c'est un progrĂšs dans la relation, plus que chez le salariĂ© lui-mĂȘme. Car il ne faut pas se faire d'illusions, on ne change pas un adulte." encadrĂ© 4 pistes pour gĂ©rer un collaborateur des plus pĂ©nibles - Changer le contexte de travail... en remodelant une Ă©quipe, en proposant une mutation Ă  la personnalitĂ© difficile, en rĂ©amĂ©nageant les bureaux. - Changer l'image que vous avez de lui... en essayant de ne plus lui coller une Ă©tiquette de "personnalitĂ© Ă  problĂšme". Pour y parvenir, tenter de dialoguer avec lui. - Changer la relation avec lui... en s'efforçant d'ĂȘtre tolĂ©rant et chaleureux dans l'espoir de l'amadouer et de l'amener Ă  faire un effort pour corriger ses travers. - Edicter une charte de comportement... Les insupportables rĂ©aliseront Ă  partir de quel seuil ils franchissent la ligne blanche. Riposte n° 3 tirer profit de ses traversCette Ă©vidence admise, est-il tout de mĂȘme possible d'amener quelqu'un Ă  changer de comportement sans lui demander de modifier sa personnalitĂ© ? Oui, parfaitement, assure la Cegos. Mais Ă  condition de faire preuve d'une sacrĂ©e dose de bonne volontĂ©. Un collaborateur vous fait des misĂšres ? Le centre de formation vous suggĂšre de faire Ă©voluer ses conditions de travail en rĂ©organisant l'emplacement des bureaux ou en lui proposant un autre poste. Antonio Duarte a tentĂ© l'expĂ©rience avec l'un de ses ouvriers les plus revĂȘches et il s'en fĂ©licite "Cet homme avait une conduite irrationnellement contestataire. On a jouĂ© Ă  quitte ou double en lui donnant la responsabilitĂ© d'une Ă©quipe et son agressivitĂ© destructrice s'est muĂ©e en Ă©nergie constructive. Un vrai miracle !" GĂ©rard Viquel a fait de mĂȘme avec l'une de ses ouvriĂšres. "De toute ma vie j'ai rarement vu un ĂȘtre humain aussi acariĂątre, s'amuse ce chef d'entreprise. Une femme absolument invivable. Mais tellement efficace que, si l'on me propose d'en avoir 50 comme elle, je signe tout de suite. Alors on a trouvĂ© une parade elle occupe un poste oĂč elle n'est quasiment jamais en contact avec le reste du personnel. A part sa niĂšce, qu'elle supporte Ă  peu prĂšs et qui fait le lien entre elle et le monde extĂ©rieur..." Astucieux, mais difficilement transposable Ă  tous les caractĂ©riels du monde du travail. D'autant que ces conseils risquent de buter trĂšs vite sur l'un des effets secondaires des tempĂ©raments difficiles ils sont rarement disposĂ©s Ă  Ă©voluer. Dans ce cas, il ne vous reste plus qu'Ă  tirer discrĂštement parti de leurs "petits" travers. Votre comptable est un obsessionnel compulsif ? Tant mieux pour vos comptes, responsabilisez-le sur les procĂ©dures de contrĂŽle. Le responsable qualitĂ© de votre usine se laisse aller Ă  la paranoĂŻa aiguĂ« ? Ce n'est sans doute pas plus mal si vous l'orientez vers les principales zones Ă  risque de votre champ d'activitĂ©. Restent les Ă©ternels et trop nombreux rĂąleurs. Leur propension Ă  chercher la petite bĂȘte est telle qu'ils ont le chic pour dĂ©nicher les points faibles d'un dossier. Pourquoi ne pas prendre alors l'habitude de les associer davantage Ă  vos projets de dĂ©veloppement. C'est aller un peu loin, pensent certains ? Peut-ĂȘtre. Mais souvenez-vous que, sans dĂ©viance ou remise en cause de l'ordre Ă©tabli, aucune idĂ©e innovante n'aboutit jamais... Dix profils difficiles et...dix solutions !Du "hĂ©risson" au psychorigide...Toutes les solutions pour travailler avec ceux que l'on dit ingĂ©rables. Le paranoĂŻaque Il soupçonne les autres de mauvaises intentions et interprĂšte comme hostiles les Ă©vĂ©nements les plus anodins. Que faire ? Exprimez trĂšs clairement vos directives en respectant scrupuleusement les formes et en faisant souvent rĂ©fĂ©rence aux rĂšglements et aux procĂ©dures. Le schizoĂŻde Il se dĂ©sintĂ©resse des autres et se tient le plus possible en retrait des activitĂ©s de groupe. Les critiques et les compliments n'ont presque aucune prise sur lui. Que faire ? Sans le laisser s'isoler complĂštement, permettez-lui de devenir un trĂšs bon expert au lieu de lui donner des responsabilitĂ©s. L'anxieux Ses soucis sont trop frĂ©quents et trop intenses par rapport aux risques rĂ©els qui peuvent exister dans le cadre de son activitĂ©. Que faire ? Ne lui faites pas partager inutilement vos propres sujets d'inquiĂ©tude et sachez l'utiliser comme un radar de dĂ©tection des problĂšmes Ă  venir. L'histrionique Il cherche Ă  attirer l'attention et a un besoin intense de l'affection de son entourage. Il a tendance Ă  idĂ©aliser ou Ă  dĂ©valuer exagĂ©rĂ©ment les autres. Que faire ? Ne vous laissez pas attendrir par ses tentatives de sĂ©duction souvent factices, mais montrez-lui de l'intĂ©rĂȘt chaque fois qu'il a un comportement "normal". L'obsessionnel ExagĂ©rĂ©ment attentif aux dĂ©tails et aux procĂ©dures, il agit au dĂ©triment du rĂ©sultat final. Son contact humain est souvent froid et formel. Que faire ? Sans ironiser sur ses manies, ne vous laissez pas entraĂźner trop loin dans son systĂšme. Chargez-le des contrĂŽles et des finitions. Le narcissique PersuadĂ© d'ĂȘtre exceptionnel et donc de mĂ©riter plus que ses collĂšgues, il est intolĂ©rant Ă  la critique et souvent prĂȘt Ă  manoeuvrer pour arriver Ă  ses fins. Que faire ? Si vous tenez Ă  le garder, sachez lui accorder quelques avantages nĂ©cessaires Ă  sa bonne humeur. Mais soyez vigilant face Ă  ses tentatives de manipulation. Le dĂ©pressif Minimisant l'aspect positif de toute bonne nouvelle, il Ă©prouve peu de plaisir Ă  exercer son mĂ©tier et risque d'entraĂźner ses collĂšgues dans son abattement. Que faire ? Pensez Ă  le complimenter chaque fois qu'il est positif. Avec prudence, vous pouvez l'inciter Ă  consulter un mĂ©decin. Le dĂ©pendant Ressentant le besoin d'ĂȘtre sans cesse rassurĂ© et soutenu par son supĂ©rieur, il est incapable d'initier un projet mais acceptera facilement une besogne peu gratifiante pour se rendre agrĂ©able. Que faire ? S'il vous demande conseil, rĂ©clamez toujours son point de vue avant de lui rĂ©pondre. Le passif-agressif Il critique exagĂ©rĂ©ment les figures d'autoritĂ© mais de maniĂšre dĂ©tournĂ©e. En Ă©tant volontairement inefficace et en se plaignant d'ĂȘtre incompris ou mĂ©prisĂ©. Que faire ? Amenez-le Ă  s'exprimer directement tout en lui faisant clairement remarquer que vous percevez son opposition passive. L'Ă©vitant Il s'abstient d'agir ou d'entrer en relation avec les gens tant qu'il n'est pas assurĂ© de leur bienveillance inconditionnelle Ă  son Ă©gard. Que faire ? Proposez-lui des objectifs de difficultĂ© trĂšs progressive et montrez-lui que son avis vous importe. Quand la pression monteLe manager n'a pas pour rĂŽle de modifier les personnalitĂ©s pour les faire entrer dans un moule. Mais il se doit de contenir les dĂ©bordements. Comment ? En adoptant une dĂ©marche inspirĂ©e de celle des coachs que nous avons rencontrĂ©s. Personne n'est agressif, anxieux, dĂ©primĂ©, narcissique ou paranoĂŻaque Ă  100 %. Mais un excĂšs de pression peut faire basculer quelqu'un en apparence Ă©quilibrĂ© dans la catĂ©gorie des personnalitĂ©s difficiles. Un emmerdeur, c'est le produit, parfois explosif, d'une personnalitĂ© avec un contexte, un environnement, des jeux de pouvoir qui vont exacerber certaines tendances, qui seraient autrement restĂ©es enfouies. Dans l'environnement professionnel, de multiples facteurs peuvent faire qu'une personne disjoncte surcroĂźt de travail, annonce de fusion, menace de licenciement... Plus que des personnalitĂ©s difficiles, ce sont en rĂ©alitĂ© des comportements problĂ©matiques qui gravitent dans l'entreprise. Heureusement, car il est impossible de modifier une personnalitĂ©, du moins Ă  l'Ăąge adulte. On peut en revanche amener quelqu'un Ă  comprendre qu'il n'a pas la bonne attitude et l'inciter Ă  en changer. En s'inspirant de la dĂ©marche des coachs, dont la mission est souvent d'accompagner des personnes qui posent problĂšme dans l'organisation. Aider Ă  la prise de conscience et soigner la relationIl ne s'agit pas d'amĂ©liorer les personnes en tant que telles, mais uniquement leurs relations avec les autres, dans le contexte particulier de l'entreprise. Le coach a une fonction mĂ©diatrice. Il n'est pas lĂ  pour "traiter" une personnalitĂ© difficile, mais pour aider deux personnes Ă  amĂ©liorer leurs relations. En clair, il ne s'agit pas d'amĂ©liorer les personnes en tant que telles, mais uniquement leurs relations avec les autres, dans le contexte particulier de l'entreprise. "DĂ©signer un bouc Ă©missaire, dĂ©crĂ©ter que telle personne est impossible ou ingĂ©rable, c'est parfois Ă©viter de s'interroger sur sa propre attitude. Si un dirigeant vient me trouver pour que je l'aide Ă  gĂ©rer un collaborateur prĂ©tendument difficile, je commence par me demander ce qui bloque dans leur relation", tĂ©moigne un coach. Il n'est en effet jamais Ă  exclure que le vĂ©ritable pervers, dans une relation, ne soit pas celui qu'on croit. Il arrive que la "personnalitĂ© difficile" soit fabriquĂ©e par son manager, qui projette sur elle un certain nombre de stĂ©rĂ©otypes "Il est nul", "paresseux" "hystĂ©rique", "C'est un tocard" auxquels la personne concernĂ©e finit par se conformer. Changer son regard sur quelqu'un peut, Ă  l'inverse, suffire Ă  le faire Ă©voluer de maniĂšre positive. Les emmerdeurs n'ont pas conscience de gĂȘner. Leur comportement s'exprime de façon compulsive et irrĂ©pressible pour eux, pas moyen d'agir autrement. Un consultant raconte l'histoire de Paul, numĂ©ro 2 d'une grosse PME. Un vrai "mĂ©chant", incapable de contenir son agressivitĂ©, qu'il dĂ©verse sur ses deux cents collaborateurs. Et mĂȘme sur le dirigeant de l'entreprise. Son PDG l'a incitĂ© Ă  travailler sur les signaux internes lui indiquant que la colĂšre montait afin d'apprendre Ă  se pour Albert, cadre dans l'Administration. Ce jeune homme disait toujours oui par-devant, mais ne faisait que ce qu'il voulait, si bien que son supĂ©rieur hiĂ©rarchique se trouvait continuellement en porte-Ă -faux. Son travail avec un coach lui a permis de comprendre que son attitude mettait son supĂ©rieur en Ă©chec, car il n'avait pas du tout perçu qu'il s'agissait d'un rapport de force. Albert s'est dĂ©cidĂ© Ă  collaborer lorsqu'il a compris que la coopĂ©ration pouvait servir Ă  son Ă©volution professionnelle. DĂ©busquer les contradictions et donner du feed-backUne bonne explication des problĂšmes avec des dĂ©tails sur les dysfonctionnements qu'entraĂźne ce comportement difficile n'est jamais superflue. Les emmerdeurs ont d'abord besoin d'une communication factuelle et concrĂšte. Une bonne explication sur les problĂšmes, les dĂ©gĂąts et les dysfonctionnements qu'ils causent n'est jamais superflue. Ainsi, Ă  un salariĂ© "anxieux", que l'amour du travail bien fait amĂšne Ă  rendre ses dossiers systĂ©matiquement en retard, une consultante suggĂšre d'opposer des limites claires en matiĂšre de qualitĂ© de travail exigĂ©e. Dire, par exemple "Nous voulons tel niveau de prĂ©cision, au-delĂ  c'est du temps perdu" peut permettre de dĂ©bloquer la situation. Lorsque l'on pointe les contradictions entre ce que disent, ce que font et ce que pensent les gens, cela met en lumiĂšre leurs responsabilitĂ©s dans les conflits, et les conduit Ă  modifier leur attitude. Acceptez, par exemple, les objections incessantes d'un collaborateur seulement lorsqu'elles sont accompagnĂ©es de propositions. Les critiques devraient se faire beaucoup moins courantes. Valoriser les points forts et Ă©viter de normaliserOn est d'autant plus persuasif que s'appuie sur des zones sensibles. Mais en s'obstinant Ă  essayer de changer quelqu'un pour le faire, coĂ»te que coĂ»te entrer dans un cadre, on risque de se priver de son originalitĂ© Lorsque l'on tente de convaincre quelqu'un de changer de comportement, on est d'autant plus persuasif que l'on joue sur sa corde sensible, son point fort. Regardez les "hyperactifs". Ils dĂ©bordent d'Ă©nergie. Mais stressent leurs collĂšgues Ă  force de leur demander d'abattre la mĂȘme somme de travail qu'eux. Pour les coincer, il faut se placer sur leur registre en leur proposant un nouveau mĂȘme, pour persuader un "narcissique" de ne plus excĂ©der son entourage, il faut parfois lui expliquer qu'Ă  force d'en faire des tonnes il risque de provoquer le courroux de ses collĂšgues. Or les personnalitĂ©s narcissiques aiment fondamentalement les autres. Elles ont besoin de leur regard et de leur reconnaissance. C'est le type mĂȘme de personnes qui ne supportent pas la solitude. Expliquer Ă  un "clown" ce qui lui pend au nez peut ainsi le rendre moins perturbant. Le grand casting des emmerdeursMonomaniaque du mail, accro du portable, anxieux, hyperactif, parano, narcissique, mĂ©chant, dĂ©primĂ©, rebelle ou lĂąche, apprenez Ă  les connaĂźtre pour travailler avec eux dans de meilleures conditions. > LE MONOMANIAQUE DU MAIL Morpheus dans Matrix 12 h 15 T'as fini le dossier ? 12 h 30 Tu devais me le remettre Ă  12 h... 12 h 45 OĂč en es-tu ? Trois mails en trois quarts d'heure, et c'est loin d'ĂȘtre fini... Il y a quelques annĂ©es, il aurait passĂ© autant de fois sa tĂȘte dans votre bureau, ou vous aurait passĂ© trois coups de fil. Car le problĂšme de ce mailer fou, c'est plus l'angoisse que l'appel du clavier. Pour le calmer, envoyez-lui une rĂ©ponse trĂšs impersonnelle, du type "j'ai bien pris en compte ta demande". Mais si les mails prennent une tournure un peu agressive, mieux vaut demander Ă  le rencontrer pour parler face Ă  face du malaise qu'il cause. > L'ACCRO DU PORTABLE* Jack Bauer dans 24H "Bidibidibi... Vrrrrrrrrrrrr..." en mode sonnerie ou - soi-disant plus discret - vibreur, l'accro du portable se repĂšre trĂšs vite dans les rĂ©unions et les bureaux. Mais pourquoi ne dĂ©croche-t-il donc jamais dans un sens ? Il peut y avoir quelques raisons valables la frime, la peur de manquer une opportunitĂ© s'il ne dĂ©croche pas, ou l'impolitesse, tout simplement. Afin qu'il arrĂȘte de perturber le travail en Ă©quipe, on peut lui lancer un regard appuyĂ©, sourcils froncĂ©s, lui indiquant la gĂȘne qu'il procure. Si cela ne suffit pas, il faudra alors imposer dĂšs le dĂ©but d'une rĂ©union ou Ă  tout moment de travail important, la rĂšgle simple qui s'impose aux spectacles "Merci d'Ă©teindre vos portables" ! ** Voir GĂ©rer les personnalitĂ©s difficiles au travail, Annie Weisz, 2006, ed. Maxima. > L'ANXIEUX Thierry Lhermitte dans Le PĂšre NoĂ«l est une ordure Les anxieux, obsessionnels, perfectionnistes, procĂ©duriers, voire maniaques se focalisent volontiers sur de petits dĂ©tails. Comme ils ont besoin de sĂ©curitĂ©, ils se raccrochent Ă  des rituels, vivent dans la routine et supportent trĂšs mal le changement. Ils sont gĂȘnĂ©s lorsqu'il leur faut prendre des dĂ©cisions seuls et sollicitent des avis extĂ©rieurs. Pour valoriser leurs points forts, il faut les charger des contrĂŽles et des finitions, mais sans entrer dans leur systĂšme. > L'HYPERACTIF Jean-Paul Belmondo dans Flic ou voyou Les hyperactifs, forces de la nature, ont besoin d'action, de travail Ă  abattre et de compĂ©tition. Souvent droguĂ©s du boulot, ces nĂ©vrosĂ©s veulent tout rĂ©genter et contrĂŽler. Peu dĂ©licats, ils aiment les disputes, sont parfois gaffeurs et... trĂšs stressants pour leur entourage. Il faut les mettre au dĂ©fi de se calmer et leur rappeler les objectifs de l'entreprise, lesquels sont plus importants que leur ego. > LE PARANO Alain Delon dans Le SamouraĂŻ Les paranos. MĂ©fiants, ils ne font confiance Ă  personne et interprĂštent de travers les Ă©vĂ©nements les plus anodins. "On veut me piquer ma place" est leur leitmotiv. Du coup, ils gardent l'information pour eux, ont beaucoup de mal Ă  dĂ©lĂ©guer, ne comprennent pas le jeu collectif et ne savent pas travailler en Ă©quipe. Il faut toujours communiquer avec eux de façon trĂšs rationnelle en faisant rĂ©fĂ©rence aux rĂšglements et aux procĂ©dures. > LE NARCISSIQUE JosĂ© Garcia dans Rire et chĂątiment Les narcissiques ont constamment besoin d'attirer l'attention sur eux pour susciter l'affection de leur entourage. TrĂšs dĂ©sorganisĂ©s, ces "clowns", ou histrions, se comportent comme des "brasseurs d'air" qui perturbent le travail des autres. Il ne faut pas entrer dans leur jeu de sĂ©duction, mais leur faire comprendre qu'ils risquent de lasser leurs collĂšgues et donc d'obtenir exactement l'inverse de ce qu'ils cherchent. > LE MÉCHANT Louis de FunĂšs dans Les Aventures de Rabbi Jacob Les mĂ©chants, agressifs, autoritaires, Ă©gocentriques, sont pervers et persĂ©cuteurs. La moindre contrariĂ©tĂ© devient prĂ©texte Ă  faire une scĂšne ou Ă  entrer dans une colĂšre noire. Ils s'en prennent Ă  tout le monde, mais prennent plaisir Ă  humilier quelques souffre-douleur choisis. La solution rester calme, ne pas se mettre en colĂšre et surtout leur apprendre Ă  se maĂźtriser. > LE DÉPRIMÉ Michel Blanc dans Viens chez moi, j'habite chez une copine Les dĂ©primĂ©s. Chez eux, rien ne tourne jamais rond. VĂ©ritables "martyrs" du bureau, ils geignent en permanence et voient la vie en noir. Ils passent davantage de temps Ă  se plaindre de leur travail qu'Ă  s'activer. Ils se prennent pour des victimes et se diront volontiers "harcelĂ©s" si on leur en demande trop. De vrais boulets. Rester attentif malgrĂ© tout. Dans le lot de leurs complaintes, certaines sont peut-ĂȘtre justifiĂ©es... > LE LÂCHE GĂ©rard Jugnot dans Papy fait de la rĂ©sistance InhibĂ©s, sournois, ce sont des savonnettes. Comme ils ont un mauvais rapport Ă  l'autoritĂ©, ils ne disent jamais non mais traĂźnent les pieds pour faire ce qu'on leur demande. Quand ils critiquent, c'est toujours de maniĂšre dĂ©tournĂ©e. Il faut exiger d'eux plus de coopĂ©ration en insistant sur le fait qu'ils mettent les autres en Ă©chec. > LE REBELLE Coluche dans La Vengeance du serpent Ă  plumes Toujours dans la critique, le dĂ©nigrement, le conflit, ils sont perpĂ©tuellement en rĂ©volte. Provocateurs, les rebelles sont les rois du contre-pied pour avec ceux qui sont contre et contre avec ceux qui sont pour. Mais leurs rĂ©flexions sont souvent gratuites, chargĂ©es d'affectivitĂ©, et leurs arguments, peu pertinents. Ces ĂȘtres immatures au comportement puĂ©ril sont usants ! Mieux vaut n'accepter que leurs critiques accompagnĂ©es de propositions. Les plus lus OpinionsLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre AssoulineEditoAnne RosencherChroniquePar GĂ©rald Bronner Cesaccusations rĂ©activent, avec une efficacitĂ© dĂ©solante mais prĂ©visible, la logique immĂ©moriale du bouc Ă©missaire. C’est bien de violence qu’il s’agit dans cette affaire, toute civilisĂ©e qu’elle paraisse. « Enfin un peu de sang sur les murs », s’enthousiasme un « tĂ©nor » macroniste dans Le Point, aprĂšs les dĂ©clarations
Le bashing en entreprise constitue une forme de harcĂšlement, de manipulation, de violence. La psychanalyse apporte ses solutions aux victimes. Le bashing est l’illustration de la violence d’un groupe envers un individu. Le harcĂšlement et la manipulation qui en sont constitutifs semblent trouver leur source dans certains modĂšles de management. Je pense plus spĂ©cifiquement Ă  l’une de mes patientes qui travaillait dans un Ă©norme cabinet d’avocats ayant des succursales Ă  l’international mais cet exemple peut servir d’analogie Ă  un service marketing
. Au sommet se trouvent les associĂ©s et juste en dessous les avocats salariĂ©s avec, plus bas le petit » personnel secrĂ©taires, assistantes, stagiaires. Ce cabinet se situe sur plusieurs Ă©tages d’un immeuble prestigieux de la capitale. Le personnel travaille en open spaces gigantesques oĂč Ă©voluent une cinquantaine de salariĂ©s. Si les personnes ne sont pas assez performantes, ne rendent pas le travail Ă  rĂ©aliser en temps et en heure, elles sont licenciĂ©es sans Ă©tat d’ñme. Les salariĂ©s sont de ce fait extrĂȘmement stressĂ©s et vivent dans la crainte d’ĂȘtre renvoyĂ©s. L’individu, noyĂ© dans la masse, n’est pas reconnu en tant que personne ; il est juste un objet qui doit produire du rĂ©sultat. Le bashing ne peut donc exister que dans un environnement devenu hostile aux individus. Ma patiente me parlait du bashing concernant une personne qu’elle apprĂ©ciait particuliĂšrement car Ă  son arrivĂ©e dans l’entreprise, cette derniĂšre avait Ă©tĂ© la seule Ă  l’avoir aidĂ©e dans cet environnement rude. Car le bashing se caractĂ©rise par l’exclusion, la violence et la stigmatisation de la victime. Le groupe exclut la victime Le salariĂ© faisant l’objet de bashing est complĂ©tement exclu du groupe personne ne lui parle Ă  la machine Ă  cafĂ©, ne lui dit bonjour ou au revoir ; elle dĂ©jeune seule. Cette exclusion fait l’objet d’un consensus de la part du groupe. On ne va pas prendre le risque de se montrer avec elle. Ma patiente me racontait qu’elle Ă©tait la seule Ă  lui parler et Ă  entretenir des relations amicales avec elle. Elle me disait qu’elle connaissait les risques qu’elle encourait, ceux d’ĂȘtre elle-mĂȘme victime dans un futur proche de bashing si elle ne participait pas Ă  la curĂ©e, mais qu’elle s’en moquait, car elle Ă©tait complĂ©tement rĂ©voltĂ©e par cette pratique inhumaine. Le groupe est violent et harcĂšle la victime La victime doit faire face ici Ă  une violence inouĂŻe et, dans le cas dĂ©crit, silencieuse. Les autres salariĂ©s parlent derriĂšre son dos, se moquent d’elle, sont liguĂ©s contre elle. Elle ne peut rĂ©pondre car tout est fait avec subtilitĂ© et finesse. Tout est dans l’attitude et le non-dit. L’exclusion peut sans doute ĂȘtre Ă©galement plus efficace avec des actes de violence moins larvĂ©s. Le groupe se comportant alors comme un harceleur. Le bashing, outil utile au groupe Trois avantages » majeurs ressortent clairement du bashing en entreprise
 Du bashing naĂźt la cohĂ©sion du groupe Outre le fait que le bashing fournit un sujet de discussion Ă  chaque instant de la journĂ©e, il a pour effet que chaque individu est d’accord avec l’autre pour dire que la victime est LA personne qui est la plus nulle, la plus moche, la plus mal habillĂ©e, la plus
 Ainsi, de cet acharnement, naĂźt une cohĂ©sion. On devient amis avec les autres membres du groupe car on est d’accord. De plus, savoir qu’on est d’accord sur tout concernant cette personne soude une Ă©quipe. Du bashing naĂźt une sorte de catharsis Je pense que le mal-ĂȘtre en entreprise est parfois tel que, finalement, se liguer contre une victime fait du bien. D’une part parce que on se sent moins seul dans cet univers inhumain et que d’autre part on fait subir Ă  la victime ce qu’on subit plus ou moins soi-mĂȘme. Du bashing naĂźt la protection des membres du groupe La victime reprĂ©sente tout ce qu’on haĂŻt. Elle canalise sur elle toutes les rancƓurs, frustrations, mĂ©chancetĂ©s. Elle a ainsi une fonction vitale pour les membres du groupe les protĂ©ger individuellement. Ils ne risquent rien car une personne est dĂ©jĂ  dĂ©signĂ©e et porte tous les stigmates. C’est le bouc Ă©missaire ! Le bashing une triple articulation en psychanalyse Le bashing rĂ©unit Ă  lui seul trois thĂšmes qui sont le harcĂšlement, les comportements d’un individu pris dans un groupe, et la notion de bouc Ă©missaire. Le harcĂšlement moral Le bashing est clairement une forme de harcĂšlement moral. La victime ne peut se dĂ©fendre. MalgrĂ© toute sa bonne volontĂ©, malgrĂ© tous ses efforts, elle n’aura jamais raison et sera toujours en faute. Elle sera soumise Ă  des injonctions contradictoires, subira des humiliations et finira par quitter d’elle-mĂȘme son travail car sa santĂ© physique et psychique sera profondĂ©ment mise Ă  mal. Dans les cas extrĂȘmes, elle pourra attenter Ă  ses jours. Ce qui est remarquable c’est que ce sont les individus du groupe qui harcĂšlent la victime. Or, un groupe de 50 personnes ne peut se composer de 50 harceleurs. Illustration que le groupe influence le comportement individuel
 La psychologie de masse Dans Psychologie des masses et analyse du moi », Freud a clairement dĂ©montrĂ© que l’individu noyĂ© dans un groupe abdique son jugement personnel, sa capacitĂ© Ă  rĂ©flĂ©chir et mĂȘme et surtout ses valeurs morales au bĂ©nĂ©fice du groupe. Le groupe devient une entitĂ© vivant sa propre vie et crĂ©ant ses propres schĂ©mas de pensĂ©e. Ainsi, nous pouvons remarquer cet effet de groupe lors d’une rĂ©union de personnes chargĂ©es, par exemple, d’évaluer un candidat. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que la premiĂšre opinion concernant le candidat fera loi le biais cognitif de la premiĂšre impression. Si l’avis est favorable, le reste du groupe va majoritairement suivre cet avis. Dire que nous ne sommes pas d’accord avec la majoritĂ© devient un acte de bravoure. Il faut alors une sacrĂ©e dose de confiance en soi pour oser s’opposer au groupe, comme le suggĂšre l’expĂ©rience de Asch. ProposĂ©e par le psychologue Solomon Asch, elle dĂ©montre Ă  quel point les individus peuvent ĂȘtre sensibles Ă  la pression du groupe, au point de faire des choix qui vont Ă  l’encontre de l’évidence. Ainsi, des sujets pouvaient affirmer que deux lignes avaient la mĂȘme longueur alors que l’écart Ă©tait pourtant trĂšs visible car supĂ©rieur Ă  5 centimĂštres. Les rĂ©sultats de cette expĂ©rience ont montrĂ© que la plupart des sujets rĂ©pondaient correctement en l’absence d’influence extĂ©rieure, mais qu’un grand nombre 32%, finissait par se conformer aux mauvaises rĂ©ponses soutenues Ă  l’unanimitĂ© par les complices qui donnaient une rĂ©ponse erronĂ©e. [youtube id= »7AyM2PH3_Qk » width= »620″ height= »360″] Bashing et bouc Ă©missaire Le bouc Ă©missaire Ă©tait Ă  l’origine une victime sacrificielle, innocente, que les sociĂ©tĂ©s primitives choisissaient dans un rite de purification afin de combattre une calamitĂ© ou de chasser une force menaçante. Un animal ou une personne Ă©tait choisi et traĂźnĂ© hors de la citĂ©, oĂč il Ă©tait parfois mis Ă  mort ; cette victime Ă©tait censĂ©e se charger de tous les maux de la citĂ©. Dans le cas du bashing, la victime porte sur elle tous les maux des individus composant l’entreprise. L’organisation, telle une citĂ©, va dĂ©signer une victime expiatoire, la charger de tous les vices, de tous les maux afin de se soulager des blessures, du mal-ĂȘtre. En conclusion, notre sociĂ©tĂ© si moderne, si Ă©voluĂ©e » qui essaye tellement de purifier, d’assainir, de stĂ©riliser, de dĂ©sinfecter, de rendre les rapports entre humains bienveillants, cette sociĂ©tĂ© si aseptisĂ©e, ne peut en rĂ©alitĂ© rien contre le fait que nous sommes fondamentalement des peuples primitifs, et que malgrĂ© toute l’avancĂ©e des sciences nous rĂ©agissons, sans peut-ĂȘtre mĂȘme nous en rendre compte, comme les sociĂ©tĂ©s soi-disant archaĂŻques en reproduisant le schĂ©ma primitif du bouc Ă©missaire. Un solide travail avec un psychanalyste peut ĂȘtre un remĂšde Ă  ces dĂ©bordements, car plus nous nous connaissons et moins nous sommes susceptibles de nous laisser envahir par un groupe. Travailler sur soi permet d’exister en tant qu’individu maĂźtre de sa vie. *** Sur un sujet proche, abordant psychanalyse, entreprise, organisation et management Comment moins subir la pression et le conformisme du groupe au service marketing ? Pervers narcissique et service marketing Dans mon livre La psy qui guĂ©rit lire le rĂ©sumĂ©, j’aborde entre autres le harcĂšlement au travail c Ill. DepositPhotos
DĂšsqu'un populiste dĂ©signe un bouc Ă©missaire, chacun dans l'auditoire opine de la tĂȘtet, car la caractĂ©ristique du bouc Ă©missaire, c'est prĂ©cisĂ©ment d'ĂȘtre facilement reconnaissable. On Nous sommes en guerre, nous a dit le chef de l’État. En guerre contre un ennemi invisible, insaisissable. Et dans ce type de guerre, lorsqu’il nous est impossible d’identifier l’ennemi, de le montrer du doigt pour orienter notre colĂšre et l’affronter, il devient urgent, voir indispensable d’en identifier un. Les recherches montrent, que ce soit en philosophie ou en sciences comportementales, que deux conditions doivent ĂȘtre remplies pour que l’ennemi puisse prendre corps il doit faire partie de notre groupe de rĂ©fĂ©rence, un individu qui est proche, visible ; il doit avoir une caractĂ©ristique commune, qui nous permet de nous comparer Ă  lui appartenir Ă  la mĂȘme catĂ©gorie socioprofessionnelle, Ă  la mĂȘme tranche d’ñge, avoir une passion similaire, etc.. Dans votre immeuble, dans lequel vous passez votre temps Ă  dĂ©sinfecter les poignĂ©es d’entrĂ©e, habite une infirmiĂšre qui vous fait l’affront de rentrer chez elle tous les soirs, alors qu’elle a Ă©tĂ© exposĂ©e au virus toute la journĂ©e ? C’est la candidate idĂ©ale pour devenir bouc Ă©missaire. Une fois identifiĂ©, ce caper emissarius sera exclu de votre groupe de rĂ©fĂ©rence et portera tous les pĂ©chĂ©s de la citĂ© » en dehors de celui-ci. Vous serez soulagĂ© qu’elle dĂ©mĂ©nage. Car ce n’est pas la mĂȘme infirmiĂšre que vous applaudissez le soir, Ă  20h. L’infirmiĂšre que vous applaudissez, vous ne la connaissez pas, elle ne fait pas partie de votre groupe de rĂ©fĂ©rence, elle, elle sauve des vies. C’est cette erreur d’identification du bouc Ă©missaire que font la plupart des individus, quand l’ennemi est diffus et qu’aucun responsable n’a Ă©tĂ© dĂ©signĂ©. Il est Ă©videmment inacceptable d’exclure une infirmiĂšre innocente et de lui faire porter des torts alors qu’elle passe ses journĂ©es sur le front » pourtant certaines personnes ne peuvent s’en empĂȘcher. Pourquoi est-il nĂ©cessaire pour ces personnes de dĂ©signer un bouc Ă©missaire ? Quelles sont les solutions pour que leur colĂšre reste contenue ? Parce que s’il n’est pas possible d’empĂȘcher certaines personnes d’identifier des boucs Ă©missaires, il est fondamental de limiter la portĂ©e de ces comportements antisociaux, voire destructeurs. DĂ©lĂ©guer, un art machiavĂ©lique ? En temps de crise, il n’y a parfois pas d’autre choix pour les dĂ©cideurs que d’engager des rĂ©formes impopulaires, telle que l’instauration du confinement, quitte Ă  perdre la confiance ou le soutien d’une partie de la population. Cependant, nos recherches montrent que le fait de dĂ©lĂ©guer la responsabilitĂ© d’une reforme impopulaire est efficace en termes d’acceptation Nicolas Machiavel dĂ©crivait il y a cinq siĂšcles les mĂ©rites de cette solution. Dans son chef-d’Ɠuvre, Le Prince 1532, Machiavel Ă©crit, Les Princes devraient dĂ©lĂ©guer Ă  d’autres l’adoption de mesures impopulaires
 ». Comment appliquer ce conseil sans ĂȘtre
 machiavĂ©lique ? Pour un chef d’État, il est plus simple de soutenir que les choix sont imposĂ©s par la technocratie » Commission europĂ©enne, OMS, ou comitĂ© d’experts, par exemple. Pour un chef d’entreprise, le gouvernant est le bouc Ă©missaire idĂ©al. Il est toujours facile de renvoyer Ă  un bouc Ă©missaire de responsabilitĂ© plus haute. Une autre stratĂ©gie peut-ĂȘtre mise en place la littĂ©rature traditionnelle a dĂ©jĂ  Ă©tudiĂ© le choix d’engager un dĂ©lĂ©guĂ© pour agir en son nom en insistant sur les asymĂ©tries d’information ou d’expertise, sous prĂ©texte d’efficacitĂ©. Nous avons complĂ©tĂ© cette analyse en montrant que les dĂ©cideurs ont occasionnellement recours Ă  la dĂ©lĂ©gation pour faire porter le chapeau » et Ă©chapper Ă  leurs responsabilitĂ©s », en attĂ©nuant le jugement nĂ©gatif attachĂ© Ă  une reforme impopulaire. La dĂ©lĂ©gation dĂ©gage le principal dĂ©cideur de ses responsabilitĂ©s et permet de prĂ©server son image, le mĂ©contentement Ă©tant dirigĂ© vers le bouc Ă©missaire. La tentation pourrait alors ĂȘtre, pour un dĂ©cideur manipulateur, de prĂ©tendre qu’il a dĂ©lĂ©guĂ© la dĂ©cision, afin de rĂ©colter les avantages liĂ©s au transfert de l’autoritĂ©, tout en prenant en rĂ©alitĂ© lui-mĂȘme la dĂ©cision. Il utilise alors un faux » dĂ©lĂ©guĂ© comme bouc Ă©missaire. En l’absence de bouc Ă©missaire, il peut aussi simplement laisser porter le chapeau Ă  quelqu’un d’innocent qui a Ă©tĂ© identifiĂ© par les individus par effets de proximitĂ©. La violence des individus Ă©tant focalisĂ©e sur cette personne-lĂ , le dĂ©cideur peut continuer Ă  agir souvenez-vous du mĂ©tier de Benjamin MalaussĂšne. StratĂ©gie de fausse dĂ©lĂ©gation Dans nos recherches, nous avons Ă©tudiĂ© si les individus en charge de prendre des mesures impopulaires Ă©taient capables de mentir au sujet de la dĂ©lĂ©gation ; si les boucs Ă©missaires acceptaient leur rĂŽle ; enfin, si les individus touchĂ©s par la rĂ©forme impopulaire l’acceptaient plus facilement si elle venait non pas de leur dĂ©cideur habituel, mais d’un dĂ©lĂ©guĂ©. Nous avons montrĂ© qu’un nombre significatif d’individus adoptent la stratĂ©gie de la fausse dĂ©lĂ©gation », affirmant qu’ils dĂ©lĂšguent la prise de dĂ©cision, tout en la prenant eux-mĂȘmes. Cependant, un nombre non nĂ©gligeable de dĂ©lĂ©guĂ©s refusent d’occuper le rĂŽle moralement ambigu de bouc Ă©missaire car ils ne veulent tout simplement pas ĂȘtre les complices d’une proposition injuste. Enfin, nous avons observĂ© que la prĂ©sence d’un bouc Ă©missaire canalise la colĂšre tout en permettant une meilleure acceptation de la mesure. Montrer du doigt un faux bouc Ă©missaire est donc immoral et injuste, mais certaines personnes peuvent en tirer des bĂ©nĂ©fices, notamment en pĂ©riode de crise. On en arrive Ă  croire que ce type de comportement serait moins condamnable lorsque la mesure est impopulaire mais nĂ©cessaire. Comment s’assurer que les coĂ»ts sociaux sont contenus et que le bouc Ă©missaire n’est pas l’objet de violence ? Limiter le phĂ©nomĂšne Les dĂ©cideurs doivent jouer sur les deux dimensions nĂ©cessaires Ă  l’identification du bouc Ă©missaire le groupe de rĂ©fĂ©rence et la caractĂ©ristique qui nous en rapproche. Par ailleurs, ils doivent prendre en considĂ©ration la recherche de contrĂŽle de certaines personnes. Face Ă  la situation stressante que nous connaissons, avec un virus invisible, diffus et dangereux, certains individus pourraient ĂȘtre tentĂ©s de chercher Ă  contrĂŽler pour se rassurer et se redonner une sensation de contrĂŽle. S’ils n’ont pas de contrĂŽle sur le virus ou les actions du gouvernement, ils pourraient donc ĂȘtre tentĂ©s de chercher Ă  contrĂŽler le fait que l’infirmiĂšre dĂ©mĂ©nage. D’abord, en Ă©largissant notre groupe de rĂ©fĂ©rence il ne faut plus que celui-ci se limite Ă  nos voisins proches, il faut que les individus puissent comprendre que tout le monde peut faire partie de leur groupe de rĂ©fĂ©rence. Les infirmiĂšres qui sauvent des vies devraient avoir plus de visages, pour qu’on puisse les intĂ©grer dans le groupe de rĂ©fĂ©rence, pour qu’on comprenne que le groupe social est large. Ceci nous permettrait de comprendre que notre voisine fait partie de ce groupe vertueux et ne plus l’identifier comme bouc Ă©missaire, mais de mettre en avant le lien social, qui nous rend plus coopĂ©ratifs. Enfin, la comparaison devrait se faire Ă  partir d’un comportement exemplaire l’effort, justement, que font les infirmiĂšres, par exemple. C’est plutĂŽt ce comportement devrait ĂȘtre mis en avant, et pas les violences faites Ă  ces mĂȘmes infirmiĂšres. Mais alors, qui sera le nĂ©cessaire bouc Ă©missaire ? Il faut Ɠuvrer Ă  remonter et assumer la dĂ©cision au niveau le plus Ă©levĂ© plus elle est Ă©loignĂ©e de nous, plus la dĂ©cision est acceptable. C’est de cette façon que l’on peut limiter la volontĂ© et l’illusion de vouloir reprendre le contrĂŽle. La responsabilitĂ© doit remonter lĂ  oĂč les dĂ©cisions sont rĂ©ellement prises, et ceci doit ĂȘtre communiquĂ© clairement
 ce qui empĂȘchera logiquement les individus de se tourner vers des innocents.
Attention il ne s’agit pas ici, de nier que le climat puisse s’emballer. C’est possible, mais nous n’en sommes pas certains non plus. [] Non, il est important de le dire, le climat, quelle que soit son Ă©volution, ne doit pas servir de bouc Ă©missaire Ă  nos inconsĂ©quences.
Vous pouvez tout utiliser, reproduire, tĂ©lĂ©charger sous rĂ©serve de citer expressĂ©ment vos sources, c’est Ă  dire son adresse Internet et son auteur RĂ©mi Casanova. Rappelons, avant de commencer cette approche processuelle, deux choses a Le bouc Ă©missaire est un processus de rĂ©conciliation collective momentanĂ©e fondĂ© sur la substitution et l’exclusion. b Le phĂ©nomĂšne du bouc Ă©missaire permet la pĂ©rennisation d’un groupe par l’exclusion d’un de ses membres, celui qui est dĂ©signĂ© comme le bouc Ă©missaire afin de prĂ©server les tabous du groupe et de se prĂ©server des consĂ©quences nĂ©fastes de la quasi inĂ©vitable rivalitĂ© mimĂ©tique. I Le bouc Ă©missaire selon son dĂ©roulement Comme nous le voyons ailleurs sur ce site, il est possible d’apprĂ©hender le phĂ©nomĂšne du bouc Ă©missaire par ses manifestations les signes victimaires, les accusations, etc. ou les problĂ©matiques qu’il soulĂšve les antagonismes rĂ©els, les tabous, la rivalitĂ© etc. . Il est Ă©galement possible, parfois plus aisĂ©, de le comprendre par son dĂ©roulement. En effet, en le dĂ©crivant selon un certains nombre d’étapes, -sept Ă©tapes selon nous-, on en comprend les mĂ©canismes et mĂȘme les enjeux. Et de fait, nous retrouvons manifestations et problĂ©matiques que nous venons d’évoquer. Dans son ouvrage le bouc Ă©missaire, RenĂ© Girard expose les grandes Ă©tapes et problĂ©matiques du groupe social de vastes couches sociales se trouvent aux prises avec des flĂ©aux aussi terrifiants que la peste ou parfois avec des difficultĂ©s visibles. GrĂące aux mĂ©canismes persĂ©cuteurs, l’angoisse et les frustrations collectives trouvent un assouvissement vicaire sur des victimes qui font aisĂ©ment l’union contre elles, en vertu de leur appartenance Ă  des minoritĂ©s mal intĂ©grĂ©es, etc.. » [1]. Selon l’auteur, quatre grandes Ă©tapes se dĂ©tachent a une Ă©tape d’indiffĂ©renciation, d’une certaine confusion, oĂč les Ă©lĂ©ments de la crise se rĂ©unissent b une Ă©tape pendant laquelle les problĂšmes surgissent, sous forme de symptĂŽmes, et la crise se manifeste
 en parallĂšle, Ă©mergent de coupables potentiels, en lien direct ou totalement Ă©loignĂ©s des symptĂŽmes c vient la mise Ă  mort rĂ©elle ou symbolique avec ou sans renaissance d une Ă©tape de rĂ©conciliation, avec un ordre nouveau ou la restauration de l’ordre ancien qui se met en place. Dit autrement, les quatre Ă©tapes deviennent celles-ci 1 Ă©tape de la rivalitĂ© spĂ©cifiĂ©e repĂ©rable, 2 Ă©tape de constitution d’une foule en mĂȘme temps qu’émergence de figures du bouc Ă©missaire, 3 Ă©tape de mise Ă  mort symbolique ou rĂ©elle, 4 Ă©tape de reconstitution du culturel et du social de la diffĂ©renciation, renaissance des rivalitĂ©s mimĂ©tiques. On remarque aisĂ©ment qu’en passant d’une perte de la diffĂ©renciation Ă  une reconstitution de la diffĂ©renciation, le phĂ©nomĂšne passe d’un espace oĂč le chaos rĂšgne Ă  un espace oĂč l’organisation, le cosmos pourrait-on dire, lui succĂšde. Mais on remarque Ă©galement que le cosmos, par essence, n’est qu’une Ă©tape et qu’il permet sinon contient en germe les conditions de la renaissance des antagonismes, rivalitĂ©s mimĂ©tiques et indiffĂ©renciation. Alors, le phĂ©nomĂšne du bouc Ă©missaire peut ĂȘtre vĂ©cu comme un phĂ©nomĂšne cyclique. Et en s’arrĂȘtant plus finement sur le processus mĂ©canique considĂ©rĂ© comme cyclique, on repĂšre sept Ă©tapes. II Les sept Ă©tapes et quelques pistes de rĂ©ponses. Le bouc Ă©missaire en sept Ă©tapes selon RĂ©mi Casanova En lisant les propos prĂ©cĂ©dents, on a compris que les phases se succĂšdent, immanquablement, mais que la durĂ©e de chaque phase ne peut ĂȘtre prĂ© dĂ©terminĂ©e. Et c’est heureux ! Car c’est ici que se montre de la façon la plus vigoureuse la dĂ©termination des acteurs, quels que soient leurs places hiĂ©rarchiques et fonctionnelles, de lutter contre les effets dĂ©lĂ©tĂšres du phĂ©nomĂšne. Les rĂ©ponses apportĂ©es tendront, par leur efficacitĂ© plus ou moins grande, Ă  allonger ou raccourcir la durĂ©e de chaque phase dans des dynamiques non linĂ©aires. Et puisque le phĂ©nomĂšne est mĂ©canique, elles permettront mĂȘme, Ă  l’image d’une boĂźte de vitesses automobile, de rĂ©trograder et de revenir Ă  une Ă©tape antĂ©rieure. Voici donc les Ă©tapes. Elles sont accompagnĂ©es de quelques Ă©bauches d’actions et postures qui permettent de retarder, freiner, rĂ©orienter les forces destructrices. Ces pistes d’actions, nos rĂ©ponses et solutions au phĂ©nomĂšne du bouc Ă©missaire, sont dĂ©veloppĂ©es ailleurs dans ce site. Pour des raisons quantitatives, dans le cadre de cette contribution, nous ne pouvons que les explorer. Voir une vidĂ©o sur les sept Ă©tapes 1Ăšre Ă©tapeLe processus est en marche, mĂȘme si rien ne transparaĂźt les signes distinctifs se redessinent et s'affirment ; ils se chargent de valeurs positives, neutres ou nĂ©gatives2Ăšme Ă©tape2 Apparition desobstaclesLes obstacles apparaissent. Mal franchis, ils crĂ©ent des clivages, alimentent les tabous, le processus est rĂ©ellement Ă©tape3 Recherchedu bouc Ă©missaireLes accusations sont dĂ©sordonnĂ©es le "tous contre tous" menace la survie du Ă©tape4 DĂ©signation du bouc Ă©missaireLes accusations sont "tous contre un" se oublie les antagonismes Ă©tapeLes accusations et les accusateurs s'enchainent et se dĂ©chainent6Ăšme Ă©tape6 DĂ©nouement du processusL'exclusion se manifeste, plus ou moins brutalement. La rĂ©conciliation s'annonce sur fond d'oubli momentanĂ© des tabous et des Ă©tapeLe groupe se pose et se repose. RĂ©conciliĂ© mais plus ou moins culpabilisĂ©, momentanĂ©ment amnĂ©sique de ses rivalitĂ©s et de ses tabous, il a assurĂ© sa pĂ©rennitĂ©. PremiĂšre phase la phase apaisĂ©e C’est le moment oĂč rien n’apparaĂźt, sinon la vie ordinaire, ici suffisamment calme et pacifiĂ©e du groupe considĂ©rĂ© pour ne pas le bouleverser. C’est le moment qui va de la constitution du groupe, y compris imaginĂ©e et imaginaire avant la rencontre rĂ©elle, Ă  l’apparition de problĂšmes inhĂ©rents Ă  la vie des groupes cohabitation au sein du groupe et mise en Ɠuvre des missions, buts, fonctions du groupe. Pendant cette phase apaisĂ©e, chacun est Ă  sa place, celle qui lui est prescrite par l’organisation interne. Chacun l’accepte, avec plus ou moins d’entrain, pendant un laps de temps plus ou moins long certains groupes dysfonctionnent dĂšs leur constitution, certains membres du groupe se rebellent ou l’empĂȘchent de fonctionner dĂšs leur arrivĂ©e au sein du groupe. On accepte d’autant mieux sa place qu’on la choisit ; on l’accepte d’autant moins qu’elle nous est assignĂ©e. Si la distorsion entre le prescrit et le rĂ©el n’est pas trop importante, si le rĂ©el est plus gratifiant que le prescrit, si la distorsion n’est pas trop douloureuse Ă  accepter voire Ă  assumer, si elle peut ĂȘtre rĂ©gulĂ©e, la phase apaisĂ©e phase peut durer trĂšs longtemps le groupe est en effet extrĂȘmement sain car il prĂ©vient et/ou anticipe les phĂ©nomĂšnes au point de les rendre suffisamment inconsĂ©quents pour poursuivre un cheminement suffisamment serein. Chacun, Ă  sa place, se satisfait ou se contente de sa place car il a trouvĂ© une juste place, une place qui lui convient. Cette phase, lorsqu’elle s’étend dans la longue durĂ©e et du fait qu’elle ne laisse rien paraĂźtre d’antagonismes ou de dysfonctionnements dĂ©lĂ©tĂšres pourrait faire dire que le bouc Ă©missaire n’existe pas. Certes, il n’apparaĂźt pas dans ses manifestations attendues sous la forme de la crise » et encore moins sous la forme d’une incarnation. Pourtant, si la figure du bouc Ă©missaire n’émerge pas, si elle n’est mĂȘme pas encore identifiable, le phĂ©nomĂšne est Ă  l’Ɠuvre, selon le processus mĂ©canique dĂ©crit ailleurs sur ce site. Que se passe-t-il donc ? C’est simple chacun, tout au long des activitĂ©s ordinaires de la vie du groupe, repĂšre chez chacun les signes qui le constituent voire qui le distinguent des autres. Ce moment apaisĂ© est donc celui du repĂ©rage des signes distinctifs de chacun. Il n’est pas encore, ou trĂšs peu, celui de l’attribution de signes victimaires. En d’autres termes, on repĂšre sans juger. Que repĂšre-t-on ? Les signes et les Ă©carts. Et comme ces signes et ces Ă©carts ne semblent pas perturber la vie du groupe dans son fonctionnement, on leur attribue peu de vertus et encore moins de vices. Les signes sont d’ordres multiples. On peut considĂ©rer que le repĂ©rage, dĂ©jĂ , n’est pas neutre et que l’on repĂšre ce qui potentiellement est signifiant chez nous. On remarque ce qui attire notre regard, ce qui nous saute aux yeux, ce qui qui plus tard deviendra du positif ou du nĂ©gatif. Certains ont mĂȘme pu dire qu’on remarque la paille dans l’Ɠil de son voisin 
 Quoi qu’il en soit, on repĂšrera des Ă©lĂ©ments factuels mais aussi plus subjectifs la construction imaginaire est Ă  l’Ɠuvre dĂšs ces premiers instants. Ainsi, Ă  cĂŽtĂ© de signes distinctifs qui semblent Ă©vidents – mais qui ne le sont pas systĂ©matiquement pour autant- et que parfois on ne remarque pas tels le genre, le statut hiĂ©rarchique, la fonction institutionnelle, l’appartenance sociale, culturelle ou cultuelle etc., des Ă©lĂ©ments plus alĂ©atoires, plus relatifs, plus personnels vont Ă©galement s’imposer untel a de l’humour, est colĂ©rique, irascible, sent bon ou mauvais 
 autant de traits de caractĂšre, de traits constitutifs des personnes qui marquent les uns et pas les autres. Surtout, ce sont autant de traits qui, en cette phase apaisĂ©e, restent sinon totalement neutres, sans force dĂ©lĂ©tĂšre suffisante pour stigmatiser les personnes qui en sont porteuses. A ce moment, la pĂ©dagogie de la prĂ©vention du phĂ©nomĂšne du bouc Ă©missaire en institution prend tout son sens. Entendons le terme pĂ©dagogie au sens Ă©tymologique du terme, d’accompagnement du mĂ©canisme, mais aussi de l’institution. C’est le niveau 1 de la prĂ©vention, celui oĂč l’on s’assure que les interdits fondateurs sont respectĂ©s d’une part, que la crise mimĂ©tique n’est favorisĂ©e d’autre part ? Concernant les premiers, on s’assurera que l’interdit du meurtre rĂ©el et symbolique, l’interdit de l’inceste et celui du parasitage sont respectĂ©s. En d’autres termes, on s’assurera que chacun peut exercer la mission pour laquelle il est lĂ , que l’entre l’entre soi » systĂ©matique n’est pas la seule façon de fonctionner, que l’ouverture raisonnĂ©e » aux autres est assurĂ©e et que chacun, dans une saine division sociale du travail Ă  partir de la dĂ©finition des rĂŽles, places et fonctions, contribue Ă  l’Ɠuvre collective. Pour la seconde, on veillera Ă  ce que l’organisation du travail et les postures individuelles favorisent l’alliance et l’émulation plutĂŽt que la rivalitĂ© et la concurrence. On sait en effet que plus le rapport nombre de rivaux / rĂ©alitĂ© de l’objet du dĂ©sir mimĂ©tique est Ă©levĂ©, plus le phĂ©nomĂšne se dĂ©veloppera aisĂ©ment. ConcrĂštement, il s’agira de faire en sorte que chacun ait une place juste, reconnue et satisfaisante dans l’institution. On le voit, les 4 R de la RĂ©ussite RepĂšres – Responsabilisation – Reconnaissance – Respect, jouent pleinement leur rĂŽle dans cette phase. Enfin, et nous arrĂȘterons les rĂ©ponses par ailleurs dĂ©veloppĂ©es, c’est le moment oĂč chacun doit repĂ©rer l’écart entre les signes distinctifs dont il est porteur avec les signes distinctifs attendus. ÉlĂ©ment de la plus grande importance car l’écart, dans les phase suivante, risque de se creuser et aller jusqu’à l’incompatibilitĂ©. DeuxiĂšme phase l’apparition des obstacles la phase d’apparition des obstacles, des problĂšmes rĂ©els ou imaginaires. Ce moment lĂ  est capital parce qu’il indique si l’institution est en Ă©veil, si elle perçoit les bas bruits, si elle comprend les enjeux au-delĂ  des apparences. Toute vie de groupe est confrontĂ©e plus ou moins rapidement, plus ou moins profondĂ©ment, plus ou moins frĂ©quemment Ă  des difficultĂ©s. Ces difficultĂ©s sont liĂ©es d’une part Ă  la raison officielle pour laquelle les personnes sont groupĂ©es difficultĂ© Ă  remplir la mission institutionnelle, Ă  rĂ©aliser les objectifs fixĂ©s etc., d’autre part aux phĂ©nomĂšnes intrinsĂšques Ă  la proximitĂ© dans les groupes c’est le relationnel, le psycho et le socio-affectif, l’autoritĂ© etc.. Par ailleurs et sur cette base, tout groupe dĂ©veloppant ses modes de fonctionnement, ses habitus, ses valeurs, dĂ©veloppe en corollaire des antagonismes rĂ©els, des tabous. LiĂ©s aux questions essentielles, profondes, archaĂŻques et sensibles, celles qui touchent aux valeurs, Ă  l’identitĂ© et Ă  l’existence du groupe, les tabous sont ceux avec lesquels le bouc Ă©missaire permettra d’éviter la confrontation. Sauf Ă  ĂȘtre vigilant et rĂ©actif, ces difficultĂ©s vont augmenter avec le temps, en frĂ©quence et en gravitĂ©. Superficielles ou profondes, rĂ©elles ou imaginaires, conjoncturelles ou structurelles, accidentelles ou habituelles, elles vont contribuer Ă  transformer les signes distinctifs des acteurs du groupe en signes victimaires. Rappelons que les acteurs d’un groupe sont Ă  considĂ©rer dans une perspective systĂ©mique. Les acteurs sont alors autant des personnes avec des statuts, des fonctions, des rĂŽles que des acteurs institutionnels une banque, une tutelle, un associé  que des services participant du systĂšme les Ressources Humaines, la communication, la gouvernance
, voire des fonctions au sein du systĂšme l’accueil, la formation, l’insertion, la restauration
. Les difficultĂ©s ne vont pas s’arrĂȘter avec le passage Ă  l’étape suivante, mais elles vont se diluer en investissement dans la poursuite du phĂ©nomĂšne, Ă  travers la recherche du bouc Ă©missaire. Les difficultĂ©s et les obstacles sont la base de la construction du bouc Ă©missaire en tant que figure incarnĂ©e. En effet, Ă  travers les obstacles et la façon de les surmonter plus ou moins efficacement, avec plus ou moins de souffrance, les membres du groupe attribuent ce degrĂ© d’efficacitĂ©, cette souffrance, la rĂ©ussite ou l’échec Ă  soi-mĂȘme certes, mais aussi Ă  son environnement. C’est lĂ  que l’estime de soi s’étiole ou se renforce lorsque l’attribution des rĂ©sultats est interne et que les signes distinctifs deviennent positifs ou nĂ©gatifs lorsqu’elle est externe. Petit Ă  petit, parallĂšlement ou se substituant Ă  la rĂ©flexion sur les obstacles qui se posent au groupe, chacun des membres du groupe va considĂ©rer les autres membres comme des facilitateurs du travail, ou au contraire des empĂȘcheurs. Cette distinction peut s’opĂ©rer brutalement ou au contraire trĂšs finement, tout en nuances, par petites touches Ă  travers des Ă©preuves relativement mineures que traverse le groupe. Elle procĂšde in fine d’une catĂ©gorisation qui tient de la confiance ou de la dĂ©fiance, de l’alliance ou de l’évitement, pouvant aller jusqu’à la distinction entre ceux qui sont utiles et ceux qui sont nuisibles, ceux considĂ©rĂ©s comme des amis ou ceux qui deviennent des ennemis, sur la base de critĂšres construits plus ou moins rationnellement Ă  des indicateurs objectifs mais Ă  vĂ©rifier du type il arrive en retard » ; il ne prend pas la parole » ou au contraire il la ramĂšne tout le temps », se joignent des critĂšres moins nets il n’est pas intervenu pour m’aider lorsque j’en avais besoin » et d’autres parfaitement tendancieux c’est parce qu’il est anorexique », c’est parce que c’est une femme », c’est parce qu’il vieux » etc.. Tous ces signes, tous sans exception, mĂ©ritent d’ĂȘtre dĂ©construits. Gardons Ă  l’esprit que cette attribution de la rĂ©ussite ou de l’échec Ă  des signes distinctifs se dĂ©veloppe Ă  l’épreuve de la rĂ©alitĂ© de la vie des groupes mĂȘme lorsque les faits serviront de prĂ©texte dans une mauvaise foi ou un aveuglement plus ou moins volontaire, c’est bien sur la base d’évĂ©nements, y compris construits ou imaginĂ©s, que les signes distinctifs neutres, positifs ou nĂ©gatifs sont Ă©difiĂ©s. La part de l’imaginaire, dans une tentative de rationalisation et d’objectivation du processus de rĂ©ussite ou d’échec des Ă©preuves opĂšre quitte Ă  sombrer dans l’irrationnel et le subjectif. Alors il s’agira, comme nous le dĂ©veloppons ailleurs, de prendre la mesure des difficultĂ©s et de dĂ©passer ou contourner les obstacles tout en tentant de comprendre ce qui se joue au-delĂ  de ce qui est manifestĂ©. Mais il conviendra aussi de faire en sorte que les problĂšmes rencontrĂ©s soient conjoncturels, accidentels et dĂ©passables et non structurels, habituels et infranchissables. L’anticipation, la rĂ©activitĂ©, la juste perception des choses avant qu’elles ne dĂ©gĂ©nĂšrent jouent ici un grand rĂŽle. On se situe au deuxiĂšme niveau de la prĂ©vention du phĂ©nomĂšne lorsque des signaux apparaissent et que l’institution s’en saisit pour le freiner voire, si elle peut agir efficacement, retourner Ă  la phase prĂ©cĂ©dente. TroisiĂšme phase la recherche d’une victime Ă©missaire A ce moment, le phĂ©nomĂšne est sĂ©rieusement enclenchĂ© au point qu’une partie de la vie du groupe consiste Ă  chercher, chez l’autre c’est Ă  dire en interne et en externe, dans des configurations systĂ©miques plus ou moins Ă©largies, Ă  partir de sujets de discorde, des objets de reproches. Le signe distinctif, non seulement devient de plus en plus nettement signe victimaire, mais il a tendance Ă  se dĂ©multiplier. D’une part le signe victimaire devient de plus plus en plus net, fort, intense. D’autre part un signe victimaire ne suffisant pas Ă  dĂ©signer une victime Ă©missaire, il en faut plusieurs
 et plusieurs se dĂ©veloppent. La phase de recherche d’une victime Ă©missaire est ainsi le double moment de la stigmatisation accrue en force et en nombre. C’est bien le moment oĂč le repĂ©rage puis l’énumĂ©ration des signes distinctifs sont autant d’élĂ©ments et de sources potentiels de victimisation. La question de la force est essentielle car, sur cette base, se fonde la force de l’accusation qui tendra Ă  rĂ©sister aux tentatives de dĂ©fenses de l’accusĂ©. La question du nombre est Ă©galement essentielle nombre d’objets d’accusations et nombre d’accusateurs. Plus la vie du groupe du groupe avance dans le temps mais aussi dans dans l’intensitĂ© de ce qui se vit, plus elle offre de possibilitĂ©s rĂ©elles ou imaginaires d’objets de discussion, de rĂ©flexion, autant de supports d’investissement professionnels ou affectifs. Ces objets, ces supports sont prĂ©textes parfois lĂ©gitimes Ă  trouver de nouvelles catĂ©gories de reproches potentiels. Alors, le nombre de signes victimaires augmente. Le nombre d’accusateurs augmente Ă©galement, jusqu’à atteindre le paroxysme thĂ©orique du tous contre tous », du tous sur tout », indicateur de l’explosion imminente du groupe. C’est parce que les signes ne se concentrent pas forcĂ©ment suffisamment sur la mĂȘme victime, c’est parce que les accusateurs ne sont pas suffisamment nombreux, que la phase de recherche du bouc Ă©missaire peut ĂȘtre longue. Tant qu’une figure du bouc Ă©missaire ne focalise pas sur elle suffisamment de reproches de la part de suffisamment de personnes, alors la phase de recherche se poursuit. Et la recherche passe, en fonction des Ă©vĂ©nements de la vie du groupe d’une figure potentielle Ă  l’autre. Cette phase est une phase d’exploration, d’expĂ©rimentation des figures potentielles du bouc Ă©missaire. Ainsi, la recherche tend Ă  focaliser puis s’arrĂȘter plus ou moins longuement sur celui pas forcĂ©ment une personne qui reçoit une violence suffisamment forte et unanime. Cet arrĂȘt est plus ou moins long, car il est le temps de l’expĂ©rimentation, la question se rĂ©duisant Ă  sa plus simple expression est-ce que celui-lĂ  fera un bon bouc Ă©missaire ? », c’est Ă  dire est-ce qu’il attirera sur lui une violence suffisamment forte et unanime qui permettra la rĂ©conciliation du groupe en Ă©vitant d’aborder les antagonismes rĂ©els et les tabous du groupe ? Comme nous le voyons, le processus est en marche et il s’agit Ă  ce moment, comme nous le montrons ailleurs sur ce blog, de le freiner ou de le dĂ©tourner. Il est encore temps, souvent, de montrer que le signe distinctif d’une personne peut ĂȘtre un signe neutre voire valorisĂ© et que c’est souvent une question de point de vue que de dĂ©cider, Ă  un moment d’en faire un signe distinctif nĂ©gatif[2]. Alors puisqu’il s’agit de chercher une victime, il conviendra de rendre cette recherche difficile voire vaine, de placer des leurres, de briser les dynamiques en montrant les complĂ©mentaritĂ©s et les qualitĂ©s des personnes, de relancer la recherche sur d’autres pistes lorsqu’elle semble aboutir. QuatriĂšme phase la dĂ©signation du bouc Ă©missaire C’est le moment oĂč un Ă©lĂ©ment du systĂšme concentre sur lui une force victimaire suffisamment unanime, au point oĂč il peut ĂȘtre dĂ©signĂ© comme le problĂšme du groupe. Lors de l’étape prĂ©cĂ©dente, nous avons vu que ce problĂšme est protĂ©iforme ; nous avons vu qu’il est Ă©galement d’intensitĂ© diverse. Il n’empĂȘche, Ă  ce moment de la vie du groupe, il est le » problĂšme. Et gĂ©nĂ©ralement, son exclusion sera la solution au problĂšme. Si l’exclusion n’est que rarement explicitement envisagĂ©e Ă  ce moment, elle est en germe et bien souvent contenue dans les reproches Ă©mis Ă  l’encontre de la victime. La phase de recherche, autant que celle de dĂ©signation s’effectue Ă  tous les moments de la vie du groupe des rĂ©unions instituĂ©es au temps extra professionnels la vie extĂ©rieure au groupe, lorsqu’on pense et repense Ă  ce que l’on vit et ce qui se passe dans le groupe en passant par les activitĂ©s du groupe celles qui constituent la raison d’ĂȘtre du groupe, tous les moments institutionnels ou non, instituĂ©s ou non construisent la figure dĂ©signĂ©e du bouc Ă©missaire. De mĂȘme tous les espaces, institutionnels ou non, instituĂ©s ou non construisent Ă©galement, dans le secret de la rĂ©flexion, de l’inconscient et l’imaginaire individuels chez soi, en dehors des espaces investis par le groupe autant que dans les espaces collectifs rĂ©servĂ©s au groupe des salles de rĂ©unions aux couloirs, aux toilettes et Ă  la machine Ă  cafĂ© en passant par les bureaux, tous les espaces sont possiblement des lieux de construction et de dĂ©signation du bouc Ă©missaire. C’est un moment voire le moment d’une des substittions les plus importantes du mĂ©canisme car comme l’écrit RenĂ© Girard LĂ  ou quelques instants plus tĂŽt il y avait mille conflits particuliers, mille couples de frĂšres ennemis isolĂ©s les uns des autres, il y a de nouveau une communautĂ©, tout entiĂšre unie dans la haine que lui inspire un de ses membres seulement. Toutes les rancunes Ă©parpillĂ©es sur mille individus diffĂ©rents, toutes les haines divergentes, vont dĂ©sormais converger vers un individu unique, la victime Ă©missaire » » La Violence et le sacrĂ©, 1972. C’est pourquoi le moment de la dĂ©signation nĂ©cessite une large tribune, un haut parleur, une voix puissante et une forte visibilitĂ©. L’acte de dĂ©signation va de pair avec un acte d’accusation plus ou plus subtil. La dimension accusatoire est consubstantielle Ă  la dĂ©signation. GĂ©nĂ©ralement elle est Ă  la fois large et prĂ©cise large pour pouvoir provoquer l’adhĂ©sion et entraĂźner Ă  sa suite d’autres accusateurs, notamment les plus dĂ©cidĂ©s ; prĂ©cise pour pouvoir crĂ©dibiliser l’accusation, entraĂźner Ă  sa suite d’autres accusateurs moins dĂ©cidĂ©s et surtout neutraliser d’éventuels opposants Ă  l’accusation. La neutralisation d’opposants Ă©ventuels va de pair avec la force accusatoire plus cette force est vigoureuse et moins les opposants osent prendre la dĂ©fense de l’accusĂ©. Aventurons nous un tout petit peu plus loin la phase de dĂ©signation montre une concertation plus ou moins objective, plus ou moins consciente, plus ou moins organisĂ©e des accusateurs. Et l’on peut assister aussi bien Ă  des campagnes orchestrĂ©es d’accusation et de dĂ©signation de boucs Ă©missaires qu’à des dĂ©signations parcellaires, dĂ©sarticulĂ©es, dĂ©sorganisĂ©es, morcelĂ©es. Le premier cas engage directement Ă  la phase suivante, celle de l’emballement mimĂ©tique, en dĂ©clenchant de façon parfois trĂšs cohĂ©rente la dĂ©signation. La seconde, si elle est plus alĂ©atoire n’est nĂ©anmoins rendue possible que parce que les regards puis les ressentiments, de divers ordres, convergent les apparences physiques vont par exemple rejoindre les appartenances symboliques ou culturelles, les fonctions statutaires vont s’agrĂ©ger aux places spatiales pour petit Ă  petit, chez suffisamment de personnes et de façon suffisamment forte faire d’un Ă©lĂ©ment du systĂšme, le bouc Ă©missaire. Il faut alors bien comprendre que pour l’accusateur, les signes distinctifs devenus victimaires sont rĂ©els et existants, mĂȘme s’ils sont fondĂ©s sur un jugement fallacieux, erronĂ©s ou pervers. C’est d’ailleurs ce qui est dĂ©licat car le reproche devient lĂ©gitime pour l’accusateur et ceux qui le suivent dĂšs lors qu’il a dĂ©cidĂ© de lui accorder cette lĂ©gitimitĂ©. Il est parfois heureusement possible Ă  ce moment de dĂ©construire, pour le reste du groupe cette pseudo-lĂ©gitimitĂ©. Il est Ă©galement possible de crĂ©er des diversions sur des objets extĂ©rieurs au groupe. De la mĂȘme façon, au dĂ©but de cette phase, il est possible de revaloriser la victime notamment en appliquant le concept d’intĂ©gration Ă  rebours sur lequel nous reviendrons. Ailleurs, nous dĂ©veloppons ces idĂ©es
 ajoutons celle qui consiste Ă  travailler Ă  la minimisation des signes victimaires, soit en nombre, soit en force de façon Ă  diminuer l’unanimitĂ© et faire en sorte que la force, devenue insuffisante, empĂȘche la possibilitĂ© d’un emballement. CinquiĂšme phase l’emballement mimĂ©tique Cette phase correspond au moment oĂč, de façon plus ou moins ritualisĂ©, une fois la dĂ©signation effectuĂ©e, les accusations se font de plus en plus pressantes, de plus en plus violentes. A ce moment, celui qui lance la premiĂšre pierre dĂ©culpabilise le reste du groupe qui s’engouffre dans la voie ainsi tracĂ©e, de plus en vite, en se posant de moins en moins de questions, autant happĂ© par la dynamique que par les ressentiments rĂ©els. Le groupe devient une foule dans une indiffĂ©renciation quasi-totale, dans une logique oĂč les diffĂ©rences liĂ©es Ă  la nature du ressentiment s’estompent au profit du ressentiment lui-mĂȘme. Paradoxalement peut-ĂȘtre, nous parlons de l’emballement mimĂ©tique fĂ©dĂ©rateur au moment oĂč le groupe devenu foule se rassemble sur cet informe chaos. C’est justement parce que les choses s’emballent, qu’il s’agit de rompre avec cette logique d’accĂ©lĂ©ration et introduire des circuits courts. Il s’agit aussi de rompre avec le mimĂ©tisme en montrant les incohĂ©rences d’alliances de mimĂ©tisme mais aussi en changer radicalement de paradigme. Il est parfois possible, mais cela reste toujours un pari e tune prise de risque, de passer de la dispute Ă  la rĂ©conciliation radicale, de passer de l’unanime Ă  l’individuel, de passer des alliances dĂ©lĂ©tĂšres Ă  des Ă©mulations voire des concurrences entre ceux qui s’allient contre la victime. La phase de dĂ©nouement l’exclusion se manifeste Cette phase, naturellement, suit la prĂ©cĂ©dente. Elle poursuit l’Ɠuvre dĂ©foulante et se termine en apothĂ©ose du phĂ©nomĂšne. On a dĂ©jĂ  dit que la mise Ă  mort, surtout rĂ©elle, ou le sacrifice ne sont pas inĂ©luctables. Lorsqu’il faut s’y rĂ©soudre, les conditions de la renaissance ici ou ailleurs doivent ĂȘtre recherchĂ©es. Le dĂ©nouement du phĂ©nomĂšne mĂ©rite de s’entendre sur une Ă©chelle graduĂ©e, du plus juste au plus injuste la victime est innocentĂ©e on est capable de faire la lumiĂšre sur les antagonismes rĂ©els d’une part et/ou on accepte voire valorise les signes victimaires dĂšs lors qu’ils ne sont pas dangereux pour le groupe au regard des interdits fondateurs ; la victime est graciĂ©e rĂ©ponse nĂ©anmoins injuste parce que la victime est toujours innocente aux antagonismes rĂ©els ; la victime est condamnĂ©e avec sursis » et rĂ©paration ; la victime est condamnĂ©e, sacrifiĂ©e avec renaissance ici ou ailleurs ; la victime est condamnĂ©e, sacrifiĂ©e sans possibilitĂ© de renaĂźtre. Il est Ă©videmment dommageable de se contenter de ces aboutissements, surtout s’ils ne sont pas suivis par une profonde remise en question des fonctionnements. Enfin la phase d’apaisement la rĂ©conciliation et le calme aprĂšs la tempĂȘte Hagards, repus par la violence exercĂ©e individuellement Ă  des fins collectives, les membres du groupe entrent dans une phase de rĂ©conciliation momentanĂ©e. Ce moment peut ĂȘtre comparĂ© par certains Ă  l’état de grĂące que tout vainqueur, tout Ă©lu connaĂźt suite Ă  une victoire ou une Ă©lection. Cette phase est Ă©phĂ©mĂšre. Il convient nĂ©anmoins de s’en saisir et de profiter de la liesse unanime, du relĂąchement des tensions pour introduire des modifications plus ou moins profondes dans l’institution sur la base des enseignements tirĂ©s de ce cycle c’est le 4e niveau de la prĂ©vention, prĂ©vention de la rĂ©itĂ©ration du phĂ©nomĂšne. Il est question alors de repenser la façon dont interdits sont posĂ©s et de refonder ou de rĂ©instituer des Ă©lĂ©ments de cadre. La phase apaisĂ©e tout recommence car rien n’est rĂ©glĂ© La phase d’apaisement dĂ©bouche sur la phase apaisĂ©e, recommençant un cycle. Les tĂ©mĂ©raires se lanceront Ă  ce moment particuliĂšrement calme dans le dĂ©voilement de l’antagonisme rĂ©el, du tabou institutionnel Ă  l’initiative du phĂ©nomĂšne, tentant de se dĂ©barrasser dĂ©finitivement du processus. C’est souvent dĂ©conseillĂ© tant l’exercice s’avĂšre pĂ©rilleux et nĂ©cessite de maturitĂ© de la part des Ă©quipes. [1]Le Bouc Ă©missaire, RenĂ© Girard,
Ona toujours besoin d'un bouc Ă©missaire . Dans un commentaire Ă  propos d’un prĂ©cĂ©dent article de ce blog, un lecteur, RĂ©mi, se demandait comment expliquer l’ambiance de catastrophisme et de « culpabilisme aigu » qui irrigue un large courant d’opinion, que je qualifierais volontiers de postmoderne (j’entends par lĂ , qui rejette les valeurs de la modernitĂ©).
PubliĂ© le 8 juil. 2021 Ă  1822 Je suis dĂ©solĂ© pour ce penalty. J'ai voulu aider l'Ă©quipe mais j'ai Ă©chouĂ©. Trouver le sommeil sera difficile. » Le tweet de MbappĂ© laisse Ă  voir le dĂ©sarroi dans lequel le footballeur est plongĂ© aprĂšs son tir au but ratĂ© lors de l'Euro. Du haut de ses 22 ans, l'attaquant accepte d'endosser l'Ă©limination de la sĂ©lection tricolore. D'abord auprĂšs de son Ă©quipe oĂč on imagine que l'ambiance des vestiaires a pu ĂȘtre Ăąpre, mais aussi et surtout auprĂšs des fans de football que l'on sait parfois intraitables. Twitter n'a d'ailleurs pas attendu pour lui faire porter le chapeau, allant mĂȘme jusqu'Ă  des injures racistes et xĂ©nophobes contre le jeune sĂ»r, la France ne s'est pas qualifiĂ©e Ă  cause du tir au but ratĂ© de MbappĂ©. Tous les commentateurs avertis savent que cet Ă©chec est avant tout collectif, voire systĂ©mique. Les autres joueurs, l'entraĂźneur Didier Deschamps qui vient d'ĂȘtre reconduit Ă  son poste jusqu'au Mondial 2022, le staff, la FĂ©dĂ©ration de football, les spectateurs
 tous ont une part de responsabilitĂ©. Pourtant, MbappĂ© s'est senti obligĂ© de s'excuser. Il sait qu'il aura beau connaĂźtre les plus belles victoires, l'histoire retiendra que c'est son penalty ratĂ© qui a Ă©liminĂ© la France de l'Euro your head up, Kylian! Tomorrow is the first day of a new journey, KMbappe.— PelĂ© Pele June 28, 2021Sa carriĂšre continuera-t-elle ? Sans aucun doute. La planĂšte football connaĂźt le talent du jeune prodige. En revanche, s'en relĂšvera-t-il rapidement ? C'est Ă  cela qu'on remarque les grands champions, Ă  en croire Patricia Costantini, ancienne cadre au ministĂšre des Sports, chargĂ©e du suivi socioprofessionnel des sportifs de haut niveau. Le sport professionnel exige un sacrĂ© mental. Il existe trĂšs peu de sports oĂč on ne connaĂźt pas l'Ă©chec
 » Pour cette professionnelle, tout se joue sur l'image de soi. Un sportif de haut niveau qui a une vision saine de lui-mĂȘme peut analyser l'ensemble de sa carriĂšre et prendre du recul sur un ratĂ©. »Si l'Ă©chec est si banal, pourquoi un tel dĂ©sir de mea culpa ? On retrouve ici la tendance classique Ă  vouloir trouver un bouc Ă©missaire, analyse Julien Cusin, professeur des universitĂ©s en management Ă  l'IAE Bordeaux et auteur du livre 'Comment surmonter un Ă©chec professionnel ? Le rĂŽle de l'accompagnant' paru en 2017. Alors que l'Ă©chec est avant tout collectif, il faudrait chercher plutĂŽt explication qu'un coupable. »Deux types d'attitudes face Ă  l'Ă©checCulpabilitĂ©, bouc Ă©missaire, excuses
 Les schĂ©mas se rĂ©pĂštent face aux Ă©checs, que ce soit dans le monde du sport, de l'entreprise ou dans la vie sentimentale. Pour ce dernier cas, Les Echos START se passeront de prodiguer des conseils, en revanche, pour le second, nous savons ĂŽ combien il peut ĂȘtre difficile d'affronter le refus d'une promotion, d'une augmentation de salaire, ou plus grave, d'une faillite d'entreprise surtout quand on est aux responsabilitĂ©s. Un chef d'entreprise dit souvent que sa boĂźte, c'est son bĂ©bĂ©, il la personnifie. HĂ©las, la faillite est elle aussi souvent personnifiĂ©e, souligne Julien Cusin. Sans compter qu'aprĂšs la chute d'une premiĂšre entreprise, il est difficile de regagner la confiance des partenaires, qui pensent encore trop souvent 'qui a bu boira'. »Comment les personnes surmontent-elles un Ă©chec ? Leur capacitĂ© dĂ©pend de leur personnalitĂ©. Il y a deux types de rĂ©actions, prĂ©cise Emilie Devienne, coach certifiĂ©e depuis 2004 et vice-prĂ©sidente de la SociĂ©tĂ© française de coaching. Celles qui vont assumer et prendre leurs responsabilitĂ©s, puis dĂ©briefer avec les Ă©quipes. L'objectif ne pas ĂȘtre dans le dĂ©ni. MbappĂ© en prĂ©sentant ses excuses est dans ce cas de figure », ajoute la professionnelle. C'est une posture qui permet de briller par son courage », surenchĂ©rit NoĂ©mie Le Menn, psychologue du travail et Ă©galement vs. fiertĂ©HĂ©las, tout le monde ne se drape pas d'autant de vertus. Certaines personnes auront tendance Ă  cacher un ratĂ© sous le tapis ou Ă  essayer de se dĂ©douaner. Je suis en retard Ă  cause du mĂ©tro », c'est le logiciel qui a plantĂ© » ou encore j'ai reçu les documents hors dĂ©lais ». Une attitude d'authenticitĂ© mĂšnera au contraire vers une confiance renouvelĂ©e auprĂšs de ses collĂšgues », estime Emilie Devienne, qui prĂ©cise que dans bien des cas, faire son mea culpa en public plonge l'entourage dans une certaine empathie ok il a Ă©chouĂ© mais je n'aimerais pas avoir de telles responsabilitĂ©s ».Alors que faire si votre personnalitĂ© vous amĂšne Ă  ĂȘtre du mauvais cĂŽtĂ© de la barriĂšre ? C'est une affaire de volontĂ©. Que ce soit avec des lectures, du coaching ou avec cet article, ces postures s'apprennent ! » martĂšle la rĂŽle de la hiĂ©rarchie et des accompagnantsReste que la personnalitĂ© ne peut pas tout. Dans un environnement toxique, malveillant, les chances ne sont pas de votre cĂŽtĂ© pour rebondir. Comme dans le cas de MbappĂ©, au-delĂ  du responsable direct, tous les maillons de la chaĂźne doivent assumer. Être soutenu est primordial pour se relancer dans un projet. Et l'idĂ©e n'est pas de dire 'de toute façon je serai pardonnĂ©' mais plutĂŽt 'l'entreprise a une vision systĂ©mique de cet Ă©chec et tout le monde prend sa part'. »Face aux Ă©checs, Laura Muresan-Vintila, Ă©tudiante et classĂ©e 6e mondiale en natation synchronisĂ©e, reconnaĂźt que son prĂ©parateur mental joue un rĂŽle dĂ©terminant dans sa carriĂšre. J'en ai toujours eu et je suis convaincu que c'est ce qui fait la diffĂ©rence ! » avance-t-elle. Il l'accompagne avec diffĂ©rents outils, que ce soit la relaxation, la mindfulness pleine conscience en français ou la visualisation de ses entreprise, tout va dĂ©pendre du manager, du patron. En d'autres termes, de la culture d'entreprise. Certaines sont propices Ă  la seconde chance et diffusent une atmosphĂšre de sĂ©curitĂ© psychologique. Et si Ă©chec il y a, le salariĂ© concernĂ© ne sera pas empĂȘchĂ© de gravir les Ă©chelons », constate sur le terrain Julien Cusin. Et ce professeur d'universitĂ© de citer l'exemple de James Burke qui Ă©tait chef de produit chez Unilever. Ce dernier avait proposĂ© une gamme pour enfants qui a Ă©tĂ© un Ă©chec commercial mais a fini par se faire embaucher comme PDG du grand concurrent, Jhonson & Jhonson. La culture de l'innovation, c'est ce droit Ă  l'erreur, cette attitude Ă  avoir vis-Ă -vis des salariĂ©s », frontiĂšre entre la persĂ©vĂ©rance et l'obstination est souvent tĂ©nueD'autant qu'il ne faut pas dramatiser les Ă©checs. En entreprise, beaucoup sont rattrapables, dans une ampleur parfois inespĂ©rĂ©e. On ne cite plus l'exemple du Post-it nĂ© en 1964 lors de l'essai d'un chimiste de l'entreprise 3M. Il cherchait Ă  inventer une colle mais cette derniĂšre n'a jamais
 collĂ©. Un brevet plus tard, le Post-it est dĂ©sormais l'indispensable de tout bon brainstormer. Dans la sĂ©rie Ă©chec devenu machine Ă  cash », J. K. Rowling dĂ©tient sans doute la palme. Son manuscrit, maintes fois refusĂ©, a finalement Ă©tĂ© acceptĂ© par un Ă©diteur. La suite est connue Harry Potter est l'une des sagas les plus rentables de l'histoire de l'Ă©dition et du cinĂ©ma.L'Ă©chec est Ă©chec tant qu'il n'est pas rĂ©ussite . Oui, mais attention Ă  ne pas le survaloriser Ă  tous crins, façon Silicon Valley. Parfois ça marche des entreprises comme Eli Lilly un des grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux, NDLR cĂ©lĂšbre les Ă©checs autour d'une failure party ». Parfois, ça ne prend pas », relĂšve Julien Cusin qui donne l'exemple de la Maif, oĂč la culture du droit Ă  l'erreur et de la bienveillance est pourtant forte, qui a tentĂ© de cĂ©lĂ©brer de la mĂȘme façon les Ă©checs. Mais la greffe n'a pas pris », entre l'Ă©chec et l'innovation est une ligne de crĂȘte, avec une frontiĂšre souvent tĂ©nue entre la persĂ©vĂ©rance et l'obstination », selon le professeur d'universitĂ©. AprĂšs plusieurs refus, la famille de Rowling a sĂ»rement dĂ» se dire qu'elle Ă©tait obstinĂ©e », poursuit-il. Jusqu'Ă  ce qu'elle parvienne Ă  dĂ©crocher un contrat et soit vue comme persĂ©vĂ©rante.
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4 Limites ignorĂ©es, bafouĂ©es, moquĂ©es. Une des plus importantes raisons pour lesquelles un enfant adulte finit par couper les ponts avec ses parents est le refus de la gĂ©nĂ©ration au-dessus de respecter les limites de la relation parents/enfants. Parce que les mentalitĂ©s dysfonctionnelles ont du mal Ă  comprendre ce que sont les limites La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s... AccĂ©dez Ă  tous les contenus abonnĂ©s Soutenez une rĂ©daction indĂ©pendante Recevez le RĂ©veil Courrier chaque matin Source de l’article Financial Times LondresFondĂ© en 1888 sous le nom de London Financial Guide, un journal de quatre pages destinĂ© “aux investisseurs honnĂȘtes et aux courtiers respectables”, le Financial Times est aujourd’hui le quotidien financier et Ă©conomique de rĂ©fĂ©rence en Europe. Il n’y a pas une institution financiĂšre ou banque digne de ce nom qui ne reçoive un exemplaire de ce journal britannique immĂ©diatement reconnaissable Ă  son papier rose saumon. RachetĂ© par le groupe japonais Nikkei en 2015, le “journal de la City” voit son nombre d’abonnĂ©s Ă  l’édition papier s’éroder peu Ă  peu 155 000 en fĂ©vrier 2020, mais compte plus de 740 000 abonnĂ©s numĂ©riques ; 70 % de son lectorat rĂ©side hors du Royaume-Uni. Plus de 600 journalistes rĂ©partis dans plus de 40 pays collaborent au titre. Lire la suite
\n\n comment ne plus ĂȘtre un bouc Ă©missaire
PourNicolas Roche, la piscine ne doit donc pas ĂȘtre un « bouc Ă©missaire ». « Elle ne reprĂ©sente que 10 Ă  15 % de la consommation annuelle d’eau d’une personne.
Offrez gratuitement la lecture de cet article Ă  un proche Stress au travail " Pendant plus de 2 ans, j'ai Ă©tĂ© le bouc-Ă©missaire de mon patron " » L’article sera disponible Ă  la lecture pour votre bĂ©nĂ©ficiaire durant les 72h suivant l’envoi de ce formulaire, en cliquant sur le lien reçu par e-mail. Assurez-vous que la personne Ă  laquelle vous offrez l’article concernĂ© accepte de communiquer son adresse e-mail Ă  L’Express. Les informations renseignĂ©es dans ce formulaire sont destinĂ©es au Groupe L’Express pour l’envoi de l’article sĂ©lectionnĂ© Ă  votre proche, lequel sera informĂ© de votre identitĂ©. Pour toute information complĂ©mentaire, consulter notre Politique de protection des donnĂ©es. C’est envoyĂ© ! Vous venez d’offrir Ă  mail l’article suivant Stress au travail " Pendant plus de 2 ans, j'ai Ă©tĂ© le bouc-Ă©missaire de mon patron " »
aiderl’enfant « bouc Ă©missaire » Ă  ne plus l’ĂȘtre, et pour cela, identifier quelles sont les ressources Ă  sa disposition. 3 ThĂšme du mĂ©moire professionnel Depuis mon enfance, j’ai Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă  la problĂ©matique du bouc Ă©missaire. D’abord je l’ai Ă©tĂ© moi-mĂȘme, pendant plusieurs annĂ©es, et maintenant, je l’observe depuis l’extĂ©rieur, car ce sont certains de
Cela a commencĂ© par la publication d’un dossier par un quotidien Ă  partir du sĂ©jour d’une journaliste dans un hĂŽtel tout inclus dans le Sud, frĂ©quentĂ© par des QuĂ©bĂ©cois dont plusieurs ne semblaient pas respecter les consignes de la SantĂ© publique. Christian Dufour Politicologue et auteur On a dĂ©couvert ensuite que plusieurs dĂ©putĂ©s et ministres Ă©taient allĂ©s Ă  l’étranger, les chefs de parti Ă©tant le plus souvent au courant. Lapidons-les ! Mais le comble, c’est quand on a appris que certains Canadiens devant faire une quarantaine au retour d’un sĂ©jour dans le Sud seraient admissibles Ă  une prestation fĂ©dĂ©rale de 500 $ par semaine, pendant que de valeureux travailleurs de la santĂ© s’épuisent Ă  sauver des vies dans les hĂŽpitaux sans pouvoir prendre de vacances. Il n’en fallait pas plus pour que la frustration, la colĂšre, la rage Ă©clate Ă  l’égard de ces Ă©goĂŻstes irresponsables mettant en danger la vie de leurs concitoyens », le gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă©tant sommĂ© par le premier ministre François Legault de fermer immĂ©diatement les frontiĂšres. La prochaine Ă©tape devrait ĂȘtre la lapidation publique des touristatas Ă  leur retour Ă  Dorval, faute de pouvoir les faire souffrir au maximum en les enfermant Ă  double tour dans des complexes hĂŽteliers de type corĂ©en. À moins, Ă©videmment, qu’il ne reste encore des places Ă  GuantĂĄnamo
 C’est vieux comme le monde ! À chaque pĂ©riode de grands malheurs de l’humanitĂ©, quand la peur, l’angoisse et l’impuissance deviennent trop fortes, Ă©mergent des boucs Ă©missaires sur lesquels on peut se dĂ©fouler, comme les Juifs et les sorciĂšres lors de la peste noire au Moyen Âge. Au sein d’une population de plus en plus craintive et malheureuse, on est confrontĂ© Ă  ce phĂ©nomĂšne qui pourrait bien prendre de l’ampleur alors qu’on s’attend aujourd’hui Ă  l’annonce de mesures encore plus dures. PHOTO YAN DOUBLET, LE SOLEIL L’aĂ©roport Jean-Lesage, Ă  QuĂ©bec DĂ©mocratie libĂ©rale Est-il permis dans ce contexte de rappeler certaines rĂ©alitĂ©s inhĂ©rentes, entre autres, Ă  une dĂ©mocratie libĂ©rale ? Comme le fait que les citoyens ont le droit constitutionnel de quitter le Canada, qu’ils ne sont pas en prison dans leur pays, n’en dĂ©plaise au nouvel Ă©vangile sanitaire en vigueur, dans un contexte de radicalisation de plus en plus Ă©vident et inquiĂ©tant en ce domaine. Comme le fait que la situation actuelle, aussi grave soit-elle, n’a pas grand-chose Ă  voir avec le printemps dernier oĂč la COVID-19 est arrivĂ©e de l’étranger alors que les gestes barriĂšres n’étaient encore pratiquĂ©s nulle part, un article venant de rappeler dans l’édition du 22 dĂ©cembre de Nature que la fermeture des frontiĂšres n’a plus la mĂȘme efficacitĂ© aujourd’hui. Comme le fait que rien ne prouve que les QuĂ©bĂ©cois en vacances Ă  l’étranger soient responsables pour une part significative de l’augmentation des cas de COVID-19, ni qu’ils se comportent tous en irresponsables se fichant de la quarantaine Ă  l’arrivĂ©e. Tous les voyageurs, mĂȘme ceux qui vont dans des endroits superprotĂ©gĂ©s, portent le masque, ne rencontrent personne et respectent les distances, sont pourtant assimilĂ©s Ă  des criminels sans Ă©thique Ă  dĂ©noncer. Rappelons enfin que l’admissibilitĂ© de certains de ces voyageurs Ă  une prestation fĂ©dĂ©rale rĂ©sulte de ce que le gouvernement Trudeau a dĂ©libĂ©rĂ©ment choisi dans cette crise, sous les applaudissements unanimes, de dĂ©penser plus que moins. Qui doute que cette brĂšche sera corrigĂ©e, sans oublier qu’une quarantaine vĂ©rifiĂ©e constitue un moyen efficace de contrer le virus ? Mairesse de MontrĂ©al Il est facile pour le gouvernement quĂ©bĂ©cois de jouer le vertueux en appuyant la fermeture des frontiĂšres rĂ©clamĂ©e par une population apeurĂ©e, quand il n’aura pas Ă  l’imposer ni Ă  en supporter les consĂ©quences. Comme ces compagnies aĂ©riennes au bord de la faillite, Ă  qui on a permis Ă  nouveau de voler et Ă  qui on veut enlever maintenant les clients. Au fond, mĂȘme si les QuĂ©bĂ©cois qui vont sous d’autres cieux respectent toutes les rĂšgles, on s’en fiche. Car ce n’est pas le risque qu’ils reprĂ©sentent qui dĂ©range, c’est plutĂŽt la parcelle de bonheur qu’ils ont osĂ© s’offrir. Pour les puritains de la souffrance solidaire, on n’a pas le droit d’ĂȘtre heureux quand nos vieux souffrent, quand c’est l’angoisse dans les hĂŽpitaux et qu’on interdit les rencontres de famille durant les FĂȘtes. La peur peut amener Ă  faire des choses indignes. C’est ainsi que la mairesse de MontrĂ©al, ValĂ©rie Plante, forte du prestige de sa fonction, a incitĂ© les MontrĂ©alais Ă  dĂ©noncer la veille de NoĂ«l leurs voisins qui ne respecteraient pas les consignes de la SantĂ© publique, faisant craindre l’arrivĂ©e de la police Ă  ces citoyens qui n’ont pas suivi Ă  la lettre les consignes ce soir-lĂ , sans ĂȘtre des irresponsables ni des criminels pour autant. Je vous avoue qu’en ce qui me concerne, j’ai plus de respect pour ceux de mes concitoyens qui se sont offert un voyage au soleil en respectant les rĂšgles que pour une mairesse de MontrĂ©al qui souhaite que l’on se dĂ©nonce entre voisins le soir de NoĂ«l.
Toutce qu’on peut espĂ©rer c’est que ça passe le plus vite possible. » Comment de fait ne pas se souvenir de la peste noire au cours du XIVe siĂšcle, avec ses rumeurs nausĂ©abondes, rĂ©pandant le bruit que les Juifs Ă©taient les Ă©missaires de Satan pour expier la faute de pseudo-chrĂ©tiens, cette rumeur nausĂ©abonde conduisit les mĂȘmes «religieux», ces
Que ce soit dans des Ă©missions, comme Un dĂźner presque parfait, ou encore dans les sĂ©ries, comme Black Mirror et son Ă©pisode Nosedive montrant une jeune femme laminĂ©e par le jugement permanent de ses pairs, ou au CinĂ©ma, comme le film Bashing de Masahiro Kobayashi, dans l’univers des smartphones, comme l’application americano-canadienne Peeple heureusement supprimĂ©e des Stores, aujourd’hui l’on juge... et surtout l’on condamne. Cette frĂ©nĂ©sie se traduit Ă©galement dans certaines approches managĂ©riales oĂč l’on assiste plus souvent Ă  des attaques ad hominem*..Mais le pire dans tout cela, c’est management par le bashing, qui consiste Ă  dĂ©nigrer par d’abord avant de comprendre cette technique managĂ©riale, il est important de rappeler que le bashing se caractĂ©rise par l’exclusion, la violence et la stigmatisation de la entreprise, cela se traduit souvent par l’exclusion de la victime par un groupe personne ne lui parle Ă  la machine Ă  cafĂ©, ne lui dit bonjour ou au revoir ; elle dĂ©jeune seule. Pour ĂȘtre performante, cette exclusion fait l’objet d’un consensus naturel ou travaillĂ© de la part du groupe. On ne va pas prendre le risque de se montrer avec elle. Celles et ceux qui tenteraient d’entretenir un lien avec la victime sont conscients qu’ils risquent, par sanction, d’ĂȘtre eux-mĂȘme victimes dans un futur proche de bashing s’ils ne participent pas Ă  la victime de bashing doit faire face Ă  une violence inouĂŻe et silencieuse. Les autres salariĂ©s parlent derriĂšre son dos, se moquent d’elle, sont liguĂ©s contre elle. Tout est fait par subtilitĂ© et finesse pour qu’elle ne puisse pas pas est dans l’attitude et le non-dit! Cette victime ressemble trait pour trait Ă  la dĂ©finition antique de bouc Ă©missaire. Il Ă©tait Ă  l’origine une victime sacrificielle, innocente, que les sociĂ©tĂ©s primitives choisissaient dans un rite de purification afin de combattre une calamitĂ© ou de chasser une force menaçante. Il pouvait ĂȘtre un animal ou une personne, choisi et traĂźnĂ© hors de la citĂ©, pour y ĂȘtre souvent mis Ă  mort ; censĂ©e ĂȘtre chargĂ©e de tous les maux de la “managers” utilisent et animent cette attitude du bashing pour s’assurer un confort ou une position au sein du groupe, ou d’un groupe dont il aura mĂ»rement dĂ©fini la ainsi est aussi simple que inhumain et dĂ©testable, mais il prĂ©sentent trois “avantages” majeurs1-Outre le fait qu’il fournit un sujet de discussion trĂšs souvent inutile Ă  chaque moment de la journĂ©e, il fait naĂźtre la cohĂ©sion du groupe ayant pour effet que chaque individu est d’accord avec l’autre pour dire que la victime est LA personne qui est la plus nulle, la plus moche, la plus mal habillĂ©e, la plus colorĂ©e, la plus croyante, la plus handicapĂ©e
 Le groupe a tendance d’ailleurs Ă  s’agrandir autour de cet accord mĂ©prisable. Savoir que nous sommes tous d’accord soude plus aisĂ©ment une Ă©quipe et le manager, quelque peu ou trĂšs manipulateur, a tout a y gagner!2-Dans une situation de mal-ĂȘtre en entreprise, liĂ©e Ă  une mauvaise stratĂ©gie, un management hasardeux, une transformation loupĂ©e, un marchĂ© s’emballant sans que l’entreprise n’arrive Ă  le suivre,... se liguer contre une victime fait du bien! Il y naĂźt une sorte de catharsis* qui, d’une part, fait que nous nous sentions moins seul dans cette situation et qu’elle subisse au moins voir plus que soi-mĂȘme. Un management ou une direction dĂ©passĂ©e a tout intĂ©rĂȘt Ă  user du bashing pour “soulager” psychologiquement de ses propres erreurs/maladresses l’ensemble de ses collaborateurs, sauf la victime!3-Le bashing a cette fonction de catalyser les rancoeurs, les frustrations et surtout la mĂ©chancetĂ© de chacun et ainsi Ă  faire naĂźtre une protection individuelle des membres du groupe, ne risquant rien car une personne ayant Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e et porte tous les stigmates, tel un bien beau bouc Ă©missaire!Le manager a simplement Ă  manipuler les esprits en allant rassurer les membres du groupe sur leur sĂ©curitĂ© individuelle pour s’assurer sa paix et son confort, avec la menace non exprimĂ©e, pour celle ou celui qui dĂ©ciderait de sortir du groupe, de devenir une future victime!Notons que Freud a clairement dĂ©montrĂ© que l’individu, noyĂ© dans un groupe, abdique son jugement personnel, sa capacitĂ© Ă  rĂ©flĂ©chir et mĂȘme et surtout ses valeurs morales au bĂ©nĂ©fice du groupe, au point de faire des choix qui vont Ă  l’encontre de l’évidence. Rares sont celles et ceux qui conservent leur maniĂšre de penser et d’agir!Se laisser emmener par un manager qui agit ainsi nous renvoie Ă  la dĂ©finition du bouc Ă©missaire, liĂ©e Ă  des actes primitifs dont nous ne serions pas fiers!J’espĂšre trĂšs sincĂšrement que cet article vous fera rĂ©flĂ©chir, afin de ne pas rejoindre ce genre de comportement inhumain d’un groupe et de condamner les “managers” qui useraient de cette approche Ă  dĂ©faut d’avoir autre chose Ă  proposer en terme de management digne et intelligent!DEFINITIONAd hominem Locution latine qui signifie contre l'hommeCatharsis mot grec qui signifie purification
Lameilleure maniĂšre de ne plus ĂȘtre bouc Ă©missaire consiste Ă  ne plus se taire, quel que soit celui ou celle qui se permet de porter un jugement injustifiĂ© sur vous. Vous n’ĂȘtes le souffre-douleur de personne. VoilĂ  seulement 25 ans que le loup vit Ă  nouveau en Suisse. Alors qu’il tuait 50 moutons par an, en 2019, ce chiffre est divisĂ© par 10 grĂące aux mesures de protection mises en place pour protĂ©ger les troupeaux. Faciliter, avec la nouvelle loi fĂ©dĂ©rale sur la chasse, l’abattage du loup serait donner raison aux Ă©leveurs irresponsables. Plus de la moitiĂ© des alpages de moutons restent sans surveillance en Suisse. 4’200 moutons pĂ©rissent annuellement durant la pĂ©riode d’estivage d’autres causes, attaques de chiens errants, chutes, maladies, Ă  l’instar de ces 25 moutons morts l’an dernier en Valais infestĂ©s de tiques. Il en faut des semaines de nĂ©gligence pour en arriver lĂ  ! L’élevage de moutons dans notre pays ne survivrait mĂȘme pas sans les dizaines de millions de francs de subventions annuelles versĂ©s par la ConfĂ©dĂ©ration et le contingentement de viande ovine Ă©trangĂšre. Ne faisons pas du loup le bouc Ă©missaire de nos peurs relayĂ©es par des contes ancestraux. Continuons Ă  nous promener dans les bois sans crainte. MĂȘme si le loup y Ă©tait, il ne nous mangerait pas. Le petit chaperon rouge devrait plutĂŽt se mĂ©fier des prĂ©dateurs humains, sans scrupules pour leurs semblables
 PlutĂŽt que donner carte blanche aux cantons pour tuer prĂ©ventivement » des espĂšces protĂ©gĂ©es, la nouvelle loi aurait mieux fait de se prĂ©occuper des espĂšces au bord de l’extinction qui elles, pourront continuer Ă  ĂȘtre chassĂ©es. La biodiversitĂ© est le tissu vivant qui nous fait vivre, devenons responsables. NON Ă  la nouvelle loi sur la chasse. Article paru dans Le Courrier du 1er septembre 2020 Tribune de GenĂšve du 28 aoĂ»t Le loup comme bouc Ă©missaire Sources Groupe Loup Suisse et Pro Natura Nouvelle loi sur la chasse, tir prĂ©ventif d’espĂšces protĂ©gĂ©es art. 12, Les cantons peuvent ordonner ou autoriser Ă  tout moment des mesures contre certains animaux protĂ©gĂ©s ou pouvant ĂȘtre chassĂ©s, lorsqu’ils prĂ©sentent un comportement attirant l’attention, causent des dĂ©gĂąts ou constituent un danger pour l’homme.
Lalocution “bouc Ă©missaire” est la combinaison de deux mots : bouc, le mĂąle de la chĂšvre, et Ă©missaire, la personne chargĂ©e d'une mission que l'on envoie auprĂšs d'une autre. Selon le
Le bouc Ă©missaire est la victime d’une violence naturelle. En français, le mot bouc Ă©missaire » est mentionnĂ© dans le dictionnaire de FuretiĂšre de 1690 avec la dĂ©finition qui fut la premiĂšre connue le bouc qui porte sur lui tous les pĂ©chĂ©s d’IsraĂ«l. RenĂ© Girard prĂ©cise dans Le Bouc Ă©missaire que ce n’est que par la suite que le terme a pris son sens sĂ©culier, pour dĂ©signer une personne sur laquelle retombent toutes les fautes des autres. L’état de nature de Hobbes Le bouc Ă©missaire est un mĂ©canisme social universel. Que chacun se demande, invite RenĂ© Girard, oĂč il en est sous le rapport des boucs Ă©missaires. [
] Nous n’avons que des inimitiĂ©s lĂ©gitimes. Et pourtant l’univers entier fourmille de boucs Ă©missaires » Le Bouc Ă©missaire. DĂšs lors qu’un groupe se constitue, il est trĂšs susceptible de faire reposer son unitĂ© sur la commune dĂ©testation, par tous ses membres, d’un seul d’entre eux. Celui-ci est Ă  la fois dedans et dehors il ne peut ĂȘtre intĂ©grĂ©, car cela nuirait Ă  la cohĂ©sion interne ; il ne peut pas non plus ĂȘtre dĂ©finitivement expulsĂ©, voire supprimĂ©, car cela affaiblirait la catalyse produite par sa personne. RenĂ© Girard montre donc que le bouc Ă©missaire est dans une situation trĂšs particuliĂšre il est Ă  la fois absent, et Ă  la fois prĂ©sent. Il est absent parce qu’il ne participe pas aux activitĂ©s du groupe, du moins jamais d’égal Ă  Ă©gal avec les autres ; pour autant, il a une grande prĂ©sence, dans les esprits, dans les conversations, les moqueries, les insultes, car le groupe Ă©volue sans jamais cesser inconsciemment, bien sĂ»r de se cimenter. Il n’est jamais reprochĂ© aux victimes Ă©missaires d’ĂȘtre diffĂ©rentes, car chacun l’est ; il leur est reprochĂ© de ne pas diffĂ©rer comme il faut. L’amour chrĂ©tien RenĂ© Girard prĂ©sente le bouc Ă©missaire comme une victime nĂ©cessaire Le bouc Ă©missaire est dĂ©signĂ© dans certaines conditions. En effet, certaines caractĂ©ristiques prĂ©disposent leurs dĂ©tenteurs Ă  recevoir la colĂšre agrĂ©gĂ©e et dĂ©viĂ©e de tout un groupe. Les suspects sont accusĂ©s de crimes d’un type particulier, Ă©crit RenĂ© Girard. Certaines accusations sont tellement caractĂ©ristiques des persĂ©cutions collectives qu’à leur seule mention les observateurs modernes soupçonnent qu’il y a de la violence dans l’air ; ils cherchent partout d’autres indices susceptibles de confirmer leur soupçon, c’est-Ă -dire d’autres stĂ©rĂ©otypes persĂ©cuteurs » Le Bouc Ă©missaire. RenĂ© Girard dĂ©nombre plus prĂ©cisĂ©ment trois stĂ©rĂ©otypes de la persĂ©cution d’un bouc Ă©missaire. En premier lieu, une telle persĂ©cution est concomitante d’une Ă©clipse du culturel oĂč les rapports humains se dĂ©sagrĂšgent. Les accusations portĂ©es Ă  l’encontre des boucs Ă©missaires fondent ensuite le deuxiĂšme stĂ©rĂ©otype de persĂ©cution ils sont souvent accusĂ©s d’avoir commis des crimes fondamentaux crimes sexuels, crimes religieux qui signalent une grande bestialitĂ©, Ă  l’égard de victimes hautement symboliques des enfants, une vierge, le roi, le chef, le pĂšre, la mĂšre, etc.. Le troisiĂšme stĂ©rĂ©otype identifiĂ© par RenĂ© Girard porte sur le choix des boucs Ă©missaires les qualitĂ©s extrĂȘmes, comme la maladie, la folie, les difformitĂ©s physique ou gĂ©nĂ©tique, les mutilations accidentelles, et plus gĂ©nĂ©ralement les infirmitĂ©s polarisent la fausse culpabilitĂ©. La sociĂ©tĂ© contre l’État selon Pierre Clastres Le bouc Ă©missaire est lynchĂ© pour mettre fin Ă  une crise collective. Ce phĂ©nomĂšne est causĂ© par le mimĂ©tisme humain, qui grandit en intensitĂ© jusqu’à produire la violence. Il existe un dĂ©nominateur commun Ă  tous les sacrifices, d’autant plus visible et prĂ©pondĂ©rant que l’institution demeure plus vivante la violence intestine. Pour RenĂ© Girard, le sacrifice a vocation Ă  Ă©liminer les dissensions, les rivalitĂ©s, les jalousies, les querelles entre proches – il prĂ©serve et renforce, ce faisant, l’harmonie de la communautĂ©. Ainsi, la sociĂ©tĂ© chercherait inconsciemment Ă  dĂ©tourner vers une victime relativement indiffĂ©rente, donc sacrifiable », une violence qui menace ses propres membres, ceux qu’elle entend Ă  tout prix protĂ©ger. Elle ruse donc avec la violence de ses propres membres afin d’en esquiver le terrible dĂ©chaĂźnement, la brutalitĂ© aveugle et l’absurditĂ©. GrĂące aux mĂ©canismes persĂ©cuteurs, explique RenĂ© Girard, l’angoisse et les frustrations collectives trouvent un assouvissement vicaire sur des victimes qui font aisĂ©ment l’union contre elles, en vertu de leur appartenance Ă  des minoritĂ©s mal intĂ©grĂ©es » Le Bouc Ă©missaire. La crise rĂ©solue par le sacrifice du bouc Ă©missaire, la communautĂ© est animĂ©e par la volontĂ© de sauvegarder la paix sociale, de faire durer la trĂȘve le plus longtemps possible. Or, comme elle garde en mĂ©moire la persĂ©cution qui lui a redonnĂ© l’unitĂ© perdue, elle institue alors un rituel pour rejouer l’épisode miraculeux qui l’a sauvĂ©e. L’agression selon Konrad Lorenz
MĂȘmesi le bouc Ă©missaire est un membre de l’organisation, la menace dont il serait porteur unit les autres dans une position de victimisation qui resserre les rangs du groupe. Ce phĂ©nomĂšne est d’autant plus puissant que le groupe se reprĂ©sente lui-mĂȘme comme victime du bouc Ă©missaire, perçu comme coupable ; ce qui en justifie l’exclusion.
ï»żNous pouvons faire le constat que notre monde est rempli de violence et que nous Ă©prouvons des difficultĂ©s Ă  vivre paisiblement. L’homme a en lui une dose de violence qui prend malheureusement souvent le dessus
 Comment cela se fait-il ? Dans cet article, nous allons partir de l’hypothĂšse qu’une grande partie de cette violence est liĂ©e Ă  la peur de ne pas exister » et que cela peut expliquer en partie le mĂ©canisme du bouc-Ă©missaire. Pour illustrer cela, prenons un exemple bien concret si on met 2 jeunes enfants dans une piĂšce avec uniquement 2 jouets, exactement les mĂȘmes ; Que va-t-il se passer ? AprĂšs un petit temps d’observation, on peut constater que chacun des 2 enfants va vouloir jouer avec le mĂȘme jouet et que cela va se terminer inĂ©vitablement dans des pleurs et des cris
 Ces deux enfants expriment Ă  leur maniĂšre un problĂšme fondamental auquel nous sommes tous confrontĂ©s en chacun de nous, existe confusĂ©ment mais ontologiquement la peur de ne pas ĂȘtre. Cette peur est ontologique car elle est constitutive de ce que nous sommes. Elle se situe au plus profond de notre ĂȘtre. Pour avoir l’impression d’avoir une place et d’exister, on va vouloir possĂ©der ce que l’autre a. Quand le premier enfant a saisi un des deux jouets, le deuxiĂšme a perçu confusĂ©ment ceci L’autre a un objet, il possĂšde cet objet. L’autre EST puisqu’il a ce que moi je n’ai pas. Il existe Si je veux ÊTRE moi aussi, je dois avoir le jouet qu’il a Donc, je dois avoir ce qu’il a, comme cela, moi aussi, je serai
 Cela peut paraĂźtre simpliste, mais ce mĂ©canisme, cette peur de ne pas ĂȘtre est ancrĂ©e en chacun de nous peur de ne pas ĂȘtre considĂ©rĂ©, peur de ne pas ĂȘtre regardĂ©, peur de ne pas ĂȘtre apprĂ©ciĂ©, peur de perdre, 
 Toutes des peurs qui font partie de cette peur plus gĂ©nĂ©rale qui est la peur de ne pas ĂȘtre et qui amĂšne beaucoup de souffrance. La majoritĂ© de nos blessures viennent de lĂ  et se manifestent quand on a l’impression de ne pas avoir de place, qu’on ne nous Ă©coute pas, qu’on ne tient pas compte de notre avis ou qu’on vaut moins que les autres. On vit cela partout et Ă  tous les niveaux dans notre famille, avec son conjoint et/ou ses enfants, au travail, avec des amis, etc. Une solution Ă  cette peur de ne pas ĂȘtre » = avoir, pour mieux exister[1] Face Ă  cette pauvretĂ© d’ĂȘtre », on va chercher Ă  imiter les autres. On va chercher Ă  AVOIR la mĂȘme chose qu’eux afin d’ĂȘtre reconnu ». On rentre dans du dĂ©sir mimĂ©tique, comme l’exprime R. Girard ce qui compte, ce n’est pas tant l’objet qui est dĂ©sirĂ© mais plutĂŽt le fait d’imiter le dĂ©sir d’un autre. Tout dĂ©sir est vu alors comme l’imitation du dĂ©sir d’un autre. Et c’est ainsi qu’on va essayer que notre maison soit plus belle que celle de notre voisin; on va essayer d’avoir une plus belle voiture, un job oĂč on gagne plus d’argent, un GSM plus performant, la femme de l’autre, etc. De TOUS CONTRE TOUS, on passe Ă  TOUS CONTRE UN Et si deux individus dĂ©sirent la mĂȘme chose, il est certain qu’il y en aura bientĂŽt un troisiĂšme, un quatriĂšme, 
 qui voudront Ă©galement la mĂȘme chose. Nous percevons facilement la violence qui peut alors s’installer, alors que l’objet en lui-mĂȘme est vite oubliĂ©. Les rivalitĂ©s mimĂ©tiques se propagent, et le conflit mimĂ©tique se transforme en antagonisme gĂ©nĂ©ralisĂ© oĂč apparaĂźt la jalousie, l’envie, la haine. Nous arrivons donc Ă  une situation du TOUS CONTRE TOUS » oĂč chacun s’oppose Ă  chacun pour pouvoir affirmer son existence! Cette situation n’est tolĂ©rable ni acceptable pour personne, mĂȘme pour le plus fort car on n’est jamais sĂ»r de rester le plus fort et on a quand mĂȘme besoin des autres. Ce n’est pas possible de vivre dans une violence perpĂ©tuelle non canalisĂ©e. Alors LA solution naturelle au tous contre tous », c’est le tous contre un ». C’est la seule solution qui existe pour que la paix revienne. Sans cela, c’est la destruction du groupe ! Le mĂ©canisme du bouc-Ă©missaire Si dans un groupe, dans la sociĂ©tĂ©, je peux charger une personne unique de tous les maux et l’exclure, si je peux convaincre les autres que tous nos problĂšmes viennent de cette seule personne, la violence va se rĂ©duire car le groupe va s’unir autour de cette personne. Ce mĂ©canisme du bouc-Ă©missaire est un mythe fondateur de notre façon de penser et d’agir! Faire porter par une seule personne la cause de tous nos soucis est une façon de faire que nous utilisons tout le temps Bart De Wever n’est-il pas la cause de tous les problĂšmes flamands/francophones ? Si Dieu existait, il n’y aurait pas tant de misĂšre dans le monde !» Si nous avons tant de problĂšmes dans notre famille, n’est-ce pas Ă  cause de tel enfant qui est insupportable et qui vit une crise d’adolescence qui fout en l’air toute la famille ? Si l’ambiance au travail est si mauvaise, n’est-ce pas Ă  cause de mon patron qui est un vĂ©ritable tyran et qui nous fait bosser comme des malades? Si je ne me sens pas heureuse, c’est Ă  cause de mon conjoint qui travaille comme un fou et qui fait que je dois tout porter toute seule et que je n’en peux plus. Trouver un bouc-Ă©missaire est une solution assez efficace car cela va permettre de retrouver la paix, de rĂ©unir le groupe, de recrĂ©er de la cohĂ©sion sociale. Chacun peut Ă  nouveau exister dans le groupe, y trouver une place. De plus, comme cela semble rĂ©soudre le problĂšme, n’est-ce pas la preuve que la personne dĂ©signĂ©e Ă©tait bien la responsable de tous nos problĂšmes ??? Et bien NON ! Cette solution est insatisfaisante car le bouc Ă©missaire n’est pas le responsable de tous les maux
 Il n’est pas responsable de ma difficultĂ© Ă  EXISTER, de mon dĂ©sir d’imiter le dĂ©sir de l’autre. Cette solution est donc temporaire au bout d’un certain temps, les problĂšmes vont revenir et il faudra donc choisir une nouvelle victime ! Chacun va avoir peur de devenir le bouc Ă©missaire. Du coup, chacun va rentrer dans le rang, pour Ă©viter d’ĂȘtre identifiĂ© comme source des maux de la communautĂ©. Au lieu de supprimer cette peur de ne pas ĂȘtre, la solution du bouc Ă©missaire va juste renforcer » chacun Ă  accepter de ne pas ĂȘtre, ou de ne pas ĂȘtre » de trop, de peur qu’en rĂ©clamant d’ĂȘtre on ne devienne
 bouc Ă©missaire ! Le problĂšme de base reste donc entier. Nos ados illustrent parfaitement tout cela, bien sĂ»r. Ils vivent dans la peur de l’exclusion et pour ÊTRE, ils se fondent dans la masse, s’habillant de la mĂȘme façon, Ă©coutant la mĂȘme musique, jouant aux mĂȘmes jeux vidĂ©o, etc. Comment sortir de ce mĂ©canisme ? Une premiĂšre chose est bien sĂ»r, de se rendre compte de tout cela, de rĂ©aliser notre soif d’exister et notre besoin d’avoir une place ! Il nous faut Ă©galement prendre conscience que nos blessures d’enfance en particulier accentuent cette peur de ne pas ĂȘtre », ainsi que celle de ne pas oser ĂȘtre pleinement soi-mĂȘme par peur de devenir bouc-Ă©missaire. Quelques petits trucs concrets peuvent nous aider Se sourire chaque matin dans la glace et essayer de se dire 3 choses positives ou qualitĂ©s ; Quand je me sens blessĂ©, humiliĂ©, triste ; quand je sens un mauvais sentiment de revanche, de mĂ©pris, de haine, de volontĂ© de blesser monter en moi, je peux accueillir cela et repenser aux 3 choses positives du matin ; Ne pas avoir peur d’oser dire ce que je pense, oser formuler mes attentes. Oser affronter un refus, ne pas craindre un heurt, en parlant en je » et de ce qui m’habite ; Lydia Dessain ConseillĂšre conjugale et familiale et ThĂ©rapeute systĂ©micienne. Je reçois Ă  Court-St-Etienne Brabant Wallon, Namur et Bruxelles 0496/ [1] ThĂ©orie dĂ©veloppĂ©e par RenĂ© Girard Le bouc Ă©missaire »
Lexpression ĂȘtre le bouc Ă©missaire est une mĂ©taphore relative au sacrifice d’un animal pour « expier » les fautes (rĂ©elles ou supposĂ©es) d’une personne ou d’un groupe de personnes. Mais le bouc Ă©missaire (au singulier) ne reprĂ©sente pas forcĂ©ment une seule personne, il peut lui aussi reprĂ©senter un groupe, une communautĂ©, une population, etc.. class="pull-left col-md-6" role="button">Forme Nutrition Nutrition Psycho Psycho Sexualité Sexualité Autres Actualités Actualités Vidéos Tests Espace membre Se connecter Club Doctissimo
COMMENTDEVIENT ON BOUC EMISSAIRE : Le bouc Ă©missaire n’est pas Ă  l’origine un ĂȘtre faible, mais du fait de l’acharnement collectif, il se trouve affaibli et dans l’incapacitĂ© de se
Pas facile de s’attaquer Ă  un texte de Bernard-Marie KoltĂšs. Un gĂ©ant incontournable du théùtre français des annĂ©es 1980 et 1990. Mais aussi l’auteur d’une langue si pure et originale qu’elle est souvent complexe Ă  mettre en scĂšne. Ces derniĂšres annĂ©es, le dramaturge a Ă©tĂ© moins jouĂ© sur les plateaux de France. Serait-ce l’impression laissĂ©e par son complice, le metteur en scĂšne Patrice ChĂ©reau, fondateur du théùtre des Amandiers, d’avoir tant sublimĂ© les piĂšces du dramaturge ?Ludovic Lagarde n’a pas froid aux yeux. AprĂšs sa comĂ©die glaçante La Collection, de Harold Pinter avec notamment Mathieu Amalric, Micha Lescot et Laurent Poitrenaux et les piĂšces d’Olivier Cadiot telles que LeColonel des Zouaves, le metteur en scĂšne s’attaque Ă  une Ɠuvre emblĂ©matique de Bernard-Marie KoltĂšs Quai Ouest, que ChĂ©reau a sublimĂ© il y a 35 ans aux Amandiers. Je ne me sens pas empesĂ© par l’histoire », confie-t-il quand on Ă©voque avec lui les annĂ©es KoltĂšs-ChĂ©reau. Le rĂ©sultat, magistral, donne froid dans le dos. Un hangar dĂ©saffectĂ© prĂšs du fleuve et des ombres qui rĂŽdent
 Ludovic Lagarde revient Ă  la source de Bernard-Marie KoltĂšs avec une troupe enfiĂ©vrĂ©e et convaincante, notamment Dominique Reymond magnifique CĂ©cile, ChristĂšle Tual cruelle Monique, Micha Lescot Charles et Laurent Poitrenaux Koch. Une langue poĂ©tique et crue portĂ©e par une magnifique scĂ©nographie autour d’un hangar dĂ©saffectĂ© et hantĂ©e par la recherche du bouc Ă©missaire. Point L’histoire de Quai Ouest » prend sa source dans un voyage de Bernard-Marie KoltĂšs Ă  New York en 1981
Ludovic Lagarde Oui, c’est l’histoire d’un homme qui s’appelle Maurice Koch, administrateur de biens et qui a ruinĂ© le fonds qu’il gĂ©rait. PlutĂŽt que de se rendre au conseil d’administration pour annoncer la mauvaise nouvelle, il se fait conduire par sa secrĂ©taire, Monique, Ă  bord d’une Jaguar, sur les quais du fleuve, dans des hangars abandonnĂ©s la nuit, pour s’y suicider. LĂ , il tombe sur une faune de gens qui traĂźnent lĂ . KoltĂšs dit que c’est l’histoire de la dĂ©sagrĂ©gation d’un milieu par un corps Ă©tranger. Tous les gens qui vivent lĂ , que ce soit la famille d’immigrĂ©s sud-amĂ©ricains, le jeune voyou ou le rĂ©fugiĂ© d’origine africaine, sont au bout du quai socialement et rĂȘvent d’un ailleurs possible. Ils vont se dĂ©chirer au contact de cet homme KoltĂšs s’est inspirĂ© d’un lieu marginal et mythique de New York dans les annĂ©es 1970, le Pier 52
Il en parle dans ses lettres parues aux Ă©ditions Minuit. Il se fait conduire une nuit dans ce fameux hangar au bord du fleuve de l’Hudson, Ă  New York. Un lieu de rencontres nocturnes, interlopes, oĂč se cĂŽtoyait une partie de la communautĂ© gay et des trafiquants de drogue. Ce mĂ©lange de populations diverses, du financier de l’Upper East Side au jeune droguĂ©, le frappe. Il est fascinĂ© par ce lieu effrayant, mystĂ©rieux et magique. Il y a presque une LIRE AUSSIGardiens de musĂ©e, GPA et tragĂ©dies 12 piĂšces de théùtre Ă  voirComment avez-vous reprĂ©sentĂ© le hangar du quai ?La scĂ©nographie est la grande gageure de cette piĂšce. KoltĂšs parle d’un hangar et complique les choses en indiquant que cela se passe tantĂŽt au bord de l’eau, tantĂŽt sur la jetĂ©e, tant sur une autoroute abandonnĂ©e attenante
 J’ai vraiment voulu reprĂ©senter le hangar comme un personnage Ă  part entiĂšre, un lieu qui gĂ©nĂšre l’histoire et d’oĂč surgissent les quoi Quai Ouest » nous parle-t-il en 2021 ?C’est une piĂšce trĂšs riche et touchante qui brasse des questions universelles. Il y a des histoires de gĂ©nĂ©rations qui se confrontent, des rĂȘves de libertĂ©, des enfermements. C’est une piĂšce qui travaille beaucoup la question du bouc Ă©missaire. Chacun dans sa souffrance va trouver une excuse pour trouver un bouc Ă©missaire chez l’autre. C’est quelque chose qui rĂ©sonne malheureusement encore aujourd’hui avec l’actualitĂ© politique française. C’est un thĂšme cher Ă  Éric point de vue historique, ce qui m’intĂ©resse beaucoup aussi, c’est ce tournant des annĂ©es 1980 d’oĂč Ă©crit KoltĂšs. Une Ă©poque passionnante. On le voit Ă  travers le personnage de Koch, c’est encore le capitalisme Ă  l’ancienne. Puis arrive une nouvelle phase du capitalisme, le capitalisme financier, etc., les stock-options, les actionnaires, les tradeurs
 Chez nous, on le voit trĂšs bien, en 1983 avec le tournant de la rigueur du prĂ©sident Mitterrand puis les annĂ©es Tapie, les annĂ©es finances. C’est ce moment-lĂ  oĂč s’invente l’époque que nous avons traversĂ©e depuis presque quarante ans et qui vient Ă  nouveau Ă©chouer aujourd’hui. On voit bien que face Ă  toutes les questions climatiques, sanitaires, Ă©conomiques, de justice, on voit bien que lĂ , c’est la fin de ce systĂšme. La piĂšce tĂ©moigne de ce tournant historique. Pratiquement toutes les scĂšnes contiennent du troc, un business. C’est presque comme si le langage du commerce venait contaminer finalement les relations humaines, sentimentales et sociales. D’ailleurs, ensuite KoltĂšs va ramasser cette question dans sa piĂšce suivante, Dans la solitude des champs de coton, qui devient le dialogue entre un dealeur et un place tient KoltĂšs au sein du théùtre français ?Dans Quai Ouest, il y a une dĂ©bauche. Quelque chose de baroque. Il y a l’influence du cinĂ©ma, de la littĂ©rature. C’est une sorte de piĂšce-livre, qui oscille aux bords du théùtre. Comme un fleuve qui sort de son lit en permanence, y revient, qui tente des choses. KoltĂšs cherche Ă  aller plus loin que le théùtre. Il est et reste un dramaturge incontournable. Son Ă©criture est du cĂŽtĂ© du poĂšme et de la littĂ©rature. Elle s’inscrit dans une tradition française, si on remonte Ă  Jean Genet, Ă  Paul Claudel ou Ă  Jean Racine. Le théùtre français a cette particularitĂ© d’ĂȘtre du cĂŽtĂ© de la langue. Ce n’est pas le cas de toutes les traditions théùtrales. KoltĂšs perpĂ©tue une tradition littĂ©raire et poĂ©tique. Il la rĂ©nove, la rĂ©invente avec un cĂŽtĂ© un peu rimbaldien qui continue de fasciner aujourd’hui. Quai Ouest », mise en scĂšne de Ludovic LagardĂšre. Jusqu’au 9 octobre au TNB, Ă  Rennes, puis Ă  Poitiers, Albi, Clermont-Ferrand, Strasbourg, Arras-Douai, et du 3 au 19 fĂ©vrier 2021 aux Amandiers, Ă  LIRE AUSSISĂ©phora Pondi et ClaĂŻna Clavaron, les nouveaux talents de la ComĂ©die-Française

On ne va pas tous les jours battre sa coulpe parce que des adversaires ont envie de vous dĂ©stabiliser. Nous devons ĂȘtre fiers d’avoir maintenu l’école ouverte. Ce serait plus simple de fermer, je ne l’ai pas fait et ça m’expose Ă  beaucoup d’adversitĂ©â€, s’est Ă©galement dĂ©fendu Jean-Michel Blanquer dans ce bref entretien sur TF1.

Que ce soit dans l’entreprise, en famille ou dans le cadre d’un sport collectif, nous faisons tous partie, Ă  un moment donnĂ©, d’un groupe de personnes ou d’une Ă©quipe. La dynamique de groupe nous apprend qu’il existe 4 types de personnalitĂ©s ou rĂŽles clĂ©s rĂ©currents dans toute Ă©quipe de plus de 15 personnes. Cet article va vous intĂ©resser si vous ĂȘtes Un manager en charge d’une Ă©quipe Un animateur de groupes Un dirigeant Un chef de famille nombreuse Un coach d’équipe sportive Bref, toute personne Ă  la tĂȘte d’une Ă©quipe ! Enjeu pour le manager ou le chef d’équipe Ces 4 personnalitĂ©s peuvent venir dĂ©stabiliser le manager, et briser l’harmonie du groupe. L’enjeu est donc de repĂ©rer et de gĂ©rer ces 4 personnalitĂ©s en prioritĂ©. Le reste des personnes de l’équipe reprĂ©sente le peuple’ qui regarde comment l’animateur gĂšre ces 4 personnalitĂ©s. RĂŽle clĂ© n°1 le bouc Ă©missaire Il dit tout haut ce que les autres pensent tout bas. Il peut chercher Ă  disqualifier l’animateur en lui demandant de se justifier. Le bouc Ă©missaire est envoyĂ© par le groupe, malgrĂ© lui, pour occuper l’animateur ou le provoquer. Ainsi les autres ne sont pas dĂ©rangĂ©s. Il peut y avoir constitution d’une alliance dans le groupe dont le but est d’éjecter le bouc Ă©missaire du groupe. UtilisĂ© Ă  bon escient, ce rĂŽle permet la remise en cause dans le groupe, et permettra de trouver ensemble de meilleures solutions. Cependant si le groupe s’enlise dans une discussion hors sujet ou improductive, le chef de groupe devra intervenir. Comment le gĂ©rer ? Montrer que le chef de groupe n’a pas peur de lui Eviter le consensus car cela va prendre beaucoup de temps Provoquer la confrontation. Ainsi vous lui coupez l’herbe sous le pied. RĂŽle clĂ© n°2 le sĂ©ducteur Attention au paon qui tentera de vous sĂ©duire ! Cette personnalitĂ© est Ă©galement envoyĂ©e par le groupe pour occuper l’animateur. D’un ton flatteur, le sĂ©ducteur peut dĂ©clarer au chef de groupe Ne changez rien, vous ĂȘtes excellent ! ».Il cherche ainsi Ă  faire alliance avec l’animateur, et exclure le reste du groupe. Cela fait l’effet d’un anesthĂ©siant pour l’animateur. Celui-ci n’osera pas lui dire quoique que ce soit. Comment le gĂ©rer ? Utiliser l’humour, notamment l’autodĂ©rision DĂ©noncer ce qui se passe Vos tentatives de sĂ©duction ne m’intĂ©resse pas » RĂŽle clĂ© n°3 l’anti-conflictuant Il n’aime pas les tensions et la confrontation. Il prĂ©vient tous les conflits potentiels du groupe, en interne ou en externe. L’anti-conflictuant prend en charge une partie du travail de l’animateur. Il aime se placer au centre pour gĂ©rer lui-mĂȘme le groupe. Il apaise les Ă©motions et facilite l’atteinte d’une dĂ©cision acceptĂ©e par tous. Cependant la discussion contradictoire est aussi nĂ©cessaire. Il peut mener la fronde contre le bouc-Ă©missaire, puisque justement ce dernier cherche Ă  rentrer en conflit avec l’animateur ou le groupe. Comment le gĂ©rer ? L’engueuler’ une bonne fois pour toute. On ne l’entendra plus ensuite. RĂŽle clĂ© n°4 le leader cachĂ© C’est le leader non dĂ©clarĂ© du groupe, il agit cachĂ©. Le leader non dĂ©clarĂ© se fait discret, et observe attentivement le groupe Il se place en arriĂšre, avec une vision d’ensemble du groupe. C’est celui que les autres regardent avant de parler. Et en principe, ce n’est pas celui que l’on croit. Il dispose souvent d’une bonne compĂ©tence relationnelle dans le groupe. Le leader cachĂ© peut ĂȘtre un vĂ©ritable adversaire de l’animateur. Comment le gĂ©rer ? Le reconnaĂźtre sans le dĂ©voiler au groupe. Faire une alliance avec lui en privĂ© Auto-coaching et actions RepĂ©rez ces 4 rĂŽles dans votre Ă©quipe Quel actions pouvez-vous mettre en pratique pour gĂ©rer ces personnalitĂ©s ? Ecrivez un commentaire ci-dessous pour partager votre expĂ©rience avec les autres lecteurs Pour aller plus loin, je vous recommande la lecture de ces ouvrages Manager son Ă©quipe au quotidien de Bernard Diridollou Manager au quotidien Les attitudes et comportements du manager efficace de StĂ©phanie Brouard Termes recherchĂ©s par les internautes les rĂŽle dans un grouperĂŽle dans une Ă©quipeDynamique de groupedynamique de groupe rĂŽlerĂŽle dans groupeconflictuant4 personnalitĂ©s en Ă©quipe de travaildiifĂ©rent impact d un groupebouc emissaire au travailles profils des personnes en dynamique de groupe
Kerviel le bouc Ă©missaire d’un systĂšme pervers. La SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale aurait Ă©tĂ© la victime de JĂ©rĂŽme Kerviel, un trader sans scrupule. La presse n’a pas de mots assez peu Ă©logieux pour qualifier cet employĂ© qui interpelle plus qu’un peu la notion de confiance. Mais la demande de la banque est si dĂ©lirante qu’elle en perd
par Bate Felix et Ron Bousso ABERDEEN, Ecosse Reuters - Les gouvernements du monde entier devraient prendre des mesures fortes en faveur de la rĂ©duction de la consommation de combustibles fossiles et les consommateurs devraient ĂȘtre prĂȘts Ă  payer davantage au lieu de faire des compagnies pĂ©troliĂšres les "boucs Ă©missaires", estime le PDG de Total, Patrick PouyannĂ©. "Bizarrement, le dĂ©bat tourne autour de l'offre, il devrait plutĂŽt se faire sur la demande", souligne le numĂ©ro un du gĂ©ant pĂ©trolier français, connu pour son franc-parler, dans une interview accordĂ©e Ă  Reuters Ă  Aberdeen, en Ecosse. "Les gens ne consomment pas de pĂ©trole parce que nous produisons du pĂ©trole, ils consomment Ă  cause des systĂšmes" existants, ajoute-t-il. "Aujourd'hui, les moteurs des voitures consomment de l'huile. Si demain les constructeurs automobiles dĂ©cident que la plupart des voitures sont Ă©lectriques, la demande disparaĂźtra". La question est Ă©galement de savoir "Etes-vous prĂȘts Ă  payer plus? Les biocarburants sont plus chers que le pĂ©trole. On ne peut pas faire la transition Ă©cologique avec l'idĂ©e que cela ne coĂ»tera rien Ă  personne. Cela coĂ»tera", insiste Patrick PouyannĂ©. "Peut-ĂȘtre que la sociĂ©tĂ© veut que le pĂ©trole soit vert, mais cela signifie ĂȘtre prĂȘts Ă  payer pour cela". Depuis son arrivĂ©e Ă  la tĂȘte de Total en 2014 aprĂšs la mort de son prĂ©dĂ©cesseur Christophe de Margerie dans un accident d'avion, Total a mis en place des objectifs de rĂ©duction des Ă©missions de carbone - mais ces objectifs sont jugĂ©s insuffisants par ses dĂ©tracteurs qui estiment qu'ils sont encore loin de ceux fixĂ©s par l'accord sur le climat conclu en 2015 Ă  Paris. "ENORME ERREUR" Le groupe estime que d'ici 2040 le gaz, qui avec le pĂ©trole reprĂ©sente aujourd'hui la grande majoritĂ© de ses activitĂ©s, reprĂ©sentera 50% de ses activitĂ©s 30% pour le pĂ©trole et les biocarburants et 20% pour l'Ă©lectricitĂ©. Abandonner sans dĂ©lai le pĂ©trole et le gaz serait "une Ă©norme erreur", notamment parce qu'ils permettent de financer des technologies vertes, souligne Patrick PouyannĂ©, faisant Ă©cho aux propos tenus le PDG de Shell, Ben van Beurden, disant ne pas avoir d'autre choix que d'investir dans le pĂ©trole et le gaz. "Supposons que nous annoncions aujourd'hui que nous avons cessĂ© la production de pĂ©trole est-ce que vous pensez que les voitures pourraient d'un coup rouler sans essence? Non, cela ne fonctionne pas. Ce n'est pas tout noir ou tout blanc", souligne Patrick PouyannĂ©. "Nous ne voulons pas nous Ă©loigner du pĂ©trole et du gaz", ajoute-t-il. "Nous avons toutes les capacitĂ©s financiĂšres pour ĂȘtre aux commandes de la transition Ă©nergĂ©tique et ne pas ĂȘtre les mĂ©chants de l'histoire". La production de pĂ©trole et de gaz du groupe pĂ©trolier français a progressĂ© de 9% l'an dernier avec un bĂ©nĂ©fice net de prĂšs de 12 milliards de dollars. Si la majeure partie de ses 17,9 milliards de dollars d'investissements sont allĂ©s l'an dernier au pĂ©trole et au gaz seuls 10% sont allĂ©s aux Ă©nergies renouvelables, Total a multipliĂ© les investissements dans les Ă©nergies nouvelles ces derniĂšres semaines, au Qatar, en Inde ou encore en Espagne. Version française Marine Pennetier, Ă©ditĂ© par Jean-Michel BĂ©lot VWkXa.